Critique de l'anime A Certain Magical Index (TV 1)

To Aru no Majutsu no Index : comme d’habitude, l’Eglise en prend plein la gueule.

J’éviterais un synopsis bâclé pour passer directement au fondamental de ma critique, qui s’étend sur l’ensemble des deux saisons :

Cette série se laisse péniblement apprécier au départ de par son irrégularité, mais se laisse regarder tranquillement, à la manière de la recette classique d’un shonen à la Shakugan no Shana : un combo de protagonistes principaux composés d’un étudiant justicier simplet et d’une gamine magicienne qui ne débarque d’on ne sait où, qui vont lutter pour la paix dans le monde contre les méchants pas beaux.

Comme je l’ai dit, on met du temps à se contenter de cette recette un peu trop basique, cliché ; et le danger est de se décourager trop vite, car cet anime s’améliore progressivement et détient des épisodes clefs absolument géniaux, qui contrastent avec d’autres petites intrigues simplistes peu attachantes.

Le propre de cette irrégularité se retrouve parfaitement dans les différents personnages: on a alors des très hauts et des très bas.

Parmi les bas, on a malheureusement les premiers personnages découverts, et c’est là tout le problème.

Index, la gamine a vraiment peu d’intérêt, et bien qu’elle soit le personnage principal, l’intrigue principale autour de son histoire se bouclera vite fait au début de la première saison et sans grands éclats. Elle passe son temps à bouffer (ou plutôt se plaindre de ne pas avoir à bouffer, ce qui est pire), être insupportable avec son partenaire et le mordre violemment alors qu’il risque sa vie pour elle. Son personnage n’évoluera pas du tout en 50 épisodes, bref, on est loin d’une Shana.

Touma, le héros, n’est pas détestable mais n’a rien de captivant : il se jettera à corps perdu dans tous les évènements et prendra toujours la défense de la jeune fille qui se fait frapper, sans chercher à savoir si elle est vraiment victime ou non. Avec son pouvoir d’esper, il s’avère extrêmement puissant ce qui lui permet finalement de concrétiser ses idéaux de justicier, en terminant chaque arc par un coup de poing bien placé dans la face de l’ennemi (qui s‘avère en fait être une pauvre brebis égarée, et qui ne manquera pas de changer de camp après cela, genre elle a compris ce qui était juste et bon tout à coup).

On a aussi le mage aux cheveux rouges (genre Axel de l’organisation XIII), faible et sans charisme, qui se plaît à regarder Touma avec un air de boss hautain bien qu’il se fît atomiser dès le premier épisode.

Pour n’en citer plus qu’un, peut être le sommet des points faibles de l’anime : la professeure, une gamine aux cheveux roses qui finit toutes ses phrases par des «nanodessuu~», qui ne semble être là que pour satisfaire les pulsions des lolicons rôdant.

Mais voilà, le point fort de cet anime, c’est aussi des personnages très intéressants et bizarrement beaucoup plus développés.

Misaka Mikoto, une des sept « level 5 » de la Cité des Sciences (donc parmi les plus puissants espers), qui apparaît dès le premier épisode mais mettra du temps à prendre part à l’histoire de nos héros, et cette présentation progressive est un atout qui permet de l’apprécier sous différentes facettes. Bien plus charismatique qu’Index, elle détient une farandole de problèmes personnels qu’elle mettra du temps à exposer. Chacune de ses apparitions est une assurance d’un épisode bien plus captivant, mais sera malheureusement souvent mise en second plan au profit d’Index et n’interviendra pas assez.

Tschumikado, un personnage complexe qui se désigne comme « menteur », on ne comprend jamais vraiment dans quel camp il se trouve, mais agit toujours, paradoxalement, pour la meilleure cause, malgré les confusions qu’il se plaît à créer.

Le meilleur pour la fin : Accelerator, si vous ne deviez regarder qu’une poignée d’épisodes de cet anime, regarder ceux où il intervient. Esper surpuissant complètement cinglé, il obtient un rôle bien plus significatif dans la seconde saison, la rendant ainsi logiquement beaucoup plus attractive (notamment le dernier arc, absolument épique). Nobuhiko Okamoto, je retiens le nom de ce doubleur!

Je me plais à dire que cet anime a malencontreusement choisi les mauvais héros : privilégiant une gamine ingrate et un justicier simplet, à des personnalités complexes et torturées qui permettent de « débloquer » l’ambiance de l’anime, et faire jaillir le sang et l’excitation à flot. Et mon opinion se justifie quant on voie l’importance qu’ont pris les personnages, à l’origine secondaires, dans la seconde saison, qui s’avère bien plus mature.

Très difficile à noter à cause de l'irrégularité, je donnerais finalement une moyenne positive pour la nette progression de la seconde saison, et la place qu'a pris le personnage d'Accelerator.