Ha ouais, la décennie, carrément ! Je pensais faire un topic sur l'année (comme ce qui a été fait les années précédente), mais ça rejoint pas mal de trucs que j'ai lu récemment.
Par rapport à l'article, j'suis plutôt d'accord aussi, vu qu'Exelen est plus nuancé que d'autre, comme Amrith dans les commentaire. Enfin, la vérité est que je ne me sens finalement pas concerné par une bonne partie du problème. On parle de comme quoi l'animation de notre décennie est moins bien que celle de la décennie précédente, mais je crois bien que les seule choses que j'ai touchées des années 90 (et encore, c'est la fin de la période), ce sont GiTS et NGE. J'ai commencé à regarder des animes il n'y a pas un an (exit Naruto/DBZ), et j'ai trouvé mon bonheur dans ce qui est sorti cette dernière décennie. Du coup, je n'ai pas à me plaindre, et si je suis heureux, c'est peut-être que je me complais dans la béatitude de mon ignorance. D'un autre côté, je n'en suis pas si sûr, puisqu'on érige TTGL en monument des animes magnifiques d'antan...mais,
with all due respect, je n'ai pas réussi à supporter ce "chef-d'oeuvre" et ne comprends toujours pas même aujourd'hui, l'engouement qu'il l'entoure. Du coup, je suis content de ne pas en avoir plus dans la veine de nos jours. Mais ça, c'est moi tout seul (ou presque...).
Ce qui m'a surpris, c'est la variation dans le nombre de nouvelles séries animées entre 90 et 2000, pour le coup, j'ai envie de supporter l'argument qui dit qu'on a l'impression que la qualité baisse parce que s'il y a plus d'animes en général, il y a plus de catastrophes. Logiquement, il devrait aussi il y a avoir plus de bons animes, et la grande majorité des séries qu'on m'a conseillées, qu'on m'a qualifiées de 'chef-d'oeuvre', datent de cette dernière décennie. Et je dois dire que je ne suis pas déçu. On a eu droit à nos surprises, nos déceptions, nos moments de bonheur et tout ça...je n'ai franchement pas à me plaindre. On a eu Kara no Kyoukai, les SHINKAI, Baccano, FMP, FMA, GiTS:SAC, Haruhi et tellement d'autres trucs auquels je ne pense pas sur le moment qu'il faut vraiment le vouloir pour cracher dessus.
En fait, mes doutes portent plus sur le futur, surtout en rapport avec
l'interview de Dai Sato (de BONES), mais pas uniquement. Il a tendance à critiquer tous les animes où il ne se passe rien, et ça ne me va pas. Franchement, Aria est un anime magnifique, et j'ai eu l'impression qu'il est passé plutôt inaperçu, en fin de compte. En fait, je rejoins ceux qui disent qu'il y a un sérieux manque d'innovation, autant dans le manga que dans les animes. Je passerai sur le manga, parce que c'est un autre problème à part entière, mais ce qui me chiffonne est qu'en matière d'animés, on a de moins en moins de productions originales. C'est pas grave tant que l'oeuvre adaptée est de bonne facture : le problème est qu'au lieu de créer, j'ai l'impression qu'on a un grand grand grand choix d'ingrédients et on fait notre plat en choisissant et en mélangeant. Du coup, on a plus, ou pas assez de personnages qui n'ont pas ce ton de déjà-vu. Shiki, Re-I Mayer, Kusanagi, Togame, Archer...je crois qu'on peut les compter sur les doigts de la main. A chaque nouvelle sortie, c'est comme si on nous ressortait le même plat avec une sauce différente, et ça m'énerve.
Je ne cache pas que j'aime bien un grand nombre de Tsundere, mais rien que le fait que le terme existe me pose de lourds problèmes. Quand on dit qu'un personnage est une loli (imouto ou pas, au choix), une tsundere, une dojikko, une yandere (et j'en passe), on a déjà une bonne idée d'à quoi elle ressemble, de comment elle se comporte avant même de regarder l'anime. Du coup, si l'on aime tel ou tel type de personnage, ce n'est plus pour le plaisir de la découverte qu'on regarde l'anime mais presque pour la satisfaction d'une attraction quelconque. A mon avis, y'a une crise au niveau fondamental. Le problème est qu'en fin de compte, ça ne s'essoufle pas, le désir est sans fin. On fait du moé, ça vend, et plus de moé fera plus de ventes...c'est sécure mais peu intéressant. On peut dire que la japanimation n'est plus une culture, mais une industrie. J'ai plutôt envie de penser que c'est une culture, mais qu'elle devient une industrie. Moins les réalisateur/studios/créateurs/directeurs cherchent la satisfaction personnelle d'un beau travail au lieu du seul attrait de l'argent, moins ce qu'on a devient de la culture/de l'art plutôt qu'un produit sorti d'une usine.
On pourrait dire que le problème du manque de créativité remonte à la fin des années 90, et donc que c'est toute notre décennie qui est critiquable, mais j'suis pas sûr que ça marche comme ça. J'suis d'accord avec Nakei quand il dit
Même avec ce formatage en règle, j'ai quand même pu trouver des séries agréables et intéressantes, preuve qu'en réutilisant des formules pourtant éprouvées, on peut encore faire du bon boulot.
Hitagi est une Tsundere, et pourtant elle me semble assez particulière et, à mon goût, un personnage agréable à suivre. Elle dépasse la limite de la désignation qu'on lui donne. Ca ne marche pas pour Taiga, Louise, Shana, et même Rin en fait. La chose est qu'il y a une limite aux réarrangements qu'on peut faire sans apporter de nouveaux éléments, et ça pose des problèmes pour le futur. Sans même parler de la crise intérieure au milieu liée aux risques financiers, qui gangrène plus ou moins tous les secteurs aujourd'hui, de toute façon...
Le problème personnel qui m'attriste le plus, c'est qu'on a un nombre effarant d'animes tout simplement cons. Je ne veux pas troller (j'ai moi-même trouvé du plaisir à regarder ces séries), mais de nombreuses séries qui utilisent le fan-service ecchi à outrance sont plutôt abrutissantes. Le comble, c'est qu'on nous les défend en disant : "c'est à regarder avec le cerveau éteint". Mais pourquoi diable irait-on éteindre notre cerveau quand on regarde quelque chose ? Quand on a le cerveau éteint, on est ni plus, ni moins qu'un abruti. Et s'il faut s'abrutir afin d'apprécier quelque chose, je préfère encore me tourner vers des plaisirs plus délicats, si vous voulez bien m'excuser. Du coup ouais, je trouve qu'on manque un peu d'animes matures, ou qui demandent un minimum de réflexion, ou qui soulèvent des question intéressantes. Je ne parle pas des animes où l'on de pose des questions parce que l'on comprend strictement rien, ou parce qu'on nous explique quelque chose de simple de manière compliquée, mais quelque chose auquel on pense encore même après avoir fini le visionnage. Quelque chose qui reste.
Au passage, sur le développement des graphismes. Avoir des décors d'un niveau d'un 5cm par seconde ou d'un Kara no Kyoukai, c'est quelque chose d'inestimable à mes yeux. Une animation d'un GiTS:SAC, d'un TTGL ou d'un Seirei no Moribito, personne n'ira jamais dire que ce n'est pas sublime. On n'avait pas ça, avant.
En gros, je suis content de qu'on nous a donné cette décennie passée, et j'espère juste que ça continuera les dix ans à venir !