Après le club des 5, la bande des sept... euh des six plutôt !

» Critique de l'anime Rokka – Braves of the Six Flowers par Zalitz le
26 Septembre 2015

La Summer Season 2015 s'est montré de mon oeil niais et simpliste, très fructueuse avec un grand nombre d'animes à fort potentiel de grand succès. Gangsta, Prison School, Durarara pour ne citer que les noms connus. Mais s'il y a bien un anime qui a su faire parler de lui durant ses trois mois et qui continue encore à faire parler de lui, c'est bien Rokka no Yuusha ou Heroes of the Six Flowers. Qu'est-ce qui l'a amené sur le devant de la scène ? Eh ben.... commençons ma douzième critique sur Rokka no Yuusha pour le savoir.

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Si l'on regarde globalement la situation de l'anime, rien ne le promettait aux scintillants feux des projecteurs. Il faut d'ailleurs le préciser, l'animation du projet "Bande des sept" avait été donné à un jeune studio n'ayant même pas fêté leur trois ans : le studio Passionne. Rail Wars! et Haitai Nanafa sont leurs unique production à leur actif, rien de bien flamboyant. Le staff dirigée par leur réalisateur des Spice & Wolf manquait de grands noms et ne laissait pressentir aucun sentiment de réussite. Donc oser dire que l'anime n'irait pas plus haut que la popularité de notre actuelle président était certes méchant, mais n'avait rien d'un mensonge. Comment cet anime a-t-il pu donc faire naître une ferveur non négligeable dans le coeur des fans d'anime que nous sommes ?

Pour ma part, je dirais que c'est le principe similaire à Doubt qui a sûrement beaucoup attiré la curiosité sur cet anime. En effet, alors que six héros sont censés être désignés par une Déesse millénaire pour éliminer un Dieu du Mal, sept héros se réunissent au point de rendez-vous. D'ailleurs enfermé dans une zone à huit clos, il débute alors, une enquête dans le but de débusquer l'intrus parmi les héros. Si l'on fait abstraction du schéma basique de l'affrontement Bien/Mal, l'implantation du principe d'intrus apporte un intérêt "novateur" à un genre médiéval/fantasy à la recherche de nouveaux atouts. La formule Rokka no Yuusha consiste ingénieusement à mélanger enquête policière et combats médiévaux/fantasy dans le but d'épater son public.
Cependant en positionnant "l'enquête" comme la pierre angulaire de l'anime, elle a dû restreindre les combats dans l'anime au détriment de beaucoup de parlottes. Les opening en sont une preuve. Avant et après l'enquête est utilisé l'opening "Cry For the Truth" affichant une union entre les héros combattant entre les calamités (monstres du Dieu du mal), puis pendant tout le déroulement l'enquête (soit 8-9 épisodes) est diffusé l'opening "Black Swallowtail" beaucoup plus sombre dans sa présentation, avec des héros désunis doutant chacun de l'autre. Outre le fois qu'ils soit géniaux, ils affichent concrètement la césure entre l'enquête et le reste. Le ton des OST apporte d'ailleurs une ambiance constamment pesante où le doute ne fait que régner entre les sauveurs de l'humanité. La non-existence d'OST épiques pour les combats reste quand même malheureux pour l'anime, bien que la direction entrepris par l'anime en devient évidente. Rokka no Yuusha joue donc sur un jeu musical certes angoissant mais plaisant.
En y réfléchissant, une présence étouffante de combat aurait au contraire été une nuisance à l'anime et l'enquête n'aurait pas exceptionnellement avancé. C'était une cruelle, mais nécessaire décision au bon déroulement de l'anime et au développement des personnages impliqués ce mystère. Si des combats ont tout de même lieu, Rokka no Yuusha déçoit cependant par l'absence réelle d'affrontements digne de ce nom capable de faire frémir le public. L'anime se déroulant dans un univers médiéval/fantasy, il est alors justifié de comprendre une déception par rapport au manque de combat ou plutôt par rapport au manque d'intensité dans les affrontements proposés. L'anime se choisit ainsi un style passif, mais délaisse un peu trop un point considéré comme immuable dans le genre fantasy : le combat.

