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Moi qui pensais ne jamais m'intéresser au basket

» Critique du manga Kuroko's Basket par beber le
25 Mai 2015

«Tiens tu devrais essayer ça» me dit un jour mon libraire préféré, me tendant un manga pas très épais.
«Heu c'est quoi?» demandais-je?
«Un manga sur le sport!»
«Heu...»
«C'est sur le basket!»
«Heuuuuuuuu...»
«Je t'assure qu’après la lecture t'auras envie de jouer au basket»
«Heu je sais pas si tu as remarqué mais je fais 1 mètre 69....j'te dis ça juste comme ça, quoi. Une information . Puis une chose au passage: je deteste le basket!!!»
«Justement!»

Intrigué par cette conversation, j'achetais le tome en question. Puis les suivants. Puis téléchargeais les scans (oui mais en achetant les volumes une fois ceux ci sortis après, si, si!). Puis une fois le tome 30 achevé, me teignais les cheveux en bleu et me tatouais le numéro 11 sur la nuque.

Pourquoi me demanderez vous? Simplement parce que KuroKo'basket, ben c'est très bien! Je suis assez imperméable au genre de la littérature mangatesque sportive, mais j'ai vraiment pris du plaisir à parcourir ces trente tomes.

Les qualités ne manquent pas. Elles sont même légions. Déjà c'est très bien dessiné. Et c'est primordiale dans la représentation d'un sport se déroulant dans un petit espace tel que peut l'être un terrain de basket. Je veux dire, un footballeur tu peux le dessiner de loin, de part la taille du terrain, tu peux te permettre d'être légèrement approximatif dans l'anatomie des joueurs. Dans le basket, c'est juste pas possible. Tous les mouvements, toutes les postures, tous les muscles et les os, tout doit être crédible, vu que la plupart du temps, il y aura 2 voir trois basketteurs sur chaque case, et en gros plans vu que la taille du terrain n'autorise que très peu de profondeur.
Et c'est juste bien. Pas grand chose à jeter.

Mais sans technique le talent n'est qu'une sale manie. Ce dessin s'accompagne d'une mise en scène et d'un dynamisme qui tuerait le manga s'il n'étaient pas aussi bien traité que l'aspect graphique pur.
On ne s'ennuie jamais pendant un match, mais à l'inverse on est content de pouvoir arrêter la lecture à l’issu de chaque challenge, histoire de nous aussi, nous reposer. J'ai d'ailleurs cru au début que c'était un défaut du manga, de nous forcer à faire des pauses récurrentes dans la lecture, avant de comprendre que cela était la preuve que l'effet escompté de reproduire une compétition sportive aussi fatigante que celle du basket, était réussi. On enchaîne rarement 2 – 3 match au stade ou à la télé (en tout cas, j'en suis incapable). Pareil pour Kuroko Basket.

Le scénario est sans doute le point qui offre le plus le champ à la critique. Disons, que 30 tomes c'est bien, c'est suffisant. L'auteur a su s’arrêter à temps. Car si l'histoire s'avère prenante de bout en bout, une fois la génération des miracles passée en revue, c'est tout un autre arc qu'il aurait fallu créer de A à Z, sans pouvoir éviter de tourner en rond avec la redite de certains matchs. Et le concept alambiqué de Zone (sorte de transformation super Sayen appliqué au basketteur, qui cependant n'a pas besoin de voir son ami se faire exploser pour être provoqué) est à mon sens le gros point noir de cette œuvre. Le fait qu'il y ait une zone .2 aussi.
Alors que les aptitudes physiques sont pour la plupart poussées certes à leurs extrêmes, la zone reste à mon sens une anomalie, car ne s'appuyant pas sur cette physique (ou vaguement).
Hormis cela, le scénario en lui même n'est pas extraordinaire, vu qu’il s'agit d'accompagner une équipe tout au long d'une compétition, avec les quelques coups de théâtre que le ce thème peut proposer. Cela étant c'est le genre qui veut ça.

Non, ce qui fait de Kuroko un très bon manga, c'est avant tout la galerie impressionnante des personnages et de leurs personnalités. Finalement, 30 tomes, c'est assez peu pour autant de protagonistes. Les membre de l'équipe Seirin sont tous attachants, ceux des équipes adverses le deviendront progressivement. Petite mention pour le boss final, méprisant et hautain à souhait.

Ce qui est surtout génial, c'est d'avoir fait de Kuroko le personnage clé du manga, et de l'avoir traité ainsi. Je veux dire: il adore le basket, mais à la base il est nul. Bon c'est pas comme si ça ne nous rappelait rien ni personne par ailleurs. Rajoute à ça qu'il est petit (1m69, vous avez compris l'introduction?) et doté d'une personnalité effacé mais irrésistiblement sympathique, ça en fait déjà un protagoniste intriguant. Mais ce qui est génial, c'est la suite: non Kuroko ne va pas devenir Hokage de son équipe et gagner des matchs à lui tout seul. Non, du début à la fin, le héros n'arrivera jamais à faire un match en entier, en étant physiquement incapable. Il devra trouver lui même comment palier à son manque de talent pour le ballon orange, sans pour autant céder aux grosses ficelles scénaristiques qui aurait consister à le faire devenir de plus en plus puissant, indépendamment de ses capacités physiques.
Non si Kuroko est le héros, c'est parce qu'il joue pour les autre. Il ne brille pas ou peu individuellement et restera du début à la fin une ombre au service de la lumière. Il sera de ce fait assez peu présent sur les pages. Là encore, bien joué l'auteur qui maintient la cohérence de son protagoniste clé, quitte à le laisser au second plan malgré son statut de personnage principal.

J'ai rarement autant apprécié un héros de manga. Car il symbolise parfaitement la moral de l’œuvre: ce n'est pas lui héros mais c'est l'équipe elle même qui l'est. Dans le genre de ce type manga (sportif ou shonen), c'est souvent une personne qui va faire la différence alors que tous les autres équipiers ne seront là que pour l'admirer (ce qui est presque le cas de la dernière équipe rencontrée par Seirin). Non ici tous les membres de l'équipe sont le même traitement de faveur. Ce qui fait qu'on éprouve rapidement de l’empathie pour ces derniers alors que l'on pensait au début - à tort - qu'ils seraient insipides durant toute cette aventure.

Alors, non je ne me mettrai pas au basket et je ne le regarderai pas pour autant. Sauf si un jour, on me montre un petit joueur fantôme, au cheveux bleu faisant des déviations de malades. Là on en reparlera.

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

beber, inscrit depuis le 09/10/2006.
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