Après Dragon Ball GT en 1996 et Dragon Ball Super en 2015, Dragon Ball Daima est le troisième anime à proposer une histoire se déroulant après la victoire contre Boo. Cette nouvelle itération a la particularité d’être remarquablement courte si on la compare à toutes les autres séries : seulement 20 épisodes. Il s’agit d’une œuvre originale qui est aussi le dernier projet sur lequel a travaillé Akira Toriyama.
L’histoire commence dans le palais du roi du monde des démons, où Gomah et son larbin sont en train de regarder un résumé de l’arc Boo. Du coup, ils apprennent que sur Terre les boules de cristal sont géniales parce qu’on peut faire trois vœux. Mais ils ont aussi pu se rendre compte de la puissance de Sangoku et de tous les autres. L’objectif est donc de se rendre sur Terre et de réunir les 7 boules de cristal grâce à un Namek tiré de sa retraite pour d’une part neutraliser tous ceux qui ont battu Boo et d’autre part récupérer l’Oculus Tertiaire, un objet mythique qui rendrait son détenteur surpuissant. Mais, suite à un caprice de Shenron, seul le premier vœu est exaucé, et Gomah retourne dans son royaume en emmenant avec lui comme otage Dende, au cas où. Sangoku et ses amis vont donc se rendre dans le monde des démons afin de retrouver leur taille adulte et récupérer au passage le petit Namek.
Rien que ce résumé, qui n’est qu’une vague copie du début de Dragon Ball GT, montre que le scénario ne sera qu’un prétexte à faire évoluer les personnages dans une histoire « originale ». Dragon Ball Daima est une sorte de fusion des autres séries. Sans potalas.
Cependant, il faut reconnaitre à cet anime qu’il a quand même pas mal de qualités. Les personnages d’abord, sont globalement bien respectés, fidèles à l’esprit de la franchise. Tout n’est pas parfait, notamment quand on essaie de faire passer Sangoku pour un gamin alors que ce n’est pas un enfant mais un adulte dans un corps d’enfant. Reste qu'on nous propose de belles transformations dont une inédite, une autre inattendue, et ça, ça fait vachement plaisir.
Les anciens personnages sont plus intéressants que les nouveaux : Glorio est assez effacé et l’enjeu autour de lui mal exploité, Panzy est sympa mais fait trop penser à Bulma, Gomah est assez insupportable, Degesu décevant, Neva est un deus ex machina et Arinsu est un personnage qui aurait mérité un meilleur développement.
Dragon Ball Daima est une série qui est agréable à regarder : ils ont essayé de renouveler un peu les décors dans ce nouveau monde, les personnages ou les créatures rencontrées, les paysages représentés, etc… Surtout, l’animation des combats est une franche réussite : c’est très bien fait, vraiment généreux, et ça arrive même à rendre l’action sans intérêt intéressante. À condition que ce ne soit pas des combats avec des pew-pew. J’ai aussi bien aimé la bande-son. L’opening est sympa.
Le problème principal est le scénario, qui n’a absolument aucune ambition. C’est pendant les ¾ de la série une course aux boules de cristal, puis le combat final. On peut rendre une course aux boules de cristal passionnante (comme sur la planète Namek dans DBZ). Mais là, ça manque surtout d’adversaire digne de ce nom. Il faut attendre le boss final avant d’avoir un combat vraiment difficile. Et l’épisode 12 pour avoir le premier combat « sérieux ». Tout est trop facile, on a l’impression que la plupart des adversaires pourraient être vaincus par Yamcha ! Et c’est d’autant plus absurde qu’on est après la victoire contre Boo et qu’on n’arrête pas de nous teaser les fameux Tamagamis, qui s’avèrent être de piètres adversaires.
Le combat final est quand même vachement bien, surprenant dans un sens. Cependant, je trouve dommage que le méchant final se serve d’un objet pour devenir aussi puissant parce qu’il n’a aucune progression, aucune évolution, aucun mérite : on aurait donné cet objet à n’importe quel démon que ça aurait produit le même résultat. Cet objet qui est d’ailleurs une grosse blague comme nous le confirme la scène post-générique.
J’ai passé un assez bon moment devant cet anime et, malgré ses défauts, je pourrai presque le recommander. Je pense que votre appréciation pourrait dépendre de la façon dont vous envisagez cette série : si vous venez de terminer Dragon Ball Z et que vous vous attendez à quelque chose du même niveau, alors vous serez victime du syndrome Dragon Ball GT et vous détesterez. Par contre, si vous y allez avec absolument aucune attente comme moi, ça peut passer crème.