Le style plutôt passif de Rokka no Yuusha permet une présentation stable de sept personnages aux attraits tous très différents mêlés dans une affaire de trahison. Entre amis et fan d'anime, il est donc drôle de se retrouver chaque semaine autour d'une table, de se raconter des potins et de spéculer sur l'identité du traitre. Chacun peut avoir son idée sur le traitre et développe ensuite les raisons de ce choix. Apprenant l'histoire de chaque héros, on se met aussi à imaginer les réactions qui pourraient suivre si tel ou telle personne se révélait être l'intrus. Tous les personnages ne sont pas tous originaux (Nashetanya aux oreilles de lapine entre autre ou encore Chamot la gamine ultra arrogante), mais assez bien fait pour qu'on veuille les suivre. De plus, tous leurs pouvoirs ne sont pas d'une banalité déjà surexploitée ailleurs, donc on regrette peut-être un manque de développement et de ne pas les avoir trop vu à l'oeuvre. Si je devais désigner deux préférés, je mettrai Hans (le cliché "Nyaan" chez un mec, c'est malin et ça ne fait même pas Homo chez lui) et Maura (Le profil classique de la femme BADASS se rapprochant d'une Erza Scarlet avant qu'elle ne devienne un outil à fan service).

Le rendu graphique de l'anime est assez surprenant. L'expérience de Takahashi Takeo (Spice & Wolf, Maoyu Mao Yuusha) semble avoir beaucoup pesé au studio Passionne et a permis d'obtenir un résultat franchement satisfaisant pour ce qui est de l'environnement autour des héros. Quant au héros en question, s'il semblait y avoir mis quelques moyens au début, la qualité du chara-design semble avoir régressé petit à petit surtout lors des derniers épisodes, alors que l'identité du traitre allait être révélé. Disons alors qu'elle n'est pas trop dérangeante, excepté lors des deux derniers épisodes ! Certains pouvoirs ressortent graphiquement bizarres à l'image des épées de Nashetanya ou de l'animation de pouvoir de Maura, qui pourraient encore être amélioré. Enfin pour ce qui est des calamités, elles ne se fondent pas tout le temps à l'environnement à cause de la modélisation et du rendu-couleur... d'un autre côté, difficile de se prononcer sr elles puisque les héros n'en combattent que durant 2-3 épisodes à tout casser.

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Rokka no Yuusha peut être considéré comme une surprise principalement à cause du très jeune studio l'ayant réalisé. D'un autre côté, le médiéval/fantasy est un genre qui attire toujours autant de spectateurs, il n'y a donc rien de surprenant à ce que les gens aient décidés de s'attarder sur l'anime. Il fallait cependant apprécier le genre passif de l'anime pour suivre avec passion Rokka no Yuusha. En effet, Rokka no Yuusha se définit plus comme une enquête "policière" (genre meurtre en chambre aveugle), un mystère comme le démontre ces OST angoissantes que par une aventure de tatanes dont le but est de donner une dérouillée au Dieu du Mal (disons qu'il s'agit plutôt du décor et que la recherche de l'intrus est la trame principale). Des personnages attachants, manquant peut-être de développement au chara-design quelquefois pas top, mais placé dans un environnement correct.
Pour un studio jeune tel que Passionne, je dois reconnaître qu'ils ont fait du bon travail, bien que des défauts soient visibles. Le pari d'adapter ce Light Novel est malin et leur permet enfin de débuter un palmarès avec un nom certes pas incontournable, mais concrètement solide si l'on y fait le tour. Seul la fin peut décevoir et ne donne qu'une seule envie : une saison 2 où les "epic battles" tomberaient à foison. En attendant, je donne une note honnête de 8/10 en souhaitant au studio Passionne autant de réussite pour leurs prochains projets (tout en évitant leurs anciennes erreurs).

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

Zalitz, inscrit depuis le 05/09/2014.
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