Critique de l'anime Hoshizora e Kakaru Hashi

» par Deluxe Fan le
16 Juin 2011
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Hoshizora e Kakaru Hashi: Pourquoi? POURQUOI?

Le monde de la japanime se scinde en deux catégories: les bons animes d’un côté, les mauvais de l’autre. En dessous des mauvais animes, on a les très mauvais animes; en dessous des très mauvais animes, on a les très très mauvais animes; on dessous des très très mauvais animes, on a les très très très mauvais animes, etc. Et puis tout au fond, dans une catégorie à part, il y a Hoshizora e Kakaru Hashi.

Autrement dit, Hoshizora e Kakaru Hashi se situe dans les profondeurs de la japanimation; une profondeur tellement abyssale qu’à côté la Fosse des Mariannes n’est qu’un trou de golf. Si jamais vous pensez avoir vu un anime vraiment pourri, alors sachez que de toute façon Hoshizora e Kakaru Hashi est encore pire. J’en suis même venu à croire que c’est en regardant cet anime que Lord Kelvin a eu l’idée d’introduire le concept du zéro absolu.

Déjà ça commence fort sans même avoir vu le premier épisode. L’anime est l’adaptation d’un eroge, c’est-à-dire un jeu de cul. On sait déjà que l’on peut ranger son cerveau au placard (c’est pas comme si je le sortais souvent, mais bon). Ensuite on apprend que l’adaptation est supervisée par le studio Dogakobo. Vous ne connaissez pas? Moi non plus. Jusqu’ici ils n’ont semble-il fait que de la sous-traitance… Hoshizora e Kakaru Hashi est leur première production. Putain, je sais que c’est la crise, qu’il faut manger, mais en arriver là… C’est dégradant!

L’anime démarre avec un pitch d’une intelligence rare: Kazuma Hoshino, pour aider son frère Ayumu qui ne peut pas supporter la vie en ville, retourne dans la campagne où il a vécu son enfance; une campagne où semble-t-il il y a un homme pour six filles... Un pitch bien sympathique repompé à 99% sur celui de Yosuga no Sora, à ceci près que le Protagoniste ne voyage pas avec sa sœur mais avec son frère - ce qui ne change pas grand-chose au résultat final, mais j’en reparlerai.

Le premier épisode est à ce titre un défilé de débilités, allant crescendo dans l’absurde et le stupidement correct. Kazuma débarque du train, il attend le bus, puis un singe vole la casquette d’Ayumu (?); Kazuma part à poursuite en pleine forêt (??), et après avoir retrouvé ladite casquette, il se perd dans la jungle. Il rencontre alors une fille qui passe par là (???), à qui Kazuma s’empresse de faire des attouchements à caractère sexuels «par inadvertance» (????). Mais il est alors surpris par une autre fille qui elle aussi traînait dans le coin (?????), et qui le frappe (??????). Le lendemain, il se trouve que les deux filles en questions, Ui et Ibuki, sont dans la même classe que Kazuma au lycée (???????). Je vous l’ai dit, ça commence FORT.

Pour le reste on aura un épisode aux sources chaudes, un épisode à la plage, un épisode au festival sportif, et un tas d’autres trucs sensés nous rappeler à quel point c’est agréable de vivre en province japonaise entouré d'une demi-douzaine de jeunes vierges mineures et consentantes. Malheureusement, comme beaucoup de ses confrères, Kazuma en a une toute molle, puisqu'il ne parviendra même pas à niquer (ou alors il a fait vœu de célibat, mais même cela n'arrête pas certains ecclésiastiques lolicon). Dans la plupart des eroge, si vous ne choisissez pas une route spécifique pour conclure avec une fille, vous obtenez la Bad End, et vous vous retrouvez comme avant avec votre poignet, un rouleau de sopalin et votre site de hentai favori comme seule compagnie. C’est un peu le cas ici puisque l’anime veut nous en montrer le plus possible, et on arrive à cette contradiction aberrante mais attendue du mec sans aucun charisme qui attire malgré lui toutes les bonnasses du quartier, sans que ni lui ni elles ne tentent quoi que ce soit (il paraît que les japs sont des coincés du cul... On comprend mieux leur problèmes de taux de natalité).

Toutefois, lorsqu’on voit la gueule du harem en question, je comprends que même un branleur comme Kazuma ne veuille pas taper dedans. Déjà on a le dessin, abusivement moche, mais aussi la personnalité des filles qui oscille entre le navrant et le lamentable. Ui est une simplette (une conne, en gros) qui ne pense qu’à avaler - des aliments, notamment; Ibuki est une planche à pain qui hurle sur le protagoniste mais-qui-a-un-bon-côté-quand-on-la-connaît-un-peu; Madoka est une miko (pas les glaces, je parle des filles dans les temples) qui a peur des hommes sauf-Kazuma-parce-qu’elle-l’a-connu-quand-ils-étaient-petits; Koyori la petite surexcitée que l’on-veut-baffer-mais-qui est-trop-kawaii-avec-ses-cheveux-verts-fluo… Il y aussi Tsumugi-senpai (alias Big Titty), Sakai-senpai (alias Big Titty 2) et Kasane (une loli, pour respecter les quotas).

