Auteur Sujet: Débats  (Lu 692961 fois)

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Pitucho

Re : Débats
« Réponse #2310 le: 07 mai 2016, 07:54:25 »
Je rebondis (oui, comme un ballon) sur le "coût" des condamnations en France par la CJUE (pour la non-transposition des directives en tout cas).
Voici un tableau datant de 2014 donnant quelques données intéressantes là-dessus (http://www.touteleurope.eu/actualite/transposition-des-directives-le-palmares-des-etats-membres.html). Si nous étions mauvais élève auparavant, ça c'est beaucoup amélioré! Nous sommes sous la barre des 1% de directive non-transposée (dans la moyenne environ donc), sachant que seuls 5 Etats on en 2015 eu un taux supérieur à 1% de non-transposition.
Par contre là ou de l'argent est jeté par la fenêtre, c'est au niveau du parlement européen par exemple : 200 millions d'euros de dépensés car les députés font tous les mois le trajet bruxelles-strasbourg afin d'assister à la séance plénière... Déjà que le salaire des 751 eurodéputés est de 6000 euros/mois, soit 55M l'année pour l'ensemble, là c'est 4 fois plus qui est utilisé... Pour rien.
(et la meilleure dans l'histoire, c'est que pour modifier ça il faut toucher aux traités... Et devinez quel pays s'y oppose farouchement? La France!)
Ce qui est navrant c'est la gestion du budget : alors que l'Europe a déclaré se diriger avec une économie plus verte et compétitive, seul 1,5% du budget est consacré à la recherche ( 3% était prévu, mais ça n'a pas vraiment marché).
Voilà, je ne pense pas que la CJUE avec ses astreintes provoque un coût si dérangeant que ça pour l'économie française : nous avons énormément d'avantages à rester dans l'Europe. Par contre, des grosses erreurs ont été commises, certes. je citerai par exemple EURATOM même si c'est "vieux" (on était censé se coordonner car les ressources nucléaires auraient été difficiles à se procurer, pari raté) ou la suppression des quotas laitier (dévastateur en tout cas chez nous).

Sinon, je suis le seul à être inquiété par les avancés du cartel de l'Opep? Car sérieux, ça me foutrait les boules que le prix à la pompe double cet hiver. En plus la croissance  venait justement de reprendre grâce à cette hausse du pouvoir d'achat... étrangement, cela a été nettement plus efficace que les 45 milliards du pacte de responsabilité qui ont été gentiment reversés en dividendes... Mais je dis sans doute des bêtises, comme le soutient notre cher président la croissance on l'aura en augmentant la concurrence, la compétitivité (et les licenciements, mais c'est un autre débat).

Et je réceptionne la passe  :)
Oui, c'est sûr la France est meilleur élève que par le passé. Je tenais juste à souligner que ça reste quand même bête de perdre des sommes non négligeables à cause de ça. Je salus bienvenue ta précision.

On peut voir le capitalisme sous l'angle du rapport de force, mais je ne suis pas certain qu'une société où l’État décide à ta place de ce qui est le mieux pour toi constitue un meilleur garant de la liberté individuelle.

Ça sent trop le totalitarisme en effet. On te dit ce que tu dois faire, ce qu'il faut penser ...
 Des libertés? Oui mais conditionnelles. C'était le cas en URSS. Libre oui mais l'utilisation de la liberté ne doit pas être contre la communauté donc la liberté individuelle, on oublie.
 Et pour le vérifier, régime ultra-préventif, on surveille toute la société. D'ailleurs avec toutes les technologies actuelles et à l'avenir, ce sera bien plus facile pour les services de renseignements de nous espionner. Bon, ils le font déjà peut être (imsi-catchers, sacrément utile) alors je fais salut s'ils voient mon message  :P

Oui et puis même ça, c'est complètement faux. Les robots qui remplacent les hommes, c'est vrai dans l'industrie mais très peu ailleurs.

Afloplouf vient de me doubler sur la réponse.

Down

Re : Re : Débats
« Réponse #2311 le: 07 mai 2016, 12:22:26 »
Les thèses de Friot représentent moins une alternative qu'une énième reformulation de l'idéologie marxiste. Une idéologie qui sert de carburant à la révolte - qui est parfois nécessaire - mais qui dont l'Histoire à montré qu'elle ne constituait pas un projet de société viable. Pour garantir aux travailleurs leur émancipation du pouvoir des possédants, il faut nécessairement un État très fort, ce qui dérive généralement assez vite vers des régimes autoritaires et malsains.

