J'aimerais réagir sur certains points que tu as soulevé :
Alors même si on a pas trop pu juger de la crédibilité de l'univers vraiment, tous les bouquins sortis et traitant en détail tout ça me laissent à penser qu'il y a eu du boulot de fait.
Le travail au niveau de la langue Na'vi notamment, même si ce n'est pas parfait et qu'elle n'égale la langue elfique, est quand même à saluer. Après, je n'ai pas trop d'éléments pour juger.
Oui, et là réside un réel problème : il est assez ardu de se prononcer sur la cohérence et la densité d'un univers qu'en 2h40 on a pu qu'entrapercevoir. Les livres et les jeux-vidéos savent mieux rendre compte du travail consacré en amont à l'élaboration de leur univers. C'est sûrement injuste pour Cameron, il faudrait parcourir les livres dédiés à Pandora pour se forger un avis.
Donc au final, on se bâti son propre truc, avec des références plus ou moins inconscientes (grâce à quoi imaginons-nous, si ce n'est par notre propre expérience, culturelle ou de la vie de toute façon).
Entièrement d'accord, mais il faut tâcher d'aller au-delà et de ne pas uniquement reproduire (consciemment ou non) afin que la production engendrée présente un intérêt.
Ce que je reproche à Cameron, c'est de ne rien apporter aux thèmes qu'il développe. À défaut de les enrichir en réflexions nouvelles (ou de les aborder sous un angle différent, je veux dire par là les traiter différemment) il ne fait qu'appliquer des recettes surannées ayant déjà fait leurs preuves. Ce manque d'audace rejoint probablement la quête de rentabilité.
Et s'il avait dû creuser quelque chose, cela n'aurait pas dû être le côté écologique, mais le peuple Na'vi en lui-même.
Les deux, tant qu'à faire :p Trop souvent, la nature est dépeinte comme profondément bienveillante. Or cela n'est pas exactement rendre compte de la réalité, car son rôle n'est pas exclusivement bienfaisant : certaines de ses manifestations peuvent se révéler extrêmement cruelles comme lors de catastrophes naturelles. La nature échappe aux notions de bien et de mal, et de ce fait employer une logique manichéenne peut être à certains égards déplacé.
Et puis je me trompe sûrement, mais j'insiste quand même, c'est plus le thème de l'impérialisme qui est abordé... Avec des répercussions écologiques et pour des motifs économiques et politiques, mais tout ça n'est qu'une conséquence de ce qu'entraine ce thème récurrent de l'Histoire, vieux comme le monde... Donc même si le format hollywoodien et les impératifs budgétaires superposent un calque commercial sur le film, il reste malgré tout une dénonciation des puissances colonisatrices (y compris donc des USA et leur politique au Moyen-Orient, en Amérique Latine, ...).
Entièrement d'accord une nouvelle fois. Il est vrai que l'on perçoit la rage de Cameron à l'égard de l'impérialisme dans sa façon de rejouer l'invasion coloniale.
Enfin voilà, Avatar demeure tout de même un divertissement de haute qualité, une superproduction qui offre de belles perspectives d'évasion. J'ai parfois tendance à forcer le trait lorsque je me lance dans la stigmatisation de certains aspects d'un film qui m'ont déçu, je tiens à préciser que je l'ai tout de même plutôt apprécié ^^ J'ai simplement fondé de trop grands espoirs dans ce qui n'est qu'un film pop corn (et qui s'est dès le départ revendiqué comme tel à travers la publicité, je suis de ton avis)