Seven Deadly Sins: Le nom est classe

» Critique de l'anime Seven Deadly Sins par nerokarin le
17 Mars 2016

Le Nekkestu est un genre dont les codes sont aujourd'hui gravés dans l’esprit de tous ceux qui ont un jour eu l'occasion de s’asseoir devant un Dbz, Yu yu hakusho, One piece ou autre. Au delà de certaines contraintes d'écriture que les auteurs vont volontairement s'imposer pour se conformer aux attentes du public ( ou parce qu'ils en ont envie), et quelques themes récurrents, le Nekketsu reste un terrain d'expérimentation assez vaste, qui n'a le plus souvent pour limite que l'imagination de la personne qui tiens le stylo. C'est dans cette dynamique que s'est battit au fil des ans un genre prolifique, avec beaucoup de tatane, beaucoup d'amitié, et beaucoup de Louis d'or à la clé. Etant moi même un consommateur assez régulier de ce type de divertissement, je savais depuis un bout de temps déjà que je finirai par m’intéresser à Nanatsu no Taizai, qui en plus à le mérite de pas s'étaler en longueur.

Nanatsu no Taizai (ou Seven Deadly Sins) est donc un Nekketsu, dans lequel sept guerriers légendaires tombés en disgrace ( Les nanatsu no Taizai donc, ou encore les sept péchés capitaux), tentent de protéger le royaume d'une menace grandissante. Néanmoins, les sept ayant étés sépares depuis prés d'une décennie, il incombe à Méliodas, le leader du groupe, de retrouver ses camarades et de réunir de nouveau la dream team. Outre le fait que j'ai tout de suite accroché au titre edgy à souhait, c'est surtout le character design qui m'a poussé au visionnage.

Si je dois bien commencer quelque part avec cette critique, je pense que parler des personnages en premier n'est pas une mauvaise idée. Nanatsu no taizai est un animé clairement centré sur ses protagonistes, qui pour le coup ne sont pas présentés comme des underdogs mais bel et bien comme des figures surpuissantes, ce qui d'entrée de jeu réduit les chances d'avoir un training montage. Pas de quête initiatique donc, plus une quête de rédemption qui a pour ligne directrice la découverte des différents personnages à travers la vision parfois erronée que leur monde s'est fait d'eux. Le portrait dressé n'est donc jamais tout blanc ou tout noir, laissant pas mal de marge au spectateur pour se forger une opinion. Les épisodes centrés sur les protagonistes sont selon moi les segments les plus réussis de l'histoire. Ils sont toujours introduits de manière assez classe, introduction suivie en général de quelques flashbacks afin de cimenter l'identité du personnage. Classique mais efficace.
Les personnages, certes battis sur des schémas archétypaux bien connus restent attachants, et possèdent assez de particularités ( que ce soit au niveau du design ou de leur personnalité) pour rester intéressants, à défaut d'être uniques. La dynamique du groupe est aussi un point à souligner, l'alchimie entre les personnages étant ce qui fait en grande partie le sel de cet animé. Pour les antagonistes par contre c'est une autre histoire.

En terme de soin apporté à leur écriture, les antagonistes de Nanatsu no taizai sont une véritable antithèse des héros de l'histoire. Je peux même pas qualifier le développement du grand méchant de chaotique, puisque que celui ci n'a même pas droit à un développement. C'est assez déroutant de voir à quel point la menace est transparente, et c'est d'autant plus préjudiciable quand les héros censés faire face à cette menace nous sont présentés comme étant surpuissants. Même le design du boss final est paresseux, et c'est vraiment dommage que la source de l'enjeu majeur de l'animé soit un ersatz de tous les méchants génériques crées à ce jour, qui veulent détruire le monde paske voala. Ca aurait put fonctionner avec un peu d'auto dérision, mais l'animé reste très premier degré dans ce domaine. Certains antagonistes bénéficient de ce qui pourrait éventuellement être qualifié de développement, mais on se rend vite compte que les dits antagonistes ont seulement étés écrits de cette manière pour justifier le fait de les faire passer du coté des gentils. L'effet pervers qui découle de ces traitements est que l'histoire perd considérablement de son souffle épique, et la conclusion de la majeure partie des combats reste convenue.

Plus grave encore que les méchants bâclés, Nanatsu no taizai a beaucoup de mal à jongler entre sa propre identité et le genre auquel il appartient. Au lieu d'utiliser les codes du Nekketsu pour se bâtir une identité propre, ces derniers apparaissent parfois comme des contraintes, au point que certaines scenes sont l'équivalent de l'auteur qui vous fait des gros clins d'œils forcés de l'autre coté de l'écran. Qu'il n’y ait pas méprise, je suis le premier à lever le poing au plafond quand contre toute attente, le héros à la stature vacillante émerge des décombres pour coller une branlée au méchant , avec un délicieux arrière gout de deus ex machina, et j'ai même au fil des années synthétisé un antidote naturel aux sermons sur l'amitié, mais force est de constater que certaines scenes ( 1 en particulier tout à la fin de l'animé) sont difficiles à regarder sans avoir envie de se cogner la tête sur son écran. Tout le dernier segment de l'animé ( 4 derniers épisodes) est incroyablement formaté et forcé dans son déroulement, et le ton général tranche radicalement avec ce que je percevais jusque là comme étant l'identité de Nanatsu no Taizai. Ajoutons à ça la fâcheuse tendance qu'a l'animé à désamorcer très maladroitement certains des points les plus intrigants de son scénario, et le tout avec une nonchalance folle, et on finit avec une histoire qui peine vraiment à intéresser dés qu'elle s'écarte un tant soit peu des têtes d'affiche.

Pas grand chose à dire du coté de L'animation, c'est plutôt standard et y'a du Sakuga quand il faut. L'ost est sympa , une des compositions de Sawano que j'ai pris le plus de plaisir à écouter depuis Gundam Unicorn. Disons que l'emballage est de qualité, eeeeeeeet pour le coup je brise sauvagement le plan de ma critique pour dire que le personnage d'Elisabeth est insupportable. Je l'avais presque oubliée celle là, c'est un peu Orihime dans Bleach avec moins de poitrine, mais tout aussi agaçante... "Meliodas-Samaaaaa", elle dit ça, BEAUCOUP.

Je n'irai pas jusqu'à dire que Nanatsu no Taizai est handicapé par le genre auquel il essaye de se conformer, mais le fait est qu'il essaye de s'y conformer de manière maladroite et très peu naturelle
.C'est constellé de problèmes, et certains peuvent vraiment nuire au plaisir de visionnage, mais il y'a aussi clairement beaucoup de bonnes choses et l'animé reste fun à regarder. Rien que pour les héros je pense que la série mérite au moins qu'on y jette un coup d’œil. Le fait est que le potentiel est bien là, et la saison 2 étant en route il peut encore y avoir du mieux.

Verdict :6/10
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A propos de l'auteur

nerokarin, inscrit depuis le 21/01/2014.
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