Pleinement emballé par ce premier épisode tant dans le casting, la réalisation technique ou l'enjeu esquissé. C'était fichtrement divertissant et marqué.
Juste un point négatif. Un seul. Les robots policiers qui débarquent vaillamment et font de la figuration en restant spectateurs - autant que nous - lorsque Klaus prépare son attaque avec le discours qui va avec, j'ai trouvé ça too much même si c'était cool en même temps.
Un peu absurde mais facilement excusable :D
Super anime, gros coup de coeur de la saison dernière avec l'excellent Food Wars et Dungeon ni, je dois dire que Kekkai Sensen m'a carrément clouée à l'écran durant les 11 ou 12 eps que je viens de voir quasi à la suite.
Incroyable, juste incroyable un truc pareil, avec un décors fouillé, un scénar excellent, de l'humours absurde comme je l'aime, une animation de qualité, un discourt juste, de VRAIS personnages secondaires charismatiques et des épisodes ou l'on ne part de pas grand chose pour créer la surprise, une histoire hors du commun, et extrêmement originale bref je n'emploie que des superlatifs mais j'ai vraiment eu l'impression qu'on ne se foutait pas de moi avec ce bel objet.
ep 11 ou 12 whatever pour le moment : suis-je la seule à n'éprouver PAS UNE ONCE d’empathie pour White ? Non mais question hein par ce qu'avec l'episode loooong qu'on a du se manger (seul et unique épisode légèrement contestable) j’aurai du peut être ressentir son mal être et me mettre à sa place mais NON. J'ai l'impression qu'elle a laissé son frère mourir deux fois à travers Léo. et ce vieux coup de culpabilisation ou elle envoie Sonic demander de l'aide... woaaah quel courage.
Isindu, simple question: as tu vu le dernier épisode?
La référence pourtant à la mythologie chrétienne y est pourtant clair, puisque le personnage de Black s'avère être ni plus ni moins que posséder par Satan, qui est explicitement identifié par Femt. Il ne s'agit donc pas d'une suranalyse de ma part dans cette situation, mais bien du contexte de la série qui répond d'ailleurs à une de tes interrogations: la référence aux mythologies passées comme chrétienne ne signifie pas que nos mondes se seraient déjà rencontré, mais que l'invisible est devenu visible, que l'irréel est désormais accessible. Le monde d'autrefois était similaire au notre et sincèrement, il n'a pas tant changé si ce n'est qu'à un endroit précis sur terre, l'impossible est désormais possible. Cela se manifeste clairement dans le dialogue entre Black/Satan et Femt, où ce dernier lui demande pourquoi depuis Rome, il est resté dans l'inaction, inscrivant de ce fait la réalité fictive de Kekkai Sensen dans un passé commun du nôtre. Les membres de Libra, eux, sont juste des symboles de comment l'humanité est capable de gérer cette confrontation avec ce qui la dépasse, qu'il s'agisse du cycle de la violence comme dans Trigun, ou de la quête de pouvoir ou de sens à la vie pour transcender sa propre faiblesse. Ils sont des êtres comme les autres, et avant l'effondrement, je te parie qu'ils étaient tout aussi ordinaire que toi ou moi. Je n'ai malheureusement pas lu le manga, donc je ne sais pas si la question de leur passé y est abordé, mais je peux te le parier.
C'est un arbre, en quoi ce serait Yggdrasil ?
(http://zupimages.net/up/15/43/6ifq.jpg)
En dehors du nom donné à cet arbre, il est indiqué qu'il est au centre même de Jerusalem's Lot et de l'Autremonde...donc bon, on ne pas faire plus clair comme référence. Je ne dis pas pour autant qu'il s'agit d'Yggdrasil en personne, mais le propre même d'un symbole ou d'une référence est aussi de manifester un concept sans que ce dernier soit explicitement présent.
