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C’est l’heure du Duel !

Publié le 25/05/2025 par dans Chroniques, Dossiers, Focus - un commentaire

En 2012, je quitte le jeu.

Mon deck « Chaos Control » me procure un plaisir ultime. Mon « Soldat du Lustre Noir – Émissaire du Commencement » fait le boulot, je rage de ne pas pouvoir jouer « Pot de Cupidité » comme Yugi, car la carte est bannie, mais j’ai fait le tour. Plus trop d’envie, plus trop de temps, et puis il faut être honnête : jouer à un TCG, ça coûte cher.
Bref. Je pars. Je classe mes cartes. Je pense que c’est fini. Je les regarde de temps en temps avec nostalgie. Je regarde combien elle coûte parfois, sur un malentendu, je détiens Le Black Lotus de Yu-Gi-Oh!. Ce n’est pas le cas.
Treize ans plus tard, sur un coup de tête, je relance Master Duel, la version officielle online du jeu. Mon idée ? Retrouver un peu l’ado –  adulte irresponsable – que j’étais. Me souvenir. M’amuser. Invoquer « l’Ultime Dragon Blanc aux Yeux Bleus »

Erreur Ultime.

Je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait. J’ai pris une claque monumentale. J’ai découvert un nouveau jeu, bien plus violent, bien plus technique, bien plus stratégique. Et j’ai replongé.

Petit rappel pour ceux qui n’ont jamais joué (ou qui ont oublié)

Yugioh

Dans Yu-Gi-Oh!, deux joueurs s’affrontent avec un deck de 40 à 60 cartes. Chaque joueur commence avec 8000 points de vie. On pioche une carte par tour, on joue des monstres, des cartes magies et pièges, on fait des effets, on attaque.
La particularité du jeu par rapport à Magic ou Pokémon, c’est qu’il n’y a aucun système de ressources. Pas de mana, pas d’énergie. Si tu as les bonnes cartes, tu peux jouer tout ton deck d’un coup si tu as envie et que tu as les cartes pour. C’est explosif. Ça va vite. Et ça demande énormément d’anticipation, parce que chaque carte peut en cacher une autre, chaque effet peut se voir contrecarré, chaque combo peut se faire casser.
Aujourd’hui, Yu-Gi-Oh! en est à sa vingt-cinquième année d’existence. Et il s’est énormément enrichi. Fusion, Rituel, Synchro, Xyz, Pendule, Link… Chaque nouvelle série de l’anime apporte sa nouvelle mécanique d’invocation. Et dans Master Duel, le jeu officiel en ligne, tout est là, en même temps.

Je suis revenu dans le jeu. Et je ne comprends rien.

La première chose qui m’a frappé en lançant Master Duel, c’est que je ne comprenais plus du tout les cartes de mes adversaires.
En 2012, les cartes puissantes étaient des staples  – des cartes qu’on met dans presque tous les decks –simples : Typhon d’Espace Mystique, Monster Reborn, Trou Noir, Force de Miroir… Tu comprenais leur effet en un coup d’œil. Tu pouvais te dire : “OK, s’il a posé ça, je vais jouer ça”.
Aujourd’hui ? Chaque carte est un pavé de texte. Parfois jusqu’à trois effets différents. Des effets qui s’activent dans la main, sur le terrain, dans le cimetière, dans l’exil, à la fin du tour, au début du tour, dans l’espace-temps. Chaque carte est un deck à elle seule.
Il m’a fallu un mois entier pour simplement comprendre les bases du jeu moderne. Parce que Yu-Gi-Oh! n’est plus un simple jeu de pose de monstres. C’est devenu un jeu de script, de lignes de jeu, de combinaisons précises à partir d’une ou deux cartes. Il existe aujourd’hui des sites entiers qui répertorient les meilleurs combos pour chaque archétype. Des combos qu’il faut apprendre par cœur, carte par carte.

C’est quoi, le Yu-Gi-Oh! de 2025 ?

Un duel moderne ressemble à ceci :

  • Un joueur commence.
  • Il joue pendant 10 minutes, invoque 8 monstres, lit 12 cartes, en pioche 4, détruit 3, invoque encore, pose deux ou trois cartes.
  • À la fin de son tour, il a un board de la mort, avec 3 à 4 négations, des cartes qui t’empêchent de jouer, un monstre qui annule tout ce que tu fais.
  • Tu commences ton tour. Si tu n’as pas la bonne carte en main pour briser le terrain de l’adversaire, tu abandonnes. Tu as déjà perdu.

