Zombie Powder est un manga tout droit sorti de l'imagination du maintenant célèbre auteur de Bleach, Tite Kubo. Première oeuvre, premier raté, la fin n'a jamais vu le jour puisqu'à cause de son faible succès au sein de Shônen Jump et de l'état émotionnel disant quelque peu... perturbé de Kubo, la prépublication a été interrompue, laissant ce manga inachevé. Allez, on ne va pas pour autant pleurer puisque Zombie Powder est tout simplement bourré de défauts.

On atterrit ici dans un univers western/futuriste un peu à la manière d'un Gun Frontier ou (et surtout) d'un Trigun. Mais ceci aurait très bien pu se passer dans le sud de la France de nos jours, ou sur Mars, tant l'environnement joue très peu dans ce shônen, le monde présenté n'étant absolument pas développé, ce qui fait que l'ambiance en général en prend un sacré coup.

Gamma, le héros, est un mélange de Vash (pour le style en général), d'Alucard (lorsqu´il s'énerve) et de Kenshin (rhétorique ancienne petite amie/rédemption). Le seul souci c'est qu'il n'a pas le quart de la classe d'un seul de ces personnages, rassemblant tous les clichés du genre en n'apportant rien de nouveau, si ce n'est un côté gentiment lourdaud. La galerie de ses partenaires est tout aussi stéréotypée et on ne s'attarde même pas dessus tant c'est navrant de conformisme. On aurait pu se rattrapper sur les méchants qui ma foi présentent quelques originalités dans leurs pouvoirs ou attitudes premières, mais ils sont tellement ridicules dans leur comportement qu'on ne les prend pas au sérieux, donc on sait qu'ils vont se faire éclater (facilement en plus, pfff), donc ça nous ennuie.

Le scénario n´échappe pas à la débacle, on ne s´attache à personne, même quand ça devient dramatique, et tout suit une trame plus ou moins convenue, sans sursaut qui aurait pu nous faire espérer une suite meilleure, la débandade quoi.

Je crois que niveau artistique, c'est encore pire. J'ai rarement eu l'occasion de voir quelque chose d'aussi franchement laid, ressemblant plus à un fanzine (et encore...) qu´à un manga en lui-même.

Les décors sont affreux (ou inexistants mais quel est le pire?), les persos sont parfois affublés d'une espèce d'aura blanche que l'on croirait gommée à la hâte et c'est tellement fouillis qu'il n'est pas rare que lors d'une scène d'action on ne comprenne absolument rien à ce qui se passe (le comble pour un shônen).

A part Gamma, le design des "gentils" est tout à fait fade, le choix des visages triangulaires avec longs nez n'arrangeant rien à leur aspect des plus... horribles. Mais là où l'on va trop loin, c'est lorsqu'on découvre les bad boys et leur look invraisemblable, mais apparemment ici le ridicule ne tue pas (la pire: Amantine, il a été cherché où un truc pareil? on dirait le bonhomme Michelin, quelle horreur!!!).

En gros, ce n'est guère plus mal que Kubo ait arrêté cette série, surtout quand on voit le succès de Bleach maintenant. Cependant, si je lui pardonne ses écarts de premier jet, il est un peu fort de créer un manga qui se prend tellement au sérieux pour qu'à la fin on ne le prenne que pour une parodie du genre. Pathétique.