Sherlock saisons 1, 2 et 3 : je ne mesure pas la chance que j'ai d'avoir découvert la série récemment et d'avoir ainsi pu enchaîner l'intégrale en deux semaines, notamment vis-à-vis du rythme spectaculairement lent de la production.
Cela dit, cette diffusion clairsemée a du bon car chaque épisode, d'une durée de 80 minutes, se savoure comme le dernier repas du condamné. La relecture du personnage de Sherlock Holmes par ces scénaristes britanniques dont certains issus de chez Doctor Who touchent du doigt la perfection dans à peu près tous les domaines. Personnages brillants, acteurs brillants, écriture brillante, mise en scène brillante, rien n'est laissé au hasard y compris les dialogues et les titres d'épisodes qui revoient directement à l’œuvre de Conan Doyle. Réinterpréter sans dénaturer : prenez-en de la graine chers Américains.
Puisqu'on en parle, la série peut s'avérer surprenante pour les habitués des fictions policières américaines ultra-formatées et codifiées ; il n'est pas rare ici de voir le récit partir en roue libre avec des enquêtes tirées par les cheveux et des résolutions qui feraient passer Détective Conan pour un modèle de crédibilité. Mais là encore on se souvient des nouvelles originales de Conan Doyle et on se dit que c'est cette légère loufoquerie qui donne ce supplément d'âme, cette identité qui m'avait fait adorer Monk et autres House.
Le dernier épisode de la troisième saison était un véritable feu d'artifice qui se conclut sur un cliffhanger tellement abusif qu'on pourrait aussi bien en terminer là. Si suite il y a, faites qu'elle soit aussi bonne. Et faites revenir Adler pls.