Usul nous explique que le progrès technologique va bientôt permettre à l'Homme de s'émanciper du travail. Ce qu'il ne dit pas, c'est que ce progrès technologique a pour origine les investissement colossaux employés par des multinationales capitalistes tels que les GAFA (les géants du Web), qui ont à leur tête des individus qui ont été capables à un moment donné de prendre des risques. Pas sûr que ces risques auraient été pris par des entreprises "multi-possédées" par leurs salariés comme s'il s'agissait d'un syndic de copropriétaires.

On peut voir le capitalisme sous l'angle du rapport de force, mais je ne suis pas certain qu'une société où l’État décide à ta place de ce qui est le mieux pour toi constitue un meilleur garant de la liberté individuelle.

Ce sont des points qu'il aborde en dehors de la vidéo d'Usul qui ne présente qu'une partie de son travail.
Dans le système Friot, l'Etat n'est pas particulièrement fort puisque les caisses versant les salaires sont auto-gérées (indépendamment de l'état), comme l'était la sécu au sortir de la guerre.
Pour ce qui est de l'investissement, il est pris en compte et réalisé par des caisses d'investissement, là encore auto-gérées. La composante essentielle pour prendre des "risques" dans l'investissement c'est 1) avoir l'assurance de sa survie matérielle (salaire à vie) 2) avoir du capital (y'a plus de capital y'a des caisses pour ça).

On a plus d'une fois vu Friot traité de stalinien autoritariste (que ce soit par des gens de droite ou des gens de gauche, genre des antifas), mais je n'ai pas l'impression que ce soit le cas dans son système. Il n'est pas révolutionnaire non plus, le changement ne peut évidemment pas être un pique-nique, il n'y a pas de rêve de grand soir et il sait très bien comme tout le monde que les révolutions ont tendance à mal tourner.
De même il ne se fait pas d'illusion sur le fait qu'une société débarrassée du capitalisme où les travailleurs sont émancipés du rapport salarial n'est pas pour autant magiquement une société apaisée, il restera une forme de violence sociale ou une autre.

En ce sens je trouve son projet concret, plus concret qu'une simple idéologie.

Faustt

Re : Re : Débats
« Réponse #2312 le: 07 mai 2016, 12:36:27 »
Bref, les machines ont déplacé le travail du secteur agricole au secteur industrielle puis du secteur industriel aux services. Et bientôt ils nous remplaceront dans les services. Il nous restera encore les postes créatifs, pour un temps.
Ben écoute, je bosse (en interim :rolleyes:) dans la logistique, c'est un secteur qui est en plein boum depuis longtemps et qui continue de s'étendre. Et je pourrais rajouter l'artisanat, les déménageurs, le professorat, les policiers, les pompiers etc...

90% du travail n'est pas remplaçable par des machines voyons...

Down

Re : Débats
« Réponse #2313 le: 07 mai 2016, 13:02:26 »
Personne n'a sorti le chiffre de 90%.

Simplement il y'a déjà 15% de chômage actuellement, parmi les emplois qui existent y'en a qui servent à rien, et la tendance n'est pas près de s'inverser. Il n'est de toute façon écologiquement pas tenable de continuer à croître et d'augmenter la production. A partir de là il faut soit réduire significativement le temps de travail (mais travailler tous à temps partiel pose des problèmes dans pas mal de métiers) soit cesser de conditionner la survie dans des conditions décentes à l'emploi.

Evilbaffe

Re : Débats
« Réponse #2314 le: 07 mai 2016, 13:07:59 »
Le problème de la logistique, c'est qu'à force de ne pas réussir à te faire embaucher tu risques fort de rejoindre la masse qui préfère se reposer sur les assedics que de rechercher du travail. Parce que la logistique c'est un secteur où l'activité varie fortement par saison, du coup les sociétés se satisfont souvent plus d'intérimaires, et t'es pas spécialement bien payé...

Sinon tout ça me rappelle un très bon épisode de l'Odyssée de Kino à propos d'une société qui n'aurait plus besoin de travailler, où les gens produisent un travail inutile destiné officiellement à prévenir une éventuelle défaillance de la machine mais sur le fond à permettre de continuer à conserver une activité stimulante.

