Promis, si je retourne dans le passé, je n'écris pas cette critique

Kyouya est un jeune homme de vingt-huit ans qui vient d’être licencié. Il monte dans le car qui le ramène chez ses parents car il ne peut plus payer le loyer de son appartement. Sur le trajet, sa sœur l’appelle et enfonce le clou en lui déclarant avoir retrouvé son ancienne lettre d’admission à la fac d’art d’audio-visuel ; cela le plonge dans ses anciens et regrettables souvenirs.

Plus jeune, Kyouka avait été pris à la fois en fac d’économie et en fac d’audio-visuel mais par manque de motivation il avait choisi l’option qui lui paraissait la plus stable : l’économie. Cela s’avéra être un mauvais choix car, étant à ce jour sans petite amie et désormais sans boulot, il a troqué sa passion pour une vie qui ne valait pas ce sacrifice.

Cela fait déjà un moment qu’il ne se sent plus vivant et qu’il se demande quel aurait été sa vie d’aujourd’hui s’il avait choisi l’audio-visuel à la fac. Est-ce que, s’il avait eu les couilles là où il fallait, il aurait rencontré la génération platine et s’éclateraient avec ces génies de son âge qui font la une des magazines ? C’est sur ces pensées négatives qu’une fois chez ses parents il s’endort honteusement dans son lit d’adolescent.

Au réveil, sa sœur qui le sort de ses rêves est bien celle du présent. On aurait pu croire qu’étant un héros de light novel il serait retourné dans le passé mais non, sa vie c’est de la merde. Par conséquence, il doit continuer à avancer tant bien que mal et chercher un nouveau boulot au coin de la rue.

Alors qu’il vient de recevoir par texto un nouveau refus, une autre situation de héros de light novel lui arrive. Il aperçoit une femme sur un pont qui lui semble sur le point de se suicider et il se précipite pour la sauver en lui sautant dessus. Malheureusement, elle ne suicidait pas mais cette erreur d'appréciation lui donnera tout de même l’opportunité de se faire embaucher.

Sa vie restera de la merde car malgré la bonne insertion de notre homme dans l’entreprise et ses débuts prometteurs, le projet que supervise sa patronne est abandonnée et il est donc remercié avant la fin de son contrat. Il n’obtient donc pas un CDI qui s’annonçait comme acquis et le voilà de retour chez ses parents.

L’histoire insiste bien que le mec il en veut, il n’a pas eu sa place de héros de light novel gratuitement, il a trimé pour retourner dans le passé et changer sa vie. Car oui, cette fois-ci, lorsqu’il se réveille dans son lit d’adolescent, sa sœur est au collège et la chance dont il rêvait lui est miraculeuse donnée. De onze ans plus jeune, il n’hésite pas une seconde et choisi d’aller à la fac d’audio-visuel. Oui ! Cette fois, sa vie ne sera pas merdique, foi de héros de light novel qui casse la barraque.

J’adore ce genre d’histoire. Qui n’a jamais rêver de revenir dans le passé pour se donner l’opportunité de faire d’autres choix ? Entre nous, toutes les voies me menèrent à la même issue, celle de suivre des adolescences dans la rue dans leur vie quotidienne et de club de lycée, mais au moins j’aurais plus de temps encore pour voir et revoir des animes avec des lycéennes.

La particularité de cet anime est que ce sont des étudiantes et non des lycéennes. Cela craint un peu pour la fraîcheur des produits mais on va faire avec.

Kyouka changera sa destinée au détriment de celle des autres. Fort de sa maturité, de son expérience personnelle et professionnelle, il aura le don de résoudre toutes sortes de problèmes et de recevoir les louanges de ses amis. Ces derniers deviendront dépendants de lui et ne parviendront pas à exprimer leur propre talent.

En gros, le résultat de sa chance est que plus de monde est malchanceux. J’aime ça.

Les personnages, s’ils ne sont pas excellents, sont tout simplement bons. Grâce au chara-design, on est immédiatement conquis pour ce qui est des personnages féminins. Ben oui, si les filles sont belles à regarder on continue l’aventure sinon on abandonne et on va chercher ailleurs notre nourriture préférée. En plus, même si les demoiselles restent quelque peu soumises au scénario et au moule des archétypes propres aux light novel et autres produits de consommations, elles possèdent une personnalité. Une valeur ajoutée à signaler.

