Voilàà ! La séance s'est très bien passée. Je vous livre ici plus qu'un compte-rendu, carrément une version rédigée des premiers évènements de ce scénario - la première journée. Et là je vais me coucher, le reste viendra demain.
Quelques points au clair d'abord :
- désolé pour les lourdeurs de style, etc. Je suis pas écrivain et au final, j'ai été obligé d'expliquer plein de petits trucs et ça patauge un peu.
- à l'avenir, je vous laisse fermer gentillement les yeux sur les quelques incohérences que vous pourrez trouver. C'est pas évident, dans une affaire comme celle-là, que tout marche à la perfection. Ouais bon, ça veut dire que je suis pas un MJ exceptionnel, quoi...
- je n'ai presque pas décrit les PJ. Ils n'étaient que 2 à cette séance (Zankaze et Senelcar). Ils présenteront eux-mêmes leurs persos en temps et en heure mais pour l'instant, je me contente de vous dire que le premier est un magus chasseur de vampires (Craig Ramsay) au compte de l'Association, et le second un magus de la famille bien reconnue des Morbois, qui gère le territoire de Lyon.
- pour situer, pour les nasuversiens : ça se passe en 2011, cad environ 15 ans après KnK, TH et FSN. On est en True End d'UBW (la fin du film), et pour TH je ne suis pas encore sûr mais probablement True End Arcueid.
Quelques années après la fin de FSN, il y a eu un conflit entre Shirou/Tohsaka et Zouken, à propos de Sakura. Ce qu'il s'est passé alors n'est pas détaillé, mais en gros : Zouken a disparu, et Sakura est morte. Ce qui laisse Shirou frappé d'une certaine amertume. (Il est très probable que lui ainsi que Tohsaka interviennent dans les scénarios de guerre du Graal à venir)
- http://www.megaupload.com/?d=0BRXXCBJ
Les données que j'ai confiées aux joueurs (imprimées à la taille 1/2), en PDF ici. En gros, une liste des victimes avec les détails connus des meurtres, et la liste des magi résidant à Lyon. La première liste est possédée par Craig Ramsay, et a été récupérée par des agents de l'Association sur le corps de l'Exécuteur mort, Fabio Gabriele ; l'autre liste appartient à Morbois qui, en tant qu'administrateur du territoire autour de Lyon, est informé des magi vivant près de lui.
- la séance a duré environ 8h et in game, ça s'étale sur quelques jours. Là, je n'ai mis que le premier jour, mais le reste devrait aller nettement plus vite.
- tous les lieux cités existent vraiment. Si vous voulez vous amuser à suivre tout ça, Google Maps est votre ami.
- promis, le reste sera plus intéressant, avec quelques petites révélations. Là, c'est de la mise en route !
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Lyon, le 29 octobre 2011, 16h environ.
Une barbe de quelques jours, des vêtements qui avaient connus des temps meilleurs, une odeur de whiskey tenace : de toute évidence, Craig Ramsay s'éloignait sensiblement de l'image de professionalisme à laquelle François de Morbois s'était attendu. Sans laisser paraître son étonnement et en espérant que ses compétences s'avèrent plus concluantes, il laissa le chasseur de vampires entrer et le salua froidement.
Le terme d' « appartement » était bien faible pour décrire le lieu. Un immeuble entier du sixième arrondissement de Lyon dont les étages avaient été réunis, aux mains des Morbois depuis une trentaine d'années. Si l'ensemble restait modeste face au manoir de la famille à l'extérieur de la ville, c'était sans nul doute une propriété qui sortait de l'ordinaire.
Quelques minutes de plus et les deux hommes s'étaient attablés dans ce qui semblait être une pièce de réception, et étalaient déjà devant deux les divers documents dont ils disposaient pour l'heure. Un butin plutôt maigre, en réalité ; leur principal atout, c'était ces fiches succinctes laissées à Ramsay par son employeur, arrachées au cadavre encore fumant de Gabriele.
« Résumons », attaqua Ramsay. Une voix rauque, pressée, légèrement irritée. « Le 20 octobre 2011, premier cas : un vieil homme, ce M. Lenicraux, est retrouvé mort et vidé de son sang chez lui, près du Musée des Beaux-Arts. Le lendemain, arrive Fabio Gabriele, Exécuteur de l'Eglise. Quelques jours passent, les meurtres continuent ; le 27, le cadavre de Gabriele est retrouvé. Le même jour, votre père, M. Louis de Morbois, disparaît. Ce qui fait de vous, au moins à titre temporaire, le magus en charge de la région de Lyon. Dès lors, vous contactez l'Association et deux jours plus tard, me voici. Actuellement, nous en sommes donc à sept meurtres... non, huit, en comptant celui d'hier, que Gabriele n'a évidemment pas pu répertorier. »
Craig leva brièvement les yeux, pour constater que l'évocation de la disparition tragique de son père laissait son interlocuteur parfaitement indifférent. Pas étonnant, après tout – on disait de Louis qu'il était un magus unique, brillant et tyrannique ; nul doute que son fils avait dû subir les affres d'une déception à l'échelle de ce génie.
« Je vais être très clair, Morbois. On m'impose de collaborer avec vous – une histoire de Magic Crest qui ne vous a pas été intégralement transmis, si j'ai bien compris. Je m'en fous. Si vous pouvez m'être utile, eh bien, soit ; tout ce que je vous demande, c'est de ne pas me gêner. »
« Nous sommes bien d'accord. Par où comptez-vous commencer ? »
« Un petit passage sur chacun des lieux de crime. On va voir si ce Fabio Gabriele a bien fait son boulot. »
Sur ce, il se leva brusquement, rassembla les papiers qu'il rangea précieusement, et sortit. Pris de court, François termina de se préparer et le rejoignit quelques minutes plus tard : un contretemps mineur que Ramsay semblait déjà voir comme un boulet au pied. Un taxi les attendait juste devant l'immeuble ; sans plus tarder, ils se rendirent au 5, rue du Bât d'Argent, domicile de Lenicraux.
~
Feu Jean-Pierre Lenicraux, conservateur du Musée des Beaux-Arts de Lyon, avait accumulé au cours de sa longue vie une collection incroyablement éclectique. Art moderne et classique, reliques antiques ou moyenâgeuse, tout semblait l'avoir intéressé. Des possessions qui n'avaient pourtant que peu de valeur aux yeux des deux magi – nul Mystic Code perdu, nulle Arme conceptuelle oubliée n'ornait ses rayons. N'ayant rien découvert de bien probant en interrogeant les collègues du vieil homme, Craig et François avaient décidé d'entendre ce que sa voisine Cécile Danton pouvait bien leur apprendre, puis de passer à la suite. Le meurtre datait après tout d'une dizaine de jours.
Dès que la jeune fille ouvrit la porte, cependant, Morbois comprit qu'elle avait été sous l'effet d'une suggestion hypnotique. Il interrompit immédiatement le semblent de discussion que le chasseur avait commencé à établir avec elle.
« Absolute verbo : quod memoria loquitur. »
Il n'était pas nécessaire d'être un spécialiste de l'hypnose pour soumettre un être humain normal. Les compétences de Morbois en la matière étaient même plutôt médiocres. Mais Danton n'était pas dotée du moindre circuit magique, ni donc d'un quelconque don de résistance ; le sort fut d'une efficacité redoutable.
« Vers vingt-deux heures quinze, j'ai entendu la sonnette de M. Lenicraux », commença à réciter Danton d'une voix monocorde, le regard dans le vide. « Il reçoit souvent des visiteurs mais à cette heure-ci, c'était inhabituel. J'ai entendu la porte s'ouvrir et l'étranger a prononcé, ʺvous savez ce que je chercheʺ. Et puis... »
La bouche à moitié ouverte, moins concernée que jamais, Cécile s'était arrêtée en plein milieu de la phrase, sans aucune volonté apparente de terminer. Un noir total, que François interpréta comme un indice supplémentaire. Apparemment, elle n'avait jamais rencontré le fameux visiteur ; l'hypnose était-elle directement véhiculée par cette fameuse voix... ?
Voyant qu'ils ne pourraient plus rien obtenir d'elle, les magi la congédièrent en prenant soin de ne lui laisser aucun souvenir de la visite. En procédant de même avec le second crime, ils apprirent que le meurtrier de Marc Monges avait prononcé quelques mots d'une voix clairement masculine avant de faire sa besogne. Un détail que le témoin, Bruno Descarri, n'avait pas jugé suffisamment sérieux pour le confier à la police ; un détail qui faisait cependant furieusement penser à une incantation magique.
Après avoir dîné dans un restaurant proche, Ramsay et Morbois décidèrent de leurs plans pour la nuit. Le chasseur s'en alla patrouiller seul les rues du sixième arrondissement, espérant trouver quelque chose ; un espoir qui n'était pas tout à fait vain, étant donné que la plupart des victimes y avaient été retrouvées, de surcroit tuées pendant la nuit. De son côté, Morbois rentra chez lui et envoya dans tout le quartier ses familiers – des pigeons, aussi idiots qu'invisibles dans ce paysage urbain. Tandis qu'il triait mentalement les différentes informations qu'il recevait d'eux via la Perception Partagée, il continua ce qu'il avait commencé avant l'arrivée de Ramsay : il fouilla méthodiquement et froidement les appartements de son père, cherchant un journal, une lettre, n'importe quoi qui pourrait le relier aux derniers évènements.
Ces derniers temps, Louis de Morbois avait été plus irascible et renfermé que jamais vis-à-vis de son fils. Il s'était impliqué dans une affaire extérieure qui lui volait la majeure partie de son temps, et n'était guère sorti de chez lui que pour aller chercher un certain artéfact tout droit venu d'Espagne dont il n'avait pour ainsi dire rien dévoilé à François. Ce dernier en apprit un peu plus : apparemment, son père s'était vivement intéressé au rituel de la Guerre du Graal, ce combat barbare qui avait lieu fréquemment dans la ville japonaise de Fuyuki. Aucun mot ne mentionnait la fameuse relique reçue il y a quelques jours ; d'autre part, l'objet en lui-même n'était nulle part. François s'y était attendu : au jour de la disparition de Louis, il avait retrouvé son domicile sens dessus dessous, fouillé sans ménagement. Il s'apprétait à se plonger dans un livre d'histoire qui pourrait peut-être le renseigner sur cette guerre, parfois surnommée Heaven's Feel comme la Troisième Magie, lorsqu'il perçut par les yeux de ses familiers qu'il se passait quelque chose.
Ramsay avait repéré deux hommes au comportement suspect, qui un peu au hasard, se déplaçaient lentement vers la Saône. A ce stade, ils n'avaient en fait plus rien d'humain : le chasseur avait trouvé sans ambiguïté possible des goules, ces morts-vivants que créent généralement les vampires en mordant leurs proies. Il les suivit avec une discrétion professionnelle, bien qu'inutile. Alors que leur nombre était monté à quatre, les goule s'engagèrent sur le pont Morand ; paradoxalement, ce n'est qu'ici que Ramsay put enfin les affronter ainsi qu'il l'entendait : à l'abri des regards indiscrets. Profitant d'une petite minute de solitude sur laquelle il espérait pouvoir compter, il avala une gorgée d'une flasque de whiskey qu'il gardait toujours sur lui, et sortit son arme.
Ce n'était en apparence que la poignée et la garde d'une épée ; mais lorsqu'il la mit en contact avec sa paume, tatouée d'une marque bien spéciale, la lame apparut, comme extraite de l'intérieur de sa main. Si en apparence le processus rappelait la lame de prana qu'utilisaient les Exécuteurs pour leurs Black Keys, l'un et l'autre était fondamentalement différent – l'arme était purement et simplement arrachée à une semi-réalité proche, une autre dimension où elle existait à l'état de concept.
Ramsay disparut purement et simplement, pour réapparaître en plein milieu de l'étrange groupe. Supportant tant bien que mal l'intense douleur que cette magie lui avait coûté, il empoigna son épée à deux mains et commença à trancher dans le vif. Le combat tourna rapidement au massacre, et bientôt les goules partaient en fumée, dispersées par un vent invisible. Alors qu'il rangeait son arme, son téléphone portable sonna.
« C'est moi. François de Morbois. J'ai vu ce qu'il s'est passé ; mes familiers sont à la recherches d'autres goules. J'en ai trouvé quelques-unes, mais elles ne se sont pas regroupées... A vous de voir, mais je ne crois pas que ça vaille le coup d'aller les chasser, dispersées comme elles sont. »
« Prévenez-moi s'il y a du nouveau. »
Une réponse simple, laconique, immédiate. Ramsay raccrocha.
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On y avait pensé mais on a dû mettre le holà car certains étaient un peu trop cheatés. de plus, vu que tout le monde les connaît, ça aurait enlevé tout le côté "découverte des identités à partir des NPs". Donc au final, on en a recréé 7 nouveaux, Fay et moi. (et je n'en ai fait que 3 histoire d'avoir des surprises quand même).
http://uppix.net/c/f/f/14efd05fdc20f251c97e2d0c4c91e.html (http://uppix.net/c/f/f/14efd05fdc20f251c97e2d0c4c91e.html)
La fiche de mon perso est à voir ici. Pour le site, je vais plus vous faire un résumé imagé.
Craig Ramsay
(http://desmond.imageshack.us/Himg820/scaled.php?server=820&filename=danblakefusinanasuverse.jpg&res=medium)
2e fils d'une branche de magus du célèbre clan écossais Ramsay, Craig a grandi avec la rancoeur de savoir que le Magical Crest de la famille ne lui serait du coup jamais transmis, et que ce serait son frère aîné, complètement indifférent à la magie et piètre magus, qui en hériterait. Un fois 16 ans passés, il décida de prendre son destin en main et s'enfuit de la famille en emportant la relique la plus importante de celle-ci, une antique claymore du XIIe s nommée "Morglay". Or une croyance commune voulait que l'épée assurait la prospérité de la famille tant qu'elle restait sur les Terres du clan.
Elle se vérifia: au bout de quelques années, la famille n'était plus que ruines, ses membres morts ou malades et les Terres vendues. Craig, désormais seul et récipiendaire d'à peine 50% du Sceau de la famille (tout ce qu'il avait pu sauver) et de l'épée se retrouva seul, rejeté par les non mages de son clan qui comprenaient sans en savoir l'exacte raison qu'il était le responsable de la branche magique de la famille. Il vivota quelques années en tant qu'apprenti chez divers mages de petite envergure où il apprit quelques sorts pour combler ses immenses lacunes.
Il est désormais un chasseur de vampire Freelancer employé par l'association des mages depuis une dizaine d'années, et subit le mépris de ses compatriotes pour son utilisation d'une arme blanche et de la magie runique, très mal vue.
Détestant cordialement l'Eglise et la Burial Agency qu'il voit comme des concurrents, il est plutôt taciturne et indépendant mais n'hésite pas à draguer avec des talents très discutables toute jolie femme lui apparaissant.
