Au staff:
Umm comme j'avais des hésitations j'ai pris la liberté de poser ça sur "Série" mais bien sûr le choix vous revient de déplacer ça sur un topic que vous jugerez plus approprié.LEAGUE OF LEGENDS: ARCANETrailer officiel que vous auriez peut-être intérêt à écourter...Il y a un peu moins de 10 piges, un musicos du service après-vente de Riot Games inspiré par un personnage de LOL, démarchait un p'tit studio Français de publicité pour donner corps à une idée.
"L'idée" n'a pas tardé à devenir un vidéo-clip officiel faisant la promo' d'un nouveau champion de LOL.
Le succès étant au rendez-vous, l'initiative est devenue la norme, chaque apparition de héros presque aussi attendus par les joueurs que le nouveau tube de Rihanna ou Beyonce par les fans, la barre des 500 millions de vues presque atteinte quand les heroïnes du jeu ont été transformées en popstar le temps d'un clip.
À l'origine de cet essai transformé là encore? le même p'tit studio des débuts nommé Fortiche et dont le partenariat juteux avec Riot Games n'a jamais faibli depuis, bien au contraire...pour ceux qui veulent en savoir un peu plus sur le studioL'autre apport significatif de cette mouvance au sein du célèbre MOBA c'est le développement conséquent du LORE, appelant de plus en plus logiquement à notre époque, à la matérialisation de celui-ci hors du jeu lui-même.
C'est d'ailleurs un cas répandu dans beaucoup de jeux vidéos, certains joueurs fantasmant l'apparition à l'écran de leur univers favori et l'intérêt des investisseurs pour les projets "cross-média" ayant augmenté avec le temps.
pourtant si ce voeu a été exaucé plus d'une fois, le résultat lui est historiquement plus mitigé, à tel point qu'adaptation de jeux vidéo rime à présent avec dynamite et fiasco.
Les grosses huiles Hollywoodienne ayant peur de la douche froide, persistent seulement quelques gros pontes de l'industrie avec un carnet d'adresse suffisamment bien fourni pour tenter le coup malgré tout, à l'instar de
Blizzard et son
Warcraft: le commencement.
Si je raconte tout ça c'est pour que vous puissiez mesurer à quel point les astres se sont alignés pour
Riot Games et son adaptation de LOL.
Déjà parce qu'elle ne se fera pas au cinéma mais en passant par l'une des plateformes ayant le plus de poids dans l'industrie au niveau mondial:
Netflix.
Netflix dont les réussites sont très loin d'être toutes égales car elles dépendent surtout des caractéristiques initiales et la nature du produit envisagé.
sans compter bien entendu sur la compétence des instigateurs eux-mêmes, en gros Netflix c'est un peu le Diable dans
Faust.
Ensuite alors que nombre d'adaptations persistent dans le portage live au risque "d'égratigner" vulgairement l'ensemble,
LOL sera un divertissement full 3D dans un format série de 9 épisodes de 35 à 40 minutes.
Déjà pour la pertinence dans l'ère du temps, ça donne un ordre d'idée mais ça demande aussi beaucoup de moyens.
Pour ce faire et fort de sa légitimité dans sa collab' avec Riot Games aux origines, c'est à
Fortiche production qu'échoira le bébé, faisant passer le staff du studio d'un peu moins de 50 employés à pas loin de 300.
Le rendu est à la hauteur, un mélange de filtres imitant l'illustration de pointe dans le jeu vidéo et l'animation, c'est léché et coloré, ça donne un aspect dessin étalé à la gouache et ça reste cohérent avec l'identité graphique du client plutôt porté sur le cartoon.
mais limite ça on s'en fout parce que l'intérêt de cette adaptation c'est justement qu'on n'ait pas besoin de venir de LOL pour l'apprécier.À cet égard
Riot Games et
Fortiche ont instrumentalisé un média qui puisse être compris du plus grand nombre:
le cinéma.
Du panoramique jusqu'au travelling inversé en passant par le crash zoom et les plans- séquences, la gestion des focales et du cadrage; la grammaire visuelle est définitivement celle du cinéma.
Le must étant le traitement de la lumière qui donne un sens à chaque images, transformant certains plans en véritable tableau, le souci du détail est manifeste.
Même l'opening est imprégné de cette volonté de voir grand, typiquement inspiré par les génériques de série utilisant la modélisation 3D,
Dardevil, Game of Thrones, His Dark Materials, Hauntinf of Hill House, Westworld etc.
Mais la réussite n'est pas que technique car si Fortiche execute, ce n'est pas eux qui sont derrière l'écriture et la direction des grandes lignes appartient bel et bien à Riot Games.
