« Dédicacée à la petite sœur de Michel »

» Critique de l'anime Imōto Sae Ireba Ii. par Kael le
10 Mai 2020

♫ Sifflotement, le papa pingouin, le papa pingouin, le papa le papa le papa pingouin… ♫

- …
- Salut, c’est moi, je ne te dérange pas j’espère. Si tu te branlais devant du hentaï je peux rappeler.
- Charmant, tu es en forme aujourd’hui, tu m’appelles pour quoi ?
- Ben, je viens de repasser sur Anime-kun et toujours pas de critiques de Kael, tu m’expliques ça ?
- Écoute, je n’ai pas masse de temps, du coup je me focalise sur l’essentiel, c’est-à-dire, regarder des animes.
- Ahah, tu te fous de ma gueule ? Comment un neet comme toi peut-il manquer de temps. Ne me dis pas que tu es victime du syndrome de la retraite avant même d’avoir travaillé ! Tu sais, je parle de ces vieux qui n’ont rien à foutre de la journée et qui te disent qu’ils n’ont pas assez de temps… En même temps, du temps, en vrai, ils n’en n’ont plus beaucoup à vivre eux ahahahah !
- Très drôle et je te rappelle que j’ai déjà bossé…
- C’est ça. Bon, écoute-moi, j’ai checké ton historique, je suis tombé sur Imouto sae Ireba Ii. et ça a fait tilt dans mon esprit, une idée de génie m’est venue.
- Mais encore…
- Ne me dis pas que tu ne vois pas ! Après tes mésaventures stéréotypées avec ma sœur, la transition est parfaite.
- Tu veux parler du fait que je l’ai vu toute nue dans la salle de bain alors que j’allais l’utiliser pour mettre mon maillot de bain et, qu’ensuite, à la piscine j’ai voulu lui attraper les pieds comme tentative de farce rigolote mais, en fermant les yeux à cause du chlore, c’est un de ses seins que ma main a honteusement frôlé ?
- Tout à fait ! Dans l’anime, un personnage féminin écrit ses romans toute nue, assise sur le lit, ordinateur portable sur ses cuisses, et elle touche des seins et culs pour améliorer ses descriptions. Tu tiens quelque chose là, non ?
- Je ne suis pas très convaincu par la comparaison.
- Puis, ça parle d’écrivains et de petites sœurs, la mienne gratte du papier aussi, c’est magique non ? En plus, elle aimait bien tes critiques, si tu lui dédicaces celle-là, je suis sûr qu’elle sera ravie.
- Oui, évidemment, j’aurais carrément une interdiction de contact et je ne pourrais même plus profiter de la piscine couverte de tes parents.
- C’est dommage parce qu’elle t’aime bien, je suis sûr que ça peut coller entre vous deux, non ?
- Michel, le premier avril, ce n’est pas aujourd’hui.
- Je ne blague pas.
- T’as sœur à 14 ans.
- 15 dans trois jours, donc bientôt légal.
- Je m’en tape que ce soit légal dans trois jours mec ! Puis, écoute, tu me dis que ta sœur écrit, mais cette série, en plus d’être adaptée d’un light novel, parle d’écrivains de ce milieu-là, des auteurs qui profitent du faible niveau de leurs lecteurs pour faire illusion avec leur texte à la noix quand ils ne se contentent pas d’enchaîner le fan service et les facilités, tu parles d’une dédicace, c’est une insulte.
- Qu’est-ce tu me racontes-là ? Tu es passé en mode abruti aujourd’hui ou quoi ?
- Non mais toi, t’es sérieux ? Tu as vu comment l’anime commence ? Le héros est réveillé par sa petite sœur de 14 ans, qui est toute nue sur son lit, elle a une voix insupportable, lui roule même une pelle et des traits lumineux censure ses seins. Tout cela en moins de vingt-six secondes.
- Ce qui t’emmerdes, c’est surtout la censure, non ?
- Tu rigoles ? J’ai prié pour que ce soit parodique plutôt oui, sinon j’allais être en PLS vu que je n’abandonne pas les séries que je regarde.
- Et, ça l’est, cette scène d’intro n’est pas réelle. En plus, tu me l’as conseillé cette série.
- Ben… à toi, oui.
- Parce que tu n’as pas aimé toi ? J’ai vu ta note, t’es grillé.
- Certes, mais je voulais surtout dire que, parmi TOUTES les séries qui existent, personne ne penserait à celle-là pour ta petite sœur ou pour n’importe qui d’autres d’ailleurs.
- T’exagères, nous avons même une vision de l’édition. C’est instructif, et la série, en elle-même, nous offre une qualité insoupçonnée au niveau de ses personnages et de son histoire. Je le pense mais je n’invente rien, cette phrase est de toi.
- Qu’une série comme ça soit de qualité, c’est toujours une surprise. Tu sais bien que lorsqu’ Imouto est dans le titre, c’est suspect, même pour nous. Cela-dit, ici, c’est vrai que les personnages s’avèrent plus travaillés que la moyenne du genre mais on s’en aperçoit assez tardivement, la plupart auront lâchés avant, ta sœur inclus.