En tant qu’étudiant, Kyouka vit dans une résidence avec trois autres camarades ; deux filles et un garçon qui sont dans la même section artistique que lui, soit l’audio-visuel pour ceux qui ne suivent pas. Bien que Kyouka soit un héros de light novel, on ne se dirige pas vers un harem avec cette parité de sexe mais… on a quelques trucs sympatoches.

Par exemple, Kyouka rencontre la première fille lorsqu’il se réveille le matin. Cette dernière, n’ayant pas encore reçue son lit, est venue dormir avec l’inconnu d’à côté. C’est ce qu’une jeune fille de light novel est censée faire donc on approuve cette idée. Ce réveil sexy m’a tout de même fait vérifier si j’étais devant un anime ecchi mais… non. Par la suite, et par bien des aspects, il en a les signes mais il ne verse pas vraiment là-dedans. En quelque sorte, c’est comme si quelqu’un te montrer des bonbons mais que tu pouvais ni vraiment les voir, ni les toucher et encore moins les goûter. C’est frustrant mais tu es d’accord pour cette fois car tu n’es pas venu pour ça.

Vu que je vous emmerde déjà depuis un moment avec ma prose de consommateurs d’adaptations de light novel, je ne vais pas vous décrire en détails les colocataires du héros, mais ils ont chaque un leur spécialité : dessinateur, acteur/chanteur et scénariste ; ainsi que leur problème personnel. Cette diversité de talents sera évidemment un plus pour les travaux pratiques qui ne manqueront pas d’arriver. Ben oui, ils ne foutent pas rien, ils veulent réussir leurs études. Seulement, ils n’ont pas de chances car, contrairement aux autres étudiants, ils ont un connard qui vient du futur dans leur groupe donc ils vont devenir des assistés à cause de sa puissance de héros de light novel. Le résultat ne sera pas beau pour eux.

D’autres protagonistes graviteront autour du quatuor dont deux femmes en particulier : son ancienne patronne qui ne se suicidait pas et qui est désormais plus jeune (on aime ça) ainsi qu’une gamine qui dénote dans le tableau mais il faut bien une gamine sinon on n’est pas dans un light novel.

Le style marrie réalisme et petits délires entre amis. On retrouve des attitudes et des situations chères au public otaku qui sont parfois tournées en dérision pour faire genre ici on est mature. Et à côté, on a de l’écriture plus sérieuse, digne de figurer ailleurs que dans un light novel.

La comédie et les relations amicales dominent mais la romance n’est pas laissée de côté. Elle vous prendra sans préavis mais elle donnera finalement peu dans cette saison une. A voir si par la suite une bataille s’engagera entre les héroïnes ou si elles auront plutôt chaque une leur moment de gloire pour finalement laisser la place à la chanceuse qui finira sa vie avec un héros de light novel. Car oui, la parité initiale ne veut pas forcément dire que les filles s’intéressent à d’autres gars que le héros de light novel.

Cette œuvre n’est pas exempte de surprises et s’inspire du modèle des « routes » pour son intrigue. Je suppose que votre cerveau a tilté sur ce que cela signifie sinon il va falloir réviser pour la prochaine fois. Je suis particulièrement curieux de suivre les prochains rebondissements.

Comme d’habitude, il manque du temps à Bokutachi no Remake pour approfondir son concept. Certes, il nous en montre beaucoup, et nous sommes dans une histoire entraînante qu’on ne veut pas lâcher, mais douze épisodes est une nouvelle fois bien trop peu pour satisfaire tous nos désirs et délires. Regarder une adaptation qui s’arrête à la fin de l’introduction reste toujours frustrant ; elle ne s’effacera que si une suite voit le jour sauf si des branquignoles nous pondent quelque chose d’indécent qui s’appelait une adaptation avance rapide x100 qui se fout de ta gueule ou autre connerie du même acabit.

Le titre en dit long sur le fond de l’anime et l’intérêt qu’on peut ou non lui porter. C’est une histoire pour ceux qui sont friand de retour dans le passé dans le but de refaire sa vie. A la différence qu'ici ce n’est pas un « my » dans le titre anglais mais bien un « our ». J’espère que cela ne fume pas trop dans votre cerveau de consommateur de light novel. Sur ce, je vous laisse.