Seiichi Kirishima avait tout pour être heureux. Écrivain à succès, mari comblé et père d'un merveilleux garçon. Malheureusement, sa vie bascule du jour au lendemain. Plongé dans les ténèbres et les problèmes, il tente de reconstruire son couple en invitant sa femme à passer quelques jours dans un endroit paradisiaque. Mais Seiichi a une autre idée en tête. Il est décidé à tuer sa femme.
(http://img41.imageshack.us/img41/4430/hideout1.jpg) (http://imageshack.us/photo/my-images/41/hideout1.jpg/)
Voilà un one shot comment on aimerait en lire plus. Plusieurs, je suis tombé sur la pub sur des sites et sur le site de Ki-oon et j'avoue que l'histoire paraissait intéressante à bien des égards.
Et le résultat fut à la hauteur de mon espérance. Je me méfie toujours des one-shot qui laissent parfois un scénario incomplet. Mais pas là. Hideout est un one-shot "complet", qui parvient à terminer son histoire, sans pour autant la négliger, bien au contraire. Tout est là pour un manga sombre et inquiétant.
A vous de lire et de juger ensuite.
C'est simple je l'ai trouvé excellent!
Déjà l'histoire en elle même est tout simplement surprenante, le style est maitrisé de la page 1 a la dernière. On y trouve de l'épouvante, du suspens, de l'action et l'intrigue qui donnent a réfléchir sur pas mal de thèmes. Proposant un scénario qui en fin d'ouvrage laisse pas sur le cul, mais disons que moi il ma laissé pantois d'admiration.
Une œuvre proposée en un beau support, soignée, agréable a tenir en main et comportant des pages super bien dessinées je trouve. J'aime beaucoup ce style.
Voila je reviendrais en parler dans le détail, surtout par rapport a ce scénario captivant et surprenant qui, je pense, peut entrainer pas mal de discussion autour, ainsi que sur ses... personnages! :wacko:
@Kuchiki byakuya : Super critique, super topic et belle initiative pour ce dernier dont j'avais regretté l'absence. Alors c'est bien de l'avoir! ;) Merci!
En espérant que ce manga plaise a beaucoup de monde de la même manière qu’il nous a plu.
édit : J'ai un peu lutté pour éditer mais enfin! :)
Je poste un extrait du mail que j'avais envoyé a Kuchiki Byakuya car le topic n'existait pas encore et que je ne pouvait pas parler du scenario dans le topic "vos critique".
Le voici plus bas:
@Kuchiki Byakuya : Ravi d'avoir lu ta critique sur ce One Shot qu'est HIDEOUT.
Alors j'ai pas mal aimé ce bouquin et j'ai aimé le faite que dans ta critique tu soulèves certains questionnements d'ordre metaphysique et psychologique car ce livre est pour moi l'air de rien bourré de réflexions. Pour ma part je ne sais si c'est le fait que je lise rarement de manga d'épouvante qui fait que j'ai apprécié ce manga mais ta critique résonne agréablement avec mes propres impressions . Tes écrits ont du fond et tes arguments sont développés à l'instar de tes remarques personnelles. Il y'a une véritable interaction (un peu tout comme ) avec le lecteur mais c'est peut être du au plaisir de la lire tout simplement.
Citation de Kuchiki.
Cette dualité métaphysique se fait parfaitement et naturellement, comme si le narrateur perdait son humanité en même temps que le « monstre » perd la vie. Mais le « monstre » n’est-il pas que le symbole de ce que cache cet homme et qu’il refuse d’avouer? N’était-il pas simplement la manifestation violente des sentiments sentiments refoulés d’un homme qui avait tout et qui n’a plus rien?
J'ai aimé ce type de questionnement et je pense que tu na pas tort de le soulever mais je crois que là où je diffère de ton propos legerement c'est que notre "heros" a commencé sa mue bien avant de rencontrer le monstre.