Toutefois, il est totalement incapable de se séparer un instant de sa chère flasque de whisky, dont il avale une lampée systématiquement avant d'accomplir la moindre action notable.
Magie maîtrisée:
-Dimensionnelle:
Héritage du clan Ramsay. Quelques exemples de sorts:
Weft Alter: Sheath
Sort très basique qui permet à Craig de stocker son épée dans une autre réalité proche et de l'appeler instantanément en cas de besoin à partir de son Magic Crest partiel tatoué sur sa main droite.
Weft Alter: Swift.
Un sort qui permet une téléportation sur une courte distance. Craig ne l'emploie qu'avec précaution car il lui occasionne de grandes douleurs à la suite d'une utilisation répétée.
Weft Alter: Concealment.
Un sort passif et applicable à Craig lui-même. Il permet une dématérialisation partielle de l'utilisateur afin que les attaques dont il est la cible lui passent à travers sans dommages pour une courte période. Toutefois, la douleur du coup ne peut être supprimée.
-Runique.
Craig maîtrise à un niveau basique et très limité les 25 runes du futhark scandinave
http://www.corpus-angel.com/site/MYTHOLOGIE/Celte/%28Celtes%29Runes2.htm
et s'est également spécialisé sur l'utilisation des runes Sowilo (Soleil, Vie, Illumination) (gravée sur son épée), Uruz, (Force, Santé, Puissance) et Tiwaz (Conquête, Courage, Justice).
Mystic Code/Conceptual Weapon: Claymore "Morglay" avec "Revenge Curse" qui augmente en puissance à chaque combat avec le même adversaire.Gravée de plus de la rune Sowilo (voir plus haut) activable temporairement.
Kyoshi lit.
Kyoshi relit.
Kyoshi pause.
T'es sûr de toi, là ? Depuis quand Fate se passe en '96
Je crois que c'est plus fate/Zero qui se passe en 1996
LA preuve:
(http://i47.servimg.com/u/f47/10/07/03/10/fz10.jpg) (http://www.servimg.com/image_preview.php?i=457&u=10070310)
Voilà, nous y sommes ! Comme la première partie, c'est pas franchement bien écrit, mais c'est pas le but. De toute façon je saurais guère faire mieux !
Vous avez là tout le reste de la séance.
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30 octobre, environ 19h
Une longue journée à passer en revue toutes les autres scènes de crime, à fouiner à la morgue et au commissariat avaient apporté leur lot de nouveautés. Bien malgré lui, Ramsay dut admettre que l'aide que lui apportait Morbois était précieuse : sa spécialité était une magie d'illusion puissante, basée sur les dessins qu'il traçait sur le carnet qui lui servait de Mystic Code. Couplée à l'hypnose, elle lui donnait virtuellement accès à n'importe quel lieu – faux papiers et persuasion de qualité ouvraient toutes les portes.
Presque toutes les pistes semblaient mener vers un cas de vampirisme : les goules, le sang pris aux victimes, les mutilations diverses... pourtant il y avait de quoi être surpris avec ce que les deux magi avaient trouvé aujourd'hui. D'une part, le corps de Lisa Minkov portait clairement la marque d'une attaque liée à la magie ; d'autre part, les photographies de la voiture d'Anne-Sophie Kagome, au volant de laquelle elle était morte, laissaient comprendre qu'elle était entrée en collision avec quelque chose d'énorme. Pourquoi un vampire prendrait-il la peine d'user de telles méthodes pour parvenir à ses fins ? Les autres cas ne révélèrent rien de particulier, si ce n'est un point commun à plusieurs morts : un certain intérêt pour l'art et l'histoire.
Cette nuit-là, Morbois et Ramsay s'organisèrent de la même façon que la précédente ; c'est aux alentours de minuit qu'eut lieu le premier véritable contact avec l'ennemi. Craig avait commencé à déployer lui-même quelques familiers, des corbeaux, et c'est eux qui l'informèrent de ce qu'il était entrain de se passer.
A quelques rues à peine de sa position, une nouvelle agression avait eu lieu.
Le chasseur se mit à courir. Lorsqu'il arriva sur le lieu que ses corbeaux lui avaient signalé, il y trouva un homme déjà mort et exsangue, et aperçut une silhouette qui s'éloignait rapidement. Délaissant le cadavre et toute forme de discrétion, Ramsay fonça. Il utilisait la rune Uruz pour augmenter ses aptitudes physiques et avait déjà atteint une vitesse qui égalait celle des meilleurs sprinteurs mondiaux ; pourtant la distance entre sa proie et lui-même ne réduisait pas...
Quelques instants encore et la silhouette avait sauté au-dessus des grilles du Parc Tête-d'Or. Usant à nouveau de la magie dimensionnelle propre à sa famille, Ramsay se téléporta directement de l'autre côté et força encore le pas. Il se retrouva confronté à un comité d'accueil inattendu. Son adversaire – une jeune fille aux cheveux grisâtres et sales, manifestement vampire – avait cessé de fuir et l'attendait, entourée de quatre goules.
Les morts-vivants chargèrent. Ramsay prit le temps d'avaler une lampée de whiskey, saisit fermement son épée, et avança lui aussi.
« Weft Alter : Concealment ! »
Le grésillement caractéristique du sort l'enveloppa. Une magie qui nécessitait beaucoup de concentration pour être réellement efficace, mais qui réduisait au maximum le temps du combat : Ramsay ne prenait même plus d'esquiver les coups, qui ne faisaient que le traverser sans causer de dégâts. En quelques secondes, il eut fini de massacrer les quatre morts-vivants sans même cesser de progresser, au point qu'il était déjà arrivé face à son ennemie.
La lame de Morglay s'illumina brièvement. La rune Sowilo était éveillée. Ramsay frappa.
Un bras coupé. La vampire, prise de court, émit un cri de surprise plus que de douleur. En un instant, ce qui avait été pensé comme une embuscade sécuritaire devint une défaite évidente. Ce chasseur de vampire était visiblement d'une autre trempe que l'Exécuteur qui l'avait précédé ; pour la première fois, la meurtrière se sentit en danger.
Elle s'enfuit. A travers le parc, puis à nouveau dans les rues de Lyon et jusqu'à la Saône. Ramsay était sur ses talons, mais cette poursuite était d'une toute autre nature que la précédente. Face à la vitesse hallucinante qu'avait atteint la vampire, Uruz ne suffisait pas ; Ramsay était contraint d'utiliser à répétition Weft Alter • Swift pour continuer à suivre. Une douleur de plus en plus dévorante commençait à se développer en lui, mais le jeu en valait la chandelle.
Un effort qui pourtant devait s'avérer inutile. Alors que Craig gagnait peu à peu du terrain, la vampire fit appel à un atout commun à tous ceux de sa race : une vingtaine de familiers divers apparurent à ses côtés. Bêtes sauvages, oiseaux de toutes sortes de formes, ils formèrent un mur noir et infranchissable.
Le souffle rendu court par l'utilisation prolongée de la magie dimensionnelle, Ramsay fut contraint d'abandonner la poursuite et d'affronter cette marée animale : au moins, l'occasion lui était donnée d'amputer son adversaire d'une aide précieuse.
Affronter une vingtaine de créatures à la fois n'était pas chose aisée, même pour un chasseur de vampires professionnel. Usant et abusant de Weft Alter, frappant de part et d'autre avec la vicacité d'une bête blessée, Ramsay se battit longuement et finit par sortir vainqueur de l'affrontement. Une dizaine de minutes plus tard, il émergeait d'une montagne de corps qui déjà partaient en fumée ; il était couvert de blessures, mais aucune n'était véritablement sérieuse. Serrant les dents, il s'adossa à un mur et commença à se soigner.
De son côté, Morbois avait à nouveau été témoin du combat via ses pigeons. Inquiet du tour que prenaient les évènements, il avait été à demi soulagé de voir que la vampire avait été prise en chasse par un nouvel intervenant : un homme en soutane, les mains chargées de Black Keys, courant sur les toits. Ca ne plaisait pas du tout à François, et ça ne serait pas non plus du goût de son partenaire ; mais au moins, on évitait le risque que la vampire assiste ses familiers pour se débarrasser de Craig.
L'Exécuteur n'eut pas beaucoup plus de succès que Ramsay : bientôt il fut distancé. Il tourna en rond pendant près d'une heure, visiblement frustré, avant de rentrer à une petite église proche où il était basé. Quant à la vampire, après s'être engouffrée dans une petite impasse sombre, elle avait tout bonnement disparu.
~
Il était presque deux heures du matin lorsque Craig arriva à l'appartement minable dans lequel il vivait depuis deux jours, dans le cinquième arrondissement. Un logement fourni par l'Association. A peine était-il arrivé que son téléphone sonnait une nouvelle fois.
« C'est encore moi, François. Pendant que vous vous battiez, j'ai trouvé quelques petites choses qui devraient vous intéresser. Je ne sais pas exactement en quoi ça nous avance, mais je suis presque sûr que ça concerne notre affaire. Avez-vous déjà entendu parler de la Guerre du Graal ? »
Un soupir épuisé, suivi d'une réponse vague et inintéressée. Morbois enchaina.
« Apparemment, mon père s'apprêtait à y participer. Si j'ai bien compris, les magi qui rejoignent la Guerre utilisent des reliques anciennes pour invoquer des héros particuliers. Il y a peu, mon père avait reçu un artefact venu d'Espagne, qu'il traitait avec beaucoup de précaution et ne m'a pas même laissé voir. »
« Quel rapport avec les meurtres ? »
« J'y viens. La nuit où mon père a disparu, j'ai retrouvé notre appartement fouillé et complètement retourné. Bien sûr, l'objet n'était plus là. Vous avez vu comme moi qu'une partie des victimes retrouvées auraient pu avoir un rapport avec de telles reliques... de plus, plusieurs d'entre elles étaient des connaissances des Morbois. Je crois que mon père avait caché son propre artéfact, et que notre vampire essaye de s'en emparer. »
Ramsay fronça les sourcils et commença à éplucher de nouveau les différentes informations qu'il possédait sur les meurtres. C'était une théorie un peu osée, mais elle se tenait. Elle expliquait sans mal qu'un vampire prenne la peine de se révéler en restant trop longtemps et trop visiblement au même endroit.
Il allait répondre quand un détail attira alors son attention.
Marc Monges, tué le 22. Un riverain révèle avoir entendu des incantations d'une voix masculine. La vampire qu'il avait combattu était incontestablement une fille.
Et là : Anne-Sophie Kagome et Antoine De Myssiliane, morts d'un côté et de l'autre de Lyon, à moins d'une demi-heure d'intervalle...
« Bordel... Morbois. »
« Pardon ? »
Ramsay inspira profondément, espérant se tromper mais n'osant trop y croire.
« Ils sont deux. »
~
(HRP : un peu de musique pour cette scène...)
http://www.youtube.com/watch?v=FRnv0GYNG-4
La nuit s'acheva sans qu'ils ne sortent de chez eux, même lorsqu'ils apprirent qu'un meurtre supplémentaire avait eu lieu. Selon François qui l'avait vu via les yeux de ses familiers, la vampire avait empalé un homme sur la fontaine des Terreaux, en laissant un message gravé dans la chair : Ty jsi další. Quelques mots de tchèque qui signifiaient « Tu es le suivant ».
Les deux hommes avaient passé ensuite de longues heures à travailler ensemble par téléphone. La nuit avait été riche en découvertes ; de plus, en revenant près du Parc après son combat, Ramsay avait mit la main sur un morceau de manteau qu'il avait arraché à la vampire en lui coupant le bras. Un habit dans lequel le chasseur avait trouvé une carte magnétique d'hôtel ; le seul qui correspondait dans cette zone se trouvait place Charles Hernu. Malheureusement, il était pratiquement impensable que leur ennemie revienne à cet endroit sachant que sa cache avait été découverte.
Lorsque le matin se leva et quand il fut temps, l'un et l'autres contactèrent tous ceux qui pouvaient leur communiquer la moindre information utile.
Morbois fit jouer ses quelques relations à la Clock Tower pour obtenir des informations sur la Heaven's Feel. Laborieusement, il commença à en comprendre les différents rouages – sept Masters, autant de Servants, des Sceaux de Commande, deux semaines de bataille sans merci. Bien que le rituel soit assez peu connu même dans la communauté des magi, certains semblaient prêts à tout pour pouvoir participer.
De son côté, Ramsay avait engagé quelques recherches centrées sur la République Tchèque. Un événement troublant s'y était déroulé il y a de cela deux mois à peine : l'un des vingt-sept Apôtres y était mort. Ce qui voulait donc dire qu'un nouveau sorcier ou vampire avait récupéré ses pouvoirs. Une coincidence pour le moins inquiétante...
Les deux hommes consacrèrent le reste de leur journée à passer des appels aux quatre coins du globe ; une fois certains que tout ceux qu'ils pouvaient engager s'étaient attelé à leur nouvelle tâche, ils prirent un peu de repos, récupérant le temps de sommeil qu'ils avaient perdu la nuit dernière.
Avant que la troisième nuit ne tombe, Ramsay s'était à tout hasard introduit dans la chambre d'hôtel, au profit du numéro de charme convenable qu'il avait fait à la réceptionniste ; mais il n'y avait rien trouvé de bien intéressant. Lorsqu'il commença à faire sombre, il reprit ses rondes tandis que François recommençait sa surveillance.
Cette fois, ce fut François de Morbois qui repéra une activité anormale, aux alentours de 23h. Il avait repéré le signe d'un affrontement au nord de la Croix-Rousse, dans le quatrième arrondissement. Prévenu, Ramsay accourut ; Morbois lui-même décida de se rendre sur place. Lorsque le chasseur arriva place Croix-Rousse, quelques minutes plus tard, il constata que les rares passants semblaient indifférents au combat qui avait lieu. Il confirma alors ce que François avait intuité avec Cécile Danton : la vampire était dotée d'une aptitude d'hypnose par la parole, une Mystic Voice qui forçait tout ceux qui ne pouvaient y résister à s'écarter de l'endroit et à oublier ce qu'ils avaient entendu.
Ramsay se fit discret dans un premier temps pour observer la scène. La vampire était entrain d'affronter un homme de haute stature, cheveux et barbe gris, le regard dur ; un homme qui n'avait rien à voir avec le frêle Exécuteur que Morbois avait repéré la veille. Il était accompagné d'une créature incertaine – une bête d'un rouge puissant, intense, dont les contours changeaient sans cesse. Tantôt licorne, tantôt humanoïde, elle se transformait à loisir et c'était elle en réalité qui se battait contre la jeune vampire.
