Critique de l'anime Ghost Hunt

Voilà un anime qui ne cesse de se bonifier au fil des épisodes, sous tous les points.

Il consiste en une succession d’enquêtes liées au surnaturel : une bande bien hétérogène de 7 lurons plus ou moins sensibles aux esprits va tenter de percer le mystère de quelques interventions spirituelles problématiques, qui terrorisent les citoyens.

Parmi ces personnages principaux, nous avons l’héroïne, qui n’a à priori rien à voir avec le domaine spirituel, lycéenne parfaitement humaine et inutile. Mais elle sera embauchée comme assistante par le héros dans cette petite troupe pour servir le thé ! Primordial ! Elle est donc la narratrice (heureusement qu’elle est là pour forcer les autres protagonistes à tout lui expliquer de A à Z ce qu’ils considèrent comme logique, puisque sinon nous autres spectateurs incultes ne comprendrions que dalle ^^). Elle est en un mot la cliché pouffe : celle qui s’offusque à chaque fois qu’une injustice éclate, qu’un meurtre a lieu, que du sang coule. En gamine fleur bleue, elle pourra ainsi en énerver plus d’un, surtout quand elle se borne à garder pour elle des éléments fondamentaux en se disant à chaque fois : « Non, ce devait être mon imagination ! ».

Le héros est le beau ténébreux de service, mystérieux, insondable, fier, confiant, j’en passe. (Genre le héros de Darker than Black, en extrêmement shojo-isé). Il a peut-être un caractère de cochon, un égo démesuré, mais comme il est vraiment canon, on lui pardonne.

Le reste de la troupe est un amas d’exorcistes issus de croyance diverses (un moine, une prêtresse, une médium, un clerc), aux caractères tous très différents et sympas ; surtout la médium, adorable, et doublée par Rie Kugimiya ! (Shakugan no Shana, Zero no Tsukaima, Toradora !…). Cet anime met en situation le pouvoir des mots, qui est l’arme de l’exorciste, et ce qui est fort pratique c’est que TOUTES les techniques de TOUTES les religions fonctionnent ! Pas de discrimination, toutes les croyances sont mises au même plan : l’eau bénite marche autant que la danse sacrée du moine nippon avec ses baguettes. Finalement, il leur suffira souvent de crier « shabadabada ! » devant un esprit violent pour le renvoyer directement d’où il vient. Je suis à peine moqueur.

Cette série se bonifie, car tout d’abord les enquêtes ne cessent de s’améliorer. On commence en effet tout doucement, pour s’acclimater avec le monde des esprits. On se lie petit à petit aux personnages, on veut en voir toujours plus. Puis vient l’avant-dernière enquête, l’apogée de l’anime, dans laquelle… il se passe plein de trucs ! anti-spoil. Il m’en faut certes bien peu, mais j’ai souvent flippé pendant le visionnage, donc la dimension angoissante de la série est réussie selon moi.

Je reproche peut-être à cet anime un manque « d’interludes », de pauses entre les enquêtes, car elles se succèdent sans interruption. Même si on a des enquêtes courtes et amusantes pour détendre l’atmosphère, on a pas de véritable épisode HS, qui aurait permis peut-être de creuser la relation entre les personnages, qui n’a donc pas vraiment le temps de se faire en dehors de la chasse aux esprits et des flots sanglants.

Un gros problème, qui finalement n’en est plus un : les génériques. Pour accentuer l’aspect horreur, ils nous ont mis un charmant Opening orchestral bien flippant, sans paroles donc. A cela s’ajoute un manque d’animations de l’Opening : finalement même s’il est très beau, il ne parvient pas à accrocher et je me suis surpris à le zapper plein de fois… L’Ending est de même très statique.

Mais comme je disais ce problème n’en est plus un, car dès l’épisode 13 (environ), si la musique reste la même, l’animation change, et on a droit à un sublime concentré de projections fantomatiques (je me sens super précis), qui colle parfaitement avec l’anime et le thème musical. Et si l’Ending ne change pas, on se réconcilie bien vite avec lui car il permet de faire une courte pause tranquillité après la charge émotionnelle qu’on vient de subir dans l’épisode.

Dans les "tags" de cet anime sur ce site, vous verrez "shojo": en effet à côté de toutes les péripéties il y a la petite histoire sentimentale de l'héroïne. Un peu de fraicheur dans ce monde de brutes.

Pour démontrer en beauté cette amélioration progressive du show, une seconde saison serait la bienvenue, qui commencerait in media res, en plein dans l’ambiance la plus noire et oppressante.

PS : c’est une évidence, mais regardez cette série le soir dans l’obscurité la plus rassurante pour capter toute l’étendue du projet. Hu hu