Critique de l'anime Le Comte de Monte Cristo

» par beber le
07 Février 2007
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Oh my God!

What a good animé que celui-ci. Sachant que pour moins le "good" s'avère être ultra euphémistique. Vous l'aurez compris, j'ai plus qu'apprécié Gankutsuou.

Alors revenons au point de départ. Cette série étant particulièrement bien noté sur AK, et Animeland l'ayant également plébiscité en son temps, je me suis dis : "Bon pourquoi pas"... Mais sans grand enthousiasme. En effet, force est de reconnaître, que l'histoire du comte de Monte Cristo, je la connais. Alors je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne, visionner une série dont je connais la fin, ça ne m'intéresse guère. Conclusion, c'est quasi à reculons que je suis entré dans l'univers proposé par Gonzo.

Et là, 1er épisode. Vlan, la claque....c'est "spécial" graphiquement. A vrai dire, je n'ai jamais vu ce procédé utilisé auparavant, et depuis je me dis que c'est dommage, tout en me disant que cela confère une originalité spéciale à cette série. Alors comment expliquer le procédé? Cette explication me semble nécessaire, vu qu'il est en grande partie responsable du charme de la série.

Alors Gonzo a décidé d'allier au dessin classique et par ailleurs assez simple, une palette de couleur assez bariolée. De plus les costumes, ou bien les cheveux enfin bref tout élément doué de la capacité de mouvement est composé d'un support de second plan rigide malgré les différents gestes pouvant être accompli. Pour clarifier mon propos, imaginez un costume jaune à carreaux perpendiculaires à l'écran; ceux ci le resteront quoi que fasse son porteur. Vu que cette explication est assez embrouillée, je vous invite à visionner vous même un passage, puis vous saisirez bien vite ce à quoi je fait allusion.

Bon c'est donc la première chose qui m'a frappé en visionnant l'épisode 1 de Gankutsuou. La deuxième chose, c'est que visionnant une oeuvre tirée d'un roman d'Alexandre Dumas, la probabilité que l'histoire se déroule autour du 18 ou 19 eme siècle était importante. Et bien que nenni! L’histoire se situe en l'an 5000. Mettre Dumas dans un univers futuriste, étrange, mais pourquoi pas.

Donc le scénario. Quoique suivant l'histoire originale dans les grandes lignes, il se permet toutefois certaines fantaisies. Mais comprenait par là qu'il ne s'agit pas de fantaisies se faisant au détriment de l'histoire originale. La grande intelligence des scénaristes de Gankutsuou a été de transposer la trame scénaristique à un age futuriste. Du coup, moults éléments risquaient d'être anachronique. Ainsi certains personnages ont été intelligemment replacés dans leur nouveau contexte. Par exemple Haydée qui était à la base la fille d'un pacha, devient la fille d'un seigneur d'une planète futuriste, l'esclave noir devient un extraterrestre appelé pudiquement "marionnette". Cependant du coup c'est l'ensemble de l'univers du Comte de Monte Cristo qui évolue. Mais paradoxalement, pour définitivement appuyer sur leur originalité, le monde futuriste cotoit sans que cela ne choque, l'ancien. Ainsi, l'on retrouve les montres au gousset, les demeures parisiennes type Haussman côtoyant les grands écrans digitaux, les calèches croisent les voitures du début du siècle que survole les grands vaisseaux spatiaux. Ce mélange des genres pourrait perdre celui qui regarde la série. Au contraire, on se sent étrangement familier avec cet univers.

Comme dans le roman, l'histoire se déroule dans Paris. Un Paris aristocratique, séparé par une muraille du reste du territoire, un Paris bariolé, mais finalement très crédible pour l'époque, avec une vision des noble, bien que quelque peu caricaturale, suffisamment callée avec le récit pour ne pas choquer. Donc grosso Modo, sans trahir le dénouement mais je suppose que comme moi vous connaissez l'histoire initiale, il s'agit de la vengeance d'un homme, Edmond Dantés, contre ses anciens amis qui l'ont trahis. Cette histoire nous est contée par le suivi d'un jeune héro Albert, fils de Fernand Mondego. Il s'agissait là pour les scénaristes d'arriver à trouver une accroche plausible pour que la série puisse trouver son public. En effet la majorité des personnes visionnant des animés sont des adolescentd, d'ou la présence de plusieurs d'entre eux dans la série, qui va parfois au delà de ce que raconte le récit initial. Et force est de reconnaître que ça ne choque presque pas. Le jeune Albert est un héro tout à fait crédible, et bien que son attachement au comte de Monte Cristo parait démesuré, il nous permet de suivre l'histoire avec un oeil nouveau.