« Il s'appelle Vladimir de Noveski », précisa Morbois qui était en route et avait pris la peine de se munir lui-même d'un téléphone portable dont il savait tout juste se servir. « C'est un des magus résidant à Lyon, spécialisé dans la magie des familiers. Je ne sais pas trop ce qu'il... »
Ramsay avait raccroché. Il venait d'écraser un cafard sur le mur devant lui, qui était – il en était presque certain – un familier. Simultanément, il observa que le magus, après avoir gagné du terrain peu à peu face à son adversaire, était maintenant en fuite. Ramsay sortit de sa cachette et commença à courir.
Alors qu'il s'enfonçait dans la Rue du Mail, Noveski disparut peu à peu. Aux yeux de Morbois, qui venait juste d'arriver, c'était clairement une illusion : au moins le magus n'était pas doué de téléportation. Son familier rougeâtre continua de faire barrage à la vampire pendant quelques instants, la blessant même ; puis il disparut en son tour. Déboussolée, la vampire se donna quelques instants pour reprendre ses esprits, puis s'engagea apparemment au hasard dans une rue adjacente. Ramsay voulut la filer mais à peine avait-il fait quelques pas supplémentaires dans sa direction qu'elle se retourna.
Craig prit le temps de boire à sa flasque fétiche, dégaina son épée, et se prépara au combat ; son ennemie avait régénéré le bras perdu la fois précédente, et ne semblait nullement handicapée par la blessure tout juste reçue.
Soudain l'un et l'autres chargèrent. La vingtaine de mètres qui les séparait fut couverte en une fraction de seconde. La vitesse aberrante de la vampire était son principal avantage, et elle cherchait apparemment une victoire en un coup ; c'était sans compter l'étalage de pouvoirs dont avait fait usage Craig Ramsay. La Morglay vibrait de pouvoir, assoiffée de vengeance et marquée de la rune activée Sowilo. Avant d'avoir pu causer le moindre dommage, la vampire était empalée, le coeur percé d'une épée sacrée.
Il semblait tout à fait impossible qu'elle sorte vivante de cet affrontement. Et pourtant...
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Morbois s'était arrêté devant la rue du Mail, ne souhaitant pas interférer avec le combat qui s'était amorcé. Assis sur un banc, il s'efforçait de calmer le rythme de son coeur, de reprendre sa respiration, et de percevoir au mieux les différentes auras proches. Avec l'aide de ses familiers, il tentait de retrouver la trace de Noveski ou au moins d'éviter de subir lui-même une embuscade. Quelques instants plus tard, il vit effectivement Noveski venir à lui d'une rue sur sa gauche.
Il était redevenu visible et son familier l'accompagnait. Sans aucune forme de sommation, il le lança à l'attaque. Morbois tenta un tir de Gandr, mais la magie d'attaque n'avait jamais été sa spécialité ; il ne fallut qu'une fraction de seconde pour qu'il comprenne sa défaite. La créature avait esquivé et s'était jetée sur lui, sous une forme où elle était dotée de bras et de tentacules pour l'emprisonner. En un instant, il devint incapable de bouger ou même de parler.
Sa conscience sombra.
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Alors qu'il était certain d'avoir gagné, Ramsay avait été violemment repoussé. Un impact terrifiant l'avait projecté à plusieurs mètres, répandant pierres et poussières dans toute la rue. Lui-même n'avait pas été sérieusement blessé, mais il lui fallu quelques instants pour se relever et comprendre la situation.
C'était une petite ruelle particulièrement étroite, où l'éclairage public faisait défaut. Au milieu des ombres, un nouvel arrivant venait d'apparaître, dégageant un prana sans commune mesure avec la vampire qui venait de se faire empaler, et qu'il trainait derrière lui. Craig sentit une pointe de terreur en lui. Il en était certain – c'était un vampire, et c'était un des vingt-sept.
Un rire se leva des décombres. C'était un rire calme, caverneux ; un rire sombre, malsain, qui n'était synonyme d'aucune joie.
Une silhouette émergea. Celle d'un petit homme chauve, à la peau grise, ridées, antique. Des yeux blanchâtres, inhumains. Une légère odeur de pourriture s'était répandue dans l'air.
« Qui êtes-vous ? » demanda Ramsay d'une voix forte, pointant l'inconnu de sa lame, bien qu'il connaisse déjà la réponse – il avait entendu son nom très récemment, lorsque Morbois avait parlé de la Guerre du Graal.
« Une question que je te retournerai volontiers, chasseur », dit-il d'une voix lente, se délectant de chaque mot. « Je suis Makiri Zouken ; peut-être sais-tu déjà que je remplace l'ex-dix-neuvième Apôtre Originel. Et ma jeune apprentie ici présente se nomme Kyoumi. Il semblerait qu'elle vous ait causé quelques soucis, n'est-ce pas ? »
Ramsay acquiesça. Zouken afficha un sourire bienveillant qui jurait horriblement avec son apparence détestable, et continua à parler d'une voix rocailleuse, pleine de menaces.
« J'en suis profondément désolé. Kyoumi et moi-même partiront dès ce soir ; nous ne reviendront pas. Il n'y aura plus de meurtres. Sous ces conditions, je suis certain que vous saurez garder le silence sur ma présence en ces lieux, n'est-ce pas ? »
Ramsay jaugea le magus du regard. Etait-il sérieux ? Il était étonnant que le vieil homme accepte de le laisser partir sans rien de plus qu'un accord sans valeur ; mais s'il y avait un quelconque moyen pour éviter le combat, il fallait l'accepter.
« Nous verrons », dit-il sans se décontenancer. « Je représente Morbois, le magus en charge de la région, et je ne peux tolérer qu'un vampire marche et tue librement ici. J'ose espérer que vous tiendrez parole très précisément. »
Zouken afficha un dernier sourire aussi calme que déplaisant. Déjà ses contours et ceux de Kyoumi s'effaçaient, comme si l'ombre les dévorait. Quelques secondes plus tard, Craig était seul dans la ruelle.~
Il fallut plusieurs heures à Ramsay pour ranimer Morbois, qu'il avait trouvé évanoui et seul près d'un banc. A son arrivée, il avait vu Noveski qui s'éloignait au plus vite possible, manifestement grièvement blessé, mais avait renoncé à le poursuivre. Pour ce qu'il avait pu comprendre, Zouken avait laissé aux partenaires un petit cadeau d'adieu en arrachant François aux griffes du familier ennemi... sans pour autant prendre la peine de tuer complètement Noveski.
Lorsque Morbois fut à peu près en état de se déplacer, Ramsay et lui se rendirent à la propriété de Vladimir de Noveski, dans le cinquième arrondissement, s'apprêtant à moitié à devoir le combattre. Le magus avait de sérieux comptes à rendre et Craig commençait à penser qu'il était probablement impliqué lui aussi dans les meurtres récents – ce qui s'était passé ces derniers jours s'avérait être une véritable bataille à la relique.
Usant de son autorité en tant que maitre du territoire de Lyon, sous le motif de cette attaque sans sommation, Morbois entra dans la propriété malgré les divers kekkai. Vladimir était absent, cependant ; aux côtés de Ramsay, Morbois fouilla minutieusement la demeure de Noveski. La fouille fut vaine, cependant ; les deux magi terminèrent en une demi-heure et sortirent de la maison. Les compétences de Noveski étant ce qu'elles étaient, les kekkai qui entouraient sa maison bloquaient toute communication avec les familiers. Ce n'est donc qu'à la sortie que Morbois apprit que ses oiseaux avaient retrouvé leur proie.
Plus ou moins soigné de ce qu'il avait reçu la nuit dernière, il marchait à grands pas, un sac de voyage à la main. Très concentré, il semblait stressé mais également en proie à une intense excitation. En un instant, Morbois comprit que Noveski avait gagné – il avait trouvé le fameux artéfact de Louis. L'endroit vers lequel il se dirigeait ne laissait pas de doute. Il fonçait vers la gare de Perrache ; à peine fut-il arrivé qu'il prit un train en direction de Saint-Etienne.
De leur côté, Morbois et Ramsay arrivèrent à la gare une dizaine de minutes plus tard, demandèrent un billet identique et prirent leur mal en patience en attendant que le train suivant arrive. Ils étaient capables de savoir si Noveski descendait à une station ou non, grâce à quelques familiers judicieusement placés entre deux wagons, mais guère plus.
Noveski finit effectivement par descendre à une petite station entre Lyon et Saint-Etienne. Il était attendu sur place par un chauffeur, et prit la route, en pleine campagne. A travers les yeux de ses oiseaux, Morbois avait commencé à mémoriser précisément le chemin que suivait Noveski, tandis que lui-même était monté dans le train suivant avec Ramsay.
Ce qui s'annonçait comme une traque difficile tourna court, avant même que les deux hommes ne descendent du train.
Le trajet de Noveski le fit passer à travers un petit bois. Alors que la voiture en atteignait le point le plus ombragé, elle fut stoppée nette. Là où elle aurait dû être fumait un cratère d'une vingtaine de mètres de diamètre. Les arbres proches avaient été réduits à l'état de troncs grisâtres et desséchés. De la voiture, il ne restait que quelques ruines noircies, qui semblaient brûlées mais qui étaient froides comme la neige. Il ne restait plus rien de Noveski ni de son chauffeur.
A quelques mètres de là, sous un arbre, un vieux magus et vampire souriait, contemplant l'objet qu'il avait arraché au mort – une rapière de très belle facture. L'arme précieuse d'un héros redoutable. Cet atout à la main, Zouken savait que la victoire lui serait pratiquement acquise.
~
De retour à Lyon, François de Morbois et Craig Ramsay retrouvèrent le corps de Louis à partir d'indications que Zouken leur avait ironiquement transmises. Ils découvrirent une petite cavité cachées dans un des tunnels du métro A, entre les stations Foch et Hôtel de Ville ; celle-ci, exigüe et plongée dans le noir complet, ne contenait guère que Louis, enchaîné, démembré, mutilé. Le magus avait apparemment rencontré bien plus redoutable que lui-même en la personne de Makiri Zouken, mais il fallait saluer la résistance d'un homme qui n'avait visiblement jamais livré le secret de la cachette de la rapière à son tortionnaire.
A peine entré, François fut saisi par la douleur intense qui s'était répandu dans son bras. Le fragment de Magic Crest que son père portait encore s'était illuminé et disparaissait peu à peu, comme évaporé, pour réapparaître sur le bras du fils. Le transfert dura quelques minutes ; un processus somme toute rapide étant donné de la difficulté qu'il aurait dû y avoir à transplanter un Crest d'un mort à un vivant âgé de vingt-quatre ans. Une efficacité qu'il fallait imputer aux aptitudes prodigieuses de Louis de Morbois.
Lorsque ce fut fini, François se rendit alors compte que le Crest n'était pas la seule chose que son père lui avait légué. Partagé entre excitation et appréhension, il contempla les trois Sceaux de Commande rouges qui étaient apparus sur le dos de sa main. Il était l'un des sept Masters de la prochaine Heaven's Feel.
« Monsieur Ramsay », annonça-t-il sans quitter sa main des yeux. « Je crois que nous allons prolonger votre contrat. »
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Voilà voilà ! Il reste quelques zones d'ombre dans cette enquête parce que tout n'a pas été trouvé. Les joueurs remarqueront aussi que j'ai légèrement modifié ou omis quelques détails, c'est volontaire. (le principal étant j'imagine l'infiltration chez l'Exécuteur, qui s'était finalement avérée complètement inutile)
Si vous voulez des détails, demandez donc. Par contre, comme je le disais la dernière fois, ne m'en voulez pas pour les quelques incohérences, genre "pourquoi Kyoumi n'a pas balancé tous ses familiers dès son premier combat contre Ramsay ?". C'est comme ça, on va dire qu'elle est un peu conne sur les bords.
Deux trois précisions, tant que j'y pense :
- l'une des magie que maîtrisait Noveski permettait d'extraire les souvenirs d'un être humain, causant en contrepartie sa mort. Il fallait aussi avoir l'accord de la cible, mais évidemment, avec l'hypnose... 8)
Bref, certains morts sont dus à lui (les "causes inconnues"). Meurtres qu'il a ensuite déguisés pour faire croire à une attaque de vampire. (D'ailleurs, le "you're next !" de Kyoumi était dédié à Noveski plutôt qu'à Ramsay...)
- sur les origines de Kyoumi : ben, on sait que les Makiri avaient il y a fort longtemps des terres en Europe de l'Est... J'ai décidé qu'il en avait eu notamment en République Tchèque. Il s'y terrait donc depuis quelques années. Après être devenu un Apôtre, il a eu besoin de se préparer un acolyte suffisamment puissant. La méthode a été brutale : il a capturé des individus dotés de circuits magiques et les a jeté dans une fosse à vers. Une seule fille a survécu trois jours de suite ; il en a fait son disciple, une vampire, et lui a donné le nom de Matou Kyoumi.
- notez que les morts par perte de sang ont lieu exactement toutes les deux nuits...
- au fait, le Pont Morand sur lequel étaient les goules au moment de leur combat, au début, contre Ramsay. Ben, il se trouve qu'il est pile entre les stations Hôtel de Ville et Foch du métro A. En d'autre terme, le mouvement des zombies n'était pas totalement erratique, ils étaient guidés par la "caverne" creusée là-bas.
- Zouken y était depuis le début, mais il ne faisait presque rien.
- les victimes tuées par Kyoumi sont Lenicraux, Dupond, Myssiliane et Taylor. Les autres ont été tuées par Vladimir. La blessure magique causée à Lisa et le "truc" percuté par Kagome sont une seule et même chose : le familier rougeâtre de Noveski.
- au passage, évidemment, cette couleur rouge est la même que les familiers de Touko de KnK. J'ai décidé qu'elle était caractéristique des familiers créés directement par le mage, et non invoqués ou contrôlés. D'une certaine manière, le familier de Noveski était son Mystic Code.
Je crois que Kyoshi voulait plutôt savoir pourquoi j'ai fait le choix de transformer Zouken en grosbill. Eh bien, la raison principale est "parce que j'avais envie", mais j'ai quand même quelques petites justifications à donner.
Disons que Zouken va être l'un des grands méchants de ma campagne, ou au moins, de l'arc Guerre du Graal. C'est important qu'il fasse peur. Dans FSN, il arrivait à menacer tout le monde sans être overpowered, mais il faut prendre en compte que son adversaire c'était quand même un crétin en survet qui a passé 10 ans à s'entrainer à la magie sans réussir une seule fois à lancer un sort. Face à des magi entrainés et vicieux (t'imagine pas l'inventivité que peut déployer un joueur quand il s'agit de défoncer la tête d'un adversaire, surtout dans un univers où on le pousse à être le plus fourbe possible...) c'est plus compliqué d'assurer sa survie.
Bref, j'ai besoin qu'il grosbillise. Note que le coup de devenir vampire est assez logique, vu que
Zouken est obsédé par l'immortalité, et qu'on a vu dans HF que sa technique des vers est au bout (il est obligé de changer de corps tous les mois à peu près). Et je fais confiance à Zouken pour réussir à tendre un piège ultra-fourbe à un des 27, en faisant appel à je ne sais quelle magie oubliée ou vieux Mystic Code à usage unique, utilisant sa grande expérience et connaissance de la magie plutôt que sa puissance brute.
