Pour ma part, j'éviterai de parler de l'homosexualité comme moyen de contraception, et a fortiori de contrôle de la démographie, surtout que le contrôle a posteriori existe toujours dans Shinsekai Yori, le massacre de masse d'enfants non conformes est lui décrit explicitement. En plus, si on est attentif à la scène du couloir au tout début de cet épisode 8,
@Hei, je n'avais pas compris à quel point tu voyais ces éléments comme des pépites de chocolat juste présentes pour l'enrobage, comme si on pouvait mettre cette série dans le même panier que Punchline, Kiznaiver, Divine Gate et autres séries où il ne faut pas chercher plus loin que le bout de son nez, car il n'y a rien derrière les références. Le syndrome Lost. Je trouve tellement que cette série est cohérente, que j'ai du mal à entendre les propos niant, à une telle intensité, la construction de cette série. Cette série fait écho à mes lectures, et pas à mes visionnages d'animes, ce qui explique peut être la difficulté.
À propos du deuxième exemple d'élément dérangeant, le fait de ne pas choisir de personnage définitivement, tu parles bien de Shun ? Ne confonds-tu pas héros et personnage principal ? Shun est le personnage le plus fort, mais pas le personnage principal. Certes, dans les tous premiers épisodes on suit un groupe d'enfants, et il n'est pas très clair que Saki est le narrateur et le personnage principal, mais la série, dans sa longueur, est constante dans le choix de son personnage.
Revenons aux moutons sauteurs. Apparemment la réponse d'Aflo te satisfait à peine, donc je rajoute une couche, car oui, on peut en dire plus que la simple paraphrase du poney. Le premier paragraphe d'Aflo à propos d'Akira, c'est la première scène de la série. Le deuxième paragraphe d'Aflo est intéressant pour expliquer pourquoi l'épisode 8 se passe à la période de l'adolescence des personnages, mais il ne faut pas oublier l'épisode 5, où ils sont encore des enfants, la manipulation n'est pas limitée à l'adolescence. Le troisième paragraphe d'Aflo parle de pirouette, sauf que la manipulation est omniprésente dans cette série, elle ne concerne pas que les orientations sexuelles.
Mais pour la série, l'intérêt va au-delà. L'épisode 7 conclut l'aventure dans les montagnes, les enfants rentrent au village. Et l'épisode 8 fait direct un saut de deux ans. Même s'il y a un préambule du narrateur, cela choque, une ellipse où on voit grandir les héros. Et que voit-on dans les premières scènes ? Tous les adolescents ouvertement en couple homosexuel. Je veux bien que les époques changent, mais le collège et le lycée ne sont pas des lupanars, il y a quelques couples qui se montrent, mais pas tout le monde. Visiblement cela concerne vraiment tout le monde (à l'exception de Mamoru, sur lequel plane le danger de l'élimination), c'est une marque d'intégration. Ce systématisme, tout le monde en même temps, et tous avec des personnes du même sexe, c'est une façon de montrer que les adultes sont toujours là, à manipuler les enfants. C'est le pied de nez au triomphe des enfants de l'épisode précédent, celui où ils avaient retrouvés leurs pouvoirs tout seul.
Saki est beaucoup moins manipulée que les autres. Elle est attirée par Shun, mais surtout elle est gênée de sa relation avec Satoru. Saki se rappelle du poney. Saki voit à quel point tout le monde est manipulé. Saki est extrêmement gênée de participer à ce qui ressemble à une mascarade. Construire des couples homosexuels, dans Shinsekai Yori, c'est d'abord rendre visible la manipulation.
Si on avait eu à ce moment des couples hétérosexuels, le message aurait été bien plus subtil. On aurait pu croire simplement à une société plutôt ouverte, et à des adolescents moins coincés que généralement. Ce passage gênant sert la narration, ce n'est pas juste destiné à bousculer le spectateur et à créer de la hype.