Ce n’est pas une exagération. Il existe aujourd’hui des decks qui peuvent te tuer en un seul tour, sans que tu aies le temps de jouer. Pour l’exemple : le deck Gimmick Puppets, capable de te mettre à 0 point de vie dès le premier tour. Tu ne peux ni jouer, ni te défendre. Partie finie.
Et pour éviter ça, Konami a mis en place une nouvelle famille de cartes, devenues incontournables : les handtraps.

Les handtraps, ou comment jouer sans jouer

Suite à l’évolution du jeu, Konami a réagi. En invitant un nouveau style de cartes à la table. Les désormais obligatoires Handtrap. Ces cartes, plus souvent Monstre, ont des effets activables dans votre main permettant d’annuler, détruire, bannir, les cartes adverses. L’empêchant tout simplement de mettre en place leurs lignes de combos.

Pour que vous vous rendiez compte un peu de la dinguerie de l’évolution du jeu. On parle, en moyenne, de 9 à 12 hantraps en moyenne par deck. Sur des decks de 40 cartes, cela représente entre 22 et 30% du deck JUSTE pour empêcher l’adversaire de jouer. C’EST DINGUE ! Et ces cartes sont obligatoires. Si vous n’en avez pas au moins 2 en main si vous perdez le pile ou face, vous pouvez abandonner la partie. Il y a 80% de chance que vous ayez déjà perdu.
Et le pire ? C’est que ça ne suffit pas toujours.

L’évolution d’une méta : du fun au contrôle total.

En 2012, les cartes qu’on appelle « staples » étaient simples, directes, et efficaces. Typhon d’Espace Mystique, Monster Reborn, Trou Noir, Force de Miroir. Des cartes qu’on comprenait en une lecture. En un mot : Efficacité redoutable.

Aujourd’hui ? Bienvenue dans le règne de Ash Blossom & Joyous Spring, Maxx « C », Infinite Impermanence, Called by the Grave, Nibiru, the Primal Being.. Chaque staple est une réponse à une stratégie aussi explosive que précise. Car c’est là qu’est l’évolution du jeu. On ne joue plus simplement pour, au final, sortir LA grosse bestiole du moment avec 4-5000 points d’attaque et éventuellement quelques réponses aux éventuelles stratégies de l’adversaire. Non, mon ami, aujourd’hui, on joue surtout pour mettre en place une stratégie pour contrôler le terrain et empêcher l’adversaire de jouer.

Et c’est chiant !

Les pièges classiques ont presque disparu des radars compétitifs. La vitesse du jeu a rendu les cartes lentes obsolètes, et seules les plus instantanées trouvent encore leur place. On est passé d’un jeu de ressources et de gestion à un duel de réflexes et de disruption en chaîne. Mon Soldat du Lustre Noir – Émissaire du Commencement” qui était le roi de la Meta en 2012 est juste nul à c… aujourd’hui. Pour faire simple et un peu caricaturé, regarder la vidéo ci-dessous : (en cliquant sur l’image, qui n’a rien à voir avec la vidéo x) )

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Comme je le disais, nous sommes un peu dans la caricature… mais pas tant que ça. Aujourd’hui il est possible d’invoquer 6 monstres incroyablement puissants, avec 3-4000 atk, des effets d’annulation et autres joyeusetés, tout en ayant 5 cartes en main et l’adversaire n’a même pas encore joué. PIRE encore, les decks du genre « Gimmick Puppets » que j’ai cité précédement.

VOUS VOUS RENDEZ COMPTE ?

Yu-Gi-Oh!, ce TCG ultime qui était un jeu alliant stratégie et réactivité est devenu un Solitaire ++ où, si vous gagnez le pile ou face pour déterminer le premier joueur qui commence, vous pouvez assurer la victoire à 80%. C’est DINGUE !

Je ne vous raconte pas le coup que cela m’a mis dans la gueule. Mais heureusement, je suis borné et il était hors de question que mon retour se passe aussi mal et surtout sans résultat. Mais continuons un peu l’analyse du jeu.