Et quitte à avoir un gros méchant pas beau qui fait peur, je trouve plutôt efficace d'employer un perso qui existe déjà. C'est assez efficace de se dire "oh putain, Zouken + 27 = danger" plutôt que d'introduire un nouveau grosbill.
Bon, voilà le compte rendu de la deuxième partie que nous avons joué hier après midi. Vous remarquerez sans peine que nous avons accueilli deux nouveaux joueurs : ils présenteront leurs personnages un de ces jours si l'envie leur en prend.
C'est un peu long (genre beaucoup même :P) mais ce n'est que les deux tiers. J'essaierais d'écrire le reste dans les prochains jours.
En espérant que ça rende aussi bien que Fay, même si nos style littéraires sont très différents! (Je repasserais demain pour corriger les fautes et les coquilles, là je suis vraiment trop crevé)
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Alors que le train serpentait dans les paysages rudes et sans fin des Highlands écossais, François de Morbois se retourna pour jeter un œil à Ramsay, affalé dans le compartiment, les pieds sur le siège d'en face, en train de ronfler doucement. Comment le chasseur pouvait-il seulement dormir ? Même dessiner dans son carnet de croquis fétiche n'arrivait pas à calmer ses nerfs.
Une semaine s'était écoulé depuis les événements de Lyon et il était toujours sous le choc en regardant les command seals sur sa main droite qui le désignaient comme master de la future guerre du Graal. Ils avaient tout d'abord rejoint Londres afin de faire un compte-rendu à l'association et avaient été reçu dans un bureau somptueux par le commanditaire de Ramsay, un homme suffisant et désagréable nommé Edward Jarstone. Au vu des sourires sardoniques et des paroles provocatrices de Ramsay, les deux ne semblaient pas vraiment s'apprécier. Jarstone avait donc expliqué à Morbois que l'association ne pourrait évidemment lui apporter qu'une aide des plus limitée après l'avoir remercié pour sa gestion des événements de la semaine passée.
« Comprenez bien que notre position est délicate, Mr de Morbois. Vous m'êtes sympathique, mais l'association ne peut favoriser trop ouvertement l'un des master. Par contre, comme vous le savez déjà, vous aurez besoin d'une relique afin d'invoquer votre servant. Je vais vous mettre en relation avec l'un de mes amis, un mage écossais d'excellente réputation, qui se propose de vous en céder une ou échange d'une aide dans ses expériences. Cela vous convient-il ? »
« Ce serait parfait. Merci de votre aide »
« Dommage que n'aviez pas été si rapide lors des meurtres à Lyon » fit Ramsay en se levant de son fauteuil d'un air sardonique. « Vous m'en voyez désolé mais je vais quitter votre délicieuse compagnie pour un moment. Morbois m'offre une somme royale pour lui servir de garde du corps et je compte bien accepter. »
« Je suppose que c'est le mieux qui pouvait arriver à un sous-mage de votre espèce. Essayez de ne pas revenir trop vite » grogna Jarstone en les raccompagnant à la porte, alors que son interlocuteur s'éloignait en ricanant.
« Debout, Monsieur Ramsay, nous arrivons. » Le chasseur restait sourd, mais s'éveilla dès que François de morbois fit mine de le toucher.
« Bordel, François... Pour une fois que je pouvais dormir en paix... » Craig Ramsay s'éveilla en grognant, avala une goulée de sa flasque, et regarda par la fenêtre. « Nous sommes déjà chez ce Henry Flamesmith ? J'espère que le séjour sera court. J'ai horreur de ce coin »
« Ce n'est pourtant pas de là que vous venez? » La tentative d'engager la conversation mourut face au marmonnement indistinct de Ramsay tandis que les voyageurs descendaient sur le quai.
Une limousine les attendait et les conduisit au terme d'une petite demi heure de route devant un splendide manoir écossais datant visiblement de plusieurs siècles.
Alors qu'ils entraient dans un vaste hall de bois ancien recouvert de velours rouge et qu'un domestique les débarrassait de leurs bagages, un vieil homme à l'air altier et aux petites lunettes de professeur d'université, suivi de deux plus jeunes, s'avança.
« Enchanté messieurs. Je suis Henry Flamesmith, le propriétaire de ces lieux et le responsable de cette zone. Mes deux assistants se nomment respectivement Boris von Kraaft et Alexandre de Réal.
Je vous souhaite la bienvenue. Si vous le voulez bien, nous allons dîner et discuter de notre arrangement de façon globale, après quoi nous prendrons une nuit de sommeil pour que je vous explique en détail le lendemain ce que j'attends de vous en échange de mon artefact... »
Alors que François de Morbois engageait la conversation avec leur hôte, Ramsay observait les deux assistants plus en détail. Le premier, Boris, se tenait avec un détachement racé sur une canne malgré son jeune âge, pas plus d'une quinzaine d'années, et son visage sculptural affectait un air d'intérêt poli. Le deuxième retint bien plus l'attention du chasseur de vampires.
Tout aussi pâle mais grand et nerveux, lui aussi vêtu d'un costume sombre et élégant à la coupe ancienne, il observait Morbois avec intensité, semblant presque le disséquer du regard. Il s'interrompait parfois pour griffonner tel un perdu sur un petit carnet avant de reprendre immédiatement son observation.
Paraissant soudain détecter sur lui le regard de Ramsay, il se mit à son tour à le fixer du même air en souriant d'un air inquiétant.
« Hé bien dans le genre malades, cette fois-ci, on est servi... » Le chasseur gagna en soupirant la salle à manger à la suite des autres, les pans de son manteau qu'il avait gardé balayant l'air lourd du manoir.
Le lendemain, en début de soirée, les mages étaient rassemblés dans une pièce qui semblait tenir lieu de bureau au maître des lieu : de petits instruments dorés tournaient et cliquetaient sur une tables et des feuillets étaient répartis en désordre sue une vaste table de bois bois vernis.
« Bien, voilà ce que j'attends de vous, fit Flamesmith en s'adressant d'une voix profonde et aristocratique à ses invités et ses assistants. Comme tout mage, mon but est d'atteindre la racine des origines et dans quelques jours se tiendra une expérience que je prépare depuis de longues années afin de m'en rapprocher significativement » Il remonta ses lunettes son son nez aquilin et reprit : « Pour faire court, mes recherches se concentrent sur le court instant qu'est la mort, cette transition entre vie et réincarnation lors de laquelle l'esprit est relié à l'origine de toute chose... Grâce à la magie de brûlure d'âme que mon clan pratique depuis des décennies, mon but est de parvenir à parvenir à une mort de l'âme temporairement « stable » , et ainsi d'avoir un court aperçu de la spirale d'Akasha. Pour ce faire, j'utiliserais un cercle magique très puissant et complexe, et les pouvoir particulier de l'un de mes jeunes assistants, Alexandre de Réal. »
« Malheureusement, un contrecoup de mana important est à craindre lors du rituel et je voudrais ainsi vous demander de tous collaborer à l'aide de vos magies respectives à la protection du cercle et de celui-ci. En échange... »
Flamesmith s’interrompit pour claquer des doigts et un serviteur entra, portant un reliquaire de petite taille avec révérence.
Le maître de lieux prit l'objet avec précaution et en tira une fine paire de lunettes en métal très anciennes « En échange, disais-je, je vous offre ces lunettes. Comme vous l'avez sûrement remarqué, il s'agit d'un Mystic Eyes killer. Elles ont appartenu au Physicien Erwin Schrödinger qui sera à mon avis un Esprit-héros tout à fait convenable pour notre jeune ami... »
François de Morbois tentait de pas avoir l'air trop ébahi alors qu'il examinait l'objet et que son propriétaire poursuivait ses explications.
« Mon expérience aura lieu après-demain. J'espère compter sur vous tous. Il faut que je me prépare pour l’événement, vous m'excuserez donc si je ne prend pas la peine de vous tenir compagnie ce soir. Ma bibliothèque vous est ouverte et le salon est au fond du couloir de l'étage ».
Deux heures plus tard, alors que Ramsay marchait d'un pas lourd dans les couloirs du manoir pour regagner sa chambre après une autre soirée passée à piocher dans la gigantesque collection de livres anciens du propriétaire, il eut le déplaisir de voir de Real l'attendre devant sa chambre. Depuis le court moment où ils s'étaient rencontré pour la première fois il y a une journée, les deux n'avaient cessé de jouer au chat et la souris, se fixant en silence à chaque repas à l'étonnement des résidents du manoir, le chasseur d'un air sombre en fronçant les sourcils, et de Réal d'un air sardonique et nerveux.
« Dites-moi, Ramsay, puis-je entrer un instant ? J'ai à vous parler... »
« Pour vous, ce sera MONSIEUR Ramsay. Entrez donc, c'est un plaisir » répondit le chasseur avec toute la mauvaise foi dont il était capable. (et il était particulièrement doué en la matière)
« Merci bien, MONSIEUR Ramsay. Parfait, Allons droit au but. » fit le jeune homme en s'asseyant d'un air provocateur sur le lit défait de l'occupant des lieux sans pouvoir retenir des tressaillements d'excitation.
« Mr Flamesmith m'a dit que vous pratiquiez une forme rare de magie dimensionnelle. De plus je suis très intéressé par ce très beau Magic Crest que j'ai aperçu sur l'envers de votre main gauche au dîner. Puis-je vous demander de me permettre d'examiner votre main ? Cela serait sûrement d'un grand intérêt pour mes recherches anatomiques. Je suis un homme très curieux, voyez-vous, et... »
« Vous prendrez bien un whisky? » coupa Ramsay en plein milieu de sa phrase, lui proposant une bouteille sortie on ne sait comment de la collection personnelle du propriétaire.
« Hé bien, l'alcool ne me réussit pas beaucoup... »
« Vous devriez » fit le chasseur en lui servant un grand verre. « il est excellent ». Après avoir servi de Réal, le chasseur s'adossa au mur en tirant sa propre flasque et se mit à boire en silence.
Décontenancé devant le silence qui s'éternisait, de Réal poursuivit : « Je sais que vous êtes un mercenaire, donc je peux si vous voulez vous proposer de l'argent... »
« Ma réponse est non. Je ne vous fait absolument pas confiance, et je trouve absolument répugnant vos mimiques, tremblement nerveux et autres. Et en plus, vous vous permettez d'ignorer ce délicieux whisky. Sortez et fichez moi la paix. Si quelque chose merde après-demain, c'est moi qui devrait sauver votre peau blanchâtre et je tiens à être reposé. »
Devant l'opposition catégorique de son interlocuteur,le jeune homme tenta de se rattraper en goûtant le verre devant lui mais il n’était pas habitué à l'alcool fort et eut soudain l’impression d'avoir ingurgité de la soude. Toussant et crachant frénétiquement, il dut entreprendre une retraite piteuse dans le couloir encore brillamment éclairé tandis que que Ramsay fermait la porte en souriant d'un air sombre.
« Foutu freak.» ! Alexandre lui souriait d'un air fou de l'autre côté du couloir dans l'ombre.
De son côté, dans le salon, Morbois était confronté à un von Kraaft des plus entreprenant.
« Je vous le redis, monsieur de Morblois, je vous propose un contrat des plus honnêtes. Je souhaiterais être présenté à quelques un des mages parmi vos connaissances qui sont des habitué de la Clock Tower. Je serais éventuellement intéressé par l'idée de m'installer en ces lieux, et je souhaiterais ainsi disposer de quelques connaissances sur place afin de ne pas me retrouver seul et déraciné. Je serais tout à fait prêt à vous promettre ce que vous voulez en échange de ce petit service. » On sentait l'insistance malgré le ton aristocratique et orgueilleux dont affectait le jeune mage pâle plongé dans son fauteuil.
« Je n'ai rien contre, voyez-vous. C'est juste que je n'ai que peu de connaissances à l'Académie de Londres et que je ne dispose pas de la renommée et de la reconnaissance dont bénéficiait mon père. Cependant, je suis tout à fait disposé à vous aider. »
« Je serais ravi par toute l'aide vous pourrez me fournir, si mince soit-elle. Dans ce cas-là, je vous propose d'établir un contrat magique entre nos deux personnes afin de sceller notre accord... »
« Ma foi, nous nous faisons confiance donc nul besoin de contrat dans ce cas-là » François, méfiant, préférait jouer en finesse : tout plutôt que de se retrouver lié magiquement à un individu qui, il le sentait, avait beaucoup à cacher...
Un éclair glacé anima une fraction de seconde la pupille de von Kraft devant le refus déguisé de Morbois d'un engagement selon lui dans les règles.
« Bien, je devrais m'en contenter », conclut-il. Le jeune homme se leva avec difficulté tandis que son majordome accourait pour l'aider. « Bonne soirée, monsieur de Morbois. »
Deux jours plus tard, les acteurs du rituels étaient fin prêts. A l'écart du manoir, sur une colline, un cercle magique d'une prodigieuse complexité avait été tracé par Edward Flamesmith tandis que chacun avait apporté « sa pierre » à l'édifice : le sommet était protégé par l'une de ces illusions dont Morbois avait le secret alors que des runes Futhark de protection et de séparation entouraient elles-même le cercle et que des fioles contenant de mystérieuse substances étaient placées alentours. Il faisait nuit noire sur la terre froide des Highlands alors que le maître des lieux entamait les dernières explications devant ses collaborateurs rassemblés à l'écart.
« Dès que le sujet, un homme doté de circuits magiques latent, aura été transpercé de ma main par l'épée que vous pouvez voir ici, qui servira à retenir son âme dans son corps, et que mon cher de Réal aura de plus planté son pieu en argent dans son corps, ce qui lui assurera une connexion avec lui, vous devrez tous reculer avec promptitude afin d'éviter la décharge de mana qui ne manquera pas de se produire. Je compte ensuite sur vous afin d'assurer l'intégrité du cercle. Messieurs, à nous de jouer! »
Cette fois-ci c'était bel et bien le vieux mage qui ne pouvait retenir son excitation devant le pas de géant qu'il allait accomplir en direction du but ultime de tout homme de l'Association. A son image, de Réal devenait de plus en plus nerveux au fur et à mesure, marchant à grand pas en examinant le cercle ou fixant avec impatience de le corps drogué du villageois qui allait servir de cobaye.
De leur côté, von Kraft et Morbois observaient avec soin le déroulement des opérations, eux aussi grandement intéressés. A l'écart, Ramsay était appuyé contre le tronc d'un arbre et affectait un air indifférent même s'il était lui aussi gagné par le parfum d'impatience et d'anticipation qui se dégageait des individus alentours...
Flamesmith dominait en silence le corps du cobaye alors qu'en face de lui de Réal ne tenait réellement plus en place, un pieu en argent à la main.
