Oh, le retour du débat du revenu à vie.
J'avais déjà fait
mon bref commentaire sur la vidéo d'Usul.
La diversité des sources permet d'éviter les attaques
ad hominem. Et l'avantage du
dossier du Monde Diplomatique que je citais à l'époque, c'est qu'il montre des réalisation concrètes de cette idée. Et en lisant en détail, on remarque que les penseurs de cette idée ne cachent pas qu'il pourrait y avoir un recul de la richesse dans des pays comme la France.
Autrement, des solutions comme le salaire à vie ou le revenu inconditionnel ne peuvent pas être envisagées, ou alors, pour le second, seulement dans sa configuration "de droite" qui consiste à en faire un remplacement de tous les autres minima sociaux et à le laisser insuffisant pour forcer malgré tout le passage par le marché du travail (et donc le chantage à l'emploi).
Ou d'autres parlent simplement d'incitation au lieu de chantage. De toute manière l'idée n'est pas de s'arrêter sur un chiffre, mais sur un mécanisme de redistribution de la création de richesse par le travail. Dans la catégorie des emplois inutiles, il y a bien tous les emplois dans les CAF, ASSEDIC (/ partie indemnisation de Paul), caisses de retraites, etc. Mettre des gens dans des cases, pour au final qu'il y ait des oubliés, des laissés pour compte, des effets de seuil, et un régiment de lutte contre la fraude.
Les thèses de Friot représentent moins une alternative qu'une énième reformulation de l'idéologie marxiste. Une idéologie qui sert de carburant à la révolte - qui est parfois nécessaire - mais qui dont l'Histoire à montré qu'elle ne constituait pas un projet de société viable. Pour garantir aux travailleurs leur émancipation du pouvoir des possédants, il faut nécessairement un État très fort, ce qui dérive généralement assez vite vers des régimes autoritaires et malsains.
La crise économique de 2008 a montré que le modèle financier utilisé n'était pas viable. La conclusion a été de continuer de faire comme avant.
De nombreux économistes ont mis en avant la théorie du ruissellement pour justifier le maintien de la situation où il y a des ultra-riches d'un côté, et d'un autre des ultra-pauvres. Or récemment cette théorie a été démontée scientifiquement par les économistes (désolé pour l'absence de source à ce propos, mais je ne suis pas suffisamment économiste pour n'avoir que des souvenirs issus de médias). Pourtant ça n'a pas l'air d'avoir bouleversé l'organisation du monde.
Il y a quelques semaines, j'alimentais le débat autour de la
soi-disante modification profonde de la façon de travailler dans nos pays. Le Monde avait publié un article quelques jour auparavant sur l'
absence de corrélation entre la flexibilité du droit du travail et le taux de chômage dans un pays.
Catégoriser tout anticapitaliste comme un simple marxiste, c'est tout de même apposer une étiquette bien facile pour clore un débat. Entre 2016 et 1867 (parution de
Le Capital), il y a près de 150 ans d'histoire, et surtout d'évolutions sociales. Si la crise de 2008 a été moins dure que celle de 1929 pour les gens du peuple, alors qu'elle a été plus violente en terme économique, c'est bien à cause ou grâce à l'État fort qui fournit une assurance chômage, maladie, vieillesse, etc.
Usul nous explique que le progrès technologique va bientôt permettre à l'Homme de s'émanciper du travail. Ce qu'il ne dit pas, c'est que ce progrès technologique a pour origine les investissement colossaux employés par des multinationales capitalistes tels que les GAFA (les géants du Web), qui ont à leur tête des individus qui ont été capables à un moment donné de prendre des risques. Pas sûr que ces risques auraient été pris par des entreprises "multi-possédées" par leurs salariés comme s'il s'agissait d'un syndic de copropriétaires.
Le thème de l'utopie est vieux comme
Thomas More, mais est loin d'être limité à la fiction, et au XVI° siècle. Si on parle de réalisation, je pense au
Phalanstère de Fourier, mais je sais que le sujet est riche. Et de nos jours, on pourrait surement classer Pierre Rabhi parmi les utopistes. Pas sûr qu'on puisse balayer ce thème avec le simple mot-clef GAFA.
En plus à l'époque de la guerre froide, la NASA était plutôt une entreprise étatique. Et on n'a pas fait qu'envoyer des hommes sur la lune avec cette petite entreprise. De même avec la France dans le domaine de l'aéronautique avec le Concorde. Mais est-ce vraiment la peine de faire toute l'histoire des techniques à l'aune des allégeances des inventeurs ?
Par ailleurs, même si les GAFA investissent énormément d'argent, lorsque je vois émerger dans les médias une innovation remarquable, je retiens le plus souvent une petite entreprise indépendante, qui se fait racheter à coup de milliards de dollars. Les risques pris par les GAFA m'ont l'air très maitrisés, et pas vraiment risqués.
Pour ce qui est de l'investissement, il est pris en compte et réalisé par des caisses d'investissement, là encore auto-gérées. La composante essentielle pour prendre des "risques" dans l'investissement c'est 1) avoir l'assurance de sa survie matérielle (salaire à vie) 2) avoir du capital (y'a plus de capital y'a des caisses pour ça).
Une caisse d'investissement public, ça existe depuis Napoléon, et elle s'appelle la
caisse des dépôts et consignation. Ça a l'air de marcher plutôt bien depuis le temps. Ce n'est pas juste une lubie d'un certain Friot.
Puisqu'on se lance en pleine science fiction (dingue que d'une critique sur le capitalisme et des conditions du travail d'aujourd'hui, on en vient à l'avénement du "tout robot")
Pas dingue du tout, c'était dans la vidéo support de ce débat, la présentation par Usul de la thèse de Friot.
Et les débats sur la loi travail mettent en avant le fait qu'on ne fait plus de la production, domaine réservé aux machines, et qu'on doit poursuivre l'expansion de notre société de services.
je tiens juste à préciser que la voiture qui se conduit tout seul, c'est bien joli, mais ça se pirate. Un GPS est avant tout un ordinateur, et les possibles logiciels qui géreront et piloteront les possibles véhicules de demain seront tout aussi sensible. Donc bon, malgré le taux de mortalité, je préfère largement que les conducteurs gardent un certain contrôle du volant plutôt que de laisser la possibilité à des personnes malveillantes de le faire à leur place.
Le sujet de la voiture autonome est un sujet comme un autre d'automatisation. Mais si on parle du maitrise du véhicule, regardons ce qui se passe du côté des avions (des pilotes qui ont de moins en moins de choses à faire, et qui savent du coup de moins en moins réagir face à l'imprévu).
Et pour revenir plus généralement sur l'idée que la machine va remplacer l'homme dans toutes les activités, si je ne doute absolument du génie de certains programmes...
L'idée de départ est d'avoir de l'argent.
Et le problème est qu'on a réussi à associer argent et quantité de travail effectuée, Usul abordait ce point avec la situation du gazon tondu, mais ce n'était qu'un pan du sujet. On peut rajouter dans la soupe toutes les réflexions à propos de l'indicateur qu'est le PNB, ou par exemple les situations paradoxales où un bon gros séisme au Japon est un boost pour l'économie, alors qu'en Haïti c'est une catastrophe humanitaire.
N'oublions pas le sujet de départ. Ne nous enfermons pas dans un débat technique sur la possibilité de la pleine farniente.
p.s : Pour relancer le débat sur les violences policières :
https://www.youtube.com/watch?v=2aaZ3pDbd9c (En bref, deux syndicats policiers, dont Alliance, font part des consignes du gouvernement)