Outre cette belle brochette de clichés sur pattes, on aura bien évidemment le sidekick, Daigo, qui parvient à être encore plus con et encore plus en rut que le protagoniste, se rapprochant de ce fait plus de l’Homo Erectus que du japonais moyen. Il se trouve que la mère de ce dernier est la prof principale de la classe de Kazuma et que bien évidemment elle a le look d’une secrétaire dominatrice de film porno (ceci explique peut-être cela…). Ajoutons à cela la propriétaire du ryôkan où vit Kazuma, qui est la première à le surprendre au moment le plus inopportun (je vous laisse deviner ce que peut bien être le moment inopportun), et la liste est presque complète.

Par ailleurs, le spectacle est au rendez-vous avec une succession de blagues graveleuses du plus bon goût, du panty-shot à volonté et tutti-quanti - le tout censuré aux endroits stratégiques pour donner un semblant d'intérêt au coffret Blu-Ray/DVD. Kazuma et son frère ont décidément une vie bien remplie… Oh wait, j’ai oublié d’en parler du frère, justement. C’est vrai que malheureusement, j’ai désormais l’habitude que les otakus utilisent les petites sœurs comme fétiches sexuels. Quand j’ai vu que Kazuma avait un frère je me suis dit qu’on allait peut-être ne pas tomber là-dedans. Mais je remarquai bien vite que dans l’opening, Ayumu avait droit au même traitement que les autres filles… Le doute s’est insinué dans mon esprit: «Non, ils ne vont quand même pas…»

Et bien si. Ils le font.

C’est là que j’ai compris que l’on tenait un client exceptionnel. Que ce soit en anime ou en manga, j’en ai vu des trucs particuliers, voire sordides; mais le fan-service pour pédophiles incestueux homosexuels, ça c’est bien la première fois. Ça ne se termine certes pas comme dans Yosuga no Sora & Compagnie, mais c’est suffisant pour que l’on comprenne les intentions derrière - c’est le cas de le dire. C'est beau la japanime.

Pour ce qui est de l’aspect technique, c’est ce qui m’a coûté le plus cher. En effet, à chaque épisode j’ai été obligé de payer mes yeux pour qu’ils regardent, sinon ils sortaient de leurs orbites et allaient se faire embaucher ailleurs. En même temps, vu ce que je les obligeais à mater, même moi je pense qu’ils auraient pu me réclamer une augmentation.

Je vous explique un truc: les japonais, c’est connu, sont particulièrement exigeants en ce qui concerne le design des personnages. C’est pour cela que les auteurs ne peuvent pas trop s’écarter d’un schéma prédéfini et immuable, au risque de faire fuir le client. Du coup, le chara-design s'uniformise en fonction des tendances du moment. Comment faire donc pour que les personnages ne se ressemblent pas tous et donner une identité à la série? C’est simple: vous leur foutez des cheveux aux couleurs chatoyantes (roses, bleus, mauves, verts, blancs) et des tas d’accessoires aussi inutiles que ridicules (on a même droit à un personnage qui se promène avec des carillons sur la tête…). Et puis vous les habillez de la manière la plus voyante possible, comme s’ils sortaient tout droit d’un J-RPG de Tetsuya Nomura ou d’un défilé de mode à Harajuku. C’est sûr qu’à la campagne japonaise, c’est du meilleur effet.

Pour résumer: ce visuel pathétiquement convenu et à la fois ridiculement alambiqué casse toute possibilité d’identification, comme si la série nous rappelait sans cesse qu’elle est à l’origine un produit destiné à émoustiller l’otaku en manque, en lui balisant le chemin. L’animation d’une raideur cadavérique, et les décors réalisés par les stagiaires pendant la pause-café sur un ordi récupéré via le Secours Populaire, complètent ce glorieux tableau.

La partie sonore, elle, s’en sort bien mieux… Nan, je plaisante! C’est nul! Mes oreilles ont déjà porté plainte contre moi, j’ai rendez-vous demain au tribunal.

L’opening est mauvais à s’en frapper la tête contre le mur; franchement, regardez-en les vingt premières secondes (je répète: les vingt premières secondes) et dites-le-moi si vous n’avez pas déjà pris rendez-vous avec votre ophtalmo, votre ORL et votre psy, si possible ensemble dans le même lit avec du champagne… La chanteuse a une voix rappelant le crissement des craies sur le tableau noir, et visuellement c’est tout à la fois affligeant et indigent. L’ending, lui n’a pas eu droit à plus d’une écoute - qui s’est terminée par une tentative de défenestration de ma part.

On va s’arrêter là. Non seulement j’en ai assez, mais j’ai épuisé ma réserve de métaphores pour expliquer à quel pont Hoshiziora e Kakaru Hashi dépasse le stade de la série d’animation pour se rapprocher d’un cauchemar éveillé. Hoshizora e Kakaru Hashi n’est pas simplement un anime, c’est l’œuvre du Malin. Un crime contre l’humanité. Une arme de destruction massive. Une menace à la paix et à la sécurité internationale. Un ennemi contre lequel même Super Mario, Chuck Norris et le pape sous ecstasy ne pourraient même pas lever le petit doigt.

Sur ce, je vais prendre une douche, car je me sens sale. Si vous avez l’impression d’avoir perdu la moitié de votre QI suite à la lecture de cette critique, je vous rassure c‘est tout à fait normal. Par contre, pour les récupérer, je vous laisse vous débrouiller… 1,5/10

Les plus

- Ça fait du bien quand ça s'arrête

Les moins

- Scénario honteux

- Réalisation affreuse

- Comment a-t-on pu financer un truc pareil ?

Verdict :2/10
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A propos de l'auteur

Deluxe Fan, inscrit depuis le 20/08/2010.
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