« A mon signal... Allons-y! »
La claymore ornementée qui servait de Mystic Code au mage transperça soudain le corps de l'homme prostré à ses pied. Dans le même mouvement, le pieu d'Alexandre de Réal s'enfonçait dans son dos, faisant jaillir une fontaine sang de celui-ci.
« Reculez ! Reculez, pour l'amour du ciel, vite! » Abandonnant à regret le corps de l'homme qui déversait déjà une délicieuse souffrance dans son propre corps, de Réal fit une dizaine de pas en arrière tandis que Flamesmith tombait à genoux devant l’œuvre de sa vie en train de s'accomplir.
De leur côté, les trois autres contemplaient avec stupeur la colonne de mana pure qui s'élevait dans un silence total vers le ciel en projetant une furieuse lumière sur au moins un kilomètre à la ronde.
Ils en étaient étaient proches, si proches...
Et soudain, tout une colossale explosion de mana pure balaya les environs avec une violence terrifiante. Projetés à terre, Flamesmith et von Kraft perdirent connaissance alors que Morblois, sonné, parvenait à rester plus moins conscient. De Réal, plus proche que les autres à cause de sa malsaine curiosité, avait été littéralement catapulté dans les buissons. Seul Ramsay, bouche bée, était ainsi capable de contempler la créature désormais au centre du cercle.
« Putain... » devant le chasseur, à une dizaine de mètre, un cadavre carbonisé était au centre d'un cratère fumant. Mais ce cadavre était debout, tenait dans sa main gauche une épée noircie et dans sa main droite un pieu d'argent. Il semblait de plus parfaitement vivant alors que des flammes multicolores que Craig reconnut comme la magie de brûlure d'âme de Flamesmith léchaient son corps. Alors que la créature semblait reprendre ses esprits, son regard aux orbites vides se fixa soudain sur François, qui reprenait ses esprits en grognant.
Et « elle » attaqua.
Couvrant la dizaine de mètres qui la séparait de sa « proie » en un instant, la « chose » à la vitesse effarante se heurta soudain à un obstacle inattendu : un homme vêtu d'un long manteau, une longue épée à la main. Pris au dépourvu, Ramsay avait juste eu le temps d'invoquer son épée Morglay de la dimension limitée stable de sa main gauche, et s'était élancé pour s'interposer entre la créature et son employeur. Détournant d'un revers le bras qui se tendait vers François, il asséna un spectaculaire direct à la tempe gauche de la chose entourée de feu spectral et l'envoya bouler dans les fourrées, gagnant un temps précieux pour ses confrères. François était à présent prêt, et il en profita pour tirer à l'aide du sort nordique gandr sur la créature déjà en train de se relever. Le sort lui ouvrit un trou béant dans la poitrine, ce qui ne parut pas le moins du monde l'incommoder alors que qu'elle se préparait déjà à un second assaut.
Mais cette fois-ci, Ramsay lui aussi avait eu le temps de se préparer. Son sort Weft Alter : Concealment lui garantissant une protection impénétrable pour les prochaines minutes, il empoignait son épée à deux mains prêt à recevoir l'abomination qui lui fonçait déjà dessus, toujours armée de l'épée et du pieu autrefois plantés dans son corps.
Bien lui en avait pris : le pieu lui traversa la gorge dès le début. Mais même dématérialisé, il ne put éviter la vague de mana pure qui accompagnait le coup : jeté à terre, il souffrait maintenant le martyr en ressentant prostré la douleur du coup qui l'avait traversé sans dommage, son épée perdue de vue. François se croyant perdu, un pieu de métal se planta soudain dans le dos de la chose : Alexandre tentait à son tour de l'arrêter tout en accueillant avec délice dans ses nerfs la douleurs du monstre auquel il était relié par l'intermédiaire de son pieu. De son côté Flamesmith lui aussi à nouveau conscient aspirait à présent le feu entourant l'abomination, tentant désespérément de récupérer sa magie et d'arrêter le simulacre de vie auquel il était confronté.
Envoyant sans problème bouler cette faible opposition, la chose dont dont l'effrayante vitesse et la force commençaient à décliner ne vit pas venir la charge de Ramsay qui se mit à lui asséner coup après coup, sa technique supérieure prenant enfin le pas sur la puissance brute de son adversaire. A demi coupée en deux après un revers habile, le monstre ne semblait toujours pas vouloir s'arrêter : Ramsay finit par lui lui planter sa Morglay en plein cœur en courant, le traînant sur quelques mètres. Alors que son corps se désagrégeait, la chose laissa apparaître derrière elle la silhouette d'Alexandre, qui avait également transpercé l'adversaire par surprise de derrière. Il n'avait toutefois pas vu venir le dernier coup de Ramsay : le dernier coup de celui-ci l'avait transpercé de la même façon que le monstre.
Couvert de brûlures et d'ecchymoses, le sang coulant à flot de son abdomen, de Réal s'effondra. Sans cesser de sourire d'un air dément devant la moue choquée et dégoûté de Ramsay.
Bon, voici la suite et la fin du compte-rendu de la partie de la dernière fois. Désolé pour le retard, j'avais un peu de boulot, et pour être honnête, beaucoup de flemme et d'animes à regarder. =D
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2 jours plus tard, alors que les mages s'étaient reposés et qu'Alexandre de Réal récupérait toujours dans sa chambre, Ramsay et Morbois était en grande discussion dans le salon de l'étage.
« Et moi je vous dit qu'il faut qu'on se taille ! On a rempli notre contrat, il va remplir le sien, même si son expérience a foiré, et on a pas à s'éterniser ici. Selon les derniers courriers de l'Association la guerre devrait commencer dans le mois qui vient, et il est plus que temps de s'installer dans cette ville de Fuyuki ! »
Morbois réfléchissait, hésitant. « Mettons que vous avez raison. Je sais que Flamesmith veut que l'on emporte l'un de ses disciple avec nous en plus. Partons dans deux jours, histoire que de Réal ait pu récupérer. On s'installe là-bas, on invoque mon servant, et de votre côté, vous reconnaissez le terrain. Ça vous va ? »
« Vous voulez l'emmener lui ?! »
« Il est plus faible à cause de ses blessures et je me méfie de ce Boris von Kraaft. L'autre n'est pas mieux mais il sera au moins plus contrôlable au début ».
« Très bien. Après tout, c'est vous le patron. »
Le surlendemain, comme prévu, les trois magus prenaient le train en direction de l'aéroport d’Édimbourg. Flamesmith, déprimé et distrait par l'étude de sa tentative raté, leur avait à peine dit adieu. Quant à von Kraaft, il avait peu apprécié d'être laissé en arrière, à en juger par ses regards haineux et froids.
Après un vol de plus d'une douzaine d'heures vers Tokyo, les 3 hommes avaient pris un Shinkansen vers la petite ville portuaire de Fuyuki. Durant tout le voyage, les nerfs de Ramsay et Morbois avaient été mis à rude épreuve par les tics nerveux de de Réal, mais ils étaient enfin arrivés. Debout sur l'esplanade du centre ville de Miyama, la partie la plus récente de la ville, en face de la gare (Station front sur la carte plus bas, à l'est), les 3 magus se conciliaient pour savoir où loger et des dissensions apparaissaient déjà.
De Réal, un sourire sardonique plaqué comme d'habitude sur ses traits, expliquait ses vues.
« Pourquoi ne pas « réquisitionner » une maison ? Une base solide et protégée, si possible d'aspect ordinaire, serait pourtant l'idéal. Une cave pour les sorts et rituels et ce serait parfait. Laissez moi me charger des occupants, j'en fait mon affaire. Il me manquait des cobayes ces derniers temps... »
Morbois le coupa rapidement. «Merci mais je préfère un hôtel. Commencer dès maintenant à occasionner des pertes civiles ne paraît vraiment être l'idéal pour passer inaperçu. De plus, nous y serons plus à l'aise et mieux situé. Pourquoi pas le grand là-bas ? »
« Tsss. Allez-y donc, à votre hôtel. Je choisis mon option. De toutes façons, nous restons en contact par familiers, n'est-ce pas ?... » Empoignant ses sacs de voyage d'un air dédaigneux, le grand jeune homme pâle commença à s'éloigner sur la place.
« Morbois, si vous tenez à votre hôtel, autant en changer souvent. Ça compliquera la tâches des espions des autres Masters. Installez vous, vous et nos affaires. Je vais commencer par faire un tour en ville histoire de commencer à connaître le terrain. »
« Très bien. Pendant que j'y suis, je vais dès à présent mettre en place un réseau de familiers. N'hésitez pas à en rajouter de votre côté. Bonne promenade, Ramsay, et à ce soir. »
4 semaines et 5 changements d'hôtels plus tard, les choses avaient bien avancé. Craig Ramsay avait pu, grâce à son réseau de connaissances, récolter de nombreuses informations sur les différents Masters et Morbois avait mis en place un réseau de familiers étendu à la ville entière, qui lui garantissait une vue simultanée de tous les endroits importants de celle-ci. Quant à de Réal, il ne cessait de disparaître pour ne reprendre contact que plusieurs jours après, au grand déplaisir de ses deux « alliés ». Pour finir, la disparition d'une dizaine de personnes dans le secteur où il avait situé son « siège » en disait long sur ses macabres activités.
Les 3 magus s'étaient retrouvé il y a de cela une petite heure, pour un dernier briefing avant le début de la guerre et l'invocation de Morbois. Pour le moment, Ils avaient identifié 5 masters en comptant Morbois : Elrich Tereldheim, un mage suédois vivant en bordure de la ville avec une femme qui semblait être la sienne, Un jeune mage de la lignée japonaise Asagami, habitant dans le centre et sans doutes doté de pouvoirs héréditaires, Matou Zouken et Morbois lui-même. Il semblait que la lignée dirigeante de ce fief, les Tohsaka, avait également un master issu de leurs rangs, à en juger par les protection magiques devant leur maison et l'aura qui s'en dégageait.
« [...]pour finir, les lieux de pouvoir que j'ai repéré sont ce temple, ici à l'ouest et cette église à l'est. Mais il a quelque chose qui cloche avec le temple. J'ai l'impression d'un autre lieu juste en dessous. Il faudra vérifier. » fit Ramsay en terminant d'un air soucieux. « De plus, j'ai vu quelque chose d'intéressant : en effectuant ma ronde habituelle en ville, ce matin, j'ai remarqué un illuminé vers le pont central de la ville qui criait que l'apocalypse allait bientôt démarrer et que le début ne serait ni au temple, ni dessous. »
« Ce qui ne laisse que l’Église. Sûrement un message de l'un des masters. Les choses sérieuses ont l'air de commencer... »
«Alors vous allez enfin invoquer ce servant ! » de Réal ne tenait plus en place et la perspective des carnages à venir semblait l'exciter au plus haut point. « Au fait, j'ai quelque chose à vous dire, vous deux. Monsieur Ramsay, vous refusez toujours que j'examine votre main et votre Crest, je suppose ? Après le mois qui vient de s'écouler, c'est la dernière fois que je vais vous le demander. »
« Tout juste, gamin. Hors de question que je te laisse tripoter ma peau de bébé » railla Ramsay en se renfrognant instantanément.
« C'est bien ce que je supposais. Très bien. Alors apprenez, vous deux, que l'artefact que vous a procuré mon tuteur ne vient pas de ce physicien, Schrödinger. Vous êtes en possession d'un artefact à la provenance inconnu qui peut bien vous handicaper sérieusement dès le début de la guerre. Évidemment, si ce cher Craig accédait à ma requête, je pourrais bien vous dire plus sur sa provenance, mais vu qu'il n'a pas pas l'air décidé... Bah, vous êtes tous les deux des mages talentueux, ça ne vous handicapera pas trop. A moins que si ? » Alexandre semblait jubiler devant la colère de ses deux alliés de circonstance.
Morbois parvint finalement à dominer sa colère, son ton distingué en pâtissant inévitablement, tandis que les doigts de Ramsay se crispaient vers son Crest.
« Vous voulez dire que vous êtes foutu de nous depuis le début ? Espèce de... »
« Tout doux, tout doux ! Notre alliance tient toujours. Mais pour le reste, je vous souhaite bien du plaisir ! » terminant sur ces mots, de Réal claqua la porte en ricanant.
« Dites, François, j'ai quelque chose à vous proposer. Je suppose que ce sale gamin vous dégoûte autant que moi, non ? »
« Sur ce point, vous n'avez pas tort, Ramsay. 300 yens pour ce à quoi vous pensez. Votre sourire commence à m'intéresser.
« Je vous apprécie de plus en plus, vous savez ? Bon, C'est très simple. On est sûr de rien avec ces lunettes, non ? Alors on s'en débarrasse, et on utilise un artefact au pif. Pourquoi pas ce couteau sur la table là-bas ? »
« Artefact random pour artefact random, autant en avoir un que l'on a choisi, je vois... C'est suffisamment culotté pour me plaire Ramsay, et la tête de de Réal devrait valoir le coup d’œil. Je marche ! »
Une heure plus tard, les deux mages étaient au même endroit, dans leur suite, mais Morbois avait tracé un grand cercle magique au centre de celle-ci, et le couteau de cuisine désigné par Ramsay était au centre. Ramsay lui-même avait fermé les volets et la porte à double tour, et ce tenait à présent sur le lit, scrutant intensément son employeur.
Morbois inspira profondément, puis fixa son garde du corps dans les yeux :
« Très bien, Ramsay. J'y vais. »
Et il commença à déclamer l'invocation plusieurs fois centenaire qu'il avait appris par cœur.
« Silver and iron to the origin. Gem and the archduke of contracts to the cornerstone. The ancestor is my great master Schweinorg.
The alighted wind becomes a wall. The gates in the four directions close, coming from the crown, the three-forked road that leads to the kingdom circulate.
Shut (fill). Shut (fill). Shut (fill). Shut (fill). Shut (fill).
Repeat every five times.
Simply, shatter once filled. »
Une intense lueur commençait à sourdre du cercle d'incantation alors que Morbois continuait celle-ci.
« ――――I announce.
Your self is under me, my fate is in your sword.
In accordance with the resort of the Holy Grail, if you abide by this feeling, this reason, then answer.
Here is my oath. I am the one who becomes all the good of the world of the dead, I am the one who lays out all the evil of the world of the dead.
You, seven heavens clad in three words of power, arrive from the ring of deterrence, O keeper of the balance ――― ! »
Une prodigieuse explosion de lumière, un rideau de fumée. Au centre une silhouette qui se matérialise, faite d'éther et la matière même de cette dimension. Ramsay et Morbois, fasciné contemplaient un miracle qui prenait forme sous leurs yeux même.
Puis ce fut fini. Au centre du cercle, se tenait désormais un homme de forte stature, à la barbe noire embroussaillée, vêtu de vêtement simples et Moyenâgeux, bien que soignés. Dans sa main, un grand poignard à la lame fine et cruelle.
