Sarazanmai
(https://i.imgur.com/IZrPhfC.jpg)
Studio d'animation : Mappa
Réalisation : Ikuhara Kunihiko
Musique : Hashimoto Yukari
Composition de la série : Ikuhara Kunihiko
Réalisateur en chef : Takeuchi Nobuyuki
Synopsis :
Chacun possède un shirikodama, un organe situé dans l'anus qui concentre tous les désirs d'une personne. Mais ce désir est fragile.
Trois adolescents ordinaires, à la suite d'un malheureux enchaînement de circonstances, se trouvent privés du leur par le prince des kappas. Pour le récupérer, ils vont devoir unir leurs forces et utiliser la puissance du Sarazanmai pour arracher à leur tour le shirikodama du kappa zombie qui les a privé de leur désir.
Chacun veut être connecté, se lier aux autres. Mais comment faire quand sont exposés nos désirs les plus secrets ?
Commentaire :
Fichtre. C'était. Pas ce que j'attendais, mais c'était excellent.
Ce premier épisode est un drôle de bestiau. En fait, c'est temporellement écartelé entre quelque chose qui est ultra moderne, et une empreinte extrêmement marquée d'une tradition de la série télévisée qui appartient clairement aux années 1980. Bien sûr, on sait depuis longtemps qu'Ikuhara regarde en arrière, mais je crois que ça n'a jamais été aussi fortement visible dès le premier coup d’œil.
L'épisode est génialement construit. Je m'attendais à quelque chose d'assez précis avec la campagne intensive de promotion de la série. Tout ce à quoi je m'attendais, ou presque, s'est effondré dans les trois premières minutes de l'anime. Puis on a enchaîné sur des montagnes russes à toute vitesse. Je n'ai rien vu venir. L'épisode m'a mené en bateau du début jusqu'à la fin. Le tout avec cohérence. C'était génial. Je crois que je me suis rarement senti aussi dépassé et impuissant devant le déroulement de quelque chose. Et j'y ai trouvé un plaisir immense.
Le tout avec des effets de rythme comme on les aime, une distanciation à faire pâlir Brecht, de l'humour gimmick, du mauvais goût kitsch, bref du Ikuhara en très, très grande forme. L'animation montre quelques très jolis moments, j'ai vraiment hâte de voir les informations sur les animateurs sur Sakugabooru (les séquences sont déjà postées (https://www.sakugabooru.com/post?tags=sarazanmai)).
Ce qui était particulièrement troublant, c'était la place du shirikodama. Dès le début, il y a peu d’ambiguïté. On comprend qu'il y a un rapprochement voulu avec la prostate, en tant qu'organe du désir, pour le moment uniquement exploité chez des personnages masculins. Or, pendant tout l'épisode, la trame a lancé des informations dans tous les sens pour court-circuiter cette hypothèse.
Le combat contre le zombie m'a énormément plu. D'abord, c'était un très, très beau morceau d'animation. Puis la mise en scène était extraordinaire.
C'est aussi le moment, avec aussi les "accouchements" du prince (qui mettent en avant un orgasme à peine dissimulé), qui joue le plus de l'image sexuelle. La pénétration du zombie a une image très explicite, où les trois boules vertes formées par les trois kappas se rassemblent en une forme de sextoy. Pourtant, le ton reste toujours extrêmement léger et délicat. C'est un exercice d'équilibre, véritablement.
J'imagine que le trio va peu à peu découvrir ensemble les secrets de chacun, sur le mode épisodique qu'affectionne particulièrement Ikuhara. Je n'ai pas encore bien compris à quoi servait la séquence de transformation en magical boy au début de l'épisode. Il s'agit peut-être de l'immense fusil de Tchekhov annoncé par l'équipe de doublage. En tout cas, la signification n'est pas très claire pour l'instant. Est-ce une transformation par l'effet du désir ? Du désir accompli ?
J'aime en tout cas beaucoup que l'anime file la métaphore du lien avec l'idée du colis et de la connexion Internet. Peut-être un discours sur la modification des liens affectifs selon les types de liens ? Je ne sais pas.
Bref, beaucoup d'interrogations. Il va falloir que je regarde de nouveau l'épisode au moins une ou deux fois avant l'épisode de la semaine prochaine. J'ai dû manquer une somme phénoménale de détails.
Foncez, c'est excellent. Sauf si vous êtes hermétiques au style d'Ikuhara. Parce que clairement, ça ne s'arrange pas avec l'âge.
Je viens d'achever mon troisième visionnage de l'épisode. Je pense avoir compris les deux-tiers de ce qui a été montré comme indices ; mais je pense que le reste ne pourra s'éclaircir qu'avec la suite.
J'avais déjà le sentiment dès le premier visionnage, mais ça se mue peu à peu en certitude :
Kazuki ne se travestit pas pour lui-même, ou parce qu'il est fan de Sara-chan, mais pour l'enfant montrée à la fin de l'épisode. Sa sœur, peut-être ? Ce ne serait pas la première fois qu'Ikuhara met en scène une relation incestueuse.
Mais cela met aussi en avant une autre question :
Ikuhara, son truc, c'est l'amour. Problème : pas de trace de relation amoureuse potentielle dans ce premier épisode. Ou presque. Si on en croit les habitudes d'Ikuhara, l'ami d'enfance de Kazuki pourrait être un bon candidat. Il met en avant un "lien" qui va au-delà des secrets les plus honteux de Kazuki. Est-ce la définition du lien amoureux dans le vocabulaire de la série ? Je ne suis pas encore convaincu.
Et j'ajoute aussi une première piste d'interprétation sur quelques éléments, notamment sur les panneaux de signalétique omniprésents dans l'anime, ainsi que sur l'âge des protagonistes :
La signalétique indique essentiellement le comportement à adopter. Ce qui m'a mis la puce à l'oreille, c'est la fin de l'épisode, où l'on voit le panneau du désir surmonter une pancarte qui indique la traversée d'enfants. Il est possible que ce soit là une forme de rituel initiatique parallèle à l'adolescence (on sait qu'Ikuhara fait une fixation sur l'adolescence ; et il a raison). Ce qui reste étonnant, c'est l'âge des protagonistes, qui sont très jeunes. Une manière de se situer davantage au moment de l'émergence du désir (sexuel) plutôt que de traiter la responsabilité face au monde, comme ça a souvent été le cas dans son oeuvre ?
Bref. Je continue de réfléchir. J'aurai peut-être d'autres pistes d'ici quelques jours.
Episode 2 :
L'exposition continue. Comme prévu, la série en rajoute beaucoup et il ne reste quasiment aucune certitude sur son objectif et la ligne directrice de son histoire. Cependant, quelques indices présents dans l'épisode précédent prennent forme, ou plutôt, sont confirmés.
Ainsi, on a bien la confirmation que Kazuki fait tout ça pour son frère (et non sa sœur, comme je l'avais d'abord pensé). Il en va de même pour Toi qui semble être pris dans une relation similaire. Franchement, tout ça ressemble pas mal à l'amour incestueux et irraisonné qu'Ikuhara aime à mettre en scène.
On confirme également le dispositif très épisodique, et extrêmement curieux d'ailleurs : jamais une série originale d'Ikuhara n'avait autant ressemblé à une série pour enfants. Tout en ayant une portée bien différente. Mais on se retrouve cet épisode avec une trame qui ressemble à un filler burlesque et bon enfant, avec ajout de morts, d'armes à feu et de cannabis. Tout un programme. Ikuhara pousse l'exercice d'équilibriste à son maximum, en mélangeant tous les genres, toutes les influences ; et le miracle opère, car ça tient.
