Antichrist
Antichrist est un film beau, hypnotique, dérangeant et incompréhensible : tout se résume à ces quatre adjectifs.
Beau tout d’abord, car toutes les séquences de ce film semblent sortir tout droit de plusieurs jours de modifications sous Photoshop. Ce qui rend cette beauté si glaciale et si ténébreuse. Tout est esthétiquement parfait, jusqu’au choix des musiques qui se calent à la perfection sur cette morbidité arachnéenne.
Ensuite hypnotique, grâce tout d’abord à cette beauté délicate mais aussi grâce au déroulement qui se veut empli de suspense psychologique. Il a beau ne rien se passer pendant une bonne heure de film, on ne fait qu’attendre avec une impatience capricieuse les événements qui vont (peut-être ?) suivre.
Quand les dits événements viennent enfin, c’est à hauteur des vingt dernières minutes du film. Là, elles deviennent carrément dérangeantes. Enfin, peut-être les ai-je trouvées dérangeantes car, aussi gore suis-je, je n’ai jamais été très friande des tortures et ablations d’organes sexuels. Même si je suis restée consciente que tout cela n’était que du cinéma, j’ai tout de même eu très mal pour Willem Dafoe.
Oui, Antichrist est raffiné et fascinant. Mais là où le bât blesse c’est qu’il reste incompréhensible si l’on prend en compte l’épilogue, qui n’est là que pour bousculer les théories que l’on aurait pu faire jusqu’alors. Beau mais sans intérêt ? Je n’irais pas jusque là. On nous en montre beaucoup sur la psychologie humaine, beaucoup sur la folie qui peut s’immiscer chez certaines personnes, mais pour ce qui est des explications, libre à nous de trouver celles qui nous plaisent. Une impression de film inachevée donc.