« Je vous le demande. Êtes-vous mon Maître ? » L'individu avait parlé d'une voix profonde et posée. Morbois regagna sa contenance le premier.
« Je suis ton maître. Le contrat est scellé. » Par ses yeux qui étaient à présent ceux d'un master, François pouvait voir les forces et faiblesses de son servant, ainsi que sa classe. Instinctivement, il comprit également laquelle lui avait échut. :
Alignement : ?
Force : C
Endurance : B
Agilité : C
Prana : E
Chance : D
Noble Phantasm : E+++
Compétence de classe
Presence Concealment : D
Compétences personnelles
Battle Continuation : B
Les blessures légères ne causent pas de handicap. Peut tenter de s'échapper même avec des blessures graves.
Mystic Eyes of Sight Continuation : C
Le servant peut continuer à surveiller pendant quelques minutes un adversaire dont il vient de perdre le contact visuel. Il sent alors précisément l'endroit où il se trouve pendant cet intervalle de temps.
Murderous Focus : B+
Aptitude à se concentrer sur le meurtre d'une cible unique. Tant qu'il se focalise uniquement sur elle, le servant gagne un rang en Force et Agilité. Les Mystic Eyes gagnent aussi un rang et la durée de suivi passe à une heure environ pour cette personne. Tous les préparatifs nécessaires à une embuscade peuvent être accomplis en moins d'une heure.
Changer de cible est impossible tant que la précédente est en vie. De plus le servant est susceptible de choisir lui-même sa cible.
Mental Pollution : C
Instabilité psychologique. Les inferférences mentales sont très délicates à mener à bien face à l'utilisateur.
« Quel est ton nom, servant ? »
« Je me nomme François de Ravaillac, l'assassin du roi,
Master. Je suis à vos ordres »
« Très bien. Maintient toi en forme spirituelle et protège moi. »
L'homme de forte stature disparut lentement dans les ténèbres de la chambre, alors que Ramsay souriait d'un air assuré.
« Joli coup, Morbois. , hein ? Plutôt intéressant. Mais nous n'avons pas le temps. Pendant que vous causiez avec votre servant, quelqu'un est rentré dans l’Église. Et je vous assure qu'il n'avait rien d'un prêtre. Nous avons besoin de vos familiers, les miens ne sont pas aussi au point. Pour ma part, je cours là-bas : vous ne pourrez pas voir ce qui se passe à l'intérieur»
« Très bien ! Nous restons en contact par familiers ! Je... »
Mais le chasseur de vampire avait déjà disparu, un grand sourire carnassier plaqué sur les traits.
« Une téléportation uniquement pour sortir de l'immeuble ? L'invocation doit l'avoir mis d'humeur plutôt belliqueuse...»
Connectant ses sens au multiples animaux qu'il avait placé sur les lieux, le jeune mage commença lentement à voir ceux-ci lui apparaître. La première chose qu'il nota fut l'abondance de familiers présents sur les lieux. Et en particulier une grande chouette, juste sur la branche en-dessous de l'oiseau par lequel il voyait la scène. Mais au moment où il commençait à essayer de détecter leurs auras, Ramsay arriva sur les lieux.
Confiant dans la capacité de Morbois à surveiller les alentours et à l'avertir s'il se passait quelque chose qu'il aurait raté, Craig Ramsay entra en coup de vent dans l'édifice, espérant rattraper la personne qu'il avait vu entrer par les yeux de l'un de ses corbeaux. Ce fut peine perdue : l'autre avait déjà quitté la place sans se faire remarquer, ce qui ne laissait que le prêtre chargé de la petite bâtisse, qui avançait justement vers lui.
« Puis-je vous aider, mon fils ? Vous semblez soucieux. Qu'est-ce que l'homme d’Église que je suis peut faire pour vous ? »
« Je n'ai besoin de rien, mon père, ne vous en faites pas. Par contre, auriez vous remarqué quoi que ce soit de spécial, ces dernières heures ? »
L'air de sollicitude polie du prêtre fit instantanément place à une mine entendue.
« Par ici, mon fils, au dessus du fond batismal. »
Après avoir remercié le prêtre et s'être dirigé vers l'endroit que celui-ci lui avait indiqué, Ramsay put en effet apercevoir un poignard profondément planté dans la roche, clouant une feuille de papier sur laquelle des nom étaient inscrits.
« Elrich Tereldheim, Rin Tohsaka, Matô Zouken, Asagami Kôji... Je vois, nous avons un plaisantin dans cette ville... Dommage qu'aucun de ces noms soit d'un quelconque intérêt » Déchirant le papier petits morceaux entre ses mains, Ramsay souriait.
« Bien je pense qu'il est temps de rentrer, l'attraction de ce soir vient de prendre fin... »
La personne qu'il bouscula en sortant lui donna tort. Le jeune japonais au yeux gris dans lequel il venait de rentrer recula, instantanément sur ses gardes, et le détailla en une fraction de seconde, avant de prendre un air mi-étonné, mi suspicieux.
« Oups, mes excuses jeune homme. Vous semblez pressé. Une confession en retard peut-être ? »
« Qui êtes-vous?! »
« En général, on commence par se présenter avant de dire ça. Mais puisque nous sommes entre masters, je vous pardonne. »
« Entre Masters ? Mais... » Le regard du jeune homme se fit menaçant. « Pourquoi cela ? Vous n'en êtes pas un. »
« Mais vous, vous venez de trahir que vous en êtes un. Je vous invite, allons boire un verre pour faire connaissance »
« Je passe. Reculez, j'ai quelque chose à faire dans cette église. »
« Bon, très bien. Je n'insiste pas. Bien le bonsoir, monsieur Asagami Kôji. »
« Qui vous a dit mon nom ?! »
Mais le sourire narquois du chasseur qui s'éloignait fut sa seule réponse.
Pas mal du tout !
Une petite correction : Asagami n'est pas un mage. Ses pouvoirs seront révélés plus tard.
En dehors de quelques dons de télékinésie, héritage des Asagami, Kouji dispose de Mystic Eyes of Path Perception. Yeux avec lesquels il peut distinguer le "chemin" vers un objectif.
Concrètement, ils lui servent à se déplacer très rapidement (les "raccourcis" qu'il trouve pour aller d'un point à un autre lui suffisent à aller d'un bout à l'autre de Fuyuki en quelques minutes). Utilisés au maximum de leur capacité, ils permettent aussi de déceler d'autres "chemins", "moyens". Par exemple, en cas d'affrontement au corps à corps (Kouji se bat au katana), ils permettent de trouver l'ouverture dans la garde de l'adversaire.
Note : c'était pas intentionnel, mais en fait, Kouji est l'adversaire ultime de Ramsay, puisqu'il peut utiliser ses yeux pour le "suivre" dans ses téléportations.
Son pouvoir lui permet également de se rendre à des lieux inconnus voir cachés, mais le temps est alors assez long (ça reste très intéressant - il peut faire des choix du genre "trouver un chemin pour passer à travers ce kekkai sans le traverser" en quelques heures)
Quelques éléments de la chronologie sont un peu modifiés mais c'est bien comme ça. Bon ajout pour l'objet de l'invocation, ceci dit
à la base, le couteau de Ravaillac n'a justement guère plus que l'aspect d'un couteau de cuisine, non d'un poignard spécialisé.
Et, scène supplémentaire - pour Alexandre et pour les lecteurs :
Il est arrivé une curieuse aventure à Alexandre : un soir à Fuyuki, il s'est vu attribuer des marques de commandement. Le jour du début de la guerre (oui pasque la guerre vient tout juste de commencer là) il a invoqué un Servant. De taille moyenne, vêtu de robes de lin simples, bel homme, pas d'armes apparentes ; longs cheveux, un peu de barbe, de classe Caster.
Caster l'a directement mis KO et à son réveil, Alexandre n'avait plus de CS. Bref, c'est plus vraiment un Master, même s'il a toujours le droit de l'être (il pourrait récupérer les CS d'autres masters).
Il a quand même eu le temps de voir les stats de Caster (ouais, comme dans le VN, on peut voir les stats d'un Servant en le regardant - c'est un sort "gratuit" que reçoivent les Masters quand ils sont choisis par le Graal) :
Force : B
Endurance : A+++
Agilité : C
Prana : A+
Chance : E-
Noble Phantasm : EX / EX / A++
Bref, un gros bill !
Ah, au fait, le fou qui a annoncé sur une place publique que l'apocalypse approchait, était envoyé par Alexandre de Réal. Lequel a d'ailleurs manigancé plusieurs trucs au cours de la séance (pas que des bonnes idées d'ailleurs...).
Ah et, encore un petit ajout : le dernier jour du compte-rendu = le début de la Guerre du Graal (vers minuit). Nous sommes mi-décembre, contrairement aux GdG précédentes qui commençaient en février, mais de toute façon cette mécanique est complètement déréglée.
La prochaine action (prochaine partie = dans longtemps !) se passera à peine une demi-heure plus tard.
bonjour à toutes et à tous ! Je vous laisse découvrir le personnage que j'incarne dans cette magnifique campagne de Fay ^^
Konstantyn Zalesky, Executeur de l'Eglise.
"Homme de peu de foi, n'est pas ce qui caractérise cet homme... Ce n'est qu'après une vie pauvre que la religion l'a absorbé en son sein. Tout du moins, qu'il ait pris en lui cette croyance avec une ferveur que peu de gens sont capable d'atteindre. Priant aux alentours de 4h du matin, continuant un rythme de vie pieux et minutieusement calculé et organisé selon le bon vouloir de Maître Temps. Une chronologie stricte et impartiale, inchangées et sans remèdes visible... Tel est le rythme de la vie de cet homme que vous voyez. Mais, ce regard que vous portez sur lui vous avait déjà donné ces réponses.
N'étant pas de taille assez imposante pour être un éxécuteur classique, Konstantyn avait donc l'apparence d'un homme déglise que vous rencontreriez au détour d'une paroisse communale sans le remarquer vraiment. Mais la taille n'est pas la seule chose qui vous ferez penser une chose telle que celle ci. En effet, dans son entourage il ne côtoie que trop peu de monde, même parmis les membres de son ordre. Si un jour vous tenez une discussion avec lui rien de réellement exceptionnel ne sortira de sa bouche, ni ne vous donnera l'envie de poursuivre une discussion avec la fougue de l'envie de savoir et connaître les mystères de cet homme. Peut être simplement parce que celui ci n'en a pas, ou trop peu pour vouloir les cacher. Tous ces détails ne sont que la futilité du premer regard que l'on pose sur lui, un simple être humain ordinaire ayant une vie d'éclésiastique normale.
Mais un détail particulier attire votre attention sur lui. Une infime particularité qui lui donne un ordre d'exception nouveau...
Vêtu d'un long manteau noir au col romain, il est accroupi, comme accablé par le poids de la croix de ses pêchés. D'assez bonne facture, celui ci semble bien plus lourd qu'un simple vêtement d'homme d'église. Des éraflures marquant le passage des années sur celui ci semblaient comme étant les cicatrices de Konstantyn lui même. Se relevant tranquillement lors de la première sonnerie indiquant 5 h du matin, il se tourne vers vous et, adressant un sourire, vous salut d'un signe de main. Une chemise blanche en meilleure forme que le manteau recouvrait son torse, et laissait dévoiler sur sa peau blanche deux croix en bois accrochées autour de son coup. L'une d'entre elle avait en son centre une image de Marie, la protectrice des mères. Quand à l'autre, le christ reposait dans une expression de compassion triste sur son support de mort.
Il était effectivement peu impressionnant ni marquant. Son visage était certe fin et marqué par le rythme isochronique de sa vie, mais rien de cela n'était particulier. Rasé de près, le teint blanc des européens imigrés au japon marquait son visage et contrastait avec sa crinière sombre ébouriffée qui ornait le haut de son crâne. Mais... Le bleu légèrement gris de ses yeux n'étaient pas commun... On voyait au travers de ceux ci l'envie d'avancer sur ce chemin de foi, tel une montagne implacable de volonté inébranlable. Un souffle d'assurance dans ces choix et sa façon d'être. Un voeux d'aller toujours vers ce que son coeur et sa foi lui dictaient. Comme le lac juché au creux d'une montagne par un soir d'hivers, la fine pellicule de neige recouvrant les feuilles des arbres autour du point d'eau... Ce paysage vous inspire un intérêt... Et vous poussait a regarder cet homme qui prie devant le Saint Homme Déifié...."
Je me souviens encore de cet être en face de moi... Cet homme persuadé que le mondedans lequel il vivait et par lequel il vivait était le bon, le juste, le cercle et le cycle de vie à suivre. Son dernier témoignage figure également dans ce carnet dédié à son existence, oeuvre d'une vie. Il parle avant l'arrivée de changements parvenus dans sa vie et surtout dans son coeur, das ses gestes mais aussi dans ses pensées. Il affirme son point de vue de manière objective, posant les bases de sa vie devant celui qui l'écoutait en cet instant. Je vous laisse donc la découvrir...
"Mon passé n'es rien comparé à l'instant présent, car la vie est un cycle perpétuel, une boucle sans fin ou la vie et la mort s'entremêlent dans un balet de contrastes et d'étincelles. Je ne suis qu'un maillon de cette longue chaîne qu'est la réalité confrontée à elle même. Crée par le Tout-Puissant, nous sommes le fruit de sa bonté et nous nous devons d'honorer cette volonté d'insuffler la vie en nous. Tout ce qui est contraire à cette vie ne mérite plus cet amour qu'il nous offre... Tout ce qui est contraire a cet amour doit disparaitre.
C'est ainsi que par le feu et l'acier Dieu m'a choisi pour accomplir sa volonté. Il ne veut rien qui sorte de sa création, rien qui soit contraire à sa compassion et son amour... "
Joignant le geste et la parole et comme pour expliquer ses dires, il sort de sous sa bure une Black key dans un main. Une poignée sombre, garde d'une épée du 17eme siècle, miroitant d'éclats bleutés, comme reflettant le regard de notre cher inquisiteur. Les Black keys, armes de prédilection des Exécuteurs de l'Eglise... C'est depuis la création de cet ordre que ces lames maintenant si ordinaires pour eux existent. Capable de trancher la chair aussi bien que l'esprit, ces lames puisent leurs forces dans le mana de son porteur, devenant meurtières entre les mains de celui ci.
De son autre main, il nous présenta quelque chose de plus commun, mais également d'anormal pour un éclésiastique tel que lui. Un petit magnum chargé et d'excellente qualité, étincellant à la lumière du soleil qui était en train de se lever. Devant mon regard interrogateur, il sourit avec un éclat de tristesse.
"C'est par l'acier ou la divinité que les ennemis de Dieu seront terrassé. Le Père de toutes chose m'a donné les deux, j'appliquerai donc sa volonté."