Je ne m'attendais pas non plus à ce que la série passe si rapidement du stade sous-entendu homosexuels au stade carrément gay.
Cette scène post-générique m'a presque pris par surprise. Je m'y attendais un peu lorsque j'ai vu Kazuki s'endormir ainsi lascif. Mais well. Je pensais pas que. Si vite. En tout cas, ça montre que je ne me suis pas trompé dans mes paris. Et gagner, même si ce n'est qu'une petite manche, face à Ikuhara, c'est toujours une immense victoire ; surtout en cours de diffusion.
Quant à nos policiers :
Je me demandais pourquoi la loutre depuis le début. Traditionnellement, j'ai découvert qu'il s'agissait d'un symbole de vie. Je trouve que c'est cohérent ; après, il ne faut pas aller trop vite en besogne. Surtout que les tambours sont connus pour être l'instrument des cérémonies de purification. Le vocabulaire colle assez à l'univers d'Ikuhara, mais je ne sais pas si c'est pour autant comme cela qu'il convient d'interpréter le rôle des policiers.
Par ailleurs, je pense que les policiers sont pris également dans une relation asymétrique. Le générique du début me le fait penser en tout cas.
Je me demande encore comment va se faire le lien avec Sara-chan qu'ils ont adoptée, surtout qu'elle est plus ou moins censée "aider" les arrestations.
Quelques remarques éparses :
Le destin n'a pas encore été nommé vraiment (ce qui est presque inquiétant en fait) mais il infuse ces deux premiers épisodes. Je trouve aussi que les personnages ont beaucoup trop de "capacité à agir". Enfin, quand je dis "trop", c'est qu'ils semblent en avoir davantage que d'ordinaire. Je ne sais pas encore si c'est une bonne chose.
Je soupçonne l'opening d'être un véritable nid à spoils. On avait déjà toutes les relations à sens unique de l'anime sous les yeux.
Les "assiettes" (dish) de l'espoir ont forcément un lien avec Sara-chan. Peut-être le même fonctionnement que les roses (noires) dans Utena ?
Kazuki agit selon les indications de Sara-chan comme Ringo dans Mawaru suit les indications de son carnet. Je ne sais pas si le parallèle peut aller plus loin, mais il y a peut-être une constante à relever dans l'oeuvre d'Ikuhara à propos d'une croyance selon laquelle on peut (et on doit) aménager sa réalité par rapport à son destin de sorte qu'il se réalise.
Le fait que Kazu et Toi se tiennent la main durant toute une partie de l'épisode me semble bien plus important qu'un simple "gage" ou qu'une simple "règle" d'un parc d'attraction. D'ailleurs, Kazu insiste sur l'importance de Toi, il dit qu'il a "besoin de lui". Je sens venir le triangle amoureux à des kilomètres à la ronde. Par contre, je ne sais absolument pas comment ça va pouvoir s'organiser entre Kazu et Toi qui sont déjà amoureux (ou sérieusement atteints on va dire ; mais chez Ikuhara, c'est la même chose) de leurs frères respectifs.
Plein de trucs à faire avec les noms des personnages.
- Tooi signifie "lointain"
- Le nom de son frère, Chikai, signifie "proche", notamment dans le sens "intime"
- Mabu désigne l'amant d'une femme mariée
Bref, je sais l'importance de l'onomastique chez Ikuhara, mais je peine encore un peu à comprendre certaines choses. Certains ont vu que Kazuki s'écrivait avec le kanji qui signifie "rare" et qui est commun aux dishes de l'espoir. Je n'ai pas été très convaincu par les liens avancés.
Le pistolet dans la boîte me fait penser que ça va finir par très mal tourner.
J'étais assez étonné de voir que c'était encore Kazuki qui était la victime du Sarazanmai. Je pensais qu'il y aurait une rotation et que les trois premiers épisodes seraient chacun dédiés à un personnage. Je me suis visiblement trompé. En tout cas, le prochain épisode sera vraisemblablement autour du "baiser".
Certains ont remarqué que la robe que portait le chat était aux couleurs du drapeau trans. Je trouve ça possible (on n'oublie pas le magnifique arc-en-ciel en début d'épisode) même si c'est pour moi tiré par les cheveux. Mais Ikuhara est capable de sortir quelque chose de tiré par les cheveux à ce point.
Aussi, ce n'est qu'une proposition, mais je pense que le frère de Kazuki est malade. Il ne peut vraisemblablement pas se lever (son père l'accompagne) et cela justifierait l'attention maladive que Kazuki lui porte. Sans compter que le schéma serait alors très proche du schéma de Mawaru.
Comme d'habitude, il va falloir que je revoie plusieurs fois l'épisode pour être sûr d'avoir porté assez d'attention à tous les détails qui le nécessitent.
Oui, l'attitude de Kazuki est double. Il fait très attention à son frère, mais ne veut pas que celui-ci le sache. Cela me mène à envisager ces deux possibilités :
Soit Kazuki a quelque chose à se reprocher par rapport à l'état (la maladie ?) d'Haruko et il veut le maintenir caché, comme il veut maintenir caché le fait qu'il se travestit ou qu'il a volé (et mutilé) le chat. Ce pourrait être logique, car cela pourrait très bien être une révélation finale d'un Leak.
Soit Kazuki ne veut pas inquiéter son frère en montrant une certaine forme de détachement par rapport à sa condition.
Pour les policiers, je te rassure, je pense que c'est flou pour tout le monde. Les séquences avec le tambour sont différentes entre le premier et le deuxième épisode, et je ne sais pas bien comment l'interpréter.
De même, je ne saisis pas encore bien le pourquoi de la danse. L'aspect chorégraphique, on a l'habitude, mais rarement jusqu'à ce point. La vie est comme un théâtre, certes ; mais ensuite ? Surtout que c'est Fujii (https://www.sakugabooru.com/post/show/75522) qui a animé la séquence. Ils sont donc allés chercher un des seuls animateurs capables de réaliser ce travail. Le fait qu'il ait animé seul cette séquence de plus d'une minute est d'autant plus impressionnante. Est-ce que la danse fait partie d'un rituel ? C'est l'explication la plus raisonnable que j'aie trouvée. Surtout que la danse ressemble à un mélange étrange entre des mouvements d'art martial et de la vogue.
Par ailleurs, je ne sais pas s'il convient d'interpréter les abeilles. Franchement, ça peut être un simple ressort comique comme les aime Kaneko Shingo, mais ça peut être aussi quelque chose de plus significatif. Mes recherches à ce sujet n'ont rien donné pour le moment. On sait par expérience que les épisodes réalisés par Kaneko Shingo sont généralement des épisodes très drôles, mais aussi qu'ils sèment des indices particulièrement importants pour la compréhension générale. Ici, son style n'est d'ailleurs pas aussi shoujoesque que d'ordinaire ; mais on a quand même quelques rougissements, cet air d'épisode filler, et ce faux-couple.
Ikuhara est en effet complètement désinhibé. C'est presque un miracle que la série réussisse à se faire diffuser en l'état. Le coup de génie d'Ikuhara, c'est d'avoir confié l'épisode à Kaneko Shingo et d'avoir mélangé la comédie la plus enfantine et ridicule (la gaffe d'Enta, le running-gag du kappa qui tombe, le travestissement, le faux-couple, même le coup de la litière) aux sujets les plus graves avec un enchaînement dans les tons qui les rend indissociables.
L'idée du chat qui mange le sachet d'herbe était particulièrement brillante.
Mais les policiers seront bien les méchants nan? On est d'accord?
