@Isindu :
Compte tenu de l’interdépendance des politiques économiques et monétaires et de l’enchevêtrement des compétences de l’Union européenne et des Etats membres, seule une révision générale des traités européens permettrait d’offrir à la zone euro le cadre institutionnel capable de corriger les défauts d’origine de l’Union Economique et Monétaire membres,
Cependant, étant donné le caractère peu probable à court terme d’une telle option, on considère ici la possibilité d’adopter, dans des délais courts, un traité international dit de «démocratisation de la gouvernance de la zone euro» (ci-après «T-Dem») signé par les Etats membres ayant l’euro pour monnaie, qui place en son coeur la «conditionnalité démocratique».
Autrement dit "étant donné qu'on sait pertinemment qu'on ne pourra pas négocier ça avec vous vu que c'est la base de votre politique économique à vous, l'Allemagne, et à pas mal d'autres états membres, nous proposons un simulacre de démocratie."
Simulacre car ce que je comprends ici, c'est que Hamon propose un parlement de la zone Euro qui pourra participer aux décisions... Celles-ci étant déjà conditionnées par les traités. Ou comment demander à valider, ce qui l'est déjà. Pour la forme, quoi. Mais ça fait plus démocratique alors c'est cool.
D'où le plan A de Mélenchon : réformer les traités. Cash. C'est le noeud du problème. Plan B : partir au cas où l'Allemagne ne veut pas d'une politique économique plus démocratique. Car qu'est-ce qu'il y a de démocratique dans une organisation où la doctrine économique est déjà fixée et non négociable ? Le reste est peut-être démocratique, la libre circulation des hommes et tout ça, mais ça, ça ne l'est pas.
Si le libéralisme est le "prix à payer" pour la paix sur le vieux continent, ça me convient. Et pour ma part, je pense que croire qu'il aurait donné l'occasion d'une vraie négociation (et pas juste on veut ça, si on l'a pas ok on se barre) était assez crédible.
Et je sais pas si on peut vraiment parler de "paradoxe" pour le libéralisme de l'Europe, c'est simplement la ligne de conduite qu'ont la majorité des pays le constituant depuis... un bon paquet de décennies. Je trouve ça cohérent.
Ce prix devient de plus en plus cher. L'augmentation du chômage, les suicides, l'appât du gain toujours plus grandissant qui a donc de vraies conséquences sociales, l'exploitation de la Terre et des plus faibles avec les délocalisations et j'en passe. Tout ça, c'est cohérent avec le libéralisme en effet : en vouloir toujours plus, adapter l'homme à l'économie et non l'économie à l'homme (ou quand une science humaine prétend à être science dure, tu ne vois toujours pas le paradoxe ?), écraser l'autre, former un monde mondialisé qui au nom du profit se fout bien des particularités culturelles et non un monde multiculturel (oui, c'est différent, pour moi en tout cas)... Ca me parait élevé comme "prix à payer".
On peut parler de paradoxe parce que tous ces états adeptes de la mondialisation aujourd'hui tiennent un discours de repli. La France avec la déchéance de nationalité, la droitisation du PS, les répressions. La Hongrie qui veut bien de l'argent européen mais pas des migrants. Le Royaume-Uni qui tenait à ses petits privilèges européens et a vu le monstre identitaire lui échapper avec le Brexit. Et bien sûr tous les citoyens européens qui se plaignent d'avoir des travailleurs détachés qui travaillent à des conditions moindres sur leur sol, ce qui bien sûr arrange le patronat, donc la croissance, donc l'UE.
Le mélange entre conservatisme et libéralisme existe depuis très longtemps, et j'avoue que je ne le comprends pas tant il me parait paradoxal. Plus de libéralisme et c'est le conservatisme qui trinque. Plus de conservatisme et c'est le libéralisme qui trinque. On sort bien le sacro-saint exemple de la Suisse mais bon, c'est un cas particulier. Pas d'armée, l'argument du "Swiss made" qui a du poids sur les marchés et donc justifie la protection des travailleurs suisses et la libre-circulation des marchandises dans ce pays. Car payer un travailleur suisse, c'est payer le "Swiss made" et donc la garantie du succès sur les marchés.
Le libéralisme est une compétition, y a pas de "Swiss made" pour tout le monde, c'est comme ça que je vois la chose en tout cas. C'est comme si on croyait qu'en 2018, les 32 pays soulèveront la Coupe du Monde à condition d'adopter la même stratégie.