Il rangea son attirail et nous pria de l'excuser, car l'heure était pour lui venue de vaquer à une autre occupation. Il était 8h du matin... L'heure d'un entraînement pour le combat contre les "incycliques"... Peut être ceci sera le titre de ce carnet de note, qui sait...
Yes sir !
Et Rider est
Manfred von Richtofen, dit le Baron Rouge, as des as allemands de la 1ère guerre mondiale
pour ceux qui n'auraient pas compris.
C'est pratique pour éviter de les lenteurs du genre "Non mais attend ils sont où eux? Et moi je suis où? Et ils sont combien?". Et ça apporte du dynamisme au jeu. Cependant la narration d'action est (je pense) quelque chose à fortement encourager malgré tout.
Down : Ah, oui, je me doutais que je ne m'étais pas bien expliqué. Un exemple serait plus parlant.
Donc, au cours d'une scène de bataille, une fois, j'avais préparé plusieurs jetons de couleurs, une grille d'armée, et j'ai fait résoudre l'action en copiant les règles de guerre de Suikoden 2 (le jeu vidéo).
Ils ont sélectionné leurs types de troupes dans la liste, leur ont assigné des lieutenants parmi les PNJs disponibles, et leurs caractéristiques réelles n'ont pas vraiment comptées pour la bataille. Il n'y a pas eu de jet de dés non plus.
Une autre fois, pour faire traverser une zone à un groupe de PNJs, plutôt que de me perdre en jets de détections / attaques de monstres et compagnie, j'ai constitué un mini-jeu de l'Oie (moche, je ne suis pas doué de mes mains ~), avec des évènements secrets qui se déclenchaient (modifications des positions, perte de PNJs, attaque de monstre, trésor, autre machin...) et la scène s'est réglée à coups de dés de mouvements.
Comme tu dis toutefois, je ne nie pas que la qualité de la narration a tendance à baisser dans ce genre de cas de figure. Parfois, il n'y en a même plus... on bascule vraiment dans le jeu de société un instant. Je ne pense pas que ça soit un mal, surtout s'il s'agit d'une piqûre ponctuelle.
Et je me demandais si vous aviez vous-aussi des petites techniques que vous seriez prêts à partager ~
Senelcar : Des séances courtes, j'essaie... et honnêtement, je n'y arrive pas. Je n'en suis pas à ma première partie et je connais mon groupe de joueurs, mais malgré tout, j'ai du mal avec ce genre d'estimations. Pour samedi, je tente de faire court en tout cas.
Pour le reste de ta remarque, je suis d'accord, mais je pense que ça ira. J'ai eu l'occasion d'amener quelques fiascos à table en leur compagnie, et j'ai tendance à croire que nous avons, les joueurs et moi, tâché de lisser nos travers respectifs.
Sinon le support matériel est une bonne idée , en temps que joueur c'est toujours plaisant d'avoir autre chose a faire que de lancer des dés ^^ Faut juste faire gaffe a la difficulté, parce que des truc que le MJ trouve dur peuvent se révéler trouvés dans la seconde par les joueurs. Et l'inverse est aussi vrai, j'ai fait une partie ou on a cherché pendant toute une séance une énigme a la con qu'on a pas trouvé ...
Vrai... ce n'est pas évident à estimer. Ces derniers temps, je m'efforce de rectifier en cours de route (et de jeu) les règles quand je vois que ça coince trop.
Les énigmes, je n'en fais plus du tout. Je n'ai pas le chic pour les inventer (je ne sais même pas si on peut avoir le chic pour ça). Les quelques tentatives que j'ai faite ont été beaucoup trop longues à se voir résoudre (il faut dire que c'était pas un truc du style : chaussette !).
En conclusion, prépare le scénario pour les joueurs : après tout , c'est eux qui vont jouer, pas toi ^^
Oui-oui mais je me fais plaisir aussi ~
Par contre, la préparation elle-même me prend toujours énormément de temps. Cela aussi je comptais le demander, vous savez combien de temps vous mettez à faire une séance ? De quatre ou de huit heures de jeu ?
Allez, nous avons plus d'un an de retard dans les comptes rendus de partie et je ne pense pas que nous les reprendrons un jour, surtout maintenant que notre campagne est en pause pour une durée indéterminée.
Mais pour le fun, je poste quand même la fin du combat contre Zouken, qui était quand même un bon moment.
Rappel:
Craig Ramsay=Zankaze, Magus chasseur de vampire écossais alcoolique et sardonique normalement freelance et engagé par Morbois,
François de Morbois=Senelcar: Magus, Master d'Assassin et artiste chargé de la ville de lyon,
Alexandre de Réal=éponyme: français, autrefois magus et désormais vampire, complètement psychopathe et sadique,
Boris von Kraaftt=eponyme, Magus aveugle et noble descendant d'une grande famille, comploteur et plutôt du genre à tirer les ficelles de derrière
Kaelya Hisaki=éponyme, Magus experte en littérature, aux ordres de l'association,
et Léonard de Vercomtois=Rydiss, Français jeune Magus et Bretteur, garde du corps de la précédente et de très noble descendance.
Fate/Fusina - II- 2e partie
L'équipe allait s'abandonner au désespoir lorsqu'un rugissement se fit entendre : pour la deuxième fois, Rider semblait littéralement chuter du ciel sur des ailes de feu pour leur sauver la mise, son master surgissant au même moment à leurs côtés.
Tranchant dans la horde de tentacules, le fin ruban de métal qui lui servait d'arme étincelant à la lueur du feu déversé par son servant, Asagami Kouji donnait à l'équipe des mages ce qui lui manquait le plus : un répit inespéré. Ragaillardi, celle-ci repartit à l'assaut, faisant finalement tourner l'issue du combat.
« La chance vous sourit cette fois » la voix du vieillard maléfique grinça dans les ténèbres. « Je vous abandonne pour cette nuit, mais nous nous reverrons bientôt... » Quelques secondes de plus et l'immonde amas de tentacules d'ombres s'était déjà fondu dans les ténèbres du sous-bois ravagé.
Le souffle pantelant, les mages et leurs alliés se laissaient tomber sur le sol jonché de débris de branchage, alors que Kaelya se mettait à la recherche de son infortuné garde du corps. Elle le trouva bientôt plus loin dans le sous-bois, inconscient, les bras en croix, son sang coulant abondamment de sa large blessure.
« Léonard, mon Dieu... » Alors qu'elle s'accroupissait à ses côté en cherchant un poème de Ronsard dans son mystic code afin de commencer les soins, elle se sentit brutalement poussée sur le côté.
« Ramsay, qu'est-ce... ?! » Le chasseur ne lui prêta aucune attention, occupé qu'il était à évaluer l'état du jeune homme.
« Poussez-vous, c'est pas la première fois que je fais ça. (Sifflement) Hé bé c'est pas joli-joli... Heureusement que j'ai du désinfectant sur moi... »
« Attendez une seconde... Du désinfectant ? »
« Ben oui, du désinfectant. », fit-il d'un air blasé en sortant une bouteille de Whisky Talisker d'une poche intérieure de son manteau. « Croyez-moi, c'est radical. 100% d'efficacité.»
« Ne le touchez pas avec ça ! Je... »
Trop tard. Léonard s'éveillait déjà en hurlant de douleur devant l'air très satisfait de son « bienfaiteur », Morbois ayant été trop lent à l'arrêter lui aussi.
Après plusieurs minutes de disputes vives sur les divers techniques de soins à apporter aux hémorragies, le téléphone de Morbois se mit encore une fois à sonner, interrompant également les gémissements de douleurs de Léonard de Vermondois.
« Morbois, j 'écoute »
« Mr de Morbois, Von Kraaft à l'appareil. Alors, ce combat ? »
« Je ne vous mentirais pas en vous disant que nous avons failli y passer. Sans l'intervention de notre allié Mr Asagami et de son servant, je ne serais sûrement pas en mesure de vous parler à l'heure actuelle. Mais je suppose que vous le savez déjà, n'est-ce pas ? » fit Morbois en grimaçant.
« Vous me surestimez, voyons. Mais je tiens toutefois à vous dire que votre adversaire après vous avoir quitté a rejoint une bouche d'égout. D'après mes déductions, il doit se diriger vers un grand déversoir sur la rivière qui lui tient probablement lieu de quartier général. Je pense pouvoir vous guider par le biais de mes pouvoirs. D'autre part, Mr de Réal vous fait dire qu'il compte bien donner le coup de grâce. Peu-être serait-il sage que vous le rejoigniez... »
« Le coup de grâce ?! De quelles capacités dispose-t-il ? Il n'a strictement aucune chance de... »
« Oh, je suis certain que vous trouverez Mr de Réal considérablement changé à votre prochaine rencontre. Cela m'étonnerait qu'il surestime ses capacités, si vous voulez d'ailleurs tout savoir. Mais passons. Que dois-je lui répondre ? »
« Un instant s'il vous plaît. » Le regard de Morbois engloba la clairière dévastée sous la lune : Kaelya Hisaki épuisée, Ramsay qui le regardait d'un air entendu, Léonard à la pâleur inquiétante et Asagami Kouji qui patientait tranquillement en nettoyant son long sabre, son servant surveillant les environs d'un air crâne sous son manteau rouge sombre et sa casquette de pilote. Le regard du jeune mage se fit déterminé malgré ses cernes.
« Très bien. C'est risqué, mais notre adversaire lui aussi est affaibli et nous devrions pouvoir compter sur l'aide notre allié. Donnez moi la direction ! »
Grisé par l'immense impression de puissance qui chantait dans chacune des fibres de lui-même, Alexandre de Réal sautait de toit en toit à une vitesse vertigineuse dans la nuit noire de Fuyuki. Les sens exacerbés de ses deux deux corps captaient tout de son environnement, alors que sa conscience partagée ressentait une satisfaction froide. Il avait dépassé les limites de sa frêle existence originale ! Il était... Il ne le savait pas encore. Mais c'est qu'il allait devenir qui importait. Lorsque son téléphone sonna dans la poche de Kyoumi, il décrocha d'une voix à mi-chemin entre ses deux existences, concentré à la fois sur la conversation et sur sa course folle.
« Mr de Réal, ils ont accepté le plan. Vous vous rencontrerez dans le déversoir si vous continuez dans cette direction après être passé dans les égouts. De là... »
Alexandre raccrocha avec un ricanement méprisant. Pour qui se prenait-il donc celui-là ? En atterrissant après un salto vertigineux de ses deux corps, il se promit que la dette qu'il avait à l'égard de von Kraaft serait vite effacée. Car on ne paye pas de dettes aux morts, n'est-ce pas ?
A l'autre bout du fil, dans son salon, Boris von Kraaft contemplait son combiné d'un air agacé.
« Il commence à devenir bien arrogant, ce nouveau vampire... Il faudra bientôt régler ce problème. »
De leur côté, L'équipe de Morbois courait déjà de conduite en conduite, ayant pénétré dans les égouts quelques minutes plus tôt.
« Courir...de champ de bataille...en champ de bataille... ce n'est pas un comportement de mage... bon sang ! » le mage-artiste haletait, alignant difficilement deux mots, son carnet battant à sa ceinture alors qu'il négociait un nouveau tournant en menant ses alliés à travers le dédale.
« Vous vous plaignez ? » La voix outragé de Ramsay lui répondit instantanément. « Vous pourriez peut-être porter vous aussi un peu ce cornichon s'il vous reste autant d'énergie ! »
L'équipe ne pouvant se priver d'un membre pour rester veiller sur Vermondois, ils avaient bien été obligé de l'emporter avec eux, juché sur les épaules de Ramsay en guise de compensation pour ses méthode de « soin ».
« Pourquoi... vous n'arrêteriez pas de parler... un instant... pour vous concentrer... sur votre course ?
Kaelya commençait elle aussi à ressentir la fatigue, ne s'étant pas reposé depuis une bonne journée.
« Vous sentez... ce Prana ? Nous... y... sommes ! »
Un instant plus tard, tournant au coin d'une conduite, ils arrivaient dans une gigantesque salle dégouttant d'humidité, dont les recoins se perdaient dans l'obscurité. Au centres, deux silhouettes virevoltaient autour d'une troisième : Alexandre de Réal les avait précédé.
Mais déjà, des hordes de tentacules jaillissaient vers eux, les forçant à esquiver à grand peine.
Matérialisant une énorme mitrailleuse qu'il empoigna, Rider se mit à lâcher rafale sur rafale vers la mince silhouette dont les appendices parait toutes les attaques. Dégainant son long sabre, son master, lui, se mit à tailler dans la masse en grands éclairs d'argent pour le protéger. Kaelya et Morbois, de leur côté, esquivait les attaques en envoyant un sort après l'autre vers Zouken qui encore une fois, raillait ses adversaires sans même bouger.
Ramsay balança lourdement son passager sur le sol.
« Bon, le voyage à l'oeil, c'est fini ! Et soyez sympa, ne vous mettez pas dans nos pattes»
Léonard grimaça : il aurait aimé participer la furieuse bataille qui s'amorçait mais sa condition était bien trop précaire, il le savait. Il détourna la tête.
« Cessez de perdre du temps et allez protéger madame à ma place, imbécile ! »
Activant plusieurs runes dans le but d'augmenter ses capacités physiques et sa puissance magique, le chasseur de vampire l'abandonna avec un sourire sardonique.
Au centre, le combat s'annonçait une nouvelle fois difficile. De Réal avait beau faire usage sans restriction de ses spectaculaires aptitudes, ses deux incarnations semblant danser en un duo parfaitement synchronisé, les nombreuses blessures qu'il causait au vieillard moqueur avec l'un ou l'autre de ses deux corps était instantanément régénérée.
L'apôtre de la mort le fixa un instant.
« Tiens donc. Ainsi, vous avez abandonné votre humanité pour gagner cette guerre ? Votre jeune persévérance est digne de louange ! Mais vous n'êtes encore qu'un nourrisson et votre non-vie s'interrompra bientôt. A moins que... Pourquoi ne pas me rejoindre ? Pourquoi ne pas chercher à explorer les secrets de la mort à mes côtés, jeune ''homme'' ? »
« Parce que je suis sans doute encore trop jeune pour que mon esprit soit décrépit au point que vous sembliez espérer. Et que contrairement à vous, la mort ne m'effraie pas. Je l'ai déjà vaincu et je compte bien recommencer... Continuez donc à ''vivre'' en tremblant, vieillard ! Et je me rirais de vous alors que j'expérimenterais les possibilités sans limites que cette nouvelle existence a à m'offrir ! »
« La jeunesse a ses limites ! Et tu viens de les franchir, insolent ! »
Pour la première fois le vieil homme montrait un signe de véritable colère : Réal s'apprêta à attaquer de deux côté à la fois pour surprendre son adversaire lorsque Morbois saisit soudain l'occasion qui se présentait à lui. Courant sur son carnet à dessin tel un insecte rendu fou, son crayon dessina une gigantesque plaque de métal, qui apparu bientôt au dessus de leur adversaire, l'écrasant dans un fracas qui se réverbéra sur les murs de la gigantesque cave.
