La première saison de Kaiji reste encore pour moi une des séries adaptées de manga les plus originales et passionnantes de la dernière décennie. On y suivait un jeune loser surendetté, pris au piège d'un jeu macabre où se mêlait appât du gain, trahison et fourberie. Les vingt-six épisodes se terminaient par un sommet d'epicness et une fin amère, qui appelait à un suite évidente. Il a fallu du temps, mais elle est arrivée.
La première chose qui choque dans cette deuxième saison est le reboot qu'a subi l'univers. Afin probablement de toucher un vaste public qui n'aurait pas vu la saison un, les premiers épisodes ne font pas de lien avec les évènements passés et embrayent tout de suite vers une histoire spécifique. Le personnage de Kaiji, qui a miraculeusement retrouvé l'usage des membres qu'on lui avait sectionnés, n'a rien perdu de sa loseritude et se retrouve bien vite dans un enfer souterrain, ou il devra comme d'habitude lutter pour survivre.
Le principal problème de cette saison deux par rapport à la première, c’est le manque évident de rythme. La saison un comportait quatre arcs (le Janken Restreint, la Course Humaine, l'E-Card, le Paquet de Mouchoirs) alors que la suite n'en comporte que deux (le Chinchirorin et le Pachinko). Le nombre d'épisodes reste lui inchangé, on passe donc beaucoup plus de temps sur un même jeu. On a donc parfois une impression de stagnation, notamment vers la fin de la série où l'on n'en peut tout simplement plus de ce putain de Pachinko.
L'autre défaut de cette saison est que l'aspect "bataille psychologique" qui fait tout le sel de Kaiji a été quelque peu perdu. Comment voulez-vous retranscrire un affrontement psychologique entre un homme et... une machine à sous ? L'anime s'en sort quand même plutôt bien grâce à cette mise en scène toujours aussi excellente, je dirais même brillante. Une mise en scène qui ne fait pas dans la demi-mesure, qui exalte les passions, les émotions, qui prend aux tripes. Les visages ultra-expressifs des personnages, la musique stressante au possible, ce narrateur fou furieux, tout est fait pour vous mettre au cœur de la tempête.
De plus, ceux qui connaissent la saison un le savent, Kaiji est le genre de série où il n'est pas toujours sûr que ce soit le gentil qui l'emporte, loin de là. Il en découle donc un vrai suspense maintenu jusqu'à la dernière minute.
Toujours aussi jouissive mais bien moins marquante, cette deuxième saison de Kaiji m'a donné l'impression d'une série de transition, qui rassasie le spectateur en manque et le met en appétit pour la suite. Les fans sont bons pour ronger leur frein en l'attendant... ou lire le manga original s'ils sont vraiment trop impatients.
Les plus
- Kaiji est de retour
- Le recette ne change pas, pour notre plus grand plaisir
- Scénario toujours aussi extravagant
- Une maîtrise inégalée du suspense
Les moins
- Rythme très en deçà de la saison un
- Génériques en deçà de la saison un
- Histoires en deçà de la saison un
- En fait, tout est un peu en deçà de la saison un
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Infos sur l'anime
Gyakkyô Burai Kaiji : Hakairoku-hen
À la suite de sa défaite face à Hyoudou Kazutaka, le président de Teiai, Kaiji se retrouve avec une dette qu'il lui sera impossible de rembourser. Le groupe mafieux décide alors de l'enlever et de l'envoyer dans une mine souterraine où se retrouvent tous les endettés comme lui. Dans ce nouvel enfer il devra une nouvelle fois user de toute sa combativité pour réussir à survivre.