La rechute, j'ai succombé à une Vampire et à la Nuit

» Critique de l'anime Yofukashi No Uta par Matchoss le
30 Septembre 2022
Yofukashi No Uta - Screenshot #1

Au vu de l’activité sur le forum, je me suis dit que c’était le moment pour sortir une nouvelle critique sur la mode du moment : les animes qui nous parlent de la rencontre entre des démones matures et des ados de 14 ans. Cependant, la principale différence entre Vermeil in Gold et Call of the Night est à première vue la taille bien plus modeste de la poitrine de notre vampire Nazuna. Cela est donc un bon point ou pas, je ne sais plus où en est le consensus sur le forum, j’ai pas trop suivi à partir de quelle taille de bonnet un récit devenait bon ou mauvais. Il faudrait faire un graphique.

Allez, trêve de plaisanterie avec cette petite introduction, on ne joue pas du tout dans la même cour. On le voit dès les premières secondes de Call of The Night avec un magnifique plan sur la Nuit qui survole la Ville. Juste après, on enchaîne avec un des meilleurs génériques de l’année en termes de réalisation. Il nous propose une littérale plongée dans l’univers de la série et une belle synchro avec la musique. Il faut aussi parler d’un truc que je pense n’avoir jamais vu dans aucun autre opening. Les paroles de la chanson sont incrustées dans les images de la vidéo. On voit certaines séries comme Mob Psycho qui se donnent le mal d’insérer les crédits dans l’opening, mais je n’avais pas encore vu ça pour des paroles. On peut se faire notre petit karaoké comme à l’époque des fansub si on lit le japonais. Bref, la série a des ambitions et n’est pas là que pour remplir une case horaire dans la saison.

Yofukashi No Uta - Screenshot #2Tout d’abord, ce qui frappe, c’est le travail esthétique de la série. On est là pour parler de la Nuit, de cette atmosphère étrange qui se dégage de la ville quand le monde s’endort et qu'apparaissent les insomniaques, les fêtards et les âmes égarées. L’ambiance nocturne est très bien rendue par les visuels où le travail des couleurs entre le violet, le bleu nuit et le jaune orangé fait que l’on se croit plongé dans un rêve avec son ciel étoilé immense qui semble refléter les lumières de la ville. En soutien, il y a toute l’ambiance sonore qui participe grandement à l’immersion avec ses bruits nocturnes et ses silences. Bref, je me suis retrouvé à mes heures perdues à marcher en ville après avoir loupé le dernier métro.

Le décor est maintenant planté, il est temps de faire rentrer les personnages. Nous avons donc Kô Yamori, un collégien insomniaque. Il se pose beaucoup de questions et ne comprend pas vraiment ce que sont les sentiments. Nous assistons avec lui à sa découverte de la Nuit et ce sentiment de liberté que lui procurent ses balades nocturnes. Il a du mal à trouver sa place dans la société. Un jour où il croise Nazuna, une vampire qui éprouve un malin plaisir à le taquiner et qui lui propose d’explorer ce monde de la Nuit. Kô a alors une révélation, il veut devenir un vampire pour être libre. Mais pour cela, il faut qu'il tombe amoureux de Nazuna.

Yofukashi No Uta - Screenshot #3C’est donc la relation entre Kô et Nazuna qui est la base de la narration. Elle est plutôt intéressante. Il y a une grande différence d’âge entre notre vampire et notre ado, mais cela ne se voit pas trop ici. Ils ont un comportement assez similaire. On est face à deux personnes qui cherchent à tromper leur ennui en se rapprochant et en s’amusant. Ils se lancent à corps perdus dans la découverte de ce monde étrange de la Nuit.
Par moment, Kô semble plein de maturité en comparaison de notre buveuse de sang qui se semble pas non plus toujours à l’aise et au clair sur leur relation. Il est déterminé à devenir un vampire et à tomber amoureux de Nazuna. Il y a une certaine ambiguïté quant à la façon dont Nazuna voit Kô, est-ce un garde-manger, un ami, un amour potentiel. C’est un thème attendu dans une histoire de vampire mais qui fonctionne ici aussi en jouant sur le regard de l’autre, la confiance, la sensualité.

