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Général => Général Blabla => Discussion démarrée par: El Nounourso le 06 Avril 2008, 16:51:02
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Je viens de lire un article du Monde sur l'interdiction d'un film récemment primé : Yasukuni.
Réalisé par un chinois résidant au Japon (Li Ying), ce documentaire analyse l'interprétation de Seconde Guerre mondiale et son héritage militariste au travers des fréquents pèlerinages au sanctuaire Yasukuni (où sont honorés 7 condamnés pour crime contre l'humanité depuis la fin des années 70), de défilés d'anciens combattants, de photographies de populations chinoises massacrées (dont l'authenticité est remise en doute par les révisionnistes), etc.
Le film a été interdit dans certaines salles de cinéma pour des raisons de "sécurité nationale", et ses promoteurs ont subi des pressions et des harcèlements de la part de groupes d'extrême droite. La presse s'est indignée et cela a relancé des débats comme celui de l'ingérence de l'Etat dans l'enseignement. En effet, une vingtaine de profs a récemment été condamnée à une réduction de salaire de 10 % assortie d'une suspension de travail de 6 mois pour avoir refusé de faire chanter à leurs élèves l'hymne national, cérémonie obligatoire depuis 2003...
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Je prédis le même type d'événements en France d'ici quelques années. L'humanité est dans une mauvaise passe...
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Je prédis le même type d'événements en France d'ici quelques années. L'humanité est dans une mauvaise passe...
Sauf que la situation au Japon et en France n'a rien à voir.
La france à été envahi et dès 1942 l'opinion public condamnait la collaboration. A part quelques extrêmistes, plus personne dès les années 50 n'était nostalgique et pardonnait le gouvernement de Vichy.
Le Japon à envahi la Chine (entre autres) et y a commis de nombreux crimes de guerres. Et jamais, l'opinion public n'a réellement été contre l'action du gouvernement. Il a fallu attendre les années 2000 pour que le gouvrnement japonais fasse des excuses publiques à la Chine.
De plus, des ministres de l'actuel gouvernement n'hésite pas à être ouvertement révisionniste en déclarant qu'il "n'y a jamais eu de criminels de guerres au Japon". C'est comme si un ministre français disait "Pétain a fait ce qu'il fallait, il n'y a jamais eu de rafles de juifs en France".
Enfin, il n'y a aucune loi contre le révisionnisme au Japon et l'on peut se pronmener avec un uniforme nazi sans problème (il y en a d'ailleurs pas mal lors des conventions). Tout ceci est bien entendu interdit en france.
En france, c'est plutôt l'exact opposé qui est en train de se produire. Les déclarations de haines sont de plus en plus lourdement punies. Il n'y a qu'à voir l'emballement médiatique autour de la banderole du Stade de France, où les moyens mise en ouvre pour retrouver les coupables (empreintes digitales, relevés ADN) sont disproportionnés.
Des sketchs comme ceux que faisait Coluche ou Desproges ("comme le disait Himmler en quitant Auschwitz pour la Hollande : on peut pas être à la fois au four et au moulin) ne pourraient plus se produire aujourd'hui.
Au passage, je signale que la France à même voté une loi pour punir le génocide arménien qui ne cocnernait donc pas directement la France...
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Pour info, le sanctuaire s'appelle Yasukuni (靖国 やすくに) et non Yusakuni ^^
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Je ne remets pas en cause les différences historiques et culturelles entre les pays. Certains sujets sont plus ou moins sensibles selon le lieu où l'on se trouve.
Ce que je veux dire c'est que le patriotisme exacerbé n'a jamais mené à quoique ce soit de bon. Et j'ai le sentiment que ce patriotisme est de plus en plus présent en France au point de l'être un peu trop. Bientôt il risque de l'être beaucoup trop.
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Pour info, le sanctuaire s'appelle Yasukuni (靖国 やすくに) et non Yusakuni ^^
Arf désolé pour la double faute de frappe... j'ai édité.
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Pour info, le sanctuaire s'appelle Yasukuni (靖国 やすくに) et non Yusakuni ^^
Et pas non plus Yakiniku, comme je l'avais sorti une fois en cours de civi japonaise... ^_^
Et j'ai le sentiment que ce patriotisme est de plus en plus présent en France au point de l'être un peu trop.
Le patriotisme est mort en France, et il n'est pas prêt de ressusciter. Il n'y a guère que les supporters de rugby qui osent encore chanter la marseillaise sans honte...
