De sacrées sorcières…

» Critique de l'anime Witch Craft Works par Nakei1024 le
27 Mars 2014

Les enfants, vous m’avez posé une question l’autre jour, à laquelle j’ai préféré ne pas répondre par manque de temps, et parce que je préférais mettre mes idées en place. Il se trouve que présentement, j’ai quelques heures devant moi, donc je vais vous raconter comment j’ai rencontré votre mère.

Tout a commencé au début de l’année 2014. A cet époque, je n’étais qu’un lycéen normal : pas un mauvais garçon, mais je n’avais à priori rien de particulier pour me démarquer du reste de mes semblables. Pas d’aptitudes particulières, des notes moyennes dans toutes les matières, un aspect passe-partout et banal…Voilà le mot qui pouvait me décrire le mieux, banal. Et comme la plupart des élèves banals, je n’aspirais qu’à vivre un quotidien tranquille sans faire de vagues, avec éventuellement la possibilité de trouver une petite amie.

Dans mon lycée, il y avait cette fille : Ayaka Kagari, qui était tout ce que je n’étais pas. Charismatique, excellant dans tous les domaines (aussi bien physiques qu’intellectuels), et trustant sans peine les meilleures notes à chaque examen. Sa réputation était telle qu’on la surnommait la « princesse » de l’établissement. Loin d’être un simple titre, elle avait toujours à sa suite une foule de groupies en délire prêtes à tout pour se faire remarquer d’elle et un véritable service de sécurité qui n’hésitait pas à remettre en place quiconque aurait osé lui manquer de respect, même de manière involontaire.

Autant vous dire que, même dans mes rêves les plus fous, je n’aurais jamais cru possible qu’un beau matin elle vienne en personne m’adresser la parole et m’appelle même « maître »… C’est pourtant ce qui a fini par arriver, de la manière la plus improbable qui soit, après que je me sois fait agresser par une armée de lapins en peluches qu’elle a carbonisé d’un simple claquement de doigts. J’ignorais encore que je venais de mettre le pied dans un univers dont j’ignorais totalement l’existence, et dans lequel j’avais à priori un rôle à jouer, sans possibilité de faire machine arrière, et sans qu’on m’ait réellement demandé mon avis.

Sur le coup, j’avoue que je n’ai pas bien saisi toute l’ampleur du problème. Les premiers jours, j’étais plutôt occupé à essayer de négocier ma survie avec les gardes du corps qui voyaient d’un très mauvais œil qu’une limace dans mon genre accapare ainsi au vu et au su de tous l’attention de leur chère princesse. Je ne peux pas vraiment leur en vouloir après coup, tant la situation semblait effectivement surréaliste. D’une certaine manière, heureusement qu’Ayaka était là pour me protéger et faire comprendre qu’on ne toucherait pas à un seul de mes cheveux sans en payer le prix fort, même si sa manière d’agir sans me laisser réellement le choix avait quelque chose de dérangeant à mes yeux, tant pour moi que pour les autres élèves…

Là où j’ai commencé à réellement paniquer, c’est lorsque mes agresseurs ont cessé d’être de simples élèves, pour devenir de véritables sorcières, douées de pouvoir surnaturels et prêtes à tout pour me faire passer un sale quart d’heure. Une fois encore, Ayaka était là, et c’est à ce moment que j’ai compris que, si elle se retenait pour des personnes normales, elle n’hésitait pas à s’enflammer (enfin plutôt à les enflammer), lorsqu’il s’agissait de ses semblables.
Très vite, il est devenu évident qu’il faudrait que j’apprenne à me servir de la magie pour être à mon tour capable de me défendre s’il advenait (de manière plus qu’improbable) que je me retrouve seul et en danger. Dès les premières leçons, j’ai compris que j’avais un très long chemin à parcourir, avec un professeur particulièrement impitoyable…

