Si je suis geek, moi ?
Pour moi le terme geek peut avoir beaucoup de sens différents, donc il n'a finalement aucune signification. Par habitude je l'utilise pour désigner les fous d'informatique (les matheux dont parlait LordFay), et comme je ne place pas dans cette catégorie, je ne me considère pas comme un geek.
Le terme qui me caractériserait le mieux est peut-être celui d'otaku, mais là encore il faut nuancer : l'otaku est censé être celui qui matérialise sa passion dans des mangas, des DVDs, des goods à ne plus savoir qu'en faire, des posters qui cachent le papier peint, des cosplays faits avec amour... Moi je n'ai rien de tout ça. Je n'aime pas dépenser dans les bibelots en plastique et je préfère collectionner les Pokémon plutôt que les tankôbon (ça prend moins de place et d'argent ^^).
Du coup, que suis-je ? "un amateur de BD (spécialité manga), de dessin animés (spécialité japanime) et de jeux vidéos (généraliste, même si je joue principalement aux licences que j'apprécie)". Ça fait un peu long, mais au moins c'est précis.
Voilà un exemple, que tu connais peut-être mais qui illustre la façon dont l'emploi des mots pour catégoriser les personnes est hasardeux.
Depuis 5 ans la mode est de scinder la communauté des joueurs de jeux vidéos en deux catégories : les Gamers et les Casuals. Les premiers sont censés être des joueurs confirmés de longue date, qui consomment régulièrement du jeu vidéo et connaissent l'actualité de l'industrie. Les casuals sont littéralement des joueurs occasionnels, qui ne jouent que très peu et ne suivent pas du tout le buisness autour de ça.
Ça aurait pu en rester là, mais ces définitions ont été tournées et retournées à tel point que tout le monde confond tout. Aujourd'hui le joueur casual est catégorisé comme un noob, un pigeon, et il est associé à la mère de famille qui joue à des jeux de sport ou au papi qui joue à des jeux de réflexion. Les gamers sont alors tous les jeunes (hommes) entre 15 et 35 ans qui jouent à ce qui est violent. Les casuals sont stigmatisés et discriminés par les gamers, qui ne supportent pas que des nouveaux venus s'immiscent dans un marché dont ils se croyaient maîtres.
Seulement un rapide approfondissement prouverait que la frontière entre les deux types de joueurs est mince, et que ceux qui se prennent pour des experts du jeu vidéo juste parce qu'ils ont joué une fois à GTA ou à CoD sont en réalité des parfaits débutants.
Cela n'empêche pas les firmes vidéoludiques de jouer sur cette opposition artificielle en adaptant leur communication pour telle ou telle catégorie. Sans que personne ne sache finalement ce qu'elle signifie précisément.
C'est pour cela que je n'aime pas employer des termes comme "geek" à tord et à travers, ça embrouille les gens et ça fait le jeu du marketing idiot.