Il faut le savoir avant d'ouvrir ce manga, Bleu Transparent est un univers onirique à lui tout seul. C'est un recueil de 11 petites histoires où Oji Suzuki nous livre des bribes de son enfance de façon poétique et avec une part de rêve. Où est le faux où est le vrai, c'est au lecteur de choisir. Mais on s'y perd très vite malheureusement. Il y a une forte envie d'intégrer une âme poétique dans cet ouvrage, mais la narration est un gros souci et le tout ne s'envole pas. Pour moi ces histoires n'ont finalement ni queue ni tête et le rêve ou la magie associés apparaissent un très maigre instant pour disparaître aussitôt.

Le dessin est aussi un point négatif, je ne lui trouve clairement aucun attrait. Les visages sont simplistes et réussissent à être quand même déformés, les traits sont incertains et rugueux, je n'ai pas trouvé une seule planche à mon goût. Du coup, sans aucune attirance esthétique qui pourrait être reliée au rêve où à l'onirisme, je n'ai clairement pas pu saisir la tentative de poésie dans ce manga.

On trouve aussi deux fois dans ce manga, des sortes de "rédactions illustrées", ce sont des nouvelles avec un peu d'illustrations. Et ici aussi le récit est décousu et quelque peu incohérent, histoire de me perdre encore plus dans ce monde supposément onirique mais qui ne m'attire définitivement plus, et pourtant je suis une grande rêveuse.

Il faut dire aussi que ce manga est vendu à un prix qui peut faire réfléchir un petit peu. Je tenais à en parler, parce que si je devais déconseiller un achat, ce serait celui-ci, l'univers retranscrit n'est que balbutiements et finit par sombrer tout seul sans avoir réussi à créer une ambiance réelle. Les dessins n'ont pas le soin auquel on aurait pu s'attendre pour une aventure onirique et la narration s'embourbe.