Ainsi, c'est presque une deuxième histoire qui vient se greffer à la première. Celle d'Albert qui côtoie le comte. Celle d'Albert qui assiste au début innocent, puis incrédule, et enfin impuissant à la destruction qui va l'entourer petit à petit. Concernant Le Comte de Monte Cristo, celui ci est étonnement traité. Et ce finalement génialement, vu que l'on découvre en lieu un génial instigateur, et planificateur. Sa vengeance le rend terriblement inhumain. Alors que dans l'oeuvre original, l'on éprouvait de la sympathie, vis à vis de lui, ici, l'on est sans cesse tourmenté entre un sentiment de rejet et d'affection. En fait, comme notre jeune Albert. En tout cas on est littéralement fasciné par se personnage terriblement charismatique. Les histoires parallèles des alter égo adolescent d'Albert sont traité de façon étonnante, en parallèle de l'histoire du compte, jusqu'a l'on se rende compte des ramifications existant entre chacune d'entre elles, et tissées soigneusement des mains d'Edmond Dantés.

Les personnages sont tous d’une grande forte. Leur Charadesign correspondant bien alors à chacune de leur personnalité, les relation entre chacun ayant leur particularité leur passé. Un traitement important a visiblement été réalisé à ce niveau.

Le final va prendre quelques libertés avec le récit. En bien? Ou pas? La réponse est ambiguë. Sans doute le final aurait-il gagné à être plus dramatique, néanmoins force est de constater qu'un dernier épisode est entièrement consacré à l'après dénouement, et non pas expédié à la va-vite. Ce qui nous permet de suivre (avec une certaine difficulté, l'épisode étant assez décousu) les dernier agissement d'Albert avant la fin de l'animé. Et quel n'est pas notre déchirement lorsque le mot "fin" s'affiche sur notre écran.

Le traitement scénaristique de Gankutsuou nous permet de redécouvrir une oeuvre monumentale de la littérature française. On échappe d’ailleurs à la fameuse morale enfantine de la fin. Le scénario est donc palpitant, et chaque épisode nous donne une irrépressible envie d'enchaîner avec un autre.

Et les qualités de Gantsuoku ne s'arrêtent pas au traitement réservé à l'histoire et à ses personnages. Non, la qualité artistique est indéniable. Cette série est une forme de mini oeuvre d'art (toute proportion gardée) mais le traitement artistique est tellement réussi que l'on ne peut qu'être admiratif devant celui ci. Outre le traitement graphique décris au tout début de cette critique, je pourrais citer de nombreux éléments allant dans ce sens. Par exemple, je citerai le char design, tellement simple et épuré, mais tellement efficace. Quoi d'autre? La France.... ah la France vu du Japon, ces accordéons, ces français noble barbichonneux, ces vieux bérets casquette.... C'est caricatural, quoique.... en fait ce mélange de modernité et de premier empire nous offre une vision de notre pays terriblement proche de la réalité. C'est assez troublant.

L'animation est soignée, tout à fait dans les normes imposées par le style. Notons - Gonzo oblige - une intégration de la 3D pour une fois crédible et utile au récit. La bande Son est aussi en grande partie responsable du succès de cette série, reprenant de façon cohérente l'ambiance des passages tantôt dramatiques (ah cet épisode 18, il est terrible) tantôt joyeuses (cette valse franchouillarde).

Bon je pense m'être suffisamment appesantie sur cette série. Je ne peux honnêtement que dire Bravo à cette production, et pour la première fois me fendre d'un 10.

A regarder de toute urgence !

Verdict :10/10
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A propos de l'auteur

beber, inscrit depuis le 09/10/2006.
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