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Critique du manga Katteni Kaizo

» par Deluxe Fan le
30 Avril 2011
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Katteni Kaizô : Vol au-dessus d’un nid de coucou

En préparation de son adaptation prochaine par le studio Shaft, je me suis penché sur un des travaux de Kôji Kumeta, Katteni Kaizô. Pourquoi ce subit intérêt pour ce manga ? En fait, je suis littéralement tombé en amour devant le pitch. Lisez plutôt :

L’histoire se focalise sur Kaizô Katsu, un petit garçon de primaire surdoué. Un jour, alors qu’il jouait dans un square, son amie d’enfance Umi Natori lui donne un coup de pied qui le fait tomber du haut de l’aire de jeu. Il est alors sévèrement blessé à la tête, ce qui le fait passer du stade d’enfant prodige à celui de parfait abruti, pour ne pas dire de malade mental.

Maintenant lycéen, Kaizô est toujours sévèrement dérangé, prêt à croire dur comme fer les pires âneries. A nouveau blessé à la tête par la chute du modèle anatomique de la classe de bio, Kaizô se persuade qu’il est un cyborg et intègre le club de sciences, rejoignant Umi (qui craint toujours que l’on découvre ce dont elle est responsable), Shizu (une pseudo-scientifique qui encourage Kaizô dans ses délires) et Chitan, le souffre-douleur du monde obsédé par les trains.

Tout ce beau monde va vivre des aventures extraordinairement absurdes, avec notamment un affrontement régulier entre Kaizô et les anciens élèves de son école de surdoués, qu’il avait fait exploser après être devenu fou…

Bref, ça sent le bon nawak de derrière les fagots.

Katteni Kaizô peut être considéré comme le préambule de ce que sera le best-seller de Kôji Kumeta, j’ai nommé Sayonara Zetsubô Sensei. Un gros préambule de 26 tomes commencé en 1998, dans lesquels Kumeta va montrer sa capacité à incarner le manga comique japonais : aucun scénario, aucun sens, aucune retenue.

On y retrouve donc la recette que Kumeta emploiera plus tard avec sa série phare ; des chapitres indépendants écrits à la manière des épisodes des Simpsons ou South Park : on part d’un élément banal pour finir sur du pur WTF, le tout avec un ton irrévérencieux et extrêmement référencé culturellement.

Ce que j’ai aimé en plus de cela, c’est que le début de Katteni Kaizô s’avère bien plus vulgaire que tout ce que j’ai lu de SZS. Pour les premiers chapitres vous aurez droit à des blagues salaces du plus mauvais goût (comme la scène où Kaizô, croyant être un cyborg, se nourrit en s’enfonçant des piles dans le cul), trash (comme celle où Kaizô cherche à castrer Chitan qui a les testicules qui lui grattent) et tout un tas d’autres blagues très recherchées sur l’érection masculine et les hémorroïdes.

Vous comprendrez aisément que j’ai été plié en deux à quasiment une page sur deux, totalement pris par cet humour scatologique parfaitement dégeulasse, et par ce ton sarcastique permanent. Sans parler des blagues ecchi appuyées par quelques filles à poil, ce qui ne peut que me satisfaire.

On obtient également une autre composante qui se retrouvera dans SZS, à savoir le nombre élevé de références nippo-centrées, incompréhensible pour le lecteur européen, mais qui loin de le rebuter, renforce l’idée d’avoir affaire à un pur produit japonais jusqu’au bout des pages.

Ce sont ces deux éléments qui font l’intérêt de Katteni Kaizô, mais qui ont précipité son échec. Le ton de la série lui empêchait de prétendre à une adaptation animée (c’est pour cela qu’elle aussi confidentielle), et les éditeurs du Shônen Sunday ont brutalement interrompu la publication - ce qui a obligé Kumeta à pondre une fin sortie de nulle part. C’est pour cela que le mangaka a changé de crèmerie et a publié Sayonara Zetsubô Sensei dans le Shônen Magazine (j’en connais qui doivent se mordre les doigts).

La série a encore un autre intérêt, c’est qu’elle montre bien le changement de style de Kumeta au niveau du dessin. Lorsque l’on regarde les différents mangas de cet artiste, on est de prime abord surpris par le manque apparent de cohérence artistique ; mais c’est en regardant le détail que l’on voit comment l’auteur évolue, tel la chenille vers le papillon. Ainsi, les tout premiers tomes de Katteni Kaizô sont incroyablement moches ; mais on sent le dessin se modifier sous nos yeux pour atteindre vite un style similaire à celui de SZS, épuré et simplifié, que tout le monde connaît - et que j’aime beaucoup.

Cette critique qui n’en est pas vraiment une, n’ayant pas lu le manga dans toute sa longueur, est destinée d’abord à faire sortir de l’ombre ce manga qui sur certains point fait jeu égal avec Sayonara Zetsubô Sensei voire le surpasse concernant le côté trash et osé des premiers tomes (et quelque peu délaissé par la suite). Peut-être le succès de SZS va-t-il lever la malédiction qui pèse sur ce manga, et qui commence déjà à se dissiper avec son adaptation animée plus de dix ans après le début de sa parution. En tout cas, il finit de me convaincre du talent de Kôji Kumeta dans son domaine.

Verdict :7/10
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A propos de l'auteur

Deluxe Fan, inscrit depuis le 20/08/2010.
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