Faustt

Re : Re : Débats
« Réponse #2315 le: 07 mai 2016, 17:03:44 »
Parce que la logistique c'est un secteur où l'activité varie fortement par saison, du coup les sociétés se satisfont souvent plus d'intérimaires, et t'es pas spécialement bien payé...
Je sais bien mais c'est le seul secteur qui me permette de bosser 7-8 mois par an vu que l'industrie c'est mort.

Pitucho

Re : Débats
« Réponse #2316 le: 07 mai 2016, 17:40:40 »
Je me suis un peu penché sur la question de la robotisation.

La première chose à laquelle j'ai toujours pensé est celle de l'absence de conscience d'un robot. Il ne peut prendre des décisions seul, l'homme doit toujours être aux commandes derrière. Après, il y a des programmations qui permettent aux robots de faire telles actions en fonction de la situation donnée. De plus, je n'y connais rien, mais il y a aussi l'intelligence artificiel qui se développe.

En admettant une robotisation de nombreux secteurs de la société, avec des automates, robots autonomes si je ne m'abuse, c'est sûr que ça permettra un licenciement massif de main d'oeuvre et ce sont les patrons des firmes qui seront contents. Après, qui est-ce qui est moins cher, entretien du matériel ou salariés? Je pense plutôt que c'est la première option. Après la délocalisation, on a la robotisation.

Et puis, les nouvelles voitures qui-conduisent-toutes-seules, je ne sais pas pour vous mais j'ai vraiment la frousse de confier ma vie à un engin pareil. Déjà que je doute de l'homme au volant, je doute davantage d'une machine sans conscience. Il est vrai par contre que c'est justement qu'elle n'a pas de conscience qu'elle ne peut pas commettre d'erreurs humaines.

Si des personnes ont des avis là-dessus, je serais ravie d'en lire.

Evilbaffe

Re : Débats
« Réponse #2317 le: 07 mai 2016, 17:49:47 »
Avec les routes qui changent sans arrêt, je sais pas trop si une voiture sans pilote est une idée viable à long terme, parce que faut bien que les données GPS correspondent à tout moment pour que la voiture choisisse son chemin. Mais pour certains réseaux urbains bien délimités, oui peut-être.

StraightDown

Re : Re : Débats
« Réponse #2318 le: 07 mai 2016, 17:56:15 »

La première chose à laquelle j'ai toujours pensé est celle de l'absence de conscience d'un robot. Il ne peut prendre des décisions seul, l'homme doit toujours être aux commandes derrière. Après, il y a des programmations qui permettent aux robots de faire telles actions en fonction de la situation donnée. De plus, je n'y connais rien, mais il y a aussi l'intelligence artificiel qui se développe.

L'IA est capable de prendre des décision seule, à tel point que des pointures de la Silicon Valley boycottent désormais certaines avancées de peur que l'être humain ne parvienne plus à garder le contrôle.
Les robots n'ont peut-être pas de conscience, mais ils parviennent à prendre des décisions seuls et qui n'étaient aucunement prévues.

sarthasiris

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Re : Débats
« Réponse #2319 le: 07 mai 2016, 18:15:53 »
Citer
Et puis, les nouvelles voitures qui-conduisent-toutes-seules, je ne sais pas pour vous mais j'ai vraiment la frousse de confier ma vie à un engin pareil. Déjà que je doute de l'homme au volant, je doute davantage d'une machine sans conscience. Il est vrai par contre que c'est justement qu'elle n'a pas de conscience qu'elle ne peut pas commettre d'erreurs humaines.
Les accidents de la route c'est une des principales causes de mortalité dans le monde, et la première chez les jeunes. Chaque année ça tue environ un million de gens, c'est énorme.

Je préfère ne pas me prononcer sans en savoir plus sur ces fameux engins, mais une chose est certaine: ils seront moins dangereux que les hommes. De nos jours, quelqu'un qui arrive à passer ne serait-ce qu'une intersection sans oublier son angle mort ou son clignotant, c'est limite un mythe.
Il ne faut jamais rien prendre au sérieux.

beber

Re : Débats
« Réponse #2320 le: 07 mai 2016, 18:39:21 »
Bref, les machines ont déplacé le travail du secteur agricole au secteur industrielle puis du secteur industriel aux services. Et bientôt ils nous remplaceront dans les services. Il nous restera encore les postes créatifs, pour un temps.

