Critique de l'anime Chihayafuru (TV 2)

» par Afloplouf le
22 Juillet 2013
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Chihayafuru (TV 2) - Screenshot #1

C'est avec une joie non dissimulée que j'ai appris à la nouvelle saison de Chihayafuru. Ce n'était pourtant pas gagné. Fan de séries d'animation sportives, rien sur le papier ne permettait de s'emballer outre mesure pour ce jeu pépère en apparence. Grossière erreur: Chihayafuru montre avec brio que le karuta est un sport véritable. Concentration, intimidation de l'adversaire, endurance, réflexe, vitesse d’exécution, gestion de la "météo" avec des salles chauffées à blanc en plein été... In fine, on y retrouve beaucoup des qualités du base-ball, en tout cas leurs représentations animées partagent ces points communs. Si le physique compte, c'est donc avant tout un combat mental qui s'engage.

Et les personnages sont à l'avenant. Chihaya est l’archétype du héros de shonen sportif: passionnée jusqu'à l'absurde pour son sport, sourde aux restes même au plus élémentaire. Ces deux amis d'enfance, le combatif Taichi et le bellâtre Arata, surtout le premier, auront bien du mal à la sortir de sa bulle. Si ce trio supporte la série, les seconds rôles de manquent pas. Que ce soit Nishida, doué mais un cran en-dessous des meilleurs car faible à la pression, ou bien les nouveaux Komano le besogneux qui va aller enquêter sur les adversaires ou l'autre bizarre du groupe Oe qui est dingue de costumes traditionnels et s'intéressent d'abord aux poèmes avant le jeu. Décidément les filles sont vraiment bizarres dans Chihayafuru, surprenant avec une auteure à la barre. A moins qu'habitué aux potiches habituelles, je suis surpris de voir des personnages avec une vraie personnalité et une ambition réelle autre qu'encourager le héros.

Chihayafuru (TV 2) - Screenshot #2Pour construire une série sportive digne de ce nom, il faut bien sûr des adversaires à la hauteur et on n'est pas déçu avec les réputés d'Hokuo et leur capitaine (ex-capitaine dans la nouvelle saison mais toujours présent) tyrannique ou en guise de Némésis personnelle de Chihaya la Queen actuelle, lycéenne elle aussi, Shinobu Wakamiya, intouchable. Et bien étrange elle aussi.

Mais on n'en oublie pas que Chihayafuru est un josei à la base donc on a droit à une atmosphère romantique craquante à souhait sans jamais être niaise avec un triangle amoureux des plus classiques. On aura compris à mes allusions à peine voilées que je suis un inconditionnel de la team Taichi. C'est un mec qui ne sait pas comment s'y prendre, en amour comme en karuta, alors que le binoclard se permet de sourire même au plus fort de la pression.

Bon jusque là, même sans l'oreille de chauve-souris de Chihaya j'entends comme des ricanements dans le public ponctués de: "non mais attend quel arnaque il nous parle de la première saison". Certes, mais c'est parce qu'on est sur les mêmes très bonnes bases. Déjà techniquement, on aura vite fait le tour: c'est très propre. Il y a un côté pastel propre aux histoires romantiques et les mêmes exagérations des mouvements et des expressions du visage propre aux séries sportives. Ce mélange pourtant pas donné gagnant marche ici à plein et colle parfaitement aux deux aspects de Chihayafuru. La musique sait se faire discrète avec deux génériques rafraîchissants. Bref, de la bonne adaptation comme on l'aime.

Chihayafuru (TV 2) - Screenshot #3L'histoire pour autant ne se repose pas sur ses lauriers. Alors qu'il y avait déjà 5 membres pour faire une équipe complète, deux nouveaux font leur apparition. Double avantage, malgré leurs faiblesses (ils découvrent seulement ce sport) ils apportent un roulement vital pour viser la victoire au championnat national et ils apportent du sang neuf avec leurs nouvelles personnalités. Et alors qu'on aurait pu les imaginer carrément dans l'ombre, ils ont droit à leur part de lumière et leur évolution est réelle depuis le gamin prétentieux et la princesse qui a peur de se casser un ongle. De nouveaux adversaires rentrent en scène également; l'équipe féminine d'Akashi emmenée par la championne de l'ouest Megumu ou les champions incontestés: l'école Fujisaki. Et si le Meijin (le pendant masculin de la Queen) actuel Suo ne fait que planer comme une ombre, on a enfin l'occasion de voir un peu Arata à l’œuvre. Il se donne toutes les armes pour devenir Meijin comme son grand-père et son affrontement annoncé avec Suo dans la prochaine saison qu'on appelle tous de nos vœux promet d'être homérique. Sans oublier la quête de Chihaya pour le trône de Queen avec un véritable monstre à vaincre sur sa route. Il nous faudra sûrement prendre notre mal en patience: les deux saisons couvrent les 17 premiers volumes du manga et seul le 21ème vient d'être publié mais avec 4 volumes par an, on pourrait avoir des nouvelles à l'automne 2014 ou le printemps 2015. Putain 1 an!

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

Afloplouf, inscrit depuis le 14/05/2008.
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