- S’ils rigolent, ils tiendront, c’est une série comique, elle ne se prend pas au sérieux, et mêmes les élitistes pourraient être surpris.
- Heu non, je ne crois pas et ils ont quand même mieux à voir.
- Je te cite « On a toujours mieux à voir, ce n’est pas pour autant qu’il faut délaisser de bons animes et se focaliser sur les meilleurs ».
- La grosse voix, ce n’était pas obligé.
- Et, tu peux le vendre comme ça : « Du rire, de l’amitié, de la romance ! Venez découvrir le quotidien d’auteurs de light novel délirants et attachants ! » Je ne vais pas faire ton boulot non plus !
- Ce n’est pas mon boulot, j’ai écrit des critiques pour le fun. Sinon, délirants, ils ne le sont pas tous, le gars à lunettes, ami du héros et auteur lui-aussi, n’est pas déjanté. Ils ne sont pas tous cramé du cerveau et d’ailleurs c’est stéréotypé que ce soit lui le plus sérieux, ça ne passera pas chez certains.
- C’est un détail et, si on est juste, le penchant du héros pour les petites sœurs ne l’empêche pas d’être un personnage humain, intelligent et d’avoir des attitudes ordinaires, si on met de côté ses petits délires dans ses light novel, qui sont avant tout des ressorts comiques, il n’est pas insortable.
- Tu me laisserais presque sans voix Michel, j’ai l’impression que ton personnage à toi aussi vient de gagner en profondeur.
- Je te signale que j’étais meilleur que toi à l’école.
- Pas faux. Ce qui prouve qu’il faut creuser pour vérifier s’il y a du vide ou de la matière.
- Tout juste.
- Cela dit, vendre de la romance, ce serait de la publicité mensongère. Nous en avons bien les prémices qui sont mises en scènes avec quelques tentatives timides mais le gros arrivera plus tard, après cette saison, soit jamais en série animée sans doute.
- Certes, mais on peut d’ores et déjà juger de la qualité de ces prémices avec ce qui est proposée et ce n’est pas mal du tout, ça promet de la qualité pour la suite. Sans omettre l’originalité du fait que le héros sait qu’il est aimé, et par qui, mais qu’il a refusé.
- Et, du coup, la série n’use pas des habituels quiproquo pour retarder la déclaration. Le résultat est appliqué et appréciable mais léger tout de même.
- Hey, faut pas trop en demander non plus. Puis, de la légèreté, c’est bien, faudrait pas que l’auteur commence à se masturber intellectuellement pour nous sortir quelque chose qui n’aurait rien à faire ici. En l’état, la série est bonne, faudrait pas la gâcher on se sentant plus pisser.
- Je retrouve toute ta délicatesse, tu commençais à me faire peur.
- Ahah
- Et, c’est vrai que j’ai succombé sous ses charmes.
- De ma sœur ?
- T’es lourd toi. Non, aux charmes de la série. Elle ne paie pas de mine mais au fur et à mesure qu’on s’immerge dans son univers on en mesure la qualité.
- Et ma sœur le verra.
- Ou pas. Je préfère ne pas tenter le coup, c’est trop risqué.
- Tout ça parce que tu te sens riche quand tu nages dans ma piscine couverte et que tu ne voudrais pas être privé de ce luxe !
- Écoute, je n’ai pas la journée, je retranscrirai par écrit notre conversation, t’es content ?
- Et pas qu’un peu, je suis incontournable, je me dois d’être un acteur de tes critiques.
- On est comment au niveau de la grosse tête ? Bien ou Bien ?
- Tu vas réussir à retenir tout cet échange ? T’es sûr que ça ressemblera à quelque chose ? Je veux dire, les gars qui vont te lire, ils vont capter de quoi parle la série au moins ?
- Franchement, je m’en fou.
- Ta critique va être supprimée mec si c’est nawak.
- Á la bonne heure, comme ça tu ne m’appelleras plus pour en écrire. D'ailleurs, si je n’avais pas peur de ne pas atteindre mon quota journalier d’épisodes d'animés avec cet imprévu, j'irai bruler un cierge. Cela-dit, je conclurai en te citant, et ce sera souligné, en gras, les grands moyens quoi, comme ça les gens auront compris. Surement.
- J’ai hâte de voir les retours, je vais me marrer.
- C’est ça, je te laisse, à plus.
- Á demain, rendez-vous à la muscu, même heure ?
- Même heure mec, à demain.

« Bip… Bip… Bip… »

« Du rire, de l’amitié, de la romance ! Venez découvrir le quotidien d’auteurs de light novel délirants et attachants ! »

Conversation téléphonique du 27 mars 2018.

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

Kael, inscrit depuis le 27/09/2014.
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