J'ai vu deux films coup sur coup qui m'ont bien secoué. De l'horreur évidemment. Il en faut pourtant beaucoup pour que des films de ce genre me marquent étant donné que c'est mon genre de prédilection, ET DE LOIN, et que j'ai vu pour ainsi dire les 3/4, si ce n'est plus, des productions existantes. Dans tous les cas, j'ai vu tout ce qu'il fallait voir.
Eden LakeLa réalisation est perfectible, le déroulement de l'histoire est relativement convenu et les acteurs sont juste corrects. Toutefois, il y a un aspect assez dérangeant dans ce film: les bourreaux sont des gamins. Et le côté innocent de certains d'entre eux tranchent totalement avec la cruauté de leurs actes.
Eden Lake c'est un survival, un sous-genre sur-exploité du cinéma d'horreur, dans lequel ceux qui traquent sont des adolescents sociopathes sans repères ni valeurs. A vrai dire, on aurait mis n'importe qui à la place de ces ados et le film n'aurait été qu'un survival parmi d'autres. Distrayant mais dispensable. Mais là, pendant le film, on est sans cesse en train de se dire "Faut les massacrer ces sales gosses!", ce qui, vous en conviendrez, pose un vrai problème de conscience parce que finalement... ce ne sont que des gosses... Et pourtant on a vraiment envie de les voir subir les même supplices que ceux qu'ils font subir à leurs deux pauvres victimes, un gentil couple sans histoire.
Après
Ils, un film français intéressant, Eden Lake passe un cap dans la représentation de la violence infantile. D'ailleurs, la (comme d'habitude ou presque) très bonne critique sur
Dvdrama estime que ce n'est qu'une représentation et que le message est bancal. C'est vrai mais je trouve la critique bien sévère. Le but d'un film d'horreur c'est soit de distraire, soit de déranger, avec un message ou non. Et Eden Lake m'a dérangé malgré ses nombreuses imperfections. A la fin, il est difficile d'exprimer quoique ce soit sur ce qu'on vient de voir. Les mots ne viennent pas, n'osent pas sortir.
MartyrsBon alors là, attention. Ce film est l'exemple même qu'en matière de film d'horreur, les Français sont en train de devenir incontournables, qu'ils prennent des risques là où les américains s'enferment dans les codes du genre et n'osent plus s'en affranchir. Et Martyrs se pose très nettement comme le film d'horreur français le plus audacieux produit à ce jour.
Il a fait pas mal parlé de lui lors de sa sortie car il lui a d'abord été apposé l'interdiction au moins de 18 ans en France (lui interdisant d'être projeté dans les salles =x) avant de n'être finalement interdit qu'aux moins de 16 ans.
Martyrs est terrible. C'est typiquement le genre de film qui, lors de sa projection en salle, fera sortir la moitié des spectateurs avant la fin. Si le premier acte, bien que violent et déjà choquant, reste supportable pour quiconque a le coeur bien accroché, le second acte est d'une cruauté et d'une brutalité EXTREME. Il faut alors bien plus qu'un peu d'expérience dans ce genre de films pour ne pas sentir se sentir nauséeux. Mais là où Martyrs fait fort, c'est qu'il ne se limite pas à une débauche de scènes violentes. Il y a un vrai scénario qui distille les informations de manière intelligente et bien souvent de manière imprévisible. Pendant toute la durée du film, on ne cesse de se poser des questions et les réponses ne sont jamais celles qu'on attend! Des films d'horreur qui surprennent dans leur histoire, ça ne court pas les rues c'est moi qui vous le dis. Et le final en forme de twist ending nous laisse bras ballants.
Pour quiconque aime l'horreur, la vraie, sans compromis, Martyrs s'impose aisément comme un incontournable.
Dvdrama en fait une critique élogieuse.