“Le chat n’est pas tenu de vivre selon les lois du lion.” Spinoza

» Critique de l'anime March Comes in Like a Lion (TV 1) par Kilddra le
23 Mars 2017
March Comes in Like a Lion (TV 1) - Screenshot #1

Adapté du manga du même nom et écrit par Umino Chika, Sangatsu No Lion dépeint l'adolescence de Kiriyama, joueur professionnel de shogi.
En résumant comme cela, Sangatsu no Lion, il faut avouer que cela n'est pas extrêmement alléchant. Et pourtant, force est de constater que malgré la thématique du shogi, malgré la thématique de l'adolescence, Sangatsu no Lion est un anime que l'on prend plaisir à savourer.

Au commencement, il y avait la vue :

L'adaptation animée du manga est plutôt très bien faite à mon goût. Pour ne pas dire, exemplaire.
On garde ici, les charadesigns très spécifiques à l'auteure. Mais cela ne s'arrête pas là : Les plans larges, les effets présents dans le manga sont mis en couleurs et en animation d'une manière qui me semble très fidèle au format papier. Le crayonné, l'imprécision du trait, le flou sont mis en valeur par la réalisation. Parti pris graphique s'il en est à l'heure du lisse, du parfait...
Sangatsu no Lion est graphiquement magique parce qu'il exploite la maladresse du trait pour en faire un bijou. Maladresse qui d'ailleurs n'est pas toujours présente, il faut le dire. On a aussi des éléments visuels tout à fait normaux ou parfaitement exécutés qui viennent apporter énormément de variations.

March Comes in Like a Lion (TV 1) - Screenshot #2Personnellement, j'ai été très agréablement surprise par la mise en couleurs. La transition papier/animation est pas toujours des plus simples... Parfois un peu trop fade par rapport à nos projections imaginatives de l'oeuvre originale.

Eh bien ici, la mise en couleurs, est à mon sens juste parfaite, correspondant avec exactitude aux émotions de Kiriyama et des autres personnages. Je dirais même qu'elle dépasse mes espérances. Des bleus profonds, des couleurs chatoyantes...
Bref, tout un panel qui bien loin d'être bourré de LSD comme Gankutsuou (que je viens de finir), se déguste avec un vrai plaisir par nos yeux.

En somme, Sangatsu no Lion est un très bel objet visuel et fera plaisir à quiconque ne souhaitant pas voir quelque chose ni de trop "habituel" ni de trop "particulier".

Ensuite vînt le son :

Loin, d'être une fan des morceaux de J-Pop, je me suis faite totalement avoir par l'opening et l'ending de la première partie de l'anime. Je les écoutes en boucle. J'aime beaucoup.

Le groupe Bump of Chicken fait l'opening et l'ending de la première partie. On les retrouve notamment dans Kekkai Sensen, dans Tales of Abyss, dans GranBlue Fantasy et probablement d'autres que j'ai zappé.

March Comes in Like a Lion (TV 1) - Screenshot #3Pour l'opening de la seconde partie, c'est une certaine Yuki qui s'en occupe avec une chanson appelée Sayonara Bystander. Perso, je suis moins fan en comparaison mais reste que cela colle plutôt pas mal.
L'ending est quant à lui confié à Kenshi Yonezu avec un morceau qui s’appelle Orion. Là, je suis un peu plus dubitative mais encore une fois, why not...
Ceci est trop une affaire de goût pour en faire un cas particulier à vrai dire.

Pour ce qui est de la musique d'ambiance, je suis assez époustouflée par la variété des pistes proposées.
On a tantôt des pistes très émotionnelles à base de verres (Oui oui), de piano, une balade au texte en français, des morceaux plus enjoués, plus enfantins et parfois très guinguettes... C'est extrêmement varié, y en a pour à peu près pour tous les goûts.
A noté que rien n'est extravagant en soi par rapport à l'anime. Ce n'est pas ici que l'on entendra des pièces symphoniques épiques, mais chaque musique est choisie de sorte à accompagner les sentiments du spectateurs avec beaucoup de délicatesse et de profondeur.

