J'avoue que je suis un peu perdu en ce qui concerne Ginga Tetsudou 999 (Galaxy Express 999), la fameuse oeuvre de Leiji Matsumoto adaptée en série de 1978 à 1981 par Toei Animation et le réalisateur Nobutaka Nishizawa (Slam Dunk, Shin Taketori Monogatari).
Tout d'abord, j'ai fini par comprendre que jamais je n'aimerai cette série, mais j'en étais arrivé à la moitié de ses 113 épisodes donc cela aurait été un peu bête de ne pas terminer.
Et après m'être forcé à finir cette longue... looonngguue série, je n'avais pas le courage ou l'envie d'écrire à son sujet, mais il fallait bien que je fasse savoir au monde (!) que j'avais complété un vrai périple !
Et enfin, après avoir pris en main mon clavier, mes doigts ont instinctivement décidé de résumer mon expérience en ''c'est de la merde'', mais cela ne serait pas très honnête non plus.
En effet, Leiji Matsumoto nous présente un pitch mystérieux et relativement original, même si bien inspiré de l'histoire Ginga Tetsudou no Yoru de Kenji Miyazawa (Train de nuit dans la Voie lactée, voir avis sur Senscritique). Dans cet anime, nous bourlinguons aux côtés d'un enfant, Tetsurou Hoshino, et de la belle Maetel, à travers tout l'univers au moyen du train galactique 999. Traumatisé par la mort de sa mère, le jeune héros, qui souhaite s'exorciser de sa misère et de ses malheurs en devenant immortel, va entreprendre un long voyage ferroviaire interstellaire, jusqu'à un système où l'on peut devenir gratuitement un cyborg.
Le gros point fort de Ginga Tetsudou a été d'apporter le genre science-fiction à ces aventures de jeunesse remplies de leçons de vie et d'aventures, ce qui laisse la porte ouverte à l'exploration de différentes planètes, aux rencontres d'êtres et de sociétés étranges, et à l'immersion dans l'intersidéral et son immensité inspirante.
Sur le papier en tout cas, la série a tout pour me plaire. Sauf que c'est trop long et surtout trop répétitif. Les intrigues épisodiques, qui s'étendent parfois plus jusqu'à trois épisodes, se ressemblent beaucoup trop à mon goût : combien de tribulations sur des affaires de ticket de train volé ou perdu, de moments douche ou autre prétexte à dénuder Maetel, de rencontres avec des dangereuses demoiselles bizarrement éperdues devant un protagoniste prépubère gentil mais simplet qui tue sans vergogne ou fout la mouise jusqu'à détruire des astres entiers ? Loufoque, et sans élégance.
Même la dimension science-fiction ne compte pas toujours pour beaucoup et stagne bien souvent, avec des variante recyclées de cités futuristes, de villes japonaise d'après-guerre, ou encore de bleds western. Et je passerai outre le chara-design de Matsumoto (adapté par Shingo Araki et Tomonori Kogawa par ailleurs) qui donne des clones, surtout féminins, en boucle.
En terme de narration, la série a été créée avec beaucoup de métaphores en tête, et demande d'ignorer les 'détails' de toute logique interne pour embrasser ses messages globaux, sur les thèmes de la pauvreté, des inégalités sociales, des préjugés, de la mort et l'importance de la vie... mais malgré mes efforts, on ne peut pas dire que j'aie réussi à être des plus réceptifs à ce style. Le fait que les épisodes n'ont que très tardivement un impact sur Tetsuro n'aide pas.
Alors oui, il y a de la beauté dans Ginga, il y a du mérite, de bons épisodes, des 'crossover' relativement sympas (épisodes 79-81 par exemple), mais la vache que j'aurais préféré en rester aux adaptations longs-métrages. J'aime les oeuvres de l'auteur pour ses idées, ses concepts, le ton romantique qu'il peut insuffler, mais clairement pas pour son talent d'écriture.
Et pourtant, il y a des gens qui trouvent que c'est un chef-d'oeuvre. Peut-être que finalement, la leçon de Ginga Tetsudou 999 est que c'est moi la grosse merde. A méditer.