Et pourtant… j’ai replongé. Et plutôt deux fois qu’une !

Effectivement, la question se pose. L’évolution du jeu est dingue. Un jeu plus rapide. Plus complexe. Plus solitaire. Parfois plus cruel aussi, avec des duels qui peuvent se finir avant ton premier tour. Et pourtant, des milliers de joueurs reviennent ou commencent chaque jour. Alors, pourquoi jouer à Yu-Gi-Oh! Aujourd’hui, en 2025 ?

Un TCG pas comme les autres. En effet, la majorité des TCG demande du Mana, de l’énergie ou d’autres formes de paiement pour jouer vos cartes. Ce n’est pas le cas ici. Vous pouvez jouer autant que votre main et les règles vous le permettent. C’est cool en vrai. Cela offre une infinité de possibilités et surtout, ce qui peut rendre le jeu tout aussi cool que toxique, vous offre la possibilité de sécuriser la victoire rapidement.

Des possibilités stratégiques presque infinies. On parle aujourd’hui de presque 14 000 cartes différentes. Ce qui classe le jeu dans les TCG avec le plus de cartes derrière Magic The Gathering et ses 28 000 cartes et Pokémon et ses 16 000 cartes. D’autres jeux, parfois dématérialisés, avec beaucoup de succès, ont moins de cartes, telles que Hearthstone et ses 4000 cartes. Gardons à l’œil les petits nouveaux TCG comme ceux de One Piece et Lorcana, avec respectivement 1500 et 700 cartes.

Un équilibrage régulier de l’utilisation des cartes, tant dans le TCG que sur les versions dématérialisées du jeu (Master Duel et Duel Link), permettant aux joueurs de jouer plusieurs styles de stratégies.

Des supports numériques qui font mouche ! Jouer à fond à un TCG, c’est cher. Mais Duel Link et Master Duel permettent aux joueurs de jouer à YGO gratuitement, même si mettre la main au portefeuille, au moins au début, permet d’être un peu plus rapidement compétitif.

Un jeu réputé pour enfant, mais qui n’est pas si accessible que cela. En effet, on a toutes et tous le Dragon Blanc aux Yeux Bleus en tête. Carte iconique du jeu. Mais sans effet. Même si cet archétype est à la mode à l’heure ou j’écris ces lignes, ce monstre seul est nul. Pas d’effets. Juste quelques points d’attaques corrects. Mais nul. Aujourd’hui, pour être un minimum compétitif, il faut comprendre toutes les mécaniques du jeu, comprendre les effets des cartes, pouvoir anticiper les stratégies adverses, mais également savoir quand intervenir pour casser le combo de l’adversaire et être malin dans la construction de son deck. En gros, faut avoir de la jugeote et comprendre les mécaniques du jeu. Donc pas si accessible que cela.

Et puis tout simplement… la nostalgie. Je fais partie de cette génération qui a grandi avec Yugi et ses amis. j’ai continué avec Jaden et Yusei et les autres un peu moins. Du coup, pouvoir jouer à ce jeu, c’est franchement cool.

Les fans en folie : Le retour en grâce du Dragon Blanc au Yeux Bleus et du Magicien des Ténèbres !

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Pendant longtemps, Dragon Blanc aux Yeux Bleus et Magicien Sombre étaient des mascottes dépassées, utilisées pour des duels nostalgiques entre amis, mais largement en dessous de la méta.

Mais ça, c’était avant que Konami ne les bichonne sérieusement.
Depuis 2020, les deux archétypes ont reçu un soutien régulier, sous forme de nouvelles cartes, monstres Fusion/Link/Rituels, Magies et Pièges qui rendent les decks non seulement jouables, mais étonnamment solides.

Aujourd’hui, Master Duel est inondé de deck Dragon Blanc, tout simplement parce que les supports que Konami lui a apportés, en plus de l’ingéniosité des joueurs qui réutilisent d’anciennes cartes en font LE deck du moment. Honnêtement, pour le subir actuellement 3 duels sur 5, si tu n’as pas la bonne main et que tu commences Tour 2, bah t’es cuit.
Sans compter que Konami a aussi annoncé de nouveaux supports pour Le Magicien Sombre qui sont franchement dingues également. Ce qui me parle énormément, duelliste nostalgique, mais qui veut être un minimum compétitif.
Ce regain d’intérêt pour ces deux légendes n’est pas un hasard : ils sont aussi au cœur de l’anime commémoratif sorti pour les 25 ans de la franchise. Ou du moins… c’est qu’on a cru tout un temps.