March Comes in Like a Lion (TV 1) - Screenshot #4C'est enfin que les sentiments naquirent :

Sangatsu no Lion est un anime tranche de vie assez particulier en soi, car il montre un personnage principal très introverti dès le départ. On est donc dans l'émotionnel dès que l'histoire commence et c'est sur la corde de la sensibilité que le spectateur va accrocher ou pas. J'imagine que cela peut complètement rater sa cible cela dit en paraissant trop sentimental. Bref.

Ballotté par divers vents, Kiriyama est renfermé sur lui même pour ne pas subir les forces contraires qui le tiraillent. C'est un personnage qui se malmène sincèrement et volontairement pour trouver une place dans le monde aussi minime soit elle.

Il y a une forme d'ambivalence chez ce jeune homme qui recherche absolument le droit d'exister et qui ne veut pas prendre de la place dans l'existence des autres par peur de s'imposer et d'être repoussé. Le seul moyen qu'il a trouvé pour avoir cette place, c'est le shogi.
Le shogi est un jeu qui le rapproche des gens mais entre ses mains c'est une arme à double tranchant. Il le contraint à une position d'adversaire qui l'exclut selon lui, naturellement d'un relationnel affectif.
(Je vous passerais tout avis sur le shogi en lui même, bien qu'il y est un aspect didactique dans l'anime à ce sujet, je n'y comprends rien ^^' )

March Comes in Like a Lion (TV 1) - Screenshot #5L'anime est finalement centré sur le domptage de la nature introvertie de Kiriyama pour aller vers ce quoi il aspire : l'affection, sa place dans la société.

Grâce à différents personnages, tous liés au shogi, il va se développer en volonté, en estime, en fierté.
On en apprend d'ailleurs beaucoup sur ces personnages "secondaires" sans pour autant que toutes leurs biographies soient étalées à notre face violemment. Les informations sont distillées avec subtilité pour garder un peu de mystère sur les différentes relations qu'ils entretiennent.
Ce qui est plutôt réaliste en soi, car on apprend jamais en réalité ce qui fait l'entièreté d'une personne dès le départ.

A l'image des couleurs dont je parlais un peu plus haut, la galerie de personnages est très variée, chacun à son utilité aussi claire ou aussi ténue soit elle dans la construction du monde de Kiriyama. Il y a tout un pan humoristique et une dimension sociale dans l'anime qui sont avant tout liés aux diverses amitiés, connaissances et inimitiés de Kiriyama. Cela rajoute à la fois de la gaieté (surtout enfantine) et un ancrage dans la réalité des divers types de familles japonaises avec toute une dimension culturelle et traditionnelle associée.
Car oui, les relations qu'il a avec certains personnages ne sont pas qu'idéales. Elles peuvent être violentes et encore une fois ambivalentes. Mais cela permet, une construction du récit riche et profonde, sans manichéisme.

Je n'en dirais pas plus sur les personnages en fait, car en expliquant qui est quoi, je trouve que ce serait gâché le ressenti que l'on peut avoir au visionnage de Sangatsu no Lion.

Conclusion :

C'est une histoire qui se déroule tout en douceur, avec des moments de solitude, de joie, de tristesse qui se prennent parfois de plein fouet. Pour moi, c'est le genre d'anime qui se savoure à l'image d'un Drôle de Père, d'un Natsume Yuujinchou.

L'adaptation qui a été faite du manga est à la fois très bien réalisée et retranscrit assez parfaitement ce qui se passe dans le dit manga et ce même dans le découpage des épisodes. J'avais beaucoup aimé la subtilité avec laquelle écrit Umino Chika, et j'avoues avoir retrouvé ceci dans l'anime, ce qui me satisfait tout à fait.
Pour ceux qui n'auraient pas lu le manga, si vous voulez une histoire sans concession, avec un joli parti pris graphique et une ambiance musicale très appropriée, Sangatsu no Lion est à voir.

Ma note sera de 9.

Verdict :9/10
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A propos de l'auteur

Kilddra, inscrit depuis le 28/09/2011.
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