(http://img11.hostingpics.net/pics/426677175071.jpg)
Fiche AK. (http://www.anime-kun.net/animes/fiche-concrete-revolutio-5112.html)
Réalisation: Mizushima Seiji (FMA, Ooedo Rocket, Gundam 00, Un-Go)
Aide à la réalisation : Kurokawa Tomoyuki
Idée originale : Bones, Aikawa Shou (http://www.animenewsnetwork.com/encyclopedia/people.php?id=2633)
Scénario : Aikawa Shou et al.
Character-design original : Hikawa Hekiru, Hirao Ryou, Itou Noizi
Character-design: Ito Yoshiyuki (FMA, Soul Eater, Star Driver, Space Dandy)
Direction artistique : Matsumoto Hiroki (Shikabane Hime, Saki, Hanamaru Youchien, A Channel)
Musique: Ishihama Kakeru (Oregairu), Hoashi Keigo (Tasogare Otome×Amnesia, Nananananana)
Studio: Bones
Episode 1.
Je suis au final assez sceptique. La direction artistique, qui ne plaira sans doute pas à tout le monde à pétarader dans tous les sens comme ça, est à l'image du reste : nous avons un énorme melting-pot dont seuls les japonais ont le secret, une version Bones de Level E en encore plus fou mais moins porté sur le comique, plus Gatchaman Crowds (cette référence pour le code couleur entre autres), avec un bureau censé gérer les surhommes (超人) sur Terre. Les surhommes, ça suppose de l'Ultra Man, de la Mahou Shoujo, des métamorphes, des aliens et pour lutter contre, des hommes en tenues de mecha-centaures Transformer K2000. Pas trop fan du mélange mais je suis super heureux de voir que l'héroïne est une Mahou Shoujo qui, si elle a piqué son henshin à Sailor Moon, à le bon goût de pencher plutôt vers la Mahou Shoujo d'origine, la Majokko, avec son turbo-balai et ses tours de magie (dont la présence pourra se justifier par l'adage comme quoi "toute science suffisamment avancée est indiscernable de la magie").
Si le foutoir n'était que cosmétique, cela ne poserait pas particulièrement de problème, sauf que cela est porté par un sens de la narration tout simplement catastrophique. Ca m'a rappelé à quel point Un-Go pouvait être chaud à suivre et en quoi ce n'était sans doute pas une erreur de parcours. J'en ai pouffé de rire, littéralement, lors de certains enchaînements illisibles. Devoir faire pause pour essayer de comprendre ce qu'il se passe à l'écran est un très mauvais indicateur.
Je récapitutule :
1/An 41, Jirou demande de l'aide à Kikko
2/An 46, flashforward mettant en scène Jirou et Kikkou
3/Générique
4/Kikko voit "l'espion" poser le paquet sur la table en face du scientifique pendant qu'elle est au comptoir
5/Jirou explique ce qu'il va se passer
6/Kikko est au comptoir et va servir les deux clients et c'est à ce moment-là que "l'espion" donne le paquet au scientifique
Logiquement, en 5/, Kikko devait être en train de buller, se rappelant la continuité de la scène 1/, sauf qu'en fait, vu que l'espion n'a pas encore filé le paquet et nous redonne à voir la même scène de passation, il y a eu mini-flashforward, puis flashback puis retour au présent qui ne colle plus avec la réalité car en 4/, Kikko est au comptoir alors qu'en 6/ Kikko les sert au moment où l'espion passe le colis. Paradoxe.
Déjà qu'on se prend un flashforward dès les premières minutes, devoir se manger une suite d'événements qui ne tiennent pas est indigeste au possible. Mais le pire est à venir :
7/pétage d'alien, Jirou le récupère au volant de sa voiture et...
8/se met à courir sous la pluie et v'là la Mahou Shoujo qui pointe son flingue sur Jirou et qui lui demande pourquoi elle et Jirou (à qui elle parle) ont été... *un inconnu arrive*... traqué par un chien... MAIS WHAT THE FUCK ??? (>premier fou rire)
9/récupération de Grosse Augen
10/retour sous la pluie où tu piges qu'en fait ils sont retournés en l'an 46 (>second fou rire)
Tout cela couplé au refus d'être clair quand à l'exposition, nous embrouillant avec le statut de Grosse Augen qui est un allié ou pas, l'enjeu du moment qui nous dépasse complètement tellement on essaie de s'accrocher comme on peut à la bouée de sauvetage. Et comme si cela ne suffisait pas, ils nous balancent des révélations dans les flashforwards qui sont censés nous rendre super excités quant à comment est-ce qu'on a pu en arriver là.
Merci pour le hamburger à dix steak-hachés.
Le setting n'a pourtant pas l'air d'être compliqué (un bureau de gestion des crises va s'occuper de conflits avec des entités possédant des super pouvoirs) mais l'art confus avec lequel le tout est exécuté fait peur à voir. C'est d'autant plus navrant que le scénario en lui-même est loin d'avoir fait ses preuves.