C’est à peu près à cette époque que j’ai fait la connaissance de « tante » Medusa et ses collaboratrices. Pour une raison qui m’échappe, elles se montraient particulièrement vindicatives vis-à-vis d’Ayaka, et tentaient régulièrement de s’en prendre à elle ou à moi, avec un résultat généralement désastreux. En fait, j’avais surtout pitié d’elles et tentait de raisonner ma protectrice de réfréner ses ardeurs, avec plus ou moins de succès. La situation s’est un peu améliorée lorsque tout ce petit monde s’est mis à vivre sous le même toit, le mien en l’occurrence…
Alors oui, être le seul homme dans une maison avec une bonne dizaine de filles (pas moches à regarder en plus, mais un peu excentriques quand même), ça peut ressembler à un rêve, mais si vous ajoutez l’ingrédient sorcellerie, croyez-moi que ce n’est pas aussi simple. Malgré mes protestations, ma mère semblait ravie de la situation, et il est vrai que je l’ai rarement vu aussi enjouée qu’à cette époque. La seule qui semblait partager mon avis restait ma sœur, mais curieusement, cela m’inquiétait plus qu’autre chose, allez savoir pourquoi…

Très vite, j’ai donc découvert un nouveau monde dans lequel 2 familles de sorcières s’affrontaient impitoyablement depuis des générations : les Workers et les Towers. Les premières tentaient de vivre en paix avec les Humains normaux et de les protéger, tout en gardant leur existence secrète, tandis que les secondes faisaient ce qu’elles voulaient, sans se soucier des conséquences. Généralement, cela virait donc en affrontement entre membres des 2 clans, à coups de sorts et d’invocations pour le moins originales. Je crois que c’est depuis que je me méfie systématiquement des peluches et autres objets improbables…
Malgré tout, ces affrontements semblaient obéir à des règles précises, même si à mes yeux, cela permettait surtout à chacune de déchaîner ses pouvoirs de la manière la plus destructrice possible, en ignorant les pertes humaines et matérielles. Je crois qu’en quelques semaines, je n’ai jamais vu ma ville natale réduite en ruines puis reconstruite presque immédiatement (comme par magie) aussi fréquemment.
Je vous ai parlé de la séparation entre clans, mais ça n’empêchait pas la proviseure du lycée, elle aussi sorcière de son état, de prendre tranquillement le thé avec une Tower ; pour la torturer quelques jours plus tard parce qu’on avait fait exploser sa maison et qu’il lui fallait un coupable... Et n’oublions pas que tante Médusa et ses copines, qui logeaient régulièrement sous le même toit que moi, Ayaka et ma famille… étaient aussi des Towers. Et de temps à autre elles nous ont même aidées (dans la mesure de leurs capacités) à nous sortir d’un mauvais pas. Bref, la barrière entre les deux clans m’apparaissait relativement floue par moments.

Pour finir, parlons un peu de la première vraie crise à laquelle moi et Ayaka avons été confrontés. Vous connaissez plus ou moins le déroulement des évènements et ce qui en a découlé par la suite, mais je pense que c’est vraiment à partir de ce moment-là que notre relation a fait un bond en avant. Il faut dire que ce fut une semaine particulièrement éprouvante, durant laquelle j’ai bien cru perdre tout ce à quoi je tenais et constituait ma vie passée. Avouons-le, on a été plusieurs à salement morfler, et aujourd’hui encore j’ai toujours du mal à comprendre la manière dont tout a pu se terminer aussi bien. On a bien essayé de me l’expliquer plus d’une fois, mais ça m’a toujours semblé un peu tiré par les cheveux. En fait, j’ai surtout eu la désagréable impression de danser entre les mains d’une entité supérieure qui avait de toute manière décidé qu’il ne pouvait y avoir qu’une happy-end. Remarquez, je ne me plains pas, et au final, je me dis que les sorcières sont des personnalités tellement extravagantes et farfelues qu’il pouvait difficilement en être autrement.

Mais je vois qu’il se fait tard et que vous commencez à bailler depuis un petit moment déjà. Je vous laisse donc retourner à vos occupations habituelles, mais comptez sur moi pour vous raconter la suite de l’histoire prochainement. Là, ce n’étaient que les hors d’œuvre.

7.5/10

Verdict :7/10
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A propos de l'auteur

Nakei1024, inscrit depuis le 05/01/2007.
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