Tweeny Witches - Alice au pays des sorcières

Alice, une petite fille espiègle et pétante d’énergie, se trouve téléportée dans un autre univers en tombant du haut de son école. Perdue au beau milieu d’une sombre forêt, elle découvre un étrange animal. Puis sans crier gare, elle se trouve pourchassée par un groupe de sorcières qui croient qu’elle veut faire main basse sur les lutins dont elles tirent leur pouvoir magique. Capturée, Alice fait la connaissance de deux apprenties sorcières chargées de sa garde : la mignonne mais pas très douée Eva et la responsable de la disciple et de la formation de ses congénères, Sheila. En faisant son premier baptême de l’air sur un balai, elle laisse s’échapper toutes les races de lutins emprisonnés dans les cages…

De prime abord, une série enfantine autour de trois petites sorcières. Détrompez-vous car Tweeny Witches a beaucoup plus à vous offrir. Un univers admirablement mis en place d’une part et une jolie réflexion sur la magie et le bonheur d’autre part. Alice découvre une société divisée en différentes populations : les sorcières, les démons et les magiciens, chacune étroitement attachée à ses traditions. Les sorcières tirent leur pouvoir des lutins dont il existe 100 races différentes et qu’elles cherchent à capturer. Alice est totalement étrangère aux traditions de cette société et refuse de les emprisonner. Elle s’amuse à les libérer alors que ses amies ont été punies par un sort les empêchant de grandir pour les avoir laissés s’échapper. Si Eva devient vite son amie, Sheila n’accepte pas Alice et ses idéaux, cette humaine qui prétend que la magie ne doit servir qu’au bonheur de tout le monde.

L’histoire réserve beaucoup de surprises et nous entraîne dans une folle aventure, un voyage initiatique riche en péripéties et en émotions. Ce "mahou shoujo" s’émancipe de toutes les conventions du genre pour nous accueillir dans un univers sublime de pittoresque, dont les moindres recoins témoignent d’un souci évident pour le détail. Impossible de ne pas goûter à l’architecture des villages de sorcières, avec leur toit pointu traditionnel et leurs décors soignés, au design des lutins tous aussi bizarres les uns que les autres. Ses couleurs mates contrastent au départ avec la légèreté de l’ambiance mais annoncent une histoire finalement assez sombre et tortueuse. Le spectateur averti observe des choses surprenantes dans la façon dont Tweeny Witches a été réalisé. Studio 4 °C, réputé pour ses courts métrages excentriques, reste fidèle à lui-même en abusant des effets spéciaux. Souvent on économise sur l’animation pour redoubler d’ingéniosité en jouant avec les plans fixes. Les personnages sortent un peu de l’ordinaire avec leurs traits originaux et leur chevelure terne mais s’avèrent tous très attachants et expressifs. Les mimiques d’Alice sont souvent burlesques et apportent au spectacle une petite touche comique bienvenue.

Tweeny Witches se regarde comme une ode à l’aventure, à l’enfance, à la magie et à l’imaginaire. La série possède un format assez singulier comme il s’agit de 40 épisodes qui durent quelques 9 minutes. C’est un peu son coup de force car chaque épisode apporte une pierre importante à l’édifice. L’histoire va bon rythme et le spectacle envoûte facilement. La chute de chaque épisode est si bien amenée qu’on ne peut se retenir d’enchaîner ces petits morceaux d’aventure et c’est tambour battant que l’on suit la merveilleuse épopée d’Alice dans ce pays imaginaire.