Sous cette balise je m'explique en quelques mots :
Balise interdite si on n'a pas lut le livre et spoilante au maximum. Evitez là si vous souhaité savourer la surprise de ce manga et pensez tout autant a éviter ma 2ème balise plus bas. SVP Merci.
Notre héros était dèja un monstre dès la première page de l'ouvrage.
Je pense que des le départ a partir du moment où il n’excellait plus en tant qu'écrivain et qu'il commençait a s'endetter faute de revenus, alors la misère autant financière que morale associée au sentiment de frustration et a un amour propre bléssé ont commencé leur oeuvre.
L'accident tragique qu'il connu ensuite sur le plan familial combiné aux vexations de son épouse et de son entourage on alors là mis le monstre en selle. Tout ça l'air de rien, a son insu et même a mon insu en tant que lecteur car c'est avec le recul que je te tient cette interprétation.
Je crois qu'a partir du moment où il a levé la main sur son beau père et a partir du moment ou en descendant de voiture il a eu l'idée de tuer sa femme, idée qu'il avoue avoir clairement ruminé et qui nous est clairement montré en tant que lecteur, alors le monstre est né et est sorti de son oeuf a ce moment là. Ensuite tout ce qui s'est passé dans la grotte a juste contribué a détruire le semblant d'humanité qu'il lui restait. Car durant la narration on voit qu'a certains moments dans sa détresse il est aussi pris de remords et ne souhaitait que vivre heureux en famille. Cette grotte a contribué donc a detruire cette logique humaine qui lui restait encore, pour en faite le faire sombrer du coté obscure total de la force et de la folie car dès le moment où notre "héros" dépasse la ligne rouge, il n'en ressortira plus jamais. Il fait de cette grotte son nouveau monde et devient même machiavelique j'ai envie de dire..
Machiavélique peut être car le fait d’écrire son histoire et de la laisser en vue pour que quelqu’un puisse la trouvé un jour, me fait dire que de toute facon il est deja fou mais soit il subsiste un résidu d'humanité qui fait que par ce geste il montre l'once d'humanité qu'il lui reste, ou bien n'est ce pas là une preuve manifeste de son machiavélisme empreint d'une pathologie dut a son ancienne vie. Ancienne vie qu'il trainera comme un boulet mais qui nourrira a la fois le monstre qu'il est devenu car dans ce One Shot a la fin le p'tit couple qui trouve le manuscrit et se tient devant la grotte, tu crois quoi, qu'ils vont se faire bouffer ou bien qu'ils vont pouvoir réellement l'aider (notre héros)...
Je pense que là on assiste a la naissance d'une malédiction/ou d'un monstre plus grand encore et/où qu'on nous laisse imaginer la suite qui est que ce couple va se faire tuer mais en sous entendant combien la folie et le désespoir de notre "héros" a grandit et s'est mué en un mal affolant et monstrueux.
Voila un peu ce que m'inspire ta réflexion associée a celle que je me suis fait après avoir lu ce livre fort sympathique. Un p'tite perle hyper courte mais bourrée de talent je trouve.
Voila, c'était mon avis en vrac et sache que je plussoie ta critique de la tête aux pieds mais je tenais juste a te faire part de ce détail.
Citation de Kuchiki.
Pire, il rend responsable les autres de ses malheurs et s’enfonce un peu plus dans les ténèbres à chaque mauvais choix qu’il fait. A tel point qu’il finit par ne plus pouvoir revenir dans le droit chemin et se condamne lui même à errer comme un fantôme dans le marasme de ses propres sentiments. Mais surtout, il ne se rend jamais compte qu’il sombre dans la noirceur et quand il a enfin un moment de lucidité, il couche ses méfaits sur papier, pour attirer ses proies et refouler sa responsabilité.
J'ai apprécié ce type de réflexion et la façon dont tu la rédigée dans cette critique car c'est clair, limpide et invite à la réflexion.