Pas sûr. Dans le manga qui leur est dédié, ce sont deux jeunes hommes un peu perdus qui se retrouvent tout à coup parents d'une petite fille qu'ils trouvent par terre, posée dans une assiette (dish) et qu'ils vont nommer Sara.
Franchement, ça ne m'étonnerait pas que ce soit Sara-chan la méchante plus que les policiers, voire le prince kappa, étant donné qu'il distribue des "dishes" comme le "dish" que les policiers ont reçu.
Pour les Taiko, je suis pas certaine qu'il faille interpréter quelque chose, pendant la séquence de transformation en Kappa, on a droit à du shamisen aussi. Peut être un "hommage" aux instruments traditionnels japonais.
Par expérience, il faut interpréter. S'il y a un truc qu'il faut interpréter chez Ikuhara, c'est le stock footage. C'est trop présent pour être gratuit. De toute manière, y'a assez peu de choses gratuites chez Ikuhara.
Puis Ikuhara, il s'en fout des hommages. S'il y a un hommage, c'est un hommage à un de ses maîtres. Pas à un instrument de musique.
Du coup, j'ai réfléchi à deux ou trois choses. Voici donc des compléments à mes réponses ci-dessus. c:
Mais les policiers seront bien les méchants nan? On est d'accord?
En dehors du manga :
Ils n'ont pas spécifiquement un rôle de méchant, en fait. Dans cette histoire, y'a personne qui est vraiment "gentil".
Mabu et Reo "protègent" la population, certes avec des méthodes peu orthodoxes, mais ils écartent quand même des personnes sacrément atteintes.
Pour ce qui est de nos trois héros, Kazuki est un jeune garçon qui a complètement perdu le contrôle sur sa vie et qui est complètement fucked up ; Tooi est un dealer qui n'hésite pas à forcer des voitures ou à menacer un homme de mort pour le faire parler ; Enta est un hyper jaloux possessif un brin stalkeur qui vole un baiser à son meilleur ami (et je suis sûr que ça va pas s'arrêter là, car il va essayer de virer Tooi par tous les moyens).
Bref, y'a strictement personne qui est clean dans cette affaire. Je ne parle même pas du Prince des Kappa qui est complètement louche.
Pour les Taiko, je suis pas certaine qu'il faille interpréter quelque chose, pendant la séquence de transformation en Kappa, on a droit à du shamisen aussi. Peut être un "hommage" aux instruments traditionnels japonais.
Après quelques recherches d'ailleurs, les mouvements de danse peuvent être rapprochés des Bon Odori, ces danses à l'origines dédiées aux esprits défunts. Il y a peut-être aussi un lien à faire avec le Segaki, ce rituel qui consiste à nourrir des esprits ; et la nourriture serait les gens arrêtés par les policiers, offerts en sacrifice.
Ce n'est qu'une hypothèse, mais c'est très ikuniesque. Sacrifice humain, tout ça.
(https://i.imgur.com/KtBwV65.jpg)
En ce qui concerne les policiers et Sara-chan.
Dans le premier épisode, à la toute fin, après le générique, quand les policiers pointent le mec tordu (au chats), ils invoquent une porte et apparemment il y a le choix entre la convoitise et l'amour. Pour le moment, on a eu que la convoitise.
Le lien avec Sara-chan que l'on remarque c'est le choix des boîtes (rapport au mec tordu nu carton sur la tête) et des chats (rapport au mec tordu qui collecte des poils de chats) dans son horoscope du bonheur ce qui prouve bien qu'elle a un lien avec les deux policiers.
Je me réveille peut être hein.
En tous cas, nos trois kappas sont vu comme des gêneurs par les policiers.
Et je ne comprends pas la phrase: "seuls les gens liés par la convoitise ont un avenir" du coup ^^'
En ce qui concerne les policiers et Sara-chan.
Dans le premier épisode, à la toute fin, après le générique, quand les policiers pointent le mec tordu (au chats), ils invoquent une porte et apparemment il y a le choix entre la convoitise et l'amour. Pour le moment, on a eu que la convoitise.
Le lien avec Sara-chan que l'on remarque c'est le choix des boîtes (rapport au mec tordu nu carton sur la tête) et des chats (rapport au mec tordu qui collecte des poils de chats) dans son horoscope du bonheur ce qui prouve bien qu'elle a un lien avec les deux policiers.
Je me réveille peut être hein.
En tous cas, nos trois kappas sont vu comme des gêneurs par les policiers.
Et je ne comprends pas la phrase: "seuls les gens liés par la convoitise ont un avenir" du coup ^^'
Les histoires de convoitise etc. sont visiblement des petits soucis de traduction. En vrai, la série oppose désir et amour. Les policiers condamnent le désir (on est proche des juges de Yurikuma Arashi).
Pour la porte, c'est très flou encore. Y'a beaucoup de discussions à ce sujet, et rien de très concluant.
Sara est un produit des dishes de l'espoir, elle est forcément liée aux désirs. En fait, l'anime est probablement une façon métaphorique d'illustrer le caractère illusoire du désir dans la recherche du véritable amour (ou un truc dans le genre).
Episode 3 :
Comme prévu, on reprend là où l'on s'était arrêté la semaine dernière. C'est assez marrant, d'ailleurs. D'un côté le caractère épisodique de la série est extrêmement marqué, mais tout se fait dans la même continuité narrative.
Ceci dit, j'ai vraiment adoré cet épisode, qui est certainement mon favori depuis le début de la série. Ikuhara excelle en deux choses : le symbolisme et la représentation des sentiments. Franchement, j'ai été servi cette fois-ci, un véritable bonheur. Les courts moments de rêverie, sur le mode du quiproquo et de l'humour, sont très intelligents dans leur réactualisation mi-parodique mi-sérieuse des clichés du genre.
D'ailleurs, à propos de ces différentes scènes :
Tooi, lorsqu'il trouve Enta qui s'est fait passer à tabac, remarque que Kazuki et lui sont "comme des frères". Si ce n'est pas un énorme indice sur le côté ambigu des relations fraternelles dans l'anime, je ne sais pas ce que c'est.
Enta est aussi un personnage de rêveur. J'adore toujours ce genre de personnages chez Ikuhara, même s'ils sont généralement les plus mal lotis. J'espère vraiment qu'il aura une jolie fin. Allez, j'ose rêver qu'il finit avec Kazuki. Même s'il n'y a aucune chance. *plore*
Kazuki surtout semble tout ignorer des sentiments qu'Enta entretient à son égard, alors que tout est extrêmement évident. Il est vraiment dans la posture de l'hétéro convaincu qui préfère tout imaginer plutôt que l'idée que son meilleur ami est amoureux de lui. Ce qui est assez drôle, puisqu'on lisait partout sur Internet que Kazuki était le gay one. Au contraire, Enta qui est très pris dans le stéréotype du petit garçon hétéro (ses réactions très impulsives, son côté héros de nekketsu ou tout simplement le fait qu'il joue au foot) gagne énormément en tant que personnage avec ce côté très fleur bleue. On a d'ailleurs un début de rapport de chevalier servant à son prince (sa princesse ?), qui serait très ikunien.
C'est aussi le premier épisode où Kazuki n'a plus un rôle principal, puisque c'est vraiment Enta qui a la vedette. Je m'attendais à ce qu'il soit au cœur de cet épisode, mais je ne m'attendais pas à ce que tout le reste disparaisse, ou presque.