Un des bémols de l’anime, ce sont les personnages secondaires qui bien que sympathiques occupent une place très en retrait et ne sont pas vraiment moteurs de l’intrigue. Ils ont peu de temps d’écran bien que sur la seconde moitié, un certain groupe amène un peu de changement à la série.

Yofukashi No Uta - Screenshot #4Côté scénario, nous avons une histoire de passage à l’âge adulte avec un sous-texte de romance et de tension sexuelle comme l’on peut s’y attendre d’un récit de vampire. La série se découpe en deux parties assez distinctes.

La première moitié se concentre sur la découverte de la ville et de ses habitants de la Nuit, les poivrots, les travailleurs acharnés, les lève-tôt… Cela nous offre une petite vision de la société japonaise et de certains de ses problèmes sociaux. Ce n’est pas le cœur du récit, mais c’est un petit rappel appréciable qui permet de l’ancrer dans notre monde. Le rythme de ces épisodes est assez lent et découpé en quelques scènes. Mais, ces premiers épisodes sont là pour construire la relation de confiance et la complicité entre Kô et Nazuna à travers ces petits passages de tranches de vie et de comédie. C’est aussi là que Kô prend et affirme sa décision de devenir un vampire pour être pleinement libre de la société. Le seul problème, c’est qu’il faut qu’il tombe amoureux de Nazuna pour le devenir et il est un peu perdu sur tout ce qui concerne les sentiments.

/Spoil/ La seconde moitié va entrer un peu dans les spoilers, donc vous pouvez passer au paragraphe suivant si vous voulez. C’est le moment où nous sommes introduit à d’autres vampires qui habitent la ville. Ils sont plutôt sympathiques de premier abord mais n’acceptent pas que Nazuna joue avec la nourriture. Un vampire doit convertir sa proie ou la tuer pour éviter que des informations sur l’existence des buveurs de sang ne se répandent. Nous avons enfin le premier grain de sable dans la relation de nos héros. D’un côté, nous apprenons que les vampires ne sont pas des créatures innocentes, mais des prédateurs qui font usage de leur séduction sur leurs proies. De l’autre, cela met en avant les contradictions de Nazuna au niveau de sa relation avec Kô. Est-ce juste un humain pour tuer son ennui ou quelque chose de plus? Cette rencontre va forcer nos deux protagonistes à réexaminer leur relation sur la fin de la série et amener des enjeux dramatiques à la série./Fin du Spoil/

J’aimerais finir sur une remarque qui m’est restée en tête lors de ce visionnage : une fois qu’on s’habitue, on ne remarque plus la beauté de la nouveauté. C’est un peu le sentiment que j’ai eu en regardant l’anime. J’ai été captivé par l’ambiance des premiers épisodes et le rapport à la Nuit qui reste fascinant et me rend un peu nostalgique. On rencontre de nouveaux personnages au passage, on découvre de nouvelles facettes de nos protagonistes jusqu’à ce qu’on s’habitue à eux. C’est à ce point-là qu’on risque l’ennui des habitudes. Mais, la série décide alors de nous amener des petits grains de sable, d’altérer en douceur nos perspectives et avec le recul on revoit la beauté qu’on avait oubliée sur le chemin. (Oui mes propos sont abstraits, mais j’ai le droit de me la jouer poète si j’ai envie).
La conclusion de la série, nous laisse sur notre faim en nous donnant pas mal d’éléments à découvrir. Elle nous amène sur l’éternelle question des adaptations animées, j’attends une hypothétique saison 2 ou je file lire le manga?

En conclusion, c’est une série qui sort du lot par son cadre nocturne réaliste auquel on vient ajouter un soupçon de fantasy et de vampire. Elle marque par ses visuels et sa bande originale. J’ai passé un agréable moment à suivre nos deux protagonistes chercher leur place dans la société et à se tourner autour. C’est parti pour un 8/10.

Verdict :8/10
Ce que les membres pensent de cette critique :
Convaincante (5)
Amusante (0)
Originale (0)

3 membres partagent cet avis
0 membre ne partage pas cet avis

A propos de l'auteur

Matchoss, inscrit depuis le 15/03/2021.
AK8.1.14 - Page générée en 0.136 seconde - 8 requêtes ★ DB.8.0.232779 ★