Anime-Kun - Webzine anime, manga et base de données

Critique du manga Mononoke Hime

» par Starrynight le
23 Mars 2008
| Voir la fiche du manga

4 ans avant le blockbuster homonyme qui allait révéler Hayao Miyazaki au public occidental, l’auteur avait écrit en 1993 une première version de son histoire mettant en scène un despote, sa fille et un gros chat sauvage (ressemblant énormément à un Totoro, le film Mon Voisin Totoro étant d’ailleurs sorti la même année). Si on est ici très loin du récit raconté par le film, quelques éléments l’annoncent déjà : époque médiévale, dominante de forêts, omniprésence du feu, place de la violence, alors que l’ambiance est globalement plus enfantine que le film (par le déroulement de l’histoire et par le fait que son héroïne soit une petite fille d’une dizaine d’années).

Si cette histoire peut paraître un peu mièvre, voire grotesque (par exemple la demeure du duc qui se transforme en trois coups de cuillère à pot en un château plus vaste que celui de Himeji), à la limite d’un conte de fées, elle possède malgré tout un certain charme et fait ressortir des éléments récurrents dans les relations entre personnages animés par Miyazaki, notamment sur le rapport entre le monstre et la jeune fille (mentionné dans ce dossier). Le monstre est même ici double : Mononoke qui veut épouser la jeune fille et le propre père de l’enfant, finalement monstre plus violent et cruel que celui qui est présenté initialement comme l’animal. Et c’est sûrement le deuxième qui fait le plus peur à la jeune fille. Par son comportement et sa force d’esprit malgré son très jeune âge, celle-ci n’est pas sans rappeler Nausicaä. Comme pour cette dernière, ce mélange de courage et d’innocence fait inconsciemment fléchir celui qui s’était posé au départ comme ennemi pour l’amener à aider la jeune héroïne anonyme de Mononoke et même à se sacrifier pour elle. Preuve que si un homme peut parfois se transformer en monstre, la métamorphose inverse est encore possible, du moment qu’il lui reste au moins une parcelle d’humanité. Et c’est le rôle du miroir.

D’un point de vue dessin, les esquisses sont de qualité et on retrouve ce style dont nous gratifie l’auteur dans ses artbooks. Certains décors dans le château font énormément penser aux décors de l’établissement des bains dans Le Voyage de Chihiro, sorti 8 ans plus tard. D’autres font explicitement référence à Mon Voisin Totoro : Mononoke et la jeune fille à la cime de l’arbre.

Verdict :7/10
Ce que les membres pensent de cette critique :
Convaincante (0)
Amusante (0)
Originale (0)

0 membre partage cet avis
0 membre ne partage pas cet avis

A propos de l'auteur

Starrynight, inscrit depuis le 18/06/2006.
AK8.1.15 - Page générée en 0.056 seconde - 7 requêtes ★ DB.8.0.235880 ★