C'est donc Enta qui exécute le sarazanmai. J'ai été moins convaincu par la voix chantée au doublage, qui manquait un petit quelque chose en solo. Pour le reste, on poursuit sur la métaphore anale et je suis de plus en plus convaincu que les jets d'eau sont à interpréter comme des éjaculations. Toujours dans la finesse, notre Ikuhara.
On gagne aussi quelques indices par rapport à l'ensemble de la série :
Les policiers ne travaillent pas à leur compte, mais pour un "empire". Bref, une organisation très secrète et très méchante, qui veut récolter le désir. Pour moi, le ou les individus qui sont derrière cette organisation sont des kappas. En effet, Sara a été offerte aux policiers avec un "dish" de l'espoir, ce qui signifie qu'il y a un kappa derrière. Or, les kappas se nourrissent du désir extrait. Reste à savoir si le kappa en question est Sara, est le prince, ou est un personnage que nous ne connaissons pas encore.
Nous avons aussi la confirmation qu'Haruko ne peut pas marcher. J'avais donc bien deviné. Reste à savoir si c'est pour cela que Kazuki ne rit plus. Puisqu'Enta n'a pas fait le lien, je ne pense pas que ce soit un état récent d'Haruko qui ait poussé Kazuki à changer. Mais il est possible qu'Enta ignore une des dernières nouvelles concernant l'état de santé d'Haruko.
Comme d'habitude, je repasserai sur le sujet lorsque j'aurai revu l'épisode une fois ou deux, et lorsque j'aurai eu le temps de déchiffrer un peu les crédits de l'épisode (sauf si je vois que l'information arrive rapidement quelque part sur le web pour les non-japonisants...).
Episode 4 :
Un épisode un (tout) petit peu plus faible techniquement que les trois précédents. Encore une fois, c'est Lapin Track qui a géré l'épisode ; le prochain devrait être le premier épisode dont MAPPA va s'occuper.
Mais pour autant, cet épisode n'était pas moins excellent. Un style très marqué, et pour cause : l'épisode est co-réalisé par Takeuchi Nobuyuki, une des figures phares de SHAFT, qui a importé et cultivé au sein du studio le style Ikuhara (il a été directeur de l'animation sur Utena, notamment en charge du générique). Mais c'est aussi la première fois que l'on voit apparaître le monsieur aussi directement dans un épisode. On avait presque oublié qu'il était réalisateur en chef de la série.
On voit aussi arriver à la réalisation d'épisode l'animateur Takano Yayoi, dont l'engagement sur la série durant ces quatre premiers épisodes est hallucinantes. Il était animateur principal (avec Mayu Gushigen) sur les épisodes 1, 2 et 4 ; et directeur de l'animation pour ces trois épisodes également. Difficile cependant pour l'heure de détacher exactement son style de celui de Takeuchi Nobuyuki. J'espère qu'il aura le droit plus tard à un épisode réalisé seul pour qu'il se mette davantage en avant.
Et je dois ajouter que le storyboard était brillant.
Ceci étant dit, revenons au cours de l'intrigue. Cet épisode était très attendu, car c'était le premier épisode dédié à Toi. Et je n'ai pas été déçu. Il donne un énorme coup de pied dans tout ce que la série avait tissé en trois épisodes. Je commençais à trouver que tout cela était trop simple, trop direct ; me voici servi. C'est assez fou de voir comment en quelques épisodes les personnages se révèlent, changent du tout au tout. C'est certainement la première série d'Ikuhara à mettre autant en avant les changements des personnages.
Je pense que Kazuki est en train de tomber amoureux de Toi ; et que c'est plus ou moins réciproque. Toi était beaucoup trop mignon lorsqu'il a rougi quand Kazuki-Sara lui a demandé de lui rendre un service.
Ceci dit, je n'ose même pas imaginer ce que cette situation va faire faire à Enta. J'ai tellement peur qu'il devienne "méchant". Il va le devenir, je le sais. C'est évident. Mais je ne veux pas voir la réalité en face pour l'instant.
J'ai été très surpris par le fait que Kazuki déclare détester son petit frère. Est-ce que c'est parce qu'il le considère comme un poids ? Une charge ou une contrainte ? Ou est-il dans le déni ?
Je me doutais un peu du passé de Toi ; mais ce n'est certainement pas ce qui était le plus important dans cet épisode. Le plus important, c'est à quel point on voit les différents personnages complètement déraper. Si on avait des doutes, maintenant ce sont des certitudes : aucun personnage dans cette série n'est vraiment sain d'esprit. Ils sont tous en train de se foutre en l'air sans s'en rendre compte. Je suis captivé mais je freine de toutes mes forces, comme l'âne qui refuse d'avancer. Trop d'empathie.
Encore une fois, il faut que je regarde de nouveau l'épisode. Curieux de voir aussi comment MAPPA va gérer l'épisode de la semaine prochaine. Surtout que j'étais persuadé que c'était Takeuchi Nobuyuki qui allait faire la transition... mais je me suis vraisemblablement trompé. Il reste du côté Lapin Track. Je me demande donc quel va être le staff principal du côté de MAPPA.
Remarques supplémentaires, nous y voici !
D'abord, une petite remarque sur le premier épisode, et plus précisément sur la scène d'introduction :
Lors de la première scène (https://www.sakugabooru.com/post/show/74946), Kazuki est en train de courir. Il possède son miçanga, qu'il jette ensuite. Je pensais après l'épisode 3 que cette scène était une prolepse, qui laissait envisager une réconciliation entre Kazuki et Enta. Mais après avoir regardé de nouveau la séquence attentivement, il me semble qu'il s'agit plutôt d'une analepse.
En effet, durant une seconde, on voit courir derrière lui des chaussures vertes et violettes, qui sont celles d'Haruka. En conséquence, la scène doit se passer avant l'accident d'Haruka et renforce la thèse d'une responsabilité de Kazuki vis à vis de l'état actuel de son frère.
Revenons maintenant à des considérations sur le dernier épisode.
Le storyboard/layout, comme je le signalais déjà dans mon message original, est particulièrement brillant et riche. Mais hier soir, je n'avais pas encore pris la peine d'expliciter les quelques indices importants qui semblent s'y cacher.
D'abord, on en apprend davantage sur la nature de la relation entre Toi et son grand frère, Chikai. Toi est dans une logique de reproduction, mais il ne s'en rend pas compte. Aussi, Chikai prend le visage de Toi enfant violemment dans sa main (séquence (https://www.sakugabooru.com/post/show/76754)) comme Toi avec Keppi un peu plus tard (image (https://i.imgur.com/HfNMgRq.png)).
Il était d'ailleurs très intelligent et élégant de la part de Takeuchi Nobuyuki de faire figurer ces (https://i.imgur.com/yEtU83y.jpg) ombres (https://i.imgur.com/iULUY9e.jpg) monstrueuses (https://i.imgur.com/qAfB6FG.jpg) lors de la sortie nocturne de Toi.
L'épisode est également très, très insistant au sujet d'une sucette rose (https://i.imgur.com/5mzEvY6.png). D'abord disposée à côté de la photo de feu les parents de Toi, puis à plusieurs autres endroits. On sait que c'est maintenant Chikai qui la possède. Est-ce un cadeau ? Un souvenir ? La représentation d'un désir ?
Ou quelque chose de beaucoup plus grave ; la sucette garde un potentiel symbolique sexuel assez fort. Evidemment, ce n'est qu'une hypothèse, et elle reste à prendre avec beaucoup de précaution. Néanmoins, on trouve quelques exemples dans le shoujo des années 1970-1980 (qui reste une des inspirations majeures d'Ikuhara) dans lesquels la relation sexuelle est sous-entendue par un objet.
