Si Glénat voulait nous faire plaisir, alors le coup est réussi avec cette édition de Blame! : grand format, tome doubles, papier plutôt épais (enfin de meilleure facture que la dernière édition d'Akira en date), belles couvertures. Tout y est pour faire craquer les lecteurs.

Scénaristiquement, on est plus sur une sorte de voyage au long court, où on sait d'où on part mais pas où on va atterrir.
C'est nébuleux pour le moins, car même si les événements sont assez clairs, ainsi que les relations entre les personnages, les concepts eux sont plus dans le flou, rendus à demi mots, nous laissant toujours une marge d'interprétation plutôt large. On comprend bien que c'est la cata dans tous les sens et que le système automatisé s'emballe mais on ne saisi pas toujours le pourquoi du comment.
Enfin surtout le comment.
Malgré tout, et c'est là le premier talent de l'auteur, le scénario reste hyper accrocheur, on se passionne vite pour l'épopée de Killee, ses aventures et ses rencontres dans cette sorte de tiur aux dimensions totalement dingues !

Visuellement j'ai un peu du mal avec le chara design, peut être un peu simpliste.
Par contre, et c'est là LE grand talent de ce mangaka, les décors sont tous extraordinaires, époustouflants. Les dimensions, la profondeur, et en particulier le niveau de détail et les ombrages font des cases réservées aux décors (et Nihei n'est pas radin la desssus) de véritables tableaux. De l'art cyberpunk avec tendance post apo, avec un grand A.
D'ailleurs tout est fait pour mettre les décors en avant : peu de dialogues, de grandes cases (voir des doubles pages) qui nous en mettent plein les yeux.

Mais pour saisir du mieux possible tôt l'univers de Blame! la lecture du titre seul ne suffit pas, si vous sentez que des choses essentielles vous ont échappés, dirigez vous vers Noise, la prequelle, qui offre aussi au lecteur la première version de ce qui deviendra la série, et surtout vers Blame & So On, artbook de son état, qui en plus d'apporter des visuels exclusifs et des travaux préparatoires, contient la majorité des explications à l'histoire par l'auteur. Ainsi que d'autres de ses travaux, des anecdotes, etc.

Blame! est pour moi un chef d'oeuvre qui mériterait la note maximale, qui malheureusement se voit baisser d'un petit point pour son manque d'accessibilité, pas forcément au grand public, mais presque au public tout court

19/20