Critique de l'anime Ah! My Goddess - Le Film

Alors autant je fus assez dubitatif sur la qualité des 2 opus télévisuelle qui nous furent donné de voir ces 2 dernières années, autant je serais plus expansif sur le film.

Tout d'abord une remarque. Si ce film est antérieure aux 2 séries récentes (je ne mentionne même pas les OAV, remake de massacre à la tronçonneuse, avec pour le rôle du tronc d'arbre....tout) son scénario le placerait à la fin de la série.

Alors le scénario est assez simple mais finalement bien plus efficace qu'il n'y parait. En effet, l'histoire nous plonge dans les méandres du passé de notre chère déesse adorée, Belldandy. Et l'histoire de celle-ci que l'on aurait pu croire terriblement insipide, connaissant le personnage adulte, va se révéler plus trouble qu'il n'y parait. De même l'idéal recherché par le mentor de Belldandy est complexe. Détruire pour reconstruire. Un peu comme certains écologistes qui pensent que pour sauver la planète il faudrait supprimer l'humanité. Et bien le sieur Célestine partage cette idéologie destrictocontructrice. L'intérêt, c'est qu'il confronte sa protégée à ses choix.

Bon ça reste du Ah my Goddess, ne l'oublions pas. Or cette marque déposée sous entend bon nombre de chose, et principalement de nombreux passages niais à souhait. De plus il faut arriver à supporter la relation Keiichi - Belldandy, qui symbolisent à la perfection l'amour platonique (mais alors là platonique à un point). Par contre, et ce contrairement à la série, les personnages secondaires offrent un profil bien plus intéressant, ce qui crédibilise ce film.

Concernant le format. Tout d'abord, on constate l'influence Myasaki dans cet opus. Influence marquée par la destruction de la nature par la nature elle même. D’une certaine manière ce thème est repris dans le film. Le format de celui ci, de mémoire 1h30 est assez bien pensé. Bien sur, il ne peut empêcher certaines lenteurs, mais il a le mérite de placer intelligemment le "décor" et l'histoire. Du coup, une personne n'ayant pas visionné la série pourra tout à fait être réceptif à l'ambiance de ce film. Le scénario de son coté à l'avantage de surprendre nos cerveaux engourdis par la vision de Skuld en train d'apprendre à faire du vélo dans la saison deux de Ah My Goddess. En ce qui me concerne il m'a surtout plut de par son pari de montrer "l'avant" de Belldandy au paradis.

Une part importante est faite - et c'est normal finalement - dans la relation Keiichi Belldandy. Mais là ou la série nous balance du bon sentiment en veux tu en voilà, le film décide de pousser un peu plus loin la réflexion. Car finalement ce n'est pas l'histoire de Keiichi et compagnie qui nous serait narré, mais belle et bien une réflexion sur la relation de l'un vis à vis de l'autre dans le couple amoureux. Deux visions ici s'affrontent, celle de Célestine, celle de "Dieu" deux formes violentes qui ne peuvent coexister ensemble. Le dénouement nous donnera une fin certes prévisible quand on sait qui sont héros (comprenne qui pourra) mais finalement, j'ai trouvé la réflexion étonnement plus intelligente que ce que j'en attendais.

Coté Charadesign, il diffère de la série. En fait pour être honnête je dirais qu'il balancerais entre celui de l'animé et celui des OAV. Heureusement il penche bien plus du coté du premier. Alors, que dire de plus... Graphiquement c'est assez fin, et je noterais un choix de coloris assez agréable à la vision mêlant les couleurs chatoyantes du paradis avec les couleurs "nuit" pour les passages sur terre. On sent bien que là aussi un effort à été fait pour contraster certaines scènes. L'animation est d'une fluidité passable pour l'époque, dira-t-on. Je noterais que la musique balance du bon à l'anodin. Pour info sachez que Nobuo Uematsu (compositeur des Final Fantasy) à composé deux morceaux sur ce film.

Conclusion, Ce film bien qu'antérieur aux deux saisons d'Ah! My Goddess lui est bien amplement supérieur par sa trame scénaristique et sa réflexion.

Cela étant ne vous leurrez pas, ce n'est pas non plus un chef d'oeuvre, ça se saurait. Par contre son relatif incognito est assez dommage car pour une fois qu'un film apporte une fin intelligente, et ne cherche pas à exploiter à outrance une licence, il mériterait un peu plus de considération.