Je reste assez persuadé en tout cas, mais Ikuhara m'a aussi peut-être très mal habitué, qu'il y a quelque chose d'incestueux dans cette relation entre Toi et Chikai. De toute manière, Ikuhara n'a jamais été capable de figurer une relation fraternelle qui ne soit pas (violemment) teintée d'inceste.
Le parallèle entre Toi et Kazuki est plus fort que jamais, Enta est véritablement mis à l'écart. On retrouve d'ailleurs la même tendance à la bizarrerie corporelle (https://i.imgur.com/HjIdL65.gif). Je dirais bien que c'est le signe de sa jalousie, mais cela pourrait aussi bien être une manière de le dire à part ou de montrer comme il veut se faire remarquer de Kazuki.
D'ailleurs, à propos de la relation entre Enta et Kazuki :
Après réflexion, il est possible que Kazuki ait connaissance des sentiments d'Enta. Sa réaction après le baiser est certes d'une très grande rationalité comme je le soulignais dans mon message précédent, mais il est possible également que ce soit là le signe d'une absence de surprise. Bref, difficile de trancher entre les deux hypothèses à ce stade.
Si nous partons du principe que cette hypothèse est meilleure que celle dont je faisais état la semaine passée, cela signifierait autre chose par rapport à Haruka :
Enta est extrêmement présent auprès d'Haruka. À la fin de l'épisode 3, c'est lui qui pousse son fauteuil, et qui discute avec lui. De même, c'est Enta qui prévoit de l'accompagner au fansign de Sara. Bref ! C'est Enta qui joue le rôle du grand frère auprès d'Haruka, là où Kazuki cherche à s'en éloigner le plus possible.
Considère-t-il qu'Haruka lui vole son meilleur ami ? Qu'il le force à faire des choses qu'il ne veut pas faire ? Pourtant Kazuki ne semble pas dérangé à l'idée de se travestir, au contraire : il le fait même dans un but assez égoïste.
Je devrais avoir le temps ce week-end de revoir tranquillement les quatre épisodes sortis une ou deux fois. J'espère pouvoir en tirer quelques remarques supplémentaires.
Episode 5 :
Un épisode bien mené, qui aurait sans doute été très bon dans une autre série, mais qui paraît un peu fade, surtout après l'épisode excessivement stylisé de la semaine précédente. Fade, et trop rapide. Nous n'avons pas encore le staff complet, mais comme je le disais la semaine passée, il est quasiment certain que c'est MAPPA qui est derrière cet épisode.
Quant à l'épisode en lui-même, on en apprend effectivement davantage sur Kazuki. J'ai été surpris également par la révélation sur son passé, j'avoue que je ne m'attendais absolument pas à ce genre de retournement. Cependant, j'avoue ma satisfaction d'avoir correctement deviné ce que représentait la première scène de l'anime. :3
Pour Sara :
On savait déjà que c'était une kappa. C'est très probablement la princesse kappa qui va avec le prince kappa. Ce qui est étonnant, c'est de la voir se dédoubler lors de son émission de télévision, à moins qu'il ne s'agisse de son double kappa qui l'a remplace lors de son apparition publique.
La mission échoue en effet. Pas très étonnant en fait, mais je pensais qu'on devrait attendre encore quelques épisodes pour voir cet échec. J'imagine qu'Ikuhara est assez pressé par le temps. Mine de rien, onze épisodes, c'est peu.
Et à ce propos :
Les policiers posent à chaque fois la question "est-ce de l'amour ou du désir ?". Et à chaque fois, la réponse est "du désir". Je pense qu'il va y avoir un moment où la réponse sera "de l'amour". Et si ce moment arrive effectivement, je suis très curieux de voir ce que ça va engendrer.
J'ai beaucoup apprécié la réaction de Kazuki, qui est étonnamment clairvoyante, en fait. Il sait qu'il est pris dans une logique égoïste, qui blesse ceux qui sont autour de lui. Et pourtant il ne parvient pas à être heureux. Je n'ai pas du tout apprécié le choix de masquer ses yeux durant cette scène, mais j'ai énormément apprécié le jeu avec le mouchoir. Et j'aimerais saluer le travail remarquable du doubleur.
Cependant, l'idée géniale de cette scène reste l'attitude de Keppi, qui fait tranquillement bouillir l'eau sur son ventre pour son thé. Tout en sachant qu'il existe en japonais l'expression 臍で茶を沸かす (heso de cha wo wakasu) qui se traduit littéralement par "faire bouillir du thé sur son nombril" et veut dire "être plié de rire". Jamais trop de cynisme dans cette série.
Pour moi les parents de Kazuki ne vont pas avoir de réaction particulière. Ils n'ont jamais eu un rôle de premier plan, et c'est déjà exceptionnel qu'ils existent ; chez Ikuhara, généralement il n'y en a tout simplement pas. Donc je ne pense pas que nous aurons droit à une explication particulière par rapport à l'évolution de leurs rapports. Tout va passer par la relation entre Kazuki et Haruka. D'autant plus que jusqu'à nouvel ordre, Kazuki, Enta et Toi sont "coincés" dans leur forme alternative. Les explications devront attendre.
Par rapport aux policiers enfin :
L'échec de Kazuki permet aux policiers d'arriver enfin dans la série en tant que personnages, avec la réaction de Reo.
Comme d'habitude, j'essaie de revenir plus tard pour ajouter quelques petits détails ici et là.
Je précise simplement que les pages de sponsor ont servi au staff à glisser quelques images de making off (https://twitter.com/Yuyucow/status/1126523741209538563).
Episode 6 :
C'était un drôle d'épisode.
D'abord, parce que j'ai ri ; vraiment ri. Les transformations diverses de Keppi, sur le mode du cartoon, sont exceptionnellement réussies. On retrouve pour ainsi dire le même fonctionnement qu'à l'épisode trois : beaucoup de comédie, mais beaucoup de drame aussi, comme si les deux curseurs ne pouvaient aller que de pair.
Aux commandes de l'épisode, on trouve Shibata Katsunori, qui est un fidèle d'Ikuhara. À ce titre, on retrouve beaucoup de traits esthétiques ikuharaesques, et notamment la bordure d'écran avec les fleurs de concombre. Tout cela fait beaucoup penser à Utena. Plus généralement, cet épisode est finalement plus proche d'Utena que de ses deux productions plus récentes, Mawaru Penguindrum et Yurikuma Arashi... ce qui est étonnant, étant donné que Shibata n'a rejoint Ikuhara que pour Mawaru.
On note que la production de cet épisode a probablement été très chaotique, et que par miracle, on n'en voit absolument rien. Nous avons en effet huit directeurs de l'animation ; c'est énorme.
Une des hypothèses, c'est que la production de l'épisode a été répartie entre Lapin Track et MAPPA.
L'autre hypothèse, c'est le fait que l'épisode soit quasiment exclusivement porté par des personnages transformés en kappa, ce qui est très inhabituel. Les animateurs ont l'habitude des humains, et il ne faut pas oublier que les animateurs japonais n'ont pas une formation à l'européenne, qui prépare mieux (merci Disney) à ce genre de défis. Donc il est possible que les dessins aient eu besoin de beaucoup de corrections au niveau du character design à cause de cette particularité de l'épisode.
Mais finalement, l'important étant que la qualité de l'épisode n'en ait absolument pas souffert.
Passons au contenu de l'épisode en lui-même. Deux choses très importantes à propos de cet épisode.