Balise a éviter si on souhaite lire ce manga un jour avec une innocence aussi neuve que celle d'un nouveau né! "Evitez le spoile" c'est le bien.
C'est bien pour ça que je suis entièrement daccord avec toi sauf que je pense que le monstre est né bien avant la grotte. Mais sur le cheminement ou plutôt l'escalade démoniaque dans laquelle il s'enfonce et où dans laquelle les évènements s’enchaînent dans sa tête et dans sa vie, me font apprécier et plussoyer le développement que tu as rédigée dans ta critique.
J'aime bien les arguments que tu mets en avant sur la monstruosité de cet homme. En effet, on peut se poser la question mais je crois que chacun y verra un angle différent.
Au début de l'histoire, donc quand il perd son fils et son travail, il est déjà noir, c'est clair. Il n'y a qu'à voir ce qu'il fait à ses beaux-parents. Mais personnellement, je ne le vois pas comme un monstre à ce moment. Beaucoup d'humains ont eu cette pensée. Certes, il est passé à l'action mais il n'est pas encore le monstre qu'on le voit devenir. Du moins, pas tout à fait. Je m'explique.
Il est désespéré et pense à recommencer sa vie, par des moyens radicaux, il est vrai. Je le qualifierai plutôt de psychopathe à ce moment. Là où il devient un monstre, c'est quand il est libéré par le fils du monstre de sa chaise. On le voit appeler l'enfant par le prénom de son fils, signe qu'il a changé depuis son emprisonnement et les cris de l'homme qui était à côté de lui (qui l'ont traumatisés je pense), ainsi que de revoir sa femme vivante. Je sais pas si tu lis Berserk mais à un moment, on voit Seiichi frapper le monstre et parler. il porte une capuche et son visage est à moitié cachée. Son sourire en dit long sur ce qu'il est devenu.
En fait, tout le manga est une sorte d'évolution permanente de cet homme. Tu as raison quand tu dis qu'il est un monstre bien avant mais un monstre incomplet. Il a encore une partie humaine et elle est encore prédominante. Il commence à la perdre dans la voiture, quand sa femme lui balance tout ce qu'elle pense. Il y a quelques éléments qui le montrent. Plus le temps passe et moins il est humain. La dernière étape est quand il refuse de libérer la jeune femme pour vivre en "famille". A ce moment, il n'est plus humain mais avant, c'est hésitant. On voit qu'il a peur (dans sa prison), qu'il est désespéré (quand il pense à son fils et qu'une part de lui se sait responsable. C'est pour ca aussi qu'il tue ses beaux-parents qui lui rappellent sans cesse).
Bref, on assiste à la naissance d'un monstre, qui en présentait déjà les symptômes, probablement bien avant la mort de son fils mais cet incident a été le déclencheur. Bien sur, tout ce que je viens de dire est un avis purement personnel et je peux me tromper mais c'est ainsi que j'ai ressenti l'histoire.
Mais c'est pour cela que j'ai beaucoup apprécié ce manga. Il est très intéressant à étudier
j'apprécie aussi ton point de vue, merci. ;)
Oui je peux le voir comme ça aussi : comme tu le présente, donc au départ un homme meurtri en proie a une dépression sévère pour cause de soucis professionnelles, puis la mort de son fils le fait basculer a la limite de la folie et aux frontières du bien et du mal. Là sa femme et son beau père auront tôt fait de le précipiter du coté obscur de la frontière. Là après ça il vire psychopathe puis l'humanité et l'espoir qui subsistait en lui pour que la vie le repêche sur le bon bord, malgré son plan préparé a l'avance, disparaissent quant sa femme lui balance ses 4 vérités en l'humiliant une fois de plus.
