Princess Princess, autant le dire d'entrée, c'est du grand n'importe quoi.

Mais qu'est-ce que c'est agréable!

Tooru intègre un lycée de garçons, mais ces jeunes mâles en pleine puberté ressentent cruellement l'absence de jeunes filles en fleur dans leur établissement. Qu'à cela ne tienne! Le conseil des élèves a décidé que les garçons les plus efféminés seraient régulièrement vêtus de robes pour encourager les autres, notamment lors d'événements sportifs. Ces "princesses" font l'objet d'une véritable vénération ainsi que de certains avantages et privilèges au sein du lycée.

Ce scénario de départ annonce la couleur. Dans Princess Princess, il n'y a pas vraiment d'histoire d'amour, ni de terribles secrets. Si secrets il y a, ils sont traités à leur juste mesure mais l'humour passe avant tout.

Les situations rocambolesques, les quiproquos et autres saynètes sont légion, pour notre plus grand plaisir. Le trait de la mangaka est très fin et elle prend un malin plaisir à habiller ces beaux garçons de robes, toutes plus détaillées les unes que les autres.

La galerie des personnages est assez riche, tous avec des caractères bien marqués, du timide Akira à l'éternel humilié, si l'on peut dire, Mikoto. La trinité des Princesses fonctionne très bien, sans avoir l'air forcée ou superficielle et l'équipe du conseil des élèves est complètement folle à lier.

Certes, le scénario peut ne pas plaire à tout le monde et les quelques vagues (très vagues, ce n'est pas explicite et peut être expliqué par l'amitié seulement) traces d'amours masculines peuvent rebuter certains; mais d'un autre côté, c'est plutôt amusant de voir des garçons habillés en robe (car après tout, ces lycéens n'ont pas d'autre solution... les Princesses sont un peu des pom-pom boys). De plus, ces amitiés ambiguës, si elle peuvent repousser, peuvent également attirer un autre public, qui peut laisser libre cours à son imagination, car je le rappelle, la mangaka ne donne aucun "couple" officiel (à une ou deux exceptions près).

Au cours des cinq tomes qui composent la série, le rythme est enlevé et le manga reste drôle et plaisant, agréable à l'oeil comme à la lecture. Les personnages ne sont pas creux pour autant, et il est facile de s'attacher à Tooru ou à Akira par exemple. Ce n'est pas un manga inoubliable, qui hantera toutes vos nuit pendant vingt ans, mais il faut bien avouer qu'il demeure très amusant et il procure un certain enthousiasme qui ne vous quitte pas une fois le volume refermé, constituant ainsi un véritable moment de détente, ce qui n'est pas sans rappeler Ouran High School Host Club, dans la même veine.

A noter également, les petites bandes dessinées sous la couverture en plastique, "Prince Prince" où les Princesses, dans un univers alternatif, sont des filles qui doivent se travestir en homme pour encourager leur lycée de jeunes filles.