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Je ne te parle pas des gens, je te parle des gouvernants. Et par patriotisme, j'entends sonner le gong du nationalisme.
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En France comme au Japon on observe des groupuscules ultra-patriote / nationalistes, même si on pays du soleil levant la situation me semble plus inquiétante. Dans l'article du Monde, l'auteur signale néanmoins que les compétitions sportives engendre chez les jeunes un sentiment festif d'identité totalement dépouillé de la symbolique militariste d'avant-guerre, c'est déjà ça... :rolleyes:
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Ca me rappelle un doc sur d'arte sur le sujet. Ce que j'y avais appris d'intéressant entre autres c'est que les fameux groupuscules d'extrême droite sont pour la plupart des Yakuzas. Koizumi, ancien premier ministre nippon, se faisait un plaisir chaque année malgré la controverse que cela suscitait d'aller prier dans ce fameux temple pour honorer les victimes nippones de la seconde guerre mondiale y compris certaines ordures (je vois pas d'autre noms pour les criminels de guerre).
Et Panzer a raison sur la complicité de l'opinion publique qui voyait le procès de Tokyo (l'équivalent du procès de Nuremberg) comme une enième humiliation. Elle n'a même pas été au courant des massacres perpétrées par l'armée impériale ou en tout cas elle a fermé bien docilement les yeux dessus. Ca pourrit bien d'ailleurs les relations du Japon avec ses voisins d'un point de vue diplomatique, parce que les relations économiques n'ont pas ce genre "d'embarras" éthique.
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C'est aussi qu'en pleine période de reconstruction, le gouvernement américain a rechigné à s'attaquer aux forces vives de la nation. Il n'y a pas eu l'équivalent du procès de Nuremberg au Japon. Le jugement notamment des zaïbatsu s'est fait à huis-clos. Plus symptomatique, l'unité 731 n'a pas été inquiétée avant 1996 et le sujet reste tabou. Bref, l'intérêt économique et stratégique a prévalu et bien entendu, les circonstances étaient particulières, les deux bombes atomiques (et les bombardements meurtriers notamment de la capitale) exacerbant le phénomène de victimisation de la population. Toujours est-il que des lobbys tels que le Japan lobby (lobby américain dirigé par Joseph GREW, ambassadeur des Etats-Unis au Japon entre 31 et 46, et Harry KERN, journaliste influent notamment dans les milieux de la finance) ont poussé à la relaxe des responsables économiques - les zaibatsu devenant keiretsu (dentsu, Mitsubishi & co n'étant pas particulièrement innocents durant cette période). Nobusuke Kishi (2 fois premier ministre de 57 à 60), bien que lié au laboratoire mandchou, ne fut par exemple jamais inquiété. *
Le film, Yasukuni, semble intéressant. Peut-être une diffusion sur Arte un jour ?
* Naisho, Enquête au coeur des services secrets japonais de Roger FALIGOT - Ed. La Découverte
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Je ne te parle pas des gens, je te parle des gouvernants. Et par patriotisme, j'entends sonner le gong du nationalisme.
Je partage totalement le point de vue de Diyo, et j'y adhère depuis déjà trop longtemps à mon goût. Ce genre de micro-évènements choquants se débrident peu à peu dans beaucoup trop de pays civilisés, où le civisme, l'égalité et le respect (pour ne citer qu'elles) devraient être des valeurs acquises depuis quand même pas mal de temps.
Notre période pue la mort :x
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Très franchement, le "patriotisme" des gouvernants, je voie pas où vous le trouvez.
D'autant plus que c'est un mot (voir même une notion) auquels les français sont allergiques, et donc les hommes politiques se garderaient bien d'en parler pour ne pas faire chuter leurs sacro sainte cote de popularité...
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Très franchement, le "patriotisme" des gouvernants, je voie pas où vous le trouvez.
L'"identité nationale", ça ne te dit rien? Le drapeau français dans les jardins? La lettre de Guy Môquet?
Ceci dit, il ne faut pas cracher sur un peu de patriotisme. Il faut savoir aimer son pays lorsqu'il le mérite. Tant qu'on ne devient pas comme les américains qui, dès la naissance, ont la panoplie du parfait patriote (drapeaux, pin's, casquette, slip...), c'est que ça va encore... à peu près.