Dés ce moment le monstre fait sa mue et celui ci sera en voie de développement jusque la grotte et l'experience traumatisante qu'il va y vivre. Ensuite dés lors qu'il va subir les cris de douleurs de son voisin, connaitre la peur et le remord (court moment où on peu espérer du positif) mais le come-back crapuleux et sans pitié da son épouse ainsi que son combat dans la grotte vont terminer de le transformer en monstre. Il aura définitivement viré folie totale en voulant reproduire le shéma familial passé en voulant le construire avec le ptit garçon défiguré et attardé et la captive détruite intérieurement mais encore lucide qui lui criera son refus. Là je me rappelle plus si il la liquide ( je crois que oui) mais en tout cas le monstre est bel et bien sorti de sa coquille.
Oui sinon j'ai bien aimè l'allusion au sourire démoniaque qu'il fait lors de son combat contre le maitre des lieux. ;) Pour le rapprochement avec Bersek j'en suis au tome 23 et je ne vois pas a quoi tu voulais faire référence si ce n'est peut être ce sourire ou Guts vire frappa-dingue sanguinaire quant la haine et la rage l'habite pendant un combat? Je pense en finalité qu'on assiste au processus de transformation d'un homme a l'état de monstre au fil des drames qui jalonnent sa vie et des éléments traumatisant ou déclencheur qui le pousse irrémédiablement vers et dans ce processus malgré les p'tites lueur par ci par là qu'on peut distinguer mais qui seront somme toute éphémère et sans impact sur cette fatalité. Ce mec c'est un peu une victime de la société et d'une carence affective dans les moments dramatique de sa vie qu'il n'a pourtant pas cherché ( je parle jusqu'à la mort de son fils et un ptit peu après jusqu'à que le beau père le rabaisse). C'est dramatique tout cas et je pense pas qu'il a cherché tout ça même si un moment il avait le libre arbitre et qu'il a pris les mauvaises décisions.
C'est un bon manga car il donne a réfléchir meme sur des comportement qui font vriller les gens et que tu découvres quant tu lis les journaux. On y découvre des cas de personnes normales qui finissent meurtrières a cause de la rudesse de la vie et d'éléments traumatisant et déclencheur. :D
Enfin..
Rapport à Berserk:
Non, tu l'as sans problème déjà vu puisque dès les premiers tomes, c'est un élément qui revient souvent. Relis Hideout et tu verras le passage dont je te parle. C'est sur une page entière donc tu peux pas te tromper
Pour Seiichi:
Son entourage a clairement une part de responsabilité dans son état. Mais il faut essayer de déceler le moindre élément nous indiquant si Seiichi était un monstre au fond de lui et si son entourage l'a fait ressortir, ou s'ils l'ont créé. Personnellement, et vue les décisions qu'il prend, je pense qu'il avait cette monstruosité en lui et qu'elle attendait simplement l'occasion de sortir. Après tout, on vit dans un monde où on s'efforce de cacher les noirs pensées qui nous animent. Et puis, je ne pense pas qu'un mec bien penserait à tuer sa femme (même si d'une certaine façon, elle le méritait).
Dans Hideout, tout le monde est coupable de quelque chose et les seuls innocents, ce sont le fils de Seiichi, la mère enfermée et son enfant. Les autres ont tous quelque à se reprocher, même la femme de Seiichi car elle dilapidait l'argent, sans se soucier des difficultés financières.
One shot qui m'a intrigué également par sa pub: un dessin d'une petite famille heureuse:
(http://i556.photobucket.com/albums/ss10/tesukantabu/hideoutpub.jpg)
avec la légende suivante: "Je m'appelle Seiichi Kirishima. Tout a commencé le jour où j'ai décidé de tuer ma femme"
M'apercevoir que Kakizaki (dessinateur de Rainbow) en était l'auteur m'a convaincu de me procurer l'ouvrage.
Au final j'ai plutôt bien accroché: les événements s'enchainent à un rythme effréné (c'est même presque trop rapide à mon goût), la narration à la 1ère personne qui alterne événements présents et courts flashbacks est efficace et la fin est réussie. Quand aux dessins, ils sont superbes et collent parfaitement à l'ambiance noire de l’œuvre.
