Critique de l'anime Ben-Tô

» par Tenryû le
22 Août 2013
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Ben-tô, ou l'art de rendre intéressant le simple petit tour à la supérette du coin, le soir.

Parce que l'idée de départ, en elle-même, n'a pas besoin d'aller loin pour trouver son originalité : des batailles acharnées entre "loups" affamés de bentô en réduction. Lorsque le dieu du moitié-prix se retire, seuls les plus forts ont droit à leur repas, et celui qui parvient à remporter le bentô couronné est roi.

Et c'est par le plus parfait des hasards que Sato se retrouve mêlé à cette lutte : étudiant sans le sou, il doit accepter de se battre pour manger. Mais c'est dur de débuter, hein ? Alors dans ce cas-là, on va voir sa senpai, un "loup" craint sous le nom de Sorcière de Glace, et elle nous prend dans son "club des amoureux du moitié-prix" pour nous enseigner les rudiments de la bataille. A partir de là, on se doit de faire reconnaître sa force parmi les autres loup, devenir un vrai champion : on ne va plus à la supérette pour manger, mais pour se battre et récolter son honneur.

On suit donc Sato dans sa quête de renommée dans le monde du moitié-prix. Le scénario est vraiment simpliste, mais est-il vraiment nécessaire d'avoir un scénario élaboré et recherché quand on a une idée de départ aussi loufoque ? Pas vraiment, non. D'ailleurs, la répartition en deux arcs convient parfaitement, elle permet d'avoir une sorte de trame, de "ligne directrice", afin d'enchaîner les gags sans qu'ils ne paraissent "à côté de la plaque".

Quand on veut se battre, il vaut mieux être plusieurs, et Sato a donc besoin de soutien, d'alliés. Là, on touche aux personnages, et c'est nettement plus "classique" que ce à quoi on pourrait s'attendre : une bimbo blonde qui use de ses atouts à tout-va, la fille froide, qui étonnamment comme toutes les filles pas très souriantes a les cheveux blancs, le héros pervers qui est un condensé de stéréotypes, et puis celle dont on ne sait même pas ce qu'elle fait dans la série : elle n'a aucun rôle, elle apparaît pour faire des blagues perverses vaseuses et se permet de monopoliser un épisode entier alors qu'elle est tout à fait inutile.

Cependant, le cap des personnages passé, on peut passer au chara-design. Sans être éblouissant ni particulièrement bon, il n'a rien de mauvais ; il est suffisamment correct pour qu'il soit possible de différencier les personnages à autre chose que leurs cheveux ou vêtements. Pareil pour les décors, c'est pas mal, mais c'est pas sublime ; on reprend le mot, c'est correct.

Mais le point fort de l'anime, c'est l'animation. Ici, quand on se bat pour un bentô à moitié-prix, on peut pas se contenter d'une animation à moitié-prix : trois images et deux flashs ne suffisent pas. On peut donc suivre les combats de façon fluide et compréhensible, on ne se perd pas dans la brume de la bataille. On a droit à des zooms sympas, des plans ingénieux qui rendent la lutte bien présente, grâce aussi à l'appui de la bande-son. En effet, si celle-ci n'a rien d'extraordinaire en elle-même, elle est bien choisie et utilisée au bon moment pour rendre la série vivante, autant en combat que dans les scènes humoristiques.

Parce que l'humour est bien au centre de Ben-tô, mais à l'image de l'idée de départ, c'est un peu du n'importe quoi. Mais pas du n'importe quoi très réussi : l'humour est très inégal selon les personnages et les situations. Si on se régale de constater que les surnoms donnés aux "loups", pourtant si classes, viennent de situations ridicules, on doit distinguer humour de fond et humour de personnages. C'est marrant de voir Yarizui sortir des répliques drôles sans qu'elle ne s'en rende compte, ou de regarder les scènes où Shiraume demande à Sato si elle peut le frapper alors qu'elle l'a déjà fait. On a aussi Sato, qui malgré le fait qu'il est un condensé de clichés, arrive assez régulièrement à nous arracher un sourire ou même un rire, tellement les situations dans lesquelles il se retrouve sont loufoques, bien que très souvent utilisées dans les comédies ecchi. Mais après...Shaga qui use de son charme, ça passerait déjà limite avec le stéréotype de la blonde à forte poitrine. Mais quand c'est sur son propre cousin, ça fait bizarre. Oshiroi, elle, on a envie de la tuer. Elle fait rien dans l'histoire, elle est là sans être là, et quand elle apparaît à l'écran elle est complètement à côté de la plaque à sortir des vannes foireuses : ça pourrait être drôle si ça avait un quelconque contraste avec le personnage ou si elle les sortait en faisant quelque chose d'utile, mais ses apparitions se limitant à ça, c'est très très lourd, très très vite.

Malgré quelques bémols, on ne peut pas en vouloir à la série : on regarde les douze épisodes, on se prend pas la tête, c'est divertissant voire même drôle à certains moments. Sans prétention, sans se prendre au sérieux, Ben-tô passe bien le temps. Et c'est tout ce qu'on lui demande. Mission réussie.

Verdict :7/10
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A propos de l'auteur

Tenryû, inscrit depuis le 28/06/2013.
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