Episode 2.
Contrairement à ce que j'avais pu penser, il semblerait que nous soyons trop intelligents pour mériter une simple présentation du casting, genre leurs noms et natures, p'têt même un petit tour du propriétaire, mais cela peut se justifier par l'utilisation d'épisodes centrés sur chaque membre, ce qui fait que l'on peut d'ores et déjà se projeter sur 6 épisodes.
L'épisode révèle en tout cas que la narration catastrophique n'était pas une erreur de parcours.
Cette fois-ci, je pensais avoir fait attention aux panneaux, mais les deux premiers ne révélèrent ne contenir qu'une différence de lieu en août 41. Ce qui est tout simplement stupide mais révélateur d'un certain parti-pris. En fait, ce ne sont pas les panneaux qui marquent la différence de temps, alors qu'ils sont tout indiqués pour, mais les habits que portent le gamin. J'ai bêtement pensé que l'après générique était un flashback d'avant son entrée au bureau, à l'époque où il était seul et qu'il mésusait de ses pouvoirs, sauf qu'il s'agit d'un bond de 7 ans dans le futur, ce que l'on apprend lors de la seconde séquence sortant de nulle part, avec cette fois-ci un panneau explicite. La gymnastique intellectuelle n'était cette fois-ci pas bien dure mais elle produit un sentiment d'inconfort. Je n'ai pas eu le sentiment d'avoir été joué par une narration maligne et pleine de finesse mais d'avoir été en face d'un truc mal branlé. Ils utilisent un stratagème narratif qu'on ne voit jamais dans l'animation mais, en plus, ils le rendent plus complexe à assimiler en usant d'obscurification. C'était d'autant plus inutile qu'il s'agit apparemment d'un moyen qui va être utilisé durant toute la série. Cela rejoint ce que je disais au début avec le refus de nous présenter tout bêtement le casting, ça n'était pas aussi rédhibitoire que lors du premier épisode (vu qu'on nous lance des morceaux par-ci, par-là - d'ailleurs, je ne suis pas sûr que traduire youkai par monstre soit judicieux), mais cela relève vraiment de l'artifice bidon.
Mis à part ce souci de forme, ce jonglage entre deux temporalités est très intéressant car il va permettre à chaque épisode de voir en direct l'impact des décisions prises dans le passé, tout en nous teasant sur le point de rupture qui va mener à la revolutio. Après, cela amène un nouveau problème qui est de tout précipiter, nous amenant à un grand discours sur l'amitié alors que le gamin et l'insecte se sont parlés, quoi, trois fois ? Pareil pour Jirou qui lui gueule dessus comme s'il était extérieur au problème alors que le gamin n'a fait qu'appliquer grosso merdo la décision du bureau tandis qu'il aurait fallu au moins une tentative de négociation avec le parti ennemi.
Tu parles d'un drama.
Et pour finir, même si je n'aime pas du tout le personnage principal de cet épisode, représentant... les cartoons ? car puérils, amateurs de gags, avec des pouvoirs de transfos douteuses, il porte un thème bien foutu tout le long de l'épisode : ne pas grandir/grandir liés à une vision du monde simple/complexe.
Un épisode bien pensé mais à l'exécution toujours aussi douteuse.
Note : difficile de croire que le gouvernement ne veut pas reconnaître l'existence des créatures surnaturelles alors qu'il y a des combats de kaijuus dans ses rues et des brouillards noirs qui recouvrent la Diète.
Il doit me rester 3 ou 4 épisodes mais j'aime beaucoup ce que présente cet anime. C'est très plaisant.
Le premier contact m'a clairement désorienté. Tant le meltingpot et la narration aller|retour suscités plus haut peuvent être déstabilisants. Néanmoins, force est de constater que rien n'a été fait au hasard au delà de ce que laisse paraitre le premier regard.
Y a une qualité certaine dans la densité de chaque épisode au bout duquel le spectateur en ressort difficilement insatisfait. Cela dit, le passage de la "barrière" narrative évoquée plus haut me semble indispensable, en plus de l'esthétique et la direction artistique singulières, pour apprécier pleinement ce titre.
En résumé je retrouve un mérite certain en tant que production originale et un label Bones seal of quality presque retrouvé. Une nouvelle saison (http://www.mangamag.fr/actualite/actualite-animation/une-seconde-saison-annoncee-pour-lanime-concrete-revolutio/) a d'ailleurs été officialisée il y a peu.
https://www.youtube.com/watch?v=m66rK2eExms
Le discours mettant en relation l'extermination des monstres et celle des indiens d'Amérique était tellement énorme...
Sinon dans l'ensemble je trouve la série vraiment formidable, ça va peut-être un peu trop vite du coup car il y a vraiment beaucoup de personnages secondaires avec un bon potentiel qui ne demandent qu'à être exploités un peu plus.