Le majordome: La vie d'un domestique noir américain, depuis son enfance dans les champs de cotons jusqu'à aujourd'hui. Engagé comme majordome à la maison blanche, il servira pas moins de 7 président, de Eisenhower à Reagan, en passant par Kennedy et Nixon. En parallèle, le combat pour l'égalité des droits des noirs américains se déroule peu à peu, avec ses grands noms et évènements: Martin Luther King, le KKK, les Black Panthers...
En allant voir ce film, je ne pouvais m’empêcher de repenser au film Lincoln sorti cette année, et devant lequel je m'étais prodigieusement fait ch...r, malgré sa réalisation de qualité et son jeu des acteurs magistral. Allais-je me retrouver face au même type de production: un film bon pour les oscars, mais chiant pour le public? Et ce en abordant le même thème.
Eh bien non, curieusement je n'ai pas vu passer les 2 heures que dure le film, alors que finalement il s'agit bien du même type de production. Je ne sais pas ce qu'il y avait de réellement différent cette fois-ci, mais j'ai pu ressentir une énorme empathie pour les différents protagonistes, leurs peurs et leurs aspirations au fil des évènements.
Le film reste assez personnel, ce concentrant davantage sur la vie et les sentiments des différents personnages composant cette famille (surtout 2 d'entre eux), et survolant presque négligemment la description des grands virages historiques. C'est une critique qui ressortait régulièrement parmi les détracteurs du film, mais je pense que de cette manière, on évite d'avoir l'impression de se voir imposée une leçon d'histoire pour quelque chose de plus "intimiste".
Même chose pour le traitement réservé aux différents présidents, qui ont l'air nettement moins prestigieux que dans l'Histoire que tout le monde connait (limite on les présente de manière condescendante). Là encore le parti-pris me semble cohérent, puisqu'à les servir nuits et jours, les domestiques ont probablement vu leurs dirigeants de manière bien plus humaine et faible qu'on ne les présentait alors aux yeux de la majorité et du monde. Comme c'est précisé rapidement, ils entendaient et voyaient bien des choses mais ne devaient jamais évoquer cela avec qui que ce soit, sinon leurs collègues, et encore...
Reste enfin la fin elle aussi relativement critiquée, puisque le film termine avec l'élection d'Obama comme dernier acte de la lutte pour l'égalité entre blancs et noirs. Même si ce n'est pas forcément faux, il est clair que c'est un peu trop facile, et sans doute encore trop frais pour avoir choisi une telle conclusion. Finalement, peut-être l'une des seules fausses notes d'un film que je conseille vivement, dommage qu'elle arrive juste sur la ici.