L’anime du 25e anniversaire : les cartes prennent la parole… ou presque.

En 2024, Konami a surpris tout le monde en annonçant un anime anniversaire qui délaisse les duellistes pour raconter l’histoire… des cartes elles-mêmes. Grosse hype dans la communauté. Je vous laisse avec le premier trailer : (cliquez sur l’image)

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Je ne vous raconte pas la hype. Il y a tellement de possibilités. Chaque épisode devait mettre en lumière une carte ou un archétype culte du TCG, en animant les récits souvent évoqués dans les artworks ou les effets de carte. Mais je ne vous raconte pas la déception quand j’ai vu qu’il s’agissait d’un short anime. Les deux premiers épisodes sont déjà sorti sur YouTube et sont produits par.. Konami Animation. Et oui, un nouveau venu dans le monde de l’animation.
Et ce n’est pas anodin, car Konami, ce n’est pas uniquement la franchise Yu-Gi-Oh!, mais également Castelvania, Metal Gear Solid, Silent Hill ou encore Bomberman. Il y a clairement de quoi animer dans les prochaines années, sauf Castlevania qui est déjà une dinguerie sur Netflix. Affaire à suivre.

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1er épisode à voir en cliquant sur l’image !

Donc même si ces premières productions sont timides, elles offrent une possibilité immense pour Konami de (re)fidéliser les nostalgiques, tels que moi et les néophytes du jeu Et c’est déjà un levier marketing énorme. On peut comprendre que ce jeune studio débute par un short anime avant de se lancer dans un truc immense. En espérant VRAIMENT qu’ils se lanceront dans un truc immense dans les années à venir.

En attendant, je vous invite à regarder les animes. Autant les deux premières saisons peuvent paraître enfantine, 5’DS est clairement plus sombre et plus “adulte” et pose les bases de réelles stratégies de jeu que nous voyons aujourd’hui dans le TCG. Pour finir en beauté avec Link Vrains, que vous avez pu découvrir dans la première vidéo de cet article, où l’on est carrément dedans aujourd’hui.

Vous voulez commencer à jouer ?

C’est toujours possible. Mais je vous invite à vous armer de patience. Sur Master Duel, il est possible de jouer contre un IA, en jouant avec des decks imposés et avec vos decks pour débloquer des cartes, des objets et autres joyeusetés. Le jeu vous accompagne pas à pas pour devenir le Roi des Duellistes ! Mais cette route est semée d’embuche. Une fois arrivé en PvP, surtout à partir du niveau Platine, ça devient franchement du High Level.

Toutefois, une alternative plus simple est possible. Duel Link, également disponible gratuitement, propose une version allégée du jeu. Moins de cartes, un plateau de jeu allégé où tout est pensé pour faciliter l’arrivée de néophytes dans l’Univers Yu-Gi-Oh!. Mais il est également possible d’être d’une brutalité sans fin. C’est l’esprit du jeu. Le meilleur gagne. Ou le plus chanceux.

Je reste également disponible pour jouer avec vous sur ces deux jeux !

Pour conclure

Revenir à Yu-Gi-Oh! en 2025, c’était un défi. Je cherchais le fun et la nostalgie et j’ai fini par vraiment me faire avoir par cette nouvelle manière de jouer. Le jeu complet actuel est plus rapide, plus dense, plus brutal et plus technique que jamais. Mais grâce à Master Duel et Duel Link, il est aussi plus accessible et plus vivant. Entre nostalgie assumée et méta explosive, entre decks compétitifs et archétypes narratifs, il y a aujourd’hui une place pour chaque duelliste.
Alors, même si je ne gagne pas tous mes duels, je m’amuse. Et quand j’invoque Le Magicien Sombre avec fracas ou que mon adversaire me termine en un tour, je retrouve un peu de ce frisson de mes débuts, dans la cour de récré.

Parce que quelque part, au fond de moi, je crois encore en l’âme des cartes !

Un commentaire

Un article complet et une sacrée mise en bouche sur le TCG Yu-Gi-Oh!.

Sans oublier la nostalgie ^^.

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