Après je m'attendais à une approche un peu différente du sujet, peut être avec un développement un peu plus axé sur la psychologie du perso principal, ses doutes, l'affrontement de ses démons intérieurs... (faut dire que je me suis récemment enchainer Homunculus qui est à fond là dedans). Ici l'auteur ne cherche pas à appronfondir cet aspect, c'est plus suggéré qu'autre chose et malgré une narration à la 1ère personne on entre pas vraiment dans la tête du personnage (vaut peut être mieux remarquez!).
Et puis le fait que l'action se passe essentiellement dans la grotte m'a également surpris: on pense aisément à des films américains comme Saw ou bien encore The Descent par moment. Non pas que ce soit une mauvaise chose en soi, je ne m'attendais pas à ça c'est tout (en même temps vu la couverture j'aurais pu m'en douter...)
Enfin un peu de nuance sur les persos n'aurait pas fait défaut à l'ensemble (je pense surtout à la femme, définitivement trop caricatural)...
Mais ce fut une bonne lecture tout de même.
citation de la critique de Kuchiki Byakuya:
On se demande même si cette grotte, où l’action se passe dans sa grande majorité, existe réellement ou si elle n’est pas que la création de l’esprit d’un homme désespéré, dans laquelle il donne libre cours à ses envies.
Intéressant.
J'ai longtemps cru pendant la lecture que tous les événements décrits dans la grotte (et même sur l'île en général) n'étaient pas réels mais plutôt une sorte de reflet des véritables sentiments du personnage principal, sentiments longtemps refoulés mais qu'il réussit finalement à extérioriser en écrivant cette histoire "de grotte" (puisqu'il est écrivain).
Il me semble qu'on puisse d'ailleurs distinguer deux personnalités de Seishi complétement opposées:
-d'un côté (lors des flashbacks) un homme plutôt passif, faible, soumis, qui encaisse les épreuves et les humiliations en silence. Il fuit la réalité et s'accroche à un idéal (un foyer uni) qui n'existe plus depuis longtemps. Cette fuite se traduit par une volonté d'oublier et de recommencer à vivre comme si rien ne s'était passer dans le but de retrouver cet "idéal" (ex: vouloir renouer avec sa femme, refaire un enfant pour remplacer celui qui n'est plus là, divorcer dans le but de refonder une nouvelle famille...
-et de l'autre le Seishi de la grotte, qui court toujours après le même idéal mais cette fois ne fuit plus mais au contraire agit (de façon plus que radicale certes. Ex: supprimer sa femme, séquestrer l'autre femme et son enfant dans la grotte. Autre exemple: une fois libre dans la grotte au lieu de tenter de sortir de ce cauchemar il décide au contraire d'aller se farcir l'actuel propriétaire des lieux...)
L'opposition de ces personnalités se retrouvent également d'un point de vue graphique avec une ambiance plutôt claire, lumineuse (arrière plan blanc) lors des flashbacks, et des planches carrément sombres et noires sur l'île et surtout dans la grotte.
Deux personnalités donc d'un même homme mais je pensais que les événements décrits dans la grotte relevés plutôt du fantasme que de la réalité. Jusqu'au moment où on découvre que Seishi est en fait déjà passé à l'acte (sur ses beaux parents), ce qui est pour moi le tournant ou le coup de théâtre de l'histoire (parfaitement amené d'ailleurs). Ce qu'il se passe dans la grotte est peut être bien réel en fin de compte...
Bien entendu il s'agit là de mon ressenti à la lecture de l'oeuvre, d'autres pourront avoir une autre interprétation...
