Critique de l'anime Batman - Gotham Knight

La frénésie super-héros relancée depuis plusieurs années, c’est aujourd’hui au tour de Batman de se retrouver propulsé en haut de l’affiche, et sous une multitude de supports. Entre un Dark Knight qui explose le classement IMDB et un Lego Batman qui fait déjà parler de lui, Gotham Knight arrive noyé dans un raz-de-marée commercial comme les américains savent si bien les faire.

Ce n’est pourtant pas rendre hommage à ce projet que de le considérer comme un vulgaire outil médiatique. Certes, les parallèles avec Animatrix sont fréquents, et on sent les gros moyens pour assurer à la licence des rentes démesurées. Mais je dois avouer qu’au-delà de cet objectif purement mercantile, j’ai découvert six petites histoires aussi courtes qu’agréables, toutes dans un genre bien à elles, avec un aspect de l’homme chauve-souris lui étant réservé.

Visuellement, vous ne sauriez être trop déçu. Chaque studio ayant à former une histoire d’environ douze minutes, il aurait été choquant de voir des erreurs comme on peut en trouver dans les longues séries. Non, ici, tout devait être soigné, tout devait faire office de vitrine, afin de montrer aux occidentaux ce que les studios d’animation sont capables de faire. Qu’à cela ne tienne, ce n’est jamais trop douloureux d’en prendre plein la vue.

Bien entendu, il ne sera pas possible d’adhérer avec la même vigueur à tous les styles qui vont défiler sous vos yeux. La première histoire, par exemple, déroutera peut-être le néophyte avec le style singulier du Studio 4°C, ici tout de même semblable au visuel d’Amer Béton. A vous de vous faire vos avis sur ce point là ; pour ma part j’ai été particulièrement sous le charme de l’avant dernière histoire, au visuel original et à l’animation grandiose.

Côté scénario, Batman est avant tout invincible, mystérieux et charismatique. Une fois ces aspects-là passés et acceptés, tout ira bien. L’univers des comics est bien conservé. Ceux qui ont apprécié dans leur enfance les premiers films et le dessin animé ne seront pas dépaysés. On retrouve aussi, bien évidemment, le contexte et les personnages de la nouvelle saga, cohérence oblige.

Ne vous attendez cependant pas à quelque chose de novateur ou d’inattendu : Gotham Knight vous donne ce qui vend et qui plaît : de l’action, un héros sombre et des ennemis caricaturaux.

Finalement, Batman Gotham Knight plaira à ceux qui veulent du Batman pour ce qu’il est. Pour les autres, ils n’y verront qu’une jolie vitrine exhibant les compétences des grands studios japonais, déjà habitués à traiter avec l’Occident. Sans bluffer, ni même surprendre, on se laisse porter par ces court-métrages qui remplissent avec une surprenante efficacité leur objectif : satisfaire les fans et les amateurs de comics. J’en suis, alors j’adhère.