Là ou beaucoup d'adaptations ont voulu faire des gros clins d'oeils au public cible, ne parvenant pas à donner du corps à leur vision, se laissant envahir par le fan service et les compromis du business au détriment du scénario,
Arcane a définitivement su tirer son épingle du jeu.
LOL est un jeu multi-univers comme la plupart des MOBA, y'a en fait tellement de personnages qu'ils sont répartis dans des mondes où dimensions différentes, reliés uniquement par le monde dans lequel ils s'affrontent aux mains des joueurs comme réquisitionnés pour l'occasion, en gros c'est un peu le bordel.
Arcane va donc choisir de se concentrer sur un monde en particulier -et autant dire que celui-ci est déjà très riche à lui seul - la dualité de deux villes à l'instar de
Gunnm:
Piltover fleuron du progrès et la technologie avec dans son ombre
Zaun, territoire appauvri abritant crimes et marginaux.
Au sein de cet univers
Arcane va se concentrer sur quelques personnages en particulier dont ceux
qui ont justement inspiré l'idée des premiers vidéosclips 10 ans plus tôt: Jinx et Vi.La série toujours dans l'idée d'en faire avant tout un bon divertissement plutôt qu'un enchaînement de fan-service en réédite, va commencer par le début en posant les bases d'un cadre qui oscille entre steampunk et magie.
Une approche en définitive ne devrait pas être un frein pour les fans de LOL, au contraire la série creuse le profil de personnages simplement défini jusque là par une attitude et un chara design.
Le ton relativement mûr va rapidement être donné, les personnages gagner en humanité et acquérir de la profondeur car leur mode de pensée va s'ancrer dans une logique crédible et être justifié à terme par le scénario.
D'ailleurs dans cette idée personne ne sera lésé, les personnages secondaires participant pour beaucoup à la pièce.
Arcane en réalité fait ce qui manque là encore à beaucoup de prod', le show va prendre son temps.
Se donner la peine d'introduire le contexte, définir ses règles, sa politique, en somme ouvrir une passerelle pour le spectateur.
l'intrigue va donc poser ses enjeux doucement mais sûrement, tirer parti des circonstances pour attiser la tension et donner de la densité au récit.
La force du script est de montrer que les actes même minimes ont des conséquence, on est pas dans le mood du héros un peu déprimé pendant 5 minutes parce qu'un second couteau a clamsé, la série tient toujours compte des évenements antérieurs pour se montrer d'autant plus cohérente et incisive.
Alors en-soi c'est pas non plus l'invention de la pierre philosophale car ses procédés n'appartiennent pas à la série mais pour un truc issu du jeu vidéo c'est déjà transformer le plomb en or; et même au-delà car
Arcane réussit là ou même de nombreux films live ou séries à gros budget/casting, se plantent tout simplement, y compris au sein de Netflix lui-même.
Le résultat est classique en fin de compte mais propre et efficace; ça plus la beauté des moyens mis en oeuvre, on fini d'aboutir sur quelque chose de vraiment impressionnant.
ça ferait presque passer des films comme celui de
KnY pour des escrocs de haut vol tellement la qualité du bordel est indéniable.
Perso', j'ai pas attendu 10 ans pour voir ça mais le temps passé pour accoucher d'un tel bébé me semble justifié, alors pourquoi est-ce que tout le monde ne fait pas ça?!!
tout simplement parce que ça demande de la stabilité, du temps et des ressources.
Arcane reste en tout cas la preuve incontestable que la qualité au détriment du volume a ses bons côtés...
En plus dernier détail et non des moindres au lieu de balancer
Arcane dans les affres du Bingwatch, Netflix de se rapprocher d'un teasing en simulcast comme c'est le cas pour
Komi-san ou
Blue Period va à priori va sortir 3 épisodes par semaines.
oui monsieur, on ne s'empiffre pas on savoure.
Quoiqu'il en soit, y'a déjà eu
Castlevania tout simplement brillant,
Dragon's Blood - un bon cran en dessous de LOL dans le même registre mais que je vais citer tout de même car il n'est pas vraiment utile d'en faire comparaison ici -
The Witcher: le cauchemar du loup du même studio que
Dragon's Blood et qui a livré un produit bouche trou de très bonne facture.
On parle d'
Overwatch, de
Diablo, de
Devil May Cry, comme pour LOL je ne bande pas spécialement pour voir ces trucs là sortir du jeu vidéo mais si les Showrunner s'inspirent du même moule que les premiers nés de la nouvelle génération, je vais sérieusement commencer à trépigner d'impatience.
Pour ceux que ça intéresse
une vue des coulisses,
la vidéo est un peu trop longue à mon goût mais ça vaut le coup de "sniper" l'interview sur la génèse du projet ainsi que l'interview des membres du staff de Fortiche production.