D'abord, il marque un véritable changement pour Kazuki, qui sort de la logique dépressive des cinq premiers épisodes, comme le montre très bien le titre de ce sixième épisode. C'est aussi le moment où il prend enfin conscience de l'importance des autres pour lui. Cependant, j'avoue que je ne pensais pas que cela arriverait maintenant ; je pensais que ce serait l'enjeu global de la série, et que ce serait quelque chose qui ne serait résolu que dans les deux ou trois derniers épisodes.
La deuxième chose importante, c'est ce que l'on apprend sur le contexte général, et l'affrontement entre les kappas et les loutres. J'ai appris au cours de recherches récentes que dans le folklore japonais, les loutres sont effectivement les ennemis jurés des kappas. Ce qui est cependant étonnant, c'est que la série veut à tout prix nous faire considérer que les méchants sont les loutres.
Une observation à ce sujet :
Or, les loutres, après s'être emparées de l'énergie du désir des kappas, sont devenues des humains. En somme, Keppi se bat contre les humains. C'est extrêmement paradoxal comme situation, puisque pour ce faire, il utilise justement des humains. L'homme est un loup pour l'homme, comme on dit.
De plus, le rôle de Keppi est plus que jamais sujet à interrogations. En effet, dans cet épisode, il est autant l'adjuvant que la figure démoniaque et tentatrice. Cette duplicité, qui existait certes depuis le début entre son cynisme notable et ses apparitions sur fond rouge (on sait ce que cela veut dire pour Ikuhara), explose vraiment dans cet épisode. Mais ce n'est pas pour autant que nous avons des réponses.
La proposition de Keppi à Kazuki est étrange, très étrange.
D'une part, Kazuki est un des trois soldats de Keppi. Pourtant, il lui propose tout simplement de se sacrifier pour son frère, alors que cela semble aller à l'encontre de tous ses intérêts.
De plus, dans la mise en scène, Keppi est d'abord celui qui accule Kazuki au bord du gouffre, très littéralement, puis il devient celui qui l'y attire.
Enfin, nous n'avons jamais vu le pouvoir de transformation de Keppi s'appliquer à autre chose que lui-même. Il sait très bien à quoi sert cette installation, et comment il convient de l'utiliser pour parvenir à ses fins. Tout comme il a le pouvoir de la transformer selon ses besoins. Bref, son attitude au sein de ce qui est censé être "l'antre de l'ennemi" est plus qu'étrange.
Nous remarquons aussi que, pour la première fois, il n'y a pas eu de fuites de désirs dans cet épisode. Les trois personnages principaux utilisent chacun leur objet précédemment caché dans leur boîte à désir : d'abord Toi avec son revolver, ensuite Enta avec son miçanga, enfin Kazuki qui récupère son déguisement. D'ailleurs, à ce titre, ce sixième épisode est très proche du premier épisode, dans lequel Kazuki se bat pour Haruka, et pour récupérer son déguisement. C'est exactement la même chose dans cet épisode-ci. Cela explique de ce fait pourquoi, maintenant que la supercherie a été découverte à l'épisode précédent, Kazuki veut se saisir de cette nouvelle chance, de cette occasion répétée, pour réparer ses erreurs.
Une petite remarque un peu random sur Sara :
Je viens de remarquer que l'espèce de disque que Sara porte sur la tête, et que Kazuki récupère avec Haruka lorsqu'il le sauve, est très, très semblable au dessus de la tête des kappas.
Sur Reo et Mabu :
On sait désormais, même si l'on s'en doutait depuis le générique, que Reo et Mabu étaient dans une relation dissymétrique. L'un veut a priori sauver l'autre, qui l'a sauvé et a probablement, par là, perdu son shirikodama, qui lui aurait été retiré par l'ombre maléfique en forme de kappa qui sort de la poitrine du souverain. Est-ce Keppi ? Je ne saurais le dire, mais cela reste une possibilité à garder en tête.
Dans l'épisode, on apprend que Mabu est une "poupée dépourvue d'émotions". Cela renforce la thèse du kappa qui lui aurait retiré son shirikodama, et cela expliquerait aussi la présence du cœur mécanique.
Petite déception sinon. On a eu l’ascenseur, mais pas le plan légendaire qui va avec. Ikuhara va-t-il nous faire languir encore longtemps ? Je veux mon plan avec les ombres et tout. >-<
Mais nous avons cependant été servis avec un passage qui fait furieusement référence à Mawaru dans cet épisode :
Le broyeur d'enfants, qui manque de broyer Haruka pour en extraire son amour, est un des thèmes de Mawaru. Plus exactement, c'est un broyeur destiné aux enfants qui n'ont pas été désirés par leurs parents.
Est-ce là le retour de la parentalité en forme dans Sarazanmai ? Certainement. La question de la parentalité n'avait fait qu'un petit coucou avec la révélation sur la véritable mère de Kazuki, mais il y a fort à parier que l'histoire va s'intéresser d'un peu plus près à ces relations.
On remarque par ailleurs que :
Les policiers disent n'avoir que faire de l'amour : seul le désir les intéresse. Mais alors, pourquoi l'extraire ?
Et enfin, nous avons eu une petite interview d'Ikuhara qui possède un passage important, que je traduis ici :
Les gens ont souvent l'habitude d'utiliser le mot "désir" de manière négative, mais il est facile d'utiliser "amour" de manière positive. Mais on pourrait aussi comprendre l'amour comme le désir de contrôler quelqu'un. Les deux termes ne sont pas opposés, je pense qu'ils sont de même nature. J'espère que vous prêterez attention à ce à quoi les désirs et les "connexions" des personnages vont mener et à quel mot est le plus approprié pour les décrire dans la deuxième moitié de l'anime.
Episode 7 :
Et une nouvelle élève est en cours de formation à l'école Ikuhara. Hashimoto Noriko, qui a fait ses armes sur Aikatsu en faisant un petit passage chez Shinbo & co, était déjà co-réalisatrice de l'épisode de la semaine passée. Cette fois-ci, elle officie seule. Bref, nous sommes totalement dans les habituels passages de bâton que privilégie Ikuhara dans la production de ses animes.
On retient un style de comédie assez proche de celui de Shibata Katsunori, avec quelques influences shaftiennes (une petite ombre monstrueuse qui traîne par là), ainsi qu'un goût assez prononcé pour le hors-champ et les sous-entendus érotiques un peu beaucoup rigolos. On note aussi le nom d'emprunt de l'auteur du storyboard de cette semaine : Ryuunosuke Yoshiyuki, qui semble être un mélange entre le nom de deux auteurs japonais, Junnosuke Yoshiyuki et Ryuunosuke Akutagawa (dont l'oeuvre la plus célèbre est un roman satyrique et symbolique nommé... Kappa). J'essaie depuis plusieurs semaines maintenant de mettre la main sur cette oeuvre. Je ne désespère pas ; et je ne manquerai pas d'en faire un petit commentaire ici si j'arrive enfin à la lire.
Mais si cet épisode est absolument marquant, c'est parce qu'il constitue un tournant fondamental dans la série.
D'abord, le premier changement s'articule autour de Mabu et Reo. Nos soupçons sont donc totalement confirmés et on en profite pour voir resurgir, de manière quasiment identique, la forme de malédiction de demi-vie qui faisait le fil rouge de Mawaru. Décidément, Ikuhara signe et re-signe : il a une dent sérieuse contre la maladie et les hôpitaux, en dehors de toute "stratégie de survie".