L'auteur aurait pu en effet faire un développement à la Homunculus mais il ne le pouvait pas pour une bonne raison
Dans Hideout, le personnage ne cherche pas à lutter contre ses démons. Au contraire, il les laisse totalement gérer sa vie. Il ne montre pas un homme qui cherche à redevenir humain mais un homme qui veut disparaitre et refaire sa vie, quitte à devenir un monstre. Contrairement à Homunculus où le héros se bat pour ne pas sombrer, Seiichi est assez mauvais au départ puisqu'on le voit tuer ses beaux-parents. Il sombre de lui-même et se comporte comme il a toujours voulu le faire
Le chemin psychologique est donc inverse et donc beaucoup plus noir. Mais original car pour un "héros", on ne s'attend pas à ce genre de comportement.
Par contre, la comparaison avec The Descent est exactement celle que je cherchais. C'est la meilleure qu'on puisse faire.
Curieux manga que voilà, qui vous prend aux tripes et semble tout droit sorti d'un mauvais cauchemar.
La mise en scène est réussie, le graphisme et les jeux d'ombres maîtrisés, mais surtout ce sont les personnages (tous autant qu'ils sont) qui fascinent par leurs comportements de plus en plus morbides (même si certains sont déjà bien atteints d'entrée de jeu).
On a donc le récit particulièrement sombre d'une descente aux enfers (à tous les sens du terme), mais parmi tous ces protagonistes, j'ai quand même envie de prendre la défense du personnage principal: Seiichi.
C'est quand même lui qui en ch... le plus avant son arrivée sur l'île (et même après en fait), avec une femme dépensière au possible qui semble se foutre totalement des problèmes de son mari tant qu'elle peut continuer à faire les boutiques et une belle famille qui n'hésite pas à faire monter la pression en ignorant totalement ses demandes.
Sa seule erreur (mais néanmoins fatale), c'est finalement d'avoir laissé son gamin sans surveillance juste au moment où il semblait enfin parvenir à sortir la tête de l'eau et reprendre son souffle.
En tout cas c'est ainsi que la situation est présentée, mais je suppose qu'il s'agit du point de vue de Seiichi qui tente de se justifier aux yeux du lecteur et de rejeter la faute sur son entourage.
Une idée intéressante serait peut-être de sortir un deuxième tome narré sous le regard de sa femme, histoire qu'on ait les 2 versions des faits.
Bref, j'ai apprécié ce one-shot, même si ce n'est habituellement pas le genre dont je raffole le plus. :)
One shot lu à l'instant et que je recommande fortement.
L'histoire est très complète pour ce genre de support. On a une intrigue cohérente qui amène pas mal de réflexions, des personnages suffisamment développés et charismatiques pour rendre l'ensemble très vivant, et une conclusion parfaitement maitrisée qui ne laisse pas sur sa faim.
Le trait de l'auteur est sublime je trouve. Les planches très sombres et détaillées font bien ressortir l'atmosphère sombre et oppressante de la grotte. On perçoit la souillure, la puanteur environnante, et les jeux d'ombres et lumières m'ont laissé bouche bée.
Quand à ce qui s'est dit sur Seiichi...
Pour moi c'était déjà quelqu'un d'instable et de fragile psychologiquement dès le départ. Ses problèmes d'argent et la mort de son fils n'ont fait qu'éveiller ses pulsions meurtrières, mais tout le monde ne devient pas un meurtrier dans ce genre de contexte.
Pour les évènements qui se passent dans la grotte, j'ai l'impression que c'est plus des hallucinations dû à des troubles liés à de la schizophrénie, qu'à des faits réels. J'entends par là qu'hormis sa femme, il n'y a personne d'autre dedans, tout le reste provient de son imagination et est la manifestation des ses troubles intérieurs, la manifestation de ses démons.
Je pense ça car à la toute fin, lorsque le couple trouve son manuscrit, il déclare ne plus pouvoir supporter sa "solitude"... Ah oui, il ne devrait pas être seul pourtant, où sont la femme enchainée et l'enfant ? :)
... Dans sa tête, je pense.