Concernant l'épisode 3, je ne te suis pas vraiment: d'un côté, tu me dis que le but est d'emporter la partie, mais de l'autre, tu me dis que l'humain la seule possibilité pour l'être humain est le match nul....ça revient au même! La victoire dans tous les cas est inatteignable comme tu le soulignes toi même avec l'exemple de la partie avec le Russe: le but est donc nullement de l'emporter mais de tenir, de survivre et d'aller de l'avant, exactement comme dans l'épisode 4 où Klaus face à la situation dans le métro rappelle qu'il y a une différence entre être battu et être dépassé. Le but donc n'est définitivement pas de gagner, mais de tenir.
Tu me reproches ensuite d'appliquer un schéma de pensée occidental à cet anime, mais à ce niveau, je te renvoie justement aux travaux précédents de Nightow, un auteur tellement influencé et baigné dans la culture occidentale qu'il a plus de succès aux USA qu'au japon (voir le chiffres de vente de l'anime Trigun, dont la base est quand même un univers Western, très éloigné des standards de la culture japonaise). Le neketsu que tout le monde sort à toutes les sauces, est un terme qui m'est personnellement étranger, mon aversion pour certaines série ainsi que mon initiation tardive à la japanimation y ayant joué une grande part: je ne l'emploie donc que rarement, d'autant plus que je le trouve galvaudé. Venant à peine de commencer Durarara, je ne saisis pas non plus ta référence: je me ferais une joie d'y répondre une fois l'anime terminé. De plus, je ne vois encore une fois pas où tu veux en venir: tu me reproches de clamer que Kekkai Sensen met en avant la volonté vis à vis de la recherche du pouvoir, mais tu m'appuies en même temps en sortant le concept de fatalité antique comme quoi tout le monde à sa place et chercher à dépasser sa nature amène à la tragédie! Donc j'aimerai te comprendre Isindu, mais j'avoue avoir du mal à cerner ton propos.
Merci pour ces précisions. C'est en cela que j'aime ces discussions, on ressort avec des détails auxquels on n'avait pas immédiatement fait attention.
J'ai vu le dernier épisode, mais sa longueur ne m'a pas aidé pour saisir les détails finaux, qui pourtant sont effectivement très intéressants.
J'essayerai de reformuler un peu plus tard, car même si les formulations se ressemblent, il y a un fossé entre les deux propositions. C'est lorsqu'il y a une vrai confrontation dans les idées que la discussion est constructive, surtout lorsque l'analyse est aussi pointue.
À propos de Trigun, son contexte est un western exactement de la même façon que la Romance de Ténébreuse, de Marion Zimmer Bradley (série de romans de SF), est de l'héroic fantasy, ça n'en a que l'apparence. Et je confirme que Trigun ne s'aborde pas avec les clefs de Saint-Pierre, la figure de l'ange n'est pas très standard. Et à moins de jouer avec nous, ou d'être vraiment transgressif, un Trigun façon occident commencerait au moins par un sur une planète très lointaine
. Tant que la structure narrative si particulière au Japon (ou autres pays asiatiques comme la Chine) est employée, je ne vois pas comment on peut montrer qu'un auteur cible un public autre que nippon. Quand Luc Besson fait un film américain, il ne fait pas que tourner en anglais, il reprend les codes du film américain. La question du succès est annexe à celle de l'intention de l'auteur.
Je viens de revoir l'épisode 3 (de Kekkai Sensen), et après le dernier épisode, j'ai enfin compris en quoi Léo a l’œil lorsqu'il prend ses photos. Il faut dire que rien n'est fait pour nous laisser deviner.
À propos de Trigun, son contexte est un western exactement de la même façon que la Romance de Ténébreuse, de Marion Zimmer Bradley (série de romans de SF), est de l'héroic fantasy, ça n'en a que l'apparence. Et je confirme que Trigun ne s'aborde pas avec les clefs de Saint-Pierre, la figure de l'ange n'est pas très standard. Et à moins de jouer avec nous, ou d'être vraiment transgressif, un Trigun façon occident commencerait au moins par un sur une planète très lointaine
. Tant que la structure narrative si particulière au Japon (ou autres pays asiatiques comme la Chine) est employée, je ne vois pas comment on peut montrer qu'un auteur cible un public autre que nippon. Quand Luc Besson fait un film américain, il ne fait pas que tourner en anglais, il reprend les codes du film américain. La question du succès est annexe à celle de l'intention de l'auteur.