Pour avoir bossé dans une boite industrielle dans une ancienne vie, je pense que l'humain a encore de beaux jours devant lui... Cela étant la phase un de la robotisation c'est d'avoir délocalisé à tour de bras vers des pays où la main d'oeuvre est payée au lance pierre (donc a peine mieux "payé" qu'une machine). Si on avait l'intelligence d'accepter de payer nos paires de chaussettes 3 € plutôt qu'un euro la pair produite localement, tu ferais sans doute reculer le chômage.

Après si tu raisonne plus long terme, c'est sûr que beaucoup d'activités vont évoluer voir disparaître. Mais d'autres apparaîtront aussi. Puis on va peut-être revenir sur certaines choses, parce quand je vois que c'est bientôt des algorithmes qui vont remplacer les recruteurs, j'ai espoir qu'un jour quelqu'un stoppe le délire.

Alice Devil

Re : Débats
« Réponse #2321 le: 07 mai 2016, 19:01:48 »
Puisqu'on se lance en pleine science fiction (dingue que d'une critique sur le capitalisme et des conditions du travail d'aujourd'hui, on en vient à l'avénement du "tout robot"), je tiens juste à préciser que la voiture qui se conduit tout seul, c'est bien joli, mais ça se pirate. Un GPS est avant tout un ordinateur, et les possibles logiciels qui géreront et piloteront les possibles véhicules de demain seront tout aussi sensible. Donc bon, malgré le taux de mortalité, je préfère largement que les conducteurs gardent un certain contrôle du volant plutôt que de laisser la possibilité à des personnes malveillantes de le faire à leur place.


Et pour revenir plus généralement sur l'idée que la machine va remplacer l'homme dans toutes les activités, si je ne doute absolument du génie de certains programmes, et de la capacité des machines à reproduire des compétences aussi bien physiques, créatrices ou cognitives à un niveau proche voire supérieur à l'humain, il n'empêche que la machine demeure avant tout un produit, avec un cycle de vie qui le condamne à l'obsolescence. Vos vieux ordinateurs par exemple étaient certainement le nec plus ultra à leur date de sortie, mais aujourd'hui, ils sont complètement dépassés, car incapable de s'adapter aux standards d'aujourd'hui malgré toutes les mises à jour possibles. À l'inverse, l'être humain à la capacité même au court de sa propre vie à évoluer très rapidement, et les progrès en robotique ne vont faire qu'accélérer ce processus et le rendre encore plus visible. Je m'étonne toujours de voir les gens réfléchir à la possible montée de la machine tout en la séparant de la question du transhumanisme, alors que les deux sont intimement liés. Après, ça ouvre sur tout un tas d'autres questions éthiques, mais il n'en reste que l'humain a encore de beaux jours devant soi si vous voulez mon avis.



Ah, et PS: les machines à des postes créatifs, ça existe déjà, principalement dans le domaine musical. Il faudra que je retrouve où j'ai lu/vu ça par contre.

Evilbaffe

Re : Débats
« Réponse #2322 le: 07 mai 2016, 19:09:14 »
Petite citation au sujet du projet Google/Fiat pour la voiture autonome :
Citer
Le projet vise notamment à anticiper la demande qui se profile avec le vieillissement de la population aux Etats-Unis. Les Américains de plus de 65 ans sont déjà 40 millions et cette catégorie d’âge croît à un rythme 50 % plus rapide que les autres segments de la population. « Plus de 79 % des seniors vivent dans des banlieues ou des zones rurales qui nécessitent d’avoir une voiture », explique M. Krafcik, ajoutant que 41 % des handicapés américains travaillent et ont donc besoin d’un moyen de transport adéquat.

Isindu

Re : Re : Débats
« Réponse #2323 le: 08 mai 2016, 18:37:23 »
Oh, le retour du débat du revenu à vie.

J'avais déjà fait mon bref commentaire sur la vidéo d'Usul.

La diversité des sources permet d'éviter les attaques ad hominem. Et l'avantage du dossier du Monde Diplomatique que je citais à l'époque, c'est qu'il montre des réalisation concrètes de cette idée. Et en lisant en détail, on remarque que les penseurs de cette idée ne cachent pas qu'il pourrait y avoir un recul de la richesse dans des pays comme la France.