Le spectateur ne comprend pas encore tout à fait qui sont véritablement Mabu et Reo, mais on a la confirmation définitive de la dissymétrie de leur relation. Ce que disait Ikuhara à propos de la limite ténue entre amour et désir s'illustre d'ailleurs très bien dans ce que l'on apprend. On note qu'il en profite pour ajouter à l'équation un peu de science-fiction très actuelle sur le transhumanisme et ses enjeux éthiques. Comme si ce dont traitait Sarazanmai n'était pas suffisamment complexe comme cela. Surtout, cet enjeu nouveau entre bien en résonance avec le vocabulaire usuel d'Ikuhara, sur les différences entre le corps et la conscience, etc. ; et la méfiance générale à l'égard du corps, de ses faiblesses et de ses penchants.
Typiquement, car Mabu n'est qu'une marionnette sans âme. Reo est à la fois responsable de son état, pire que la mort, et la victime de ce subterfuge. Le moment de la non-reconnaissance de Mabu par Reo est un moment déchirant, qui fait écho à plusieurs autres relations dans l'anime : Kazuki qui veut aimer son frère même s'il ne l'est pas vraiment ; ou Toi qui montre un intérêt pour Kazuki-Sara, puis pour Kazuki lui-même.
Pour la première fois, on voit apparaître les loutres, et je dois avouer que j'adore leur design. Ces plans avec zoom progressif étaient absolument géniaux. Mais la scène finale, qui met en avant la présence de "l'Obscurité", est assez problématique.
En effet, il est assez clair, à la forme des yeux, qu'il s'agit du Kappa maléfique que nous avions vu dans l'épisode précédent, et qui apparaît également lors des séquences de danse des policiers en arrière-plan. Mais ce Kappa maléfique est gardé "prisonnier" (?) par les loutres, qui ont exactement les mêmes yeux rouges. À mon avis, tout ceci n'est qu'une gigantesque entourloupe.
Par ailleurs, le nombre de jeux de mots plus ou moins subtils est faramineux dans l'anime depuis le début. Mais l'un d'eux a retenu très largement mon attention, d'autant plus dans cet épisode où il est sans cesse mis en valeur :
Il y a une correspondance entre le mot "loutre" et le mot "mensonge" en japonais. Coïncidence ? Certainement pas. Les loutres sont donc des menteuses. Est-ce parce qu'elles manipulent Reo et Mabu ? Sûrement. Mais on pourrait aussi imaginer que les loutres sont des kappas maléfiques. Ce n'est qu'une piste, mais je trouve une certaine ressemblance entre le design des loutres et des mini-zombies qui volent.
Par ailleurs, concernant Mabu :
Les gâteaux qu'il cuit au début de l'épisode sont des gâteaux qu'il prépare dans le manga, et qu'il "oblige" Reo à manger. Cependant, il persiste toujours le doute dans l'épisode. Est-ce que la personne à laquelle il tient est Reo ou Sara ?
Cependant, même si les policiers ont un rôle central dans l'épisode (ils en font l'ouverture et la clôture), il y a selon moi des éléments encore plus importants pour l'intrigue et la compréhension générale de la série. Et notamment parce que les relations respectives des personnages changent du tout au tout. En effet, l'épisode précédent laissait prévoir un certain statut-quo, en tout cas un retour au calme et à la normale ; et ce retour a effectivement lieu. C'était presque étonnant, d'ailleurs. On sait par expérience que chez Ikuhara, l'expression "le calme avant la tempête" prend tout son sens. Et ça n'a pas manqué.
L'attitude de Kazuki est assez étrange depuis plusieurs épisodes. Plus j'y pense, plus je suis absolument convaincu qu'il essaie de séduire Toi. Ce n'est pas simplement une bonne âme qui veut "sauver" Toi, ou qui en a "besoin" pour obtenir des dishes de l'espoir. Aussi, lorsque Kazuki dit dans l'épisode deux qu'il a "besoin de Toi", on comprend maintenant qu'il attend de Toi quelque chose de plus que sa collaboration servile dans ses entreprises. Certes, Kazuki a eu l'habitude d'utiliser Toi, mais Toi a chaque fois daigné se prêter au jeu, quand bien même il n'en tirait aucun bénéfice.
Dans l'épisode, cette attention particulière portée à Toi est sans cesse signalée par de petits détails de mise en scène :
Lorsque Toi commente le ton "familier" ou "trop amical" de Kazuki lorsqu'il l'invite à les rejoindre pour jouer au foot.
Lorsque Kazuki insiste pour qu'il soit intégré au groupe et cherche l'approbation d'Enta, non pas par égard pour les sentiments de son "meilleur ami" mais pour tenter de convaincre Toi d'accepter.
Lorsque Toi passe son coup de téléphone à son frère, Kazuki cesse de travailler et attend son retour en fixant le haut des marches.
Et inversement, Enta montre sans cesse des signes de réticence, dont le plus évident est sans doute ce jeu de scène avec la croquette. Il chiffonne un premier papier avec violence alors qu'il discute "amicalement" avec Toi de Kazuki, puis Toi est obligé de lui arracher de force la croquette qu'Enta fait pourtant mine de lui offrir. Il était difficile d'être plus explicite sur l'état actuel des relations entre les deux garçons à propos de Kazuki : c'est une véritable course à la conquête amoureuse qui s'orchestre entre les deux garçons pour les beaux yeux de Kazuki.
Enta qui continue de son côté à cultiver cet amour à sens unique, et terriblement malsain. J'ai mal à mon Enta. Ikuhara, pourquoi déchires-tu mon petit cœur sensible ?
Sa réaction face à l'intégration de Toi est extrêmement symbolique. Il aurait tout fait dans l'épisode précédent encore pour préserver cette image du "Golden Duo", et tous les souvenirs qui vont avec ; et cette fois-ci, car ils ont été "salis" (au sens propre) par l'apparition de Toi, les souvenirs sont bons à mettre à la décharge. Bref, amour obsessionnel, nous y voici. Enta est la Ringo de Sarazanmai.
Autre détail très, très étonnant : le changement soudain dans la personnalité de Keppi. Celle-là, je ne l'avais pas du tout vue venir. Et ce n'est pas comme si l'épisode expliquait grand-chose. Il est juste souligné à plusieurs reprises la négligence dont fait maintenant preuve Keppi, qui laisse sans surveillance son quartier général et (pire encore !) ses concombres.
Et donc, à propos de ça, quelques théories et idées (pas si) farfelues :
Je me demande si Sara n'est pas un garçon. En fait, ça ne m'étonnerait même pas. J'y réfléchis depuis plusieurs épisodes, car tout comme Kazuki s'est travesti, il ne serait pas incohérent, d'un point de vue strictement stylistique, d'avoir une princesse travestie. D'autant plus que le sexe de Sara est désigné par les policiers dans le manga spinoff... et que ces pauvres bougres n'ont pas l'air d'y connaître grand-chose. Ils auraient été sans mal capables de se tromper.
À cela, j'ajoute donc l'idée potentielle d'une tromperie particulière dont Keppi serait l'objet. Pour rappel, dans l'épisode précédent, on apprend que Reo a découvert l'existence de Keppi, et qu'il cherche à le retrouver. Or, sur le principe, il est le père adoptif de Sara. C'est tout de même une drôle de coïncidence que le Prince et la Princesse se retrouvent ensemble, d'un coup, subitement, sans aucune explication (sinon des fleurs de concombre qui fleurissent). Bref, selon moi c'est un très joli piège dans lequel Keppi est tombé. On ajoute à cela le dialogue du début d'épisode, lorsque Reo demande à Mabu de garder le silence sur ce qu'il a fait la veille.
Enfin, la série fait une telle fixation sur le caractère trompeur des apparences qu'il est difficile de passer à côté du message. Dans cet épisode, c'est surtout au niveau de la distinction entre grenouille et kappa que cela se fait :
- Keppi se méprend sur les mots prononcés par Enta et comprend "grenouille", alors que ça n'avait rien à voir.