Tu me parles ici de narration, je te parle moi plutôt de réflexion et d'imagerie: je conçois parfaitement que Kekkai Sensen tout comme Trigun ne sont en rien des productions occidentalisantes de par leur forme. Ton exemple est à ce niveau là très probant: plutôt que de mâcher le travail avec une phrase introductive du style "dans une galaxie lointaine, très très lointaine", c'est au spectateur de faire le travail en assimilant le visuel (en l'occurence la présence de deux soleils et de trois lunes) à un contexte. Kekkai Sensen n'est pas le genre de série qui demande au spectateur de demeurait passif, et la multitude d'infos qui peuvent justement passer sous le nez d'une personne inattentive le prouve. Mais il n'en demeure pas moins que le fond de la réflexion est extrêmement christianisé, à défaut d'être occidentalisé je dirais. Nightow est une personne pour qui la religion est un sujet de prédilection, et qui quand même se renseigne particulièrement bien sur l'héritage culturel de cette religion. Un exemple parfait dans la série est le code couleur de Black et de Libra.
On pourra par exemple s'étonnait que Black, possédé par le diable en personne, s'identifie non pas à la couleur rouge traditionnellement associé à Satan, mais au bleu: il porte un manteau bleu, sa forme dématérialisée est une flamme bleue. À l'inverse, Libra est elle associée au rouge, de la même couleur que sang que ces membres emploient pour se battre. Dans le duel final entre Klaus et Black, les deux personnages sont à un moment juste différencier par ce deux couleurs uniquement. On pourrait penser qu'il s'agit d'un pur hasard, mais des connaissances en histoire de l'art suggèrent le contraire. Durant l'antiquité, la couleur bleu loin d'être aussi appréciée que de nos jours, était considérée comme néfaste: lorsque les premières communautés paléochrétiennes reprirent les canons esthétiques romains pour représenter en fresques les événements bibliques, la couleur employée pour représenter le Mal était aussi le bleu! Ce n'est que plus tardivement, sous l'ère gothique, avec l'avénement du culte mariale, que la couleur bleu opéra lentement une métamorphose pour devenir le symbole de spiritualité que l'on connait. L'utilisation de cette couleur dans l'anime renvoie donc ici à ce double sens: Black/Satan porte la couleur bleu en tant que représentant de ces forces dépassant l'humain et en tant que source du mal de par l'aveuglement de la quête de pouvoir et des dangers qu'elle peut produire. À l'inverse, Libra, avec sa couleur rouge, incarne plus justement les passions, la colère, bref l'émotions et le sensible condamné en partie par l'Église au cours de l'histoire....alors que là encore, les premières figurations chrétiennes nous montre le Christ vêtu d'un drapé rouge! Cette couleur étant aussi symbole de force et de pouvoir matérialise d'autant plus le triomphe des idées de Libra.
Une telle démarche, qui témoigne à mes yeux que l'équipe derrière Kekkai Sensen et Nightow plus particulièrement possèdent une excellente connaissance de la culture chrétienne qui traverse tout l'anime (ce n'est pas pour rien que le père de White et Black garde des montons en Irlande). Alors, oui, la narration est tout sauf occidental, mais l'imagerie et la réflexion le sont, et c'est dans ce sens que je renvoyais au succès de Trigun aux USA: je pense que ce dernier s'explique parce qu'il faisait appel à un imaginaire et un vocabulaire bien plus facile d'accès pour un public occidental que japonais. Kekkai Sensen est à mon sens plus ouvert mais le fond n'en demeure pas moins de la même trempe.