Autrement, des solutions comme le salaire à vie ou le revenu inconditionnel ne peuvent pas être envisagées, ou alors, pour le second, seulement dans sa configuration "de droite" qui consiste à en faire un remplacement de tous les autres minima sociaux et à le laisser insuffisant pour forcer malgré tout le passage par le marché du travail (et donc le chantage à l'emploi).
Ou d'autres parlent simplement d'incitation au lieu de chantage. De toute manière l'idée n'est pas de s'arrêter sur un chiffre, mais sur un mécanisme de redistribution de la création de richesse par le travail. Dans la catégorie des emplois inutiles, il y a bien tous les emplois dans les CAF, ASSEDIC (/ partie indemnisation de Paul), caisses de retraites, etc. Mettre des gens dans des cases, pour au final qu'il y ait des oubliés, des laissés pour compte, des effets de seuil, et un régiment de lutte contre la fraude.


Les thèses de Friot représentent moins une alternative qu'une énième reformulation de l'idéologie marxiste. Une idéologie qui sert de carburant à la révolte - qui est parfois nécessaire - mais qui dont l'Histoire à montré qu'elle ne constituait pas un projet de société viable. Pour garantir aux travailleurs leur émancipation du pouvoir des possédants, il faut nécessairement un État très fort, ce qui dérive généralement assez vite vers des régimes autoritaires et malsains.

La crise économique de 2008 a montré que le modèle financier utilisé n'était pas viable. La conclusion a été de continuer de faire comme avant.

De nombreux économistes ont mis en avant la théorie du ruissellement pour justifier le maintien de la situation où il y a des ultra-riches d'un côté, et d'un autre des ultra-pauvres. Or récemment cette théorie a été démontée scientifiquement par les économistes (désolé pour l'absence de source à ce propos, mais je ne suis pas suffisamment économiste pour n'avoir que des souvenirs issus de médias). Pourtant ça n'a pas l'air d'avoir bouleversé l'organisation du monde.

Il y a quelques semaines, j'alimentais le débat autour de la soi-disante modification profonde de la façon de travailler dans nos pays. Le Monde avait publié un article quelques jour auparavant sur l'absence de corrélation entre la flexibilité du droit du travail et le taux de chômage dans un pays.

Catégoriser tout anticapitaliste comme un simple marxiste, c'est tout de même apposer une étiquette bien facile pour clore un débat. Entre 2016 et 1867 (parution de Le Capital), il y a près de 150 ans d'histoire, et surtout d'évolutions sociales. Si la crise de 2008 a été moins dure que celle de 1929 pour les gens du peuple, alors qu'elle a été plus violente en terme économique, c'est bien à cause ou grâce à l'État fort qui fournit une assurance chômage, maladie, vieillesse, etc.

Usul nous explique que le progrès technologique va bientôt permettre à l'Homme de s'émanciper du travail. Ce qu'il ne dit pas, c'est que ce progrès technologique a pour origine les investissement colossaux employés par des multinationales capitalistes tels que les GAFA (les géants du Web), qui ont à leur tête des individus qui ont été capables à un moment donné de prendre des risques. Pas sûr que ces risques auraient été pris par des entreprises "multi-possédées" par leurs salariés comme s'il s'agissait d'un syndic de copropriétaires.
Le thème de l'utopie est vieux comme Thomas More, mais est loin d'être limité à la fiction, et au XVI° siècle. Si on parle de réalisation, je pense au Phalanstère de Fourier, mais je sais que le sujet est riche. Et de nos jours, on pourrait surement classer Pierre Rabhi parmi les utopistes. Pas sûr qu'on puisse balayer ce thème avec le simple mot-clef GAFA.

En plus à l'époque de la guerre froide, la NASA était plutôt une entreprise étatique. Et on n'a pas fait qu'envoyer des hommes sur la lune avec cette petite entreprise. De même avec la France dans le domaine de l'aéronautique avec le Concorde. Mais est-ce vraiment la peine de faire toute l'histoire des techniques à l'aune des allégeances des inventeurs ?

Par ailleurs, même si les GAFA investissent énormément d'argent, lorsque je vois émerger dans les médias une innovation remarquable, je retiens le plus souvent une petite entreprise indépendante, qui se fait racheter à coup de milliards de dollars. Les risques pris par les GAFA m'ont l'air très maitrisés, et pas vraiment risqués.

Pour ce qui est de l'investissement, il est pris en compte et réalisé par des caisses d'investissement, là encore auto-gérées. La composante essentielle pour prendre des "risques" dans l'investissement c'est 1) avoir l'assurance de sa survie matérielle (salaire à vie) 2) avoir du capital (y'a plus de capital y'a des caisses pour ça).

