Critique de l'anime Evangelion 3.0 : You can [not] redo

Evangelion 3.33 : I can [not] realize

Installez-vous confortablement dans votre siège. Eteignez la lumière. Préparez-vous. Vous allez enfin voir la suite des Rebuild. Qu'est-ce qu'Hideaki Anno vous a préparé ? Qu'est-ce qui vous attends dans cette reconstruction d'une série marquante ? Perdez toute espérance vous qui entrez.

Immédiatement, c'est un choc !
Anno nous dicte sa loi, déconstruit notre vision des choses pour nous en imposer une nouvelle. Ce que nous connaissons n'est plus. Les évènements sont autres : le 3ème impact a eu lieu. La Terre est désolée et n'est plus recouverte que par une mer de sang. Et 14 années se sont écoulées depuis. Shinji ne reconnait plus ses anciens compagnons, Misato est froide et cassante, les autres daignent à peine lui adresser la parole. Il a des dizaines de questions et aucune réponse.

Et là, pour la première fois, je me suis réellement identifié à Shinji. Car ces questions, je me les pose aussi. Car je suis aussi égaré que lui. Car je compatis. Tandis que Misato et consorts ne sont plus que des masques glacials, endurcis par leur lutte incessante, Shinji est resté humain. Et nous le suivrons donc dans sa tentative désespérée de trouver sa place, de faire ses propre choix. Shinji sera torturé tout du long et rien ne lui sera épargné.

On est transporté dans un décor sombre et glauque, mais qui dégage néanmoins une certaine beauté. L'ambiance post-apocalyptique est à la fois dérangeante et prenante. Participant au malaise, le commandant Ikari est toujours aussi cruel et mystérieux, n'ayant que ses objectifs en tête (et c'est ce qui fait tout son intérêt). Et si d'aucuns reprocheront à Kaoru son manque de charisme, ça ne m'a pas gêné.

Quant à l'aspect technique (car il faut le souligner), on nous en met plein la vue, la réalisation est soignée, l'animation bluffante et la musique nous prend aux tripes, renforçant l'immersion. Pris dans le flux, il est impossible de s'en détacher et on reste devant la bave aux lèvres (c'est une image, hein !) jusqu'au moment où il s'achève dans un final en apothéose.

Evangelion, c'est un voile brumeux qui oblitère tes sens jusqu'à te faire atteindre les frontières de l'esprit. Evangelion, ça te retourne le cerveau.

Ne sachant pas où j'allais, je me suis retrouvé là. Et j'ai adoré ! Alors pourquoi pinailler ?