Celui-ci en émergea à peine quelques instants plus tard.
« Je suis l'ombre, l'obscurité, les ténèbres ! Ce n'est pas avec cela que tu réussiras à me vaincre, petit mag- » sa voix s'interrompit brutalement alors qu'un corps chutait sur lui, qu'un mètre d'acier béni scintillant vibrant de puissance s'enfonçait le long de son échine, et qu'une voix aux forts relents d'alcool lui chuchotait quelque chose à l'oreille.
« Ah oui ? Alors goûte à ça, papy. Sowilo !»
Un clignement d’œil plus tard, une spectaculaire déflagration magique d'une radiance éblouissante éparpillait son corps aux morceau brûlants aux quatre coins de la salle : la rune gravée sur la claymore avide de vengeance de Craig Ramsay, gavée de prana par son propriétaire, venait de remplir son office.
Devant les yeux ébahis, agacés ou blasés de ses compagnons, celui-ci se tenait d'ailleurs à présent d'un air avantageux en se frottant le menton au milieu d'un vaste tas de chair brûlée qui avait été il y a quelques instants le corps de leur adversaire.
« Merci pour la diversion, Morbois. J'aurais eu du mal à ne pas me faire spotter lors de ma téléportation sinon. »
« Bravo pour le timing. J'avais espéré que vous saisiriez l'occasion »
Il en fallait tout de même plus pour éliminer une existence aussi persistante que celle de Matou Zouken, apôtre de la mort et mage plusieurs fois centenaire : les ruines fumantes de son corps se transformaient déjà en insectes rampants qui tentaient de se faufiler dans les moindre recoins du vaste déversoir.
Ramsay aurait-il été seul, ce qui restait du sombre vieillard aurait sûrement réussi à s'échapper, mais ses coéquipiers ne furent que trop heureux de se venger sur les restes pathétiques du grand mage. Purgé par le fer, le feu et de nombreux rituels magiques, ainsi périt le dernier créateur de la guerre du Graal de Fuyuki. Un râle désincarné s'attardant sur les murs froids de la salle fut son dernier « mot. »
Il fallut encore toutefois plusieurs minutes aux membres de l'équipe pour pleinement réaliser que leur plus grand adversaire venait de disparaître devant leurs yeux. Mais déjà, leur allié de circonstance, Asagami Kouji, se rapprochait d'eux, son servant à ses côtés.
« Cette alliance prend fin avec la mort de notre ennemi commun, et je vous en remercie »
Morbois le regarda avec gratitude.
« Nous nous recroiserons sans doutes sur le champ de bataille. Puisse la chance vous sourire. »
« Non, mon seul objectif dans cette guerre était la mort de Matou Zouken. Ma guerre s'arrête avec sa mort » Le jeune homme rengaina sa shirasaya d'un coup sec alors qu'un éclair d'incrédulité passait sur le visage de son servant.
Morbois lui serra la main. « Bon retour chez vous. Votre aide nous aura été précieuse » Kouji dévisagea rapidement ses interlocuteurs.
« Mmh. J'ai le sentiment que nous nous reverrons ».
Une fois le son du pas du jeune homme disparu dans un tunnel parallèle, Morbois repris une nouvelle fois les commandes.
« Très bien, il reste encore 2 ou 3 heures avant l'aube, et nous avons encore le temps d'agir. Avec les événements de cette nuit, les Einzberns sont affaiblis. Je propose une offensive rapide. Avec tout le monde, nous devrions être en mesure de les vaincre malgré leur servant. »
Alexandre de Réal renchérit avec un sourire à faire froid dans le dos, faisant jouer les articulations de ses mains désormais encore plus fines et inquiétantes qu'avant.
« Exactement. Vous lisez dans mes pensées, Morbois. Je pense qu'avec un sort de Mlle Hisaki, nous devrions être en mesure de passer la barrière de la forêt... »
Hophophop.
Revenons à la base de ce topic ! Je suis entrain de bidouiller une adaptation d'EVA en jeu de rôle. Tout change de noms, je vire les persos, je remplace les Anges par des phénomènes appelés "Spectres", y'a des psychokinésistes (PK) au lieu des méchas, etc. Mais fondamentalement, l'idée est de mettre en scène des combats titanesques entre des PJ tendus, froidement traités, dotés de pouvoirs bourrins, sur les épaules desquels repose le sort du monde. Avec ce pouvoir qui te rend à moitié fou, terrasse donc cette horreur de cinquante mètres de haut devant toi ; si tu ne le fais pas, on mourra tous. Au fait on a déjà envoyé 250 tanks et douze bombes atomiques mais ça n'a rien fait, bonne chance.
Je commence à sortir de la phase "ouah trop bien, et y'aura ça aussi, et puis je vais mettre des séquences comme ça, et puis j'ai une idée et puis" toussa toussa, et à préparer une structure de campagne. Le premier souci c'est qu'avec un tel pitch, au début je suis forcément dirigiste : les persos sont complètement sous les ordres d'EXPECT, l'équivalent de la NERV ; niveau liberté, c'est pas le top. Ils se rattraperont essentiellement pendant les combats où il faudra être inventif et où il n'y aura pas d'ordres (à titre d'excuse, disons que les pouvoirs psy ont tendance à brouiller tout ce qui est télécom - donc les joueurs sont livrés à eux-mêmes). Y'a moyen aussi pendant les temps libres de discuter un peu avec les PNJ de l'EXPECT et de commencer à nouer des liens, mais c'est tout. Ce n'est qu'après quelques séances que je laisserai mes PJ prendre les rênes de leurs vies et choisir la direction dans laquelle aller.
En attendant je réfléchis à tout un tas de petits trucs à ajouter, à commencer rythmer la campagne, etc. Dans l'idée il y a de vraies révélations sur la nature des Spectres mais ce serait du gâchis de balancer tout ça trop tôt. Et puis, faut que ça soit cruel, dégueulasse, mortel ; par exemple,
les pouvoirs des PK sont beaucoup plus puissants en pleine crise psychotique, donc EXPECT n'a pas spécialement besoin d'avoir des soldats très stables psychologiquement parlant.
Ouais les persos auront des problèmes d'ordre psychologique, étonnant non ? :D
Il n'y a pas que les PJ, il y a plusieurs autres équipes de PK tueurs de Spectres ; ça fait un peu moins de 100 PK à l'échelle de la Terre. Mais je prévois une mission du genre "vous êtes là en backup des fois que, pendant que les quatre meilleures équipes s'occupent du combat... ah non, ils se sont tous fait tuer en trois secondes ; préparez-vous au combat, y'a plus que vous".
Et que serait un simili-Eva sans un peu de mindufck ! Y'en aura, par plaisir sadique. Ca interviendra généralement quand un perso est au bord de la mort / folie ; je le placerai dans des situations très bizarres où il pourra agir sans vraiment comprendre la portée de ses actions. Un peu de symbolisme, beaucoup d'interprétations foireuses surtout, pour comprendre que faire. Si vous trouvez rigolo d'imaginer des pitch de situations bizarres / symboliques, je suis tout ouïe.
A côté le système est un truc bidouillé par moi-même à partir de morceaux de ci et de ça. Y'a notamment une gestion un poil fine des traumatismes, et la possibilité en pleine action de miser des dés de psyché (moralement : de la santé mentale) pour obtenir des bonus ; en cas de réussite on les garde, en cas de défaite on les perd. Bref faut mettre sa tête sur la ligne pour avoir une chance de sortir les effets les plus bourrins.
Oh puis, contrairement à Eva so far, presque tout est explicable. Je vais pas rentrer dans les détails, mais à titre de grosse révélation de 2/3 de campagne,
tout ça se passe dans un multiverse classique (le monde se sépare en lignes distinctes lorsque des évènements peuvent se passer de plusieurs façons possibles - par exemple il y a un monde dans lequel Kennedy n'a pas été assassiné). Tous les mondes sont confrontés aux attaques de Spectres, mais à quelques dizaines d'années d'écart. L'immense majorité des mondes où il y a déjà eu une attaque ont périclité ; les quelques-uns à avoir survécu, comme celui des PJs, l'ont fait par un gros coup de chance (nommément, un PK super puissant au bon endroit au bon moment, et qui parvient on ne sait trop comment à vaincre le premier Spectre). D'autres mondes sont encore intouchés mais ça viendra. L'idée c'est qu'à terme le multivers se ferme de plus en plus, et que les quelques derniers mondes encore en "vie" soient en compétition (il faut avoir plein de PK pour survivre, mais sur une même Terre il n'en nait qu'un ou deux par an à tout casser... donc il faut en voler à côté).
Dans le monde des PJs, il y a un être exceptionnel : Lindleton, la fameuse PK qui a vaincu le premier spectre ET fondé l'EXPECT. C'est même encore à ce jour la plus puissante PK connue. Mais parmis les autres "mondes survivants", il y en a un autre où Lindleton est aussi une grande PK ; sur la fin de la campagne, le but est qu'il ne reste guère que quelques mondes encore en vie, puis seulement ces deux-là. Ce sera une bataille entre les deux Lindleton, à moins que les PJs en décident autrement...
(et oui, y'a une raison à ce que les différents dirigeants se foutent sur la gueule plutôt que de s'allier pour faire survivre un monde)
Voilàvoilà. Je sais pas du tout quand je jouerai ça ni avec qui, mais si ça vous intéresse, vous pouvez critiquer, donner des idées, demander des précisions, crier sur la disparition des mechas, toussa toussa... et je pourrai le cas échéant venir poster de temps en temps pour dire où ça en est.
Hoooo !
Moi je suis très intéressé par tout ce qui est contenu et gestion des pouvoirs, ainsi que des effets supplémentaires et problèmes que l'on gagne en mettant son psychisme en jeu pour avoir des dés en rab. Donc si c'est partageable pour qu'on puisse un peu imaginer ce que ça donne (et peut-être proposer des choses si ça t'intéresse).
Pour le coup, on sent férocement l'influence Bokurano (non ? ~).
Les Terres multiples, la compétition, toussa-toussa.
Ça a l'air bien sympatoche en tout cas.
Mais ça vaut pas une adaptation de Toriko en jdr. Je veux dire, c'est juste Evangelion quoi. Nah, c'est bon, rangez les cutters. Nous n'avons pas les mêmes valeurs ~
Pour le coup, on sent férocement l'influence Bokurano (non ? ~).
Les Terres multiples, la compétition, toussa-toussa.
Ah non pas du tout, j'ai pas vu Bokurano ni même entendu de quoi ça parce, même si c'est dans ma wishlist ! J'essayerai de voir ça bientôt, tiens.
Pour les pouvoirs, d'un point de vue RP ils fonctionnent ainsi :
- comme tout pouvoir psychique se réclamant vaguement malsain, il est dangereux d'utilisation, les newb se tuent eux-mêmes ou déclenchent des catastrophes ; les PJ ont déjà dépassé ce stade
- il faut réussir à s'accorder à son propre pouvoir (on s'approche pas mal du synchro-rate d'Eva d'ailleurs). C'est quelque chose de profondément rythmique, approché de façon moins scientifique : on apprend aux PK à jouer (bien) d'un instrument de musique, et ils visualisent certains morceaux classiques pour s'aider à se focaliser lorsqu'ils utilisent leurs pouvoir. Egalement, on ne peut pas percevoir l'utilisation d'un pouvoir à côté de soi, mais on peut l'entendre (on perçoit le thème que la personne imagine). Et les Spectres déploient des mélodies malsaines, dissonantes.
Concrètement les joueurs ont un thème (du classique) à choisir, qu'ils pourront peut-être enclencher en combat (c'est un truc tiré du jdr Guts). Encore une référence, au passage, puisque le but est de restituer le gros contraste du combat d'Asuka sur fond d'Alleluia. Pour les Anges, leur thème ce sera des trucs genre l'OST de Saya no Uta.
Les pouvoirs sont gérés assez simplement. Une compétence PK, un test, effet réussi ou pas. Y'a un système de spécialités qui peut te rendre plus apte à tel ou tel type d'utilisation, et y'a des modificateurs en fonction de l'état d'esprit (bonus en étant très calme ou au contraire complètement psychotique).
Pour le mental, y'a un système à part, qui pour le coup est facile à implémenter un peu partout. Chaque joueur part avec 6 dés de psyché, et commence dans l'état psychologique 1. Il y en a six : Calme (1), Inquiet (2), Stressé (3), Crise de nerfs (4), Psychotique (5), ??? (6) (je sais ce que c'est, c'est juste que je le révèle pas aux joueurs tout de suite !).
En cas d'évènement plus ou moins choquant (apparition du spectre, changement de forme, un perso meurt, "oh merde on l'a même pas égratigné", etc), le PJ fait un jet de choc. C'est à dire qu'il jette tous ses dés de psyché :
- s'il y a au moins un 6, il perd un dé (déstabilisé)
- le résultat du jet est le nombre le plus bas. Ca définit son nouvel état psy. Par exemple si un joueur fait 6, 6, 5, 4, 2, 2, le plus bas est 2 donc il passe "Inquiet".
- les 3 premiers états sont réversibles : si on est Stressé ou Inquiet et que le jet de choc fait 1 par exemple, on repasse Calme.
- les 3 suivants ne le sont pas : si on fait 4 (Crise de nerfs) puis 2 au jet suivant, on reste à 4. Mais ça peut toujours empirer.
- les états sales sont donc très peu probables tant qu'on a beaucoup de dés. Mais les dés diminuent au fur et à mesure que les jets de chocs se multiplient.
- pour l'état ???,
il correspond au cas où le pouvoir prend le pas sur le personnage. Il peut se transformer, et ça lance une séquence mindfuck. La plupart des issues possibles sont négatives (mort, folie, devenir un ennemi de la carrure d'un Spectre, etc) mais le PJ devient aussi extrêmement bourrin et a des vraies chances de gagner le combat. Y'a moyen de revenir aussi, avec des séquelles. A côté des trucs très louches peuvent aussi arriver pendant les visions et avoir des effets complexes (tuer un PJ dans une vision crée un besoin irrépressible de l'assassiner dans la réalité, on peut se retrouver aussi à passer dans un autre monde ou à rencontrer Dieu...)
Donc en gros il peut se passer deux choses pendant un jet de choc :
- péter un cable ou tenir le coup
- perdre en stabilité ou tenir le coup
Un PJ qui perd souvent des dés mais garde un état entre 1 et 3, c'est quelqu'un qui a peur mais qui agit encore de façon raisonnée. Son entraînement prend le dessus, il sait quoi faire, il fait ce qu'il faut, etc.
Si tu me donnes ton mail je peux t'envoyer la fiche de perso pour voir à quoi elle ressemble, pour expliquer le reste du système. Notamment sur la façon dont il est possible de parier ses dés de psyché.