Une caisse d'investissement public, ça existe depuis Napoléon, et elle s'appelle la caisse des dépôts et consignation. Ça a l'air de marcher plutôt bien depuis le temps. Ce n'est pas juste une lubie d'un certain Friot.

Puisqu'on se lance en pleine science fiction (dingue que d'une critique sur le capitalisme et des conditions du travail d'aujourd'hui, on en vient à l'avénement du "tout robot")
Pas dingue du tout, c'était dans la vidéo support de ce débat, la présentation par Usul de la thèse de Friot.

Et les débats sur la loi travail mettent en avant le fait qu'on ne fait plus de la production, domaine réservé aux machines, et qu'on doit poursuivre l'expansion de notre société de services.


je tiens juste à préciser que la voiture qui se conduit tout seul, c'est bien joli, mais ça se pirate. Un GPS est avant tout un ordinateur, et les possibles logiciels qui géreront et piloteront les possibles véhicules de demain seront tout aussi sensible. Donc bon, malgré le taux de mortalité, je préfère largement que les conducteurs gardent un certain contrôle du volant plutôt que de laisser la possibilité à des personnes malveillantes de le faire à leur place.
Le sujet de la voiture autonome est un sujet comme un autre d'automatisation. Mais si on parle du maitrise du véhicule, regardons ce qui se passe du côté des avions (des pilotes qui ont de moins en moins de choses à faire, et qui savent du coup de moins en moins réagir face à l'imprévu).

Et pour revenir plus généralement sur l'idée que la machine va remplacer l'homme dans toutes les activités, si je ne doute absolument du génie de certains programmes...
L'idée de départ est d'avoir de l'argent.

Et le problème est qu'on a réussi à associer argent et quantité de travail effectuée, Usul abordait ce point avec la situation du gazon tondu, mais ce n'était qu'un pan du sujet. On peut rajouter dans la soupe toutes les réflexions à propos de l'indicateur qu'est le PNB, ou par exemple les situations paradoxales où un bon gros séisme au Japon est un boost pour l'économie, alors qu'en Haïti c'est une catastrophe humanitaire.

N'oublions pas le sujet de départ. Ne nous enfermons pas dans un débat technique sur la possibilité de la pleine farniente.

p.s : Pour relancer le débat sur les violences policières : https://www.youtube.com/watch?v=2aaZ3pDbd9c
(En bref, deux syndicats policiers, dont Alliance, font part des consignes du gouvernement)
« Modifié: 08 mai 2016, 18:53:01 par Isindu »

Afloplouf

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Re : Re : Débats
« Réponse #2324 le: 09 mai 2016, 09:47:21 »
Puisqu'on se lance en pleine science fiction (dingue que d'une critique sur le capitalisme et des conditions du travail d'aujourd'hui, on en vient à l'avénement du "tout robot"), je tiens juste à préciser que la voiture qui se conduit tout seul, c'est bien joli, mais ça se pirate. Un GPS est avant tout un ordinateur, et les possibles logiciels qui géreront et piloteront les possibles véhicules de demain seront tout aussi sensible. Donc bon, malgré le taux de mortalité, je préfère largement que les conducteurs gardent un certain contrôle du volant plutôt que de laisser la possibilité à des personnes malveillantes de le faire à leur place.
Ne prends pas l'avion alors, à part le décollage et dans quelques cas l'atterrissage, ils se pilotent tout seul. C'est justement grâce à ça que le trafic aérien a fortement augmenté ces dernières années et que le nombre d'accidents par passager a diminué.

Oui le pilote automatique a des accidents, certains même qu'un pilote humain aurait pu éviter dans certains cas, mais il en a beaucoup moins au global. Car la machine est stupide donc elle est concentrée sur SA tâche. Elle ne pense à ce qu'il va manger ce soir ou comment s'est passée sa journée. Quand les constructeurs mettront en avant que les pilotes automatiques permettront une baisse d'au moins 70% des accidents (responsable de milliers de mort chaque année en France) en prenant appui sur les statistiques de l'aérien, non seulement il y aura de fortes incitations des assurances ou de l’État mais préparez vous même à ce qu'il soit illégal de conduire sur route publique, ou alors via un permis de conduire bien plus rigoureux qu'aujourd'hui.