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Pour ma part, à l'heure actuelle, ce n'est pas le patriotisme qui me pose problème (comme l'a dit Diyo, tant qu'on n'atteint pas le niveau des Américains)... Moi ce qui me fait peur, c'est plutôt la multiplication (et une certaine banalisation) d'actes racistes de plus en plus graves, et pas uniquement envers les étrangers comme on l'a vu avec l'affaire de la banderole.
A l'heure actuelle, je trouve quand même qu'il règne une ambiance particulièrement malsaine en France, comme si tout le monde avait les nerfs à fleur de peau...
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d'actes racistes de plus en plus graves, et pas uniquement envers les étrangers comme on l'a vu avec l'affaire de la banderole.
Les stades de foot sont remplis d'abrutis raciste ( pour le coté abrutis les bagarres et pour le coté raciste les cris de singe ( ou autre ) quant un joueur noir prend la balle ). Si on prend comme référence les cons.... Il en existe et il y en aura encore demain mais tout le monde n'est pas raciste en France. Pas encore du moins...
A l'heure actuelle, je trouve quand même qu'il règne une ambiance particulièrement malsaine en France, comme si tout le monde avait les nerfs à fleur de peau...
Cela s'explique facilement....
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Je ne parlais pas forcément des stades de foot (même si c'est l'exemple le plus souvent cité), mais d'actes ou de comportements plus discrets qui prennent un coté systématique inquiétant.
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C'est aussi qu'en pleine période de reconstruction, le gouvernement américain a rechigné à s'attaquer aux forces vives de la nation. Il n'y a pas eu l'équivalent du procès de Nuremberg au Japon.
Si, car des criminels de guerre et pas des moindres par exemple Hideki Tojo premier ministre durant une bonne partie de la Deuxième guerre mondiale) ont été jugés et pendus -_-. Qui plus est tu confonds la purge française et le procès de Nuremberg. Ce dernier n'a pas engagé des personnalités françaises mais que des hauts dignitaires nazis, un peu comme pour le procès de Tokyo.
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Toujours est-il que des lobbys tels que le Japan lobby ont poussé à la relaxe des responsables économiques - les zaibatsu devenant keiretsu
Tu peux expliquer ces termes s'il te plait ? -_-
Sinon je suis aussi d'avis que le patriotisme a encore de beaux jours devant lui en France, en tout cas auprès d'un certain public. Personnellement j'aime mon pays mais je ne ressens pas le besoin de l'afficher...
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Si, car des criminels de guerre et pas des moindres par exemple Hideki Tojo premier ministre durant une bonne partie de la Deuxième guerre mondiale) ont été jugés et pendus -_-. Qui plus est tu confonds la purge française et le procès de Nuremberg. Ce dernier n'a pas engagé des personnalités françaises mais que des hauts dignitaires nazis, un peu comme pour le procès de Tokyo.
Ce que je veux dire c'est que le procès de Tokyo n'est pas comparable, à mon avis, à celui de Nuremberg. Si la condamnation de Hideki Tōjō était évidente et symbolique, la famille impériale ne fut quant à elle pas inquiétée malgré de graves responsabilités. D'ailleurs, certains condamnés ont plus tard réintégrés l'administration japonaise jusqu'à devenir ministre tout de même dans le cas de Nobusuke Kishi.
Le fait est qu'en Allemagne, il y avait les russes et les américains - je schématise - tandis qu'au Japon, il n'y avait que les américains en force d'occupation. Les russes ont été beaucoup moins cléments vis-à-vis des criminels de guerre nippons - n'ayant sans doute pas digéré les différents conflits russo-japonais, les américains étaient certainement plus préoccupés par le nouveau bras de fer qui s'engageait alors... mais cela dépasse le cadre du simple procès effectivement.
Tu peux expliquer ces termes s'il te plait ?
Les zaibatsu sont des groupes d'entreprises comme Mitsubishi par exemple. Durant les années 40, les services de MacArthur tentèrent de les démanteler du fait de leur participation active dans l'expansionnisme nippon d'avant-guerre. Ils n'y parvinrent pas véritablement. Les zaibatsu (wiki (http://fr.wikipedia.org/wiki/Zaibatsu)) furent démentelées mais les groupes se reformèrent en keiretsu (wiki (http://fr.wikipedia.org/wiki/Keiretsu)/wiki en (http://en.wikipedia.org/wiki/Keiretsu)) - les sociétés issues des zaibatsu renouant des liens financiers entre elles (rachats de parts, etc.) afin de contourner l'interdiction de se reformer.