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» Critique de l'anime Chainsaw Man par kFay le
18 Juin 2023

Tant qu'à faire, autant écouter Agalloch. Sponsor officiel de cette critique.

Chainsaw Man, évidemment. La fille avec les cornes là.

Déjà, c'est viscéral. Parce que ça charcute beaucoup. C'est beau, évidemment. Les corps dans Chainsaw Man, c'est tout un merdier. Il y a les corps-monnaies et l'angoisse pour les contractants de devoir sacrifier des morceaux d'eux-mêmes pour s'offrir des victoires, ou juste quelques secondes de survie en plus. À l'opposé, il y a ceux qui régénèrent même coupés en quatre, malheur à eux - un festival.

C'est viscéral aussi parce que le mec avec ses tronçonneuses part de si loin qu'on est bien obligé de l'épauler un peu. De faire un bout de son chemin mental, de lui passer un peu de ses mauvais penchants. Il rêve de toucher une fille, de toucher un sein, il croit que c'est sa motivation pendant quelques épisodes et c'est cringe mais en même temps ça marche. Il y a un monde où Denji finit incel, mais dans Chainsaw Man, parfois il y a quelqu'un pour le prendre au sérieux et ce qui avait commencé comme une blague dégueulasse devient un instant de trouble. C'est l'histoire d'un type qui a dix ans de retard sur tout le monde, qui comprend bien qu'il ne sera jamais un type correct. Peut-être même pas un type du tout, en fait : l'humanité c'est devenu rare je crois, enfin peut-être que tu peux construire la tienne. Parce que personne de vraiment propre ne participe sérieusement à l'intrigue de Chainsaw Man, c'est un fait. Chacun·e à la course à sa propre normalité dans la pathologie. Quelque chose de Canguilhem à aller chercher, peut-être.

C'est viscéral enfin parce que la mort est partout, évidemment, et parce que les émotions ne sortent pas directement, elles bouillonnent au fond des tripes. Chainsaw Man ça te promet du body count, c'est une de ces histoires qui veut te convaincre que même les personnages principaux sont pas protégés. Avec moi, ça passe ou ça casse. Là, je marche. Quand ils tuent un gros démon, ça part en afterwork dans un izakaya, il y a la fille qui embrasse tout le monde quand elle est bourrée et le type qui dit que son apprenti ne pourra pas venir parce qu'il est mort. Des fois, on pleure celles et ceux qui ne reviennent pas, des fois c'est juste le vide, une chambre silencieuse, tu sais que tu devrais ressentir autre chose mais ça vient pas. Chainsaw Man m'a convaincu que ses personnages savaient ce que c'était que de vivre en tutoyant la mort. Ils sont forts, ou pas, il y en a une qui craque complètement et une autre qui tient bon dans toutes les situations. Il y a le type qui reste impassible mais qui pleure dans sa chambre d'hôpital, et le vieux bonhomme qui boit quand les types qu'il entraine se font tuer.

C'est viscéral, je te dis. C'est un de ces trip où le sordide à la limite du nihilisme sert de catalyseur pour parler d'humanité et de compassion. Dans Chainsaw Man tout le monde est un connard mais personne ne l'est vraiment.

Tu sais, je crois que j'arrive après la bataille. Je regarde plus beaucoup d'animes, je tape dans le mainstream, aller : soit tu as déjà vu Chainsaw Man, ou peut-être lu, soit tu as déjà décidé que c'était niet. Mais bon. J'avais quand même ça à dire. Mais bon, si tu hésites encore, peut-être que tu devrais y aller.

Chainsaw Man, c'est viscéral.

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

kFay, inscrit depuis le 18/06/2023.
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