Nous avons deux studios d'animation principaux de seconde zone crédités pour cet anime : Silver Link et Blade. Je dois reconnaître qu'ils soignent leur copie. La technique et l'artistique restent des plus communes mais je suis étonné par l'absence de catastrophe. Visuellement, la série gagne beaucoup de points par la simple existence de l’héroïne qui régale nos yeux. Nous n'avons pas de conclusion à l'histoire mais la narration est subtile et termine en douceur la série ; c'est exactement ce que je veux voir dans ce cas de figure.
Le scénario est improbable.
Yuuri vient de perdre ses parents. Il reste vivre dans le manoir familial mais il ne peut plus payer ses domestiques alors ils s'en vont car ce ne sont ni des esclaves, ni des bénévoles, ni des amis. En parallèle, on découvre Lilith, la sublime soubrette, qui lit une lettre annonçant la mort des parents de Yuuri. Ni une, ni deux, elle fait ses valises et va rejoindre Yuuri.
Peu de temps après, Yuuri tombe stupéfait sur Lilith dans l'entrée de son modeste manoir et elle lui annonce souhaiter entrer à son service gratuitement. Yuuri trouve cela très louche mais décide de la garder et de découvrir ses secrets.
Yuuri a dans les dix ans tandis ce que Lilith est une jeune femme qui est sans doute dans le début de sa vingtaine. Par conséquence, la romance qui naît est quelque peu licencieuse. Le jeune garçon est innocemment flatteur envers Lilith qui n'est pas insensible à ses remarques. La jeune femme n'hésite pas à taquiner le garçon et affiche délibérément des expressions séduisantes quand elle ne rougit pas en entendant ses compliments.
Le ton reste cependant à la détente et à la rigolade sans tomber dans le dérangeant. La relation qui se développe entre les deux est mignonne et les sentiments amoureux qui se développent ne sont pas gênants dans leur mise en scène. Cela-dit, par son concept, cet anime ne séduira pas tout le monde et certains spectateurs le sanctionneront d’une croix par principe.
Comme personnage secondaire, nous avons dans un premier temps une camarade de classe de Yuuri qui entre en scène et elle s'appelle Tsukasa. Elle se caractérise par sa passion envers la relation qui se crée entre Yuuri et Lilith. Ses fantasmes sont aussi amusants que son caractère est distingué et ses pitreries rappellent un peu les gags à l'ancienne.
Cette Tsukasa emploie une domestique du nom de Fujisaki qui tempère ses actions en taquinant sobrement, mais malicieusement, sa maîtresse. Ensemble, elles forment un excellent duo.
De l'autre côté, le concept comique qui lie Yuuri et Lilith ne fonctionne pas toujours. Il est régulièrement rattrapé par son incongruité. Le garçon considère que la soubrette est louche et va agir de manière à lui tirer les vers du nez. Seulement, cette situation devient peu crédible sur le long terme car les personnages tournent autour du pot. Elle ne l'était pas de base mais la maintenir est encore plus difficile à accepter. Passés les premiers épisodes, la série n'est pas habile dans le renouvellement des moments du quotidien et de ses blagues.
Cependant, elle reprend du poil de la bête avec l'arrivé de Natsume, une domestique qui vient prendre des nouvelles de Lilith et qui l'incite à revenir servir leur maître. Rien de mieux qu'un nouveau personnage pour redonner du dynamisme à une histoire qui commence à s'enliser. Ce nouvel élan est salvateur. Natsume crée du lien entre de nombreux personnages et est un moteur de révélation. L’église est ramenée au centre du village et permet au scénario d’avancer ses pions. On découvre ce que l'on ne savait pas et le tout prend une forme homogène. Le mystère autour des yeux violets de Lilith reste sans explication mais l'on finit par mieux mesurer les raisons de son attachement à Yuuri.
Les yeux violets de Lilith ne sont pas qu'une facétie artistique donc je suis curieux de savoir si cela est une simple anomalie génétique ou liée à autre chose, tel que des origines non-humaine qui feraient entrer l’œuvre dans une autre dimension. Cette caractéristique de Lilith peut ouvrir tout un tas de possibilités, notamment au niveau des futurs personnages et des nouvelles intrigues quotidiennes.
Si Saikin Yatotta Maid ga Ayashii ne bénéficie pas des faveurs des dieux de la comédie, il peut se targuer d'avoir une soubrette adorable dotée de généreux attributs et de personnages secondaires qui font le travail. Il serait dommage que les amateurs de ce type d’animé ne l’essaient pas. J’en profite pour vivement vous recommander Uchi no Maid ga Uzasugiru! si vous êtes friands de comédies similaires car il est deux crans au-dessus de celui-ci. Preuve en ait, il a eu droit à un diminutif : UzaMaid.
Satisfaisant.
