Ichinose-ke no Taizai
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Auteur : Taizan 5
Magazine : Weekly Shônen Jump
Statut : En cours depuis novembre 2022
Résumé :
Tsubasa Ichinose se réveille un jour dans un chambre d’hôpital entouré de sa famille. Que lui est-il arrivé ? Il ne s'en souvient pas, il ne se souvient d'ailleurs plus de qui il était. Au grand désespoir du reste de sa famille, puisqu'ils ont eux aussi tous perdu la mémoire.
Mais c'est pas un malheureux accident de voiture qui va arrêter les Ichinose, n'est-ce pas ? Cette famille sûrement soudée et probablement sans grande histoire va réussir à retourner à leur quotidien parfaitement banal et sans histoire, pas vrai ?
Avis :
Premier arrivé de la nouvelle fournée de séries du WSJ et pas des moindres. Taizan 5 n'est peut-être pas le pseudonyme le plus connu mais peut-être que Takopii no Genzai, Takopi's original sin, un court manga qui a fait le buzz il y a quelque mois. Il s'agît donc d'un nouveau transfuge du Jump +, cette version numérisée du Jump qui publie Kaiju n°8 ou Spy x Family, et celle où Tatsuki Fujimoto à fait ses armes.
Et par contre sur un registre très différent, Takopii était un drame sombre et triste sur... euh des choses très sombres et très tristes ? Je sais pas, je vais avoir du mal à cacher que j'ai pas vraiment beaucoup aimé Takopii en général, j'ai trouvé que c'était une histoire misérabiliste et racoleuse qui avait finalement assez une vision assez romantisée de la violence de son personnage principal, mais avec quand même des moments réellement forts et un propos au final assez juste. Après c'est très court (deux tomes) et tout le monde à trouver ça bien, donc hésitez pas aller jeter un oeil.
Je sais vous vous dites que c'est pas le sujet mais en fait c'est un peu le sujet vu que le manga a débuté avec partout placardé "PAR TAIZAN 5, L'AUTEUR DE TAKOPII !!!§§!§!!", y'a vraiment une volonté de battre le fer tant qu'il est chaud et pourquoi pas. Le titre est similaire et le registre aussi, parce que si le résumé vous à laissé penser que c'était une comédie un peu absurde, prenez le temps de vous poser un peu : Taizan 5 ne veut vous pas du bien. Seulement deux chapitres et on a déjà la promesse qu'on ne va pas passer un très bon moment les semaines à venir. Mais pas dans le mauvais sens du terme, puisque là où Takopii jouait assez agressivement sur le pathos (le personnage mignon innocent face à un dure réalité, la fille esseulée et son chien) pour l'instant Ichonose-ke no Taizai se content d'être assez passivement anxiogène la plupart du temps et de se lâcher surtout sur le fin de chapitres. On ne peut que espérer que le rythme va encore plus ralentir maintenant que la situation du personnage principal est on ne peut plus claire, le format court de Takopii permettait un peu d'autorisé à ce qu'il se passe des dingueries à rythme effréné mais là on est dans l'hebdomadaire et c'est mieux garder des cartouche en réserve pour plus tard et de laisser le malaise s'installer encore plus avant de chercher à taper plus fort ou tout ça risque d'être rapidement soit écœurant soit lassant.
Mais a priori, l'auteur est un petit malin et a mis en place cette histoire de chambre. Parce qu'il font rien comme tout le monde les Ichinose, ils ont chacun leur chambre individuelle à eux qui représente leur part sombre, on connait déjà le personnage principal reste les 5 autres (seulement 6 chambres ? Dans un manga qui a les péchés cardinaux dans le titre ? Tiens, tiens tiens) Du coup y'a surement de quoi tenir la distance. Personnellement, ce qui n’impressionne surtout, n'oubliez pas que vous l'avez lu ici en premier, c'est le sens du détail dans le dessin des décors, les pièces en désordre et les angles bizarres déformé. On peut vite passer à côté parce que c'est pas si tape-à-l’œil. D'autant plus que, hebdo oblige, le design est beaucoup plus simple que dans Takopii mais c'est pas grand chose à côté du foisonnement de détails de certaines pages. Mais c'est difficile de s'étonner encore quand le niveau de prouesse technique du Jump est hors norme depuis un moment.
Mais affaire à suivre. Là c'est le moment où je suis supposé faire une blague sur la manière j'espère que ça devienne un manga de baston l'année prochaine mais j'ai peur qu'on me prenne au sérieux, alors peut-être que c'est bon préciser pour ceux que ça intéresse que ce manga sera probablement bagarre-free pour les allergiques des supers pouvoirs et des épée magique.
Chapitre 3 :
Ca commence à devenir croustillant.
Du coup ça va me permettre d'essayer de repartir sur la boucle du shônen, vu que même Deluxe m'a dit qu'il était intrigué par la raison pour laquelle je voulais absolument parler de certains manga en tant que shônen, mais j'ai pas été assez clair la dernière fois.
Jusque là au final, on aurait pu avoir juste un drame familial/social mais dans les pages du Jump, soit un format fleuve de ce que l'auteur avait déjà fait juste avant. Mais là ça vient de changer:
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Ca, je reconnais, je l'ai déjà vu plus d'une fois.
Quand je dis que je pense que ce qu'on peut appeler un shônen qui reprends des structures, les modifient et le ré-interprète, je parle de ça. Là on a pas de bagarre, de démons, pas de sport ou quoi que ce soit, mais l'histoire va quand même se construire autours du monstre intérieur. Cette scène-là est classique de chez classique, le personnage qui perd contrôle de lui-même et se fait envahir par "quelqu'un d'autre" tout le monde connait.
Le chambre devient le monde intérieur et le souvenir oublié le monstre qui y habite, exactement comme Ichigo doit affronter son hollow dans Bleach. Cette manière de structurer des récits est typique du shônen et pour moi, ça vient du modèle de publication qui n'a pas vraiment de fin certaine.
C'est facile de prendre à partit ce genre de récit, genre là on pourrait se moquer du fait que cette maison à 6 chambres est débile et n'a pas de sens, que la "deuxième personnalité" est un poncif éculé mais on peut aussi le réinvestir, et c'est exactement ce qui se passe dans ce chapitre exactement, sur cette page dans cette case. Et peut-être qu'au final ça va devenir nul dans 4 semaine, ou que ça va plaire à personne et s'arrêter, ou l'auteur va finir l'hôpital et arrêter de publier comme Ruri Dragon. Personne ne sait, même pas Taizan 5 lui-même. Et ça, je trouve ça vraiment passionnant.
Très bon chapitre en tout cas. Et quel dessin toujours, le gars dessine des effluves de lait périmé comme si c'était la vague d'Hokusai, c'est incroyable d'être à ce point dédié à la saleté. J'aime bien aussi que maintenant qu'on aperçu qui était Tsubasa Ichinose, la dernière case du chapitre est un plan très et cadré de sa chambre sans aucune déformation.
Chapitre 3.
(https://i.imgflip.com/40ykiu.jpg?a463416)
Ouaip la ça commence.
J'attend de voir la suite, mais ça plait, c'est sale.
A voir maintenant le rapport aux 7 péchés. Surtout je suis curieux de voir les autres personnages. Et je me pose la question sur le fait qu'il ait été toujours bully ou pas vu le shift qu'il a à la fin du chapitre, mais qui n'est pas non plus si surprenant. Je le voyais mal le pardonner, on est sur glauque quand même.