Gatchaman Crowds – Update The World

» Critique de l'anime Gatchaman Crowds (TV 1) par nerokarin le
28 Septembre 2015

Gatchman crowds est un animé de 2013 qui a quelque peu échappé à mon radar. L'univers de la série serait tiré d'un assez vieux sentai, sur lequel je ne m'attarderai pas dans cette critique. Tout d'abord parce que je n'en sais absolument rien, et que par conséquent, toute tentative de comparaison se soldera par un cuisant et embarrassant échec, et ensuite parce que le nouveau Gatchaman ne semble pas partager plus de points communs que ça avec ses prédécesseurs.

Le contexte de l'histoire prend pour base le boom des réseaux sociaux que tout un chacun a pu constater ces dernières années. À cela près que le concept a été poussé à son extrême. Galax, une plateforme d'échange super-développée a vu le jour, et semble s'être peu à peu enracinée dans le quotidien des gens. Ce système prophétique est géré par une intelligence artificielle nommée X, et outre sa fonction de terrain social, le dit logiciel a pour autre utilité de fournir divers conseils aux utilisateurs, allant des premiers secours aux simples indications GPS. La vocation principale de ce programme est la suivante : permettre à l'être humain de développer une certaine conscience collective, ou le fameux "l'union fait la force" si vous préférez. Cette optique entre en totale contradiction avec l'archétype du héros unique, choisi parmis la masse humaine et destiné par un statut arbitraire à accomplir ce que le boulanger du coin ne pourrait pas faire. Étrange manière de commencer un récit dont le nom même fait écho à une bande de gus en armures, dotés de pouvoirs surhumains et qui cassent de l'alien pour sauver la veuve et l'orphelin. C'est cette dualité qui permet au spectateur de constamment rester dans l'expéctative.

Scénaristiquement parlant, Gatchaman crowds distille en l'espace de 13 épisodes, une quantité assez impressionnante d'informations, traitant à la fois de la portée des réseaux sociaux, de la place de l'individu dans le groupe, mais aussi de l'importance du point de vue et du dialogue. Son approche introspective de la société se traduit également par le choix de faire de chaque protagoniste un archétype de l'homme moderne. L'animé balaye large au niveau de ses têtes d'affiche, et batit ses personnages à coup de clichés pour mieux les détruire ensuite. C'est ce qui rend ces protagonistes si attachants : leur évolution est réelle. Tantôt adulés, tantôt conspués, les Gatchaman par leur statut de figures populaires, mettent en lumière l'inconstance de l'homme et du groupe. Ceci permet à l'animé d'alterner optimisme et pessimisme, et d'offrir une vision nuancée de la société, tout en laissant le jugement au spectateur.

Cette volonté de faire réfléchir le spectateur se traduit par la présence du personnage D'Hajime. Là où les autres protagonistes apparaissent comme frêles et inconstants, Hajime demeure une constante, dont le regard objectif a plus pour vocation de pousser les acteurs de l'histoire et le spectateur à faire un effort de réflexion, qu'à imposer une direction au récit. La prestance de cette dernière est renforcée par l'antagoniste, un certain Berg katze qui n'est ni plus ni moins qu'une personnification de l'anarchie, et qui s'évertue à foutre un joyeux bordel dans son sillage. La relation que ces deux personnages entretiennent frappe surtout par l'absence flagrante d'animosité dont elle fait état, et on va même jusqu'à déceler une certaine complicité. Cette alchimie entre deux individus que tout devrait opposer fait naitre un véritable sentiment d'ambiguïté, et viens un peu plus nourrir la réflexion générale.

S'il est vrai que Gatchaman crowds fait état d'une certaine candeur, la simplicité de son propos ne fait que renforcer la clarté de l'ensemble. Plongé dans un contexte chaotique, voire invraisemblable par moments, l'animé fait preuve d'une réelle lucidité dans son propos et ne perd jamais de vue son objectif, et l'aspect légèrement enfantin de la réflexion ne fait que renforcer l'impact des scènes les plus dures . Jamais manichéen et constamment en train de jongler avec les attentes du spectateur, l'animé fait le funambule entre idéal et réalité, naïveté et cruauté, mais reste en définitive constant dans sa réussite.

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

nerokarin, inscrit depuis le 21/01/2014.
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