- Keppi et Sara collent des étiquettes (ah ! la signalétique ; j'aime terriblement cet aspect métalinguistique chez Ikuhara) respectivement sur un kappa et une grenouille pour les différencier.
- Kazuki porte un t-shirt (rose, because he's gay) sur lequel est inscrit "grenouille"... mais où est dessiné un kappa. D'autant plus que Kazuki se transforme en kappa et non en grenouille.
Je vois aussi bien venir une sorte d'histoire d'amour ridiculement tragique entre Keppi et Sara. Sara qui devait piéger Keppi et qui finalement tombe réellement amoureuse (amoureux ?) de lui. Mais union impossible, et caetera.
Je poursuis dans ma lancée avec, une fois n'est pas coutume, un petit focus mode. C'est de l'ordre du détail, mais ça montre surtout à quel point la série est incroyablement bien pensée : Kazuki, pour la première fois depuis le début de la série, porte des rayures... sachant que tous les membres de sa famille en portent.
Pour finir, quelques remarques en vrac :
Le métro est l'antre des méchants. On aime. Plus généralement, il semble y avoir quelque chose avec les profondeurs.
La grenouille sur laquelle Keppi et Sara posent une étiquette apparaît sur une plaque d’égout.
L'eau semble être la métaphore du désir... dans laquelle les personnages se noient. Cela ajoute à l'idée des kappas comme créatures tentatrices, façon sirènes homériques, tel que je l'avançais à propos de l'épisode précédent et du rôle ambigu de Keppi.
On se souvient que Toi possédait dans sa chambre les mêmes affiches de foot qu'Enta. La concurrence sera rude.
Enfin, la nature du zombie de la semaine m'a particulièrement interpellé cette fois-ci. Je veux dire, plus encore que les fois précédentes. Le choix de l'objet est extrêmement révélateur, vu tout ce qu'il représente au sein de la série. Mais surtout, l'apparition de ce zombie ajoute une polysémie pour le moins malsaine à l'objet, et donc au symbole.
En effet, ce sont les ballons (de foot) qui sont choisis. Mais ils sont choisis pour illustrer le désir d'un sado-maso qui ne rêve que d'être frappé. On ajoute à ça l'assimilation entre le ballon de foot et la boule qu'il garde dans la bouche, ainsi que tout simplement le rapprochement avec les testicules, dont la présence ostentatoire chaque semaine est certes un gros coup de culot, mais sûrement pas gratuite. On veut en tout cas nous faire comprendre à tout prix qu'il y a quelque chose de sexuel au Sarazanmai, et le ballon semble donc le centre de l'intrigue.
En effet, le ballon est ce qui permet de se connecter aux autres (faire la passe), ce qui connecte effectivement les trois personnages principaux (que l'on sait grands amateurs de football), ce qui est assimilé au désir (sexuel) et à la souffrance. Bref, symboliquement, c'est un grand coup de génie de la part d'Ikuhara.
C'est tout pour cette fois-ci. Je vous laisse avec cette image de Toi (https://i.imgur.com/zZMmStI.png). Parce que waw this is SwEeT ! (https://twitter.com/nctsvideos/status/1009238513236217858)
Episode 8 :
Bon. Je pleure. Ikuhara. Pourquoi ? Pourquoi fais-tu ça ? Pourquoi est-ce que je le savais, aussi ?
Bref, résumé de l'épisode : suddently it gets really dark.
Un épisode essentiel pour l'intrigue, absolument suffocant sur la fin, mais qui n'est pas, et c'est normal, l'un des plus subtils ou intéressants depuis le début de la série. C'est impeccablement mis en scène, mais il y avait une volonté d'efficacité dans l'épisode qui s'explique par son attache particulière au sein du mouvement général du scénario.
Je suis presque tenté de ne rien dire cette semaine.
Quelques détails cependant sur Enta :
On avait vu depuis plusieurs épisodes déjà les tendances suicidaires, ou qui tiennent au moins de l'abnégation destructive, d'Enta. Ce qui est toujours très drôle, c'est comme Ikuhara se plait à dérouler ces jeux de miroirs, d'échos, etc. dans sa série.
Ironie tragique :
Commençons seulement avec le titre de l'épisode. On pourrait d'abord croire qu'il désigne uniquement Enta, mais à l'évidence il fait référence aussi à Toi, qui semble définitivement s'éloigner de Kazuki. On se doute que ce ne sera pas le cas très longtemps, surtout maintenant que toute l'ironie tragique qui se cache derrière le personnage d'Enta est révélée.
En effet, le miçanga de Kazuki lui a été donné par Toi, et c'est ce qu'Enta conservait dans sa boîte. En somme, son souhait le plus cher était de conserver ce qui faisait de Kazuki son meilleur ami, ou la personne dont il était amoureux pour le dire de manière plus pragmatique, mais en choisissant le miçanga, c'est surtout la relation entre Kazuki et Toi qu'il a souhaité. Nous somme donc au moment où le système se retourne contre les personnages. La bonne vieille machinerie ikuharienne qui se révèle être le vrai méchant de la série.
Enta devenait un obstacle à la relation entre Kazuki et Toi, et c'est aussi à cause de lui que Toi quitte la ville. En faisant le voeu que Kazuki redevienne le joueur de foot qu'il était, à travers le miçanga, il a souhaité la réapparition de la relation entre Toi et Kazuki, et donc par là sa propre mort. Enta s'est tout simplement condamné lui-même, en dehors de son sacrifice. Il était destiné à se sacrifié dès lors qu'il a souhaité ce destin pour Kazuki, avec Toi ; et ce sans le savoir, évidemment. Energie tragique à son paroxysme, s'il vous plaît.
Quelques notes stylistiques sur cet épisode et ce qu'il met en avant dans la logique d'Ikuhara :
D'abord, c'est le grand retour du "Suddently it gets really dark". Moment très connu, sinon emblématique de toutes les séries d'Ikuhara, c'est le moment où les plans sont plongées dans des tons noirs et rouges, où l'on ne distingue parfois plus qu'à peine les visages... et où les choses commencent vraiment à devenir sérieuses.
Ce moment signifie donc que nous passons vraiment dans la seconde partie de la série à partir de cet épisode, et que les cartes vont être rebattues. En somme, ceux que nous considérions comme les méchants ne vont peut-être pas le rester, ou du moins pas de la même manière.
Mais c'est aussi l'épisode où l'on voit apparaître un autre schéma que je désespérais totalement de voir dans la série :
Dans Ikuhara, la base de l'intrigue amoureuse est toujours le fait que les personnages se sont connus avant, et l'ont plus ou moins oublié. C'est totalement ce qui arrive à Kazuki, qui a oublié son passé : entre sa mère biologique et Toi. Bref, amour destiné, etc. Vous saurez tirer les ficelles aisément.
Beaucoup de détails dans la mise en scène, mais je ne vais pas m'étendre là-dessus (sauf requête) : dans la plupart des cas, c'est assez explicite.
Je vais simplement mettre en lumière un détail que j'ai beaucoup, beaucoup apprécié :
La disparition d'une des ombres dans le générique de fin, et d'un des trois oiseaux sur le lampadaire.
Bref. Très hâte d'être à la semaine prochaine. Il reste encore trois épisodes. Ou il ne reste plus que trois épisodes, je ne sais pas trop. J'hésite entre regretter qu'il n'y en